RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Auteur : Gilad ATZMON

Le Mouvement de Solidarité avec la Palestine est-il un territoire occupé ? (CounterPunch)

Gilad ATZMON
Pour militer dans le Mouvement de Solidarité avec la Palestine, il faut reconnaître que les Juifs sont spéciaux ainsi que leur souffrance. Les Juifs sont différents des autres, leur Holocauste est différent des autres génocides et l'antisémitisme est la pire forme de racisme que le monde ait jamais connue, et ainsi de suite. Mais en ce qui concerne les Palestiniens, c'est exactement l'inverse. Là on doit penser que les Palestiniens ne sont pas du tout spéciaux -ils sont comme tout le monde. Les Palestiniens ne sont pas les victimes d'un mouvement juif nationaliste, expansionniste et raciste, unique en son genre, au contraire, on doit convenir que, exactement comme les Amérindiens et les Africains, les souffrances des Palestiniens sont la conséquence du colonialisme ordinaire du 19ième siècle -et la suite du même apartheid sans intérêt. Donc, les Juifs, les Sionistes et les Israéliens sont exceptionnels, différents de tout le monde, mais les Palestiniens sont toujours considérés (…) Lire la suite »

Le Mur (Dissident Voice)

Gilad ATZMON
Le Mur est une pièce de théâtre basée sur l'expérience personnelle de Douglas Watkinson qui fait réfléchir. A l'âge de 60 ans, David s'est rendu dans un cimetière anglais en israël. Pour la première fois de sa vie il va sur la tombe de Ralph, son père qui est mort à 25 ans en 1947 dans un attentat à la bombe perpétré par le gang juif Stern. La pièce relate la rencontre unique de David, un Anglais d'une soixantaine d'années avec son père décédé qui était un jeune caporal anglais à l'époque du Mandat Britannique. C'est une rencontre qui permet au spectateur d'assister à 60 ans de brutalité israélienne à travers les yeux d'une caporal anglais enterré en terre étrangère avec des milliers de ses pairs. La pièce est un dialogue bien construit entre un fils de soixante ans, un gentleman endoctriné qui a grandi dans l'Angleterre de l'après-guerre et un père que la mort a libéré et qui ose appeler les choses par leur nom. La pièce est un voyage au coeur du conflit israélo-palestinien. (…) Lire la suite »

Les Israéliens sont prisonniers de la future miséricorde des Palestiniens. (Dissident Voice)

Gilad ATZMON
Il y a trois mois, j'ai participé en coup de vent à une conférence du mouvement Solidarité avec la Palestine à Stuttgart. Le thème de ce rassemblement était "la solution d'un état". J'étais par hasard en voyage en Allemagne au même moment et j'ai donc accepté de dire quelques mots à la demande de l'organisateur. Comme je suis avant tout un artiste et pas un politicien ni un militant je suis attaché à la beauté et la vérité et pas à la ligne du parti ni à quelque doctrine idéologique. Et pourtant sans en avoir l'intention et sans avoir fait un long discours, j'ai réussi à franchir toutes les "lignes rouges" possibles et imaginables et je me suis fait quelques ennemis de plus. Dans mon discours j'ai dit que le concept "d'universalisme" est un concept magnifique mais qu'il n'est pas compatible avec la culture juive parce que la culture juive a une orientation tribale. J'ai aussi dit à ces supporters allemands des Palestiniens que "la paix" est un concept magnifique car il évoque (…) Lire la suite »

