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Auteur : Damien ASTIER

La cotisation, c’est du salaire

Damien ASTIER
Entendre dire par le directeur général de l’Urssaf (Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales) que cette dernière « joue un rôle moteur dans la relance avec les exonérations de cotisations sociales » fait toujours mal aux oreilles. Même si l’entretien, publié dans la Tribune*, était à la base peu suspect de tendance communiste ou anarcho-syndicaliste. L’Urssaf est l’organisme responsable de la collecte des cotisations sociales – patronales comme salariales, cette distinction étant purement formelle – versées par les entreprises et qui sont ensuite affectées aux différentes branches de la sécurité sociale. Or rappelons que ces cotisations sociales ne constituent pas des charges, dont les entreprises, voire les salariés, porteraient le poids, mais du salaire. En effet, dans la répartition primaire de la valeur entre capital (profits) et travail (salaires) inhérentes à notre économie capitaliste, les cotisations concernent la part (…) Lire la suite »

Hausse du SMIC : l’arnaque de la droite

Damien ASTIER

Guillaume Pelletier, jeune libéral incarnant la relève chez « Les Républicains », clame partout son intention d’augmenter le SMIC pour relancer l’économie. Venant de la droite, une telle idée interpelle et l’on se dit qu’elle cache quelque chose. Rentrons dans le détail...

Un mensonge Comment Pelletier