Les tirs et les larmes

Gilad ATZMON
Ecoutez ça. Ce n'est pas une blague, et pas une satire non plus. C'est authentique presque autant que pitoyable. Le site israélien Ynet vient d'annoncer que les images des commandos israéliens capturés qui ont été publiées dans les journaux turcs avaient rouvert « des plaies anciennes parmi ces commandos israéliens qui avaient vécu des circonstances similaires. Jusqu'à présent, au moins quatre membres de commandos ont fait état d'une dégradation de leur santé (mentale) ». Alors que le reste du monde est scandalisé et furieux devant les images de ces commandos de la marine israélienne en train d'exécuter des militants pacifistes de sang froid, les Israéliens, eux, se plaignent, semble-t-il, de leur nouveau traumatisme imaginaire. Ynet explique : « les images insoutenables de commandos israéliens ligotés et ensanglantés sur le pont du Marmara ont laissé des séquelles graves aux soldats qui ne sont pas retournés au combat depuis plus d'un an. » Apparemment, ces traumatisés sont (…) Lire la suite »

Boucherie israélienne en mer

Gilad ATZMON
A l'heure où j'écris ces lignes, l'étendue du massacre israélien perpétré en mer n'est pas encore connue. Cependant, nous savons d'ores et déjà que vers 4 heures du matin, heure de Gaza, des centaines de commandos de l'armée israélienne ont pris d'assaut la flottille internationale humanitaire Free Gaza. Nous savons par la presse arabe qu'au moins 16 militants de la paix ont été assassinés et plus de 50 ont été blessés. Une fois de plus, Israël démontre de manière dévastatrice qu'il ne cherche pas à cacher sa véritable nature : une collectivité meurtrière inhumaine alimentée par la psychose et mue par la paranoïa. Pendant des jours, le gouvernement israélien a préparé la société israélienne au massacre en mer. Il a dit que la flottille transportait des armes, qu'il y avait des « terroristes » à bord. Ce n'est qu'hier soir que j'ai compris que cette manipulation médiatique était destinée à préparer l'opinion publique israélienne à une opération militaire meurtrière dans les eaux (…) Lire la suite »
11 

Le temps qu’il reste… pas des masses, pour Israël.

Gilad ATZMON
Cette année, le Festival du Film Palestinien à Londres a ouvert avec la dernière oeuvre d'Elia Suleiman, Le Temps qu'il reste (105min), une monumentale réflexion poétique sur la Palestine depuis 1948. Le dernier film de Suleiman me fait penser au livre de Ramzy Baroud, Mon père était un combattant de la liberté[1]. Chacune des deux oeuvres retrace une exploration personnelle et dévastatrice de la désespérance. Toutes deux sont saturées d'échecs et de trahisons à répétition. Baroud et Suleiman sont assez courageux pour critiquer leur "récit collectif', mais ils pimentent leur histoire avec un esprit, un espoir et un humour stupéfiants. Ils vous font rire juste au moment où vous alliez fondre en larmes. Comme Baroud, Suleiman juxtapose le voyage palestinien du paradis vers l'enfer à l'imaginaire sioniste du retour de "l'enfer' vers "l'Eden'. Les images terribles de dépossessions et tortures en Palestine s'intercalent avec des scènes où (…) Lire la suite »

Du fleuve à la mer

Gilad ATZMON
Cessons une bonne fois pour toutes de nous bourrer le mou sur l'Amérique augmentant-la-pression-sur-Israël-pour-qu'il-gèle-les-colonies-en-Cisjordanie. Toute la fascination pour ce sujet est un pur produit des labos des docteurs folimage sionistes. Elle a pour but de détourner l'attention de la cause profonde du conflit : le vol de la Palestine et des Palestiniens au nom d'un « retour des Juifs à la maison ». L'appel à arrêter les constructions israéliennes en Cisjordanie ne vise qu'à nous donner la fausse impression que le vol de la Palestine a commencé en 1967. Les faits sont connus de beaucoup d'entre nous, mais pas de tous. C'est en 1948 que la grande majorité des Palestiniens ont été expulsés de leurs villes, villages, champs et vergers. Ce qui se présente comme une initiative de paix usaméricaine mettant la pression sur Israël pour qu'il mette un terme à son expansion en Cisjordanie est en fait un agenda promu par les sionistes au sein de l'administration usaméricaine qui (…) Lire la suite »

Vivre en sursis sur une terre volée

Gilad ATZMON

Discuter avec des Israéliens a de quoi laisser pantois. Même en ce moment, alors que l’aviation israélienne assassine au grand jour des centaines des civils, des personnes âgées, des femmes et des enfants, le peuple israélien parvient à se convaincre qu’il est la véritable victime de cette saga violente.

Ceux qui sont intimement familiers du peuple israélien réalisent que ce dernier n'est absolument pas informé des racines du conflit qui domine son existence. Assez souvent, les Israéliens en viennent à des arguments d'un genre bizarre qui ont tout leur sens dans le discours israélien, mais sont dénués de toute signification hors la rue juive. Un de ces arguments est le suivant : 'ces Palestiniens, pourquoi insistent-ils pour vivre sur notre terre (Israël), pourquoi ne s'installent-ils pas tout simplement en Égypte, en Syrie, au Liban ou dans n'importe quel autre pays arabe ?' Une autre perle de sagesse hébraïque est du genre : qu'est-ce-qui ne va pas avec les Palestiniens ? Nous leurs avons apporté l'eau, l'électricité, l'éducation et tout ce qu'ils trouvent à faire c'est d'essayer de nous jeter à la mer. ' De manière assez étonnante, les Israéliens même ceux de la soi-disant 'gauche' et même ceux de la 'gauche' intellectuelle sont incapables de comprendre qui sont les (…) Lire la suite »

Tractatus Logico Palestinicus (*)

Gilad ATZMON
1 "Ce qui peut de toute façon être dit peut l'être clairement, et sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence." (Ludwig Wittgenstein, 1918) >> 1.1 L'humanisme et l'éthique sont des finalités dignes qu'on combatte pour elles. >> 1.2 La politique et le discours politique occidentaux (par ailleurs) sont préoccupés de pouvoir et d'hégémonie. >> 1.3 L' humanisme et l'éthique sont donc étrangers au discours politique occidental et inversement. 2 La lutte de libération des Palestiniens est fondée sur des arguments humanistes et éthiques puisqu'elle est basée sur un droit moral, à savoir le "droit au retour" et la "libération" . >> 2.1 Puisque la lutte de libération des Palestiniens est une cause humaniste, les politiciens et le discours politique occidentaux sont étrangers à la lutte des Palestiniens. >>>> 2.11 En conséquence, la politique occidentale, qu'elle soit de gauche, de droite ou du centre, a été incapable de desservir le (…) Lire la suite »
Bienvenue au pays du coucou !

Israel-Palestine : Anatomie d’un conflit irrésolu par nature.

Gilad ATZMON

"(...) la possibilité de transformer de la douleur et du sang en cash est au coeur du rêve trompeur israélien (...)
Etre maître de naissance, cela conduit à l’absence de « mécanisme de reconnaissance ». Inévitablement, cela conduit à la cécité. "

D'après Hegel, l'atteinte de la « conscience de soi » est un processus qui implique nécessairement l'autre. Comment puis-je devenir conscient de moi-même, de manière générale ? Ce n'est qu'à travers le désir ou la colère, par exemple. A la différence des animaux, qui dépassent leurs besoins biologiques en détruisant d'autres entités organiques, le désir humain est un désir de reconnaissance. En termes hégéliens, la reconnaissance s'effectue lorsqu'on se tourne vers un non-être, c'est-à -dire vers un autre désir, vers un autre vide, vers un autre « moi ». C'est quelque chose qui ne peut être totalement accomplie. « L'homme qui désire quelque chose humainement n'agit point tant pour la posséder que pour faire en sorte qu'autrui reconnaisse son droit. C'est seulement le désir d'une telle reconnaissance, c'est seulement l'action qui découle d'un tel désir, qui crée, réalise et révèle un moi humain, non-biologique. » [Kojeve A., Introduction to the Reading of Hegel, 1947, Cornell (…) Lire la suite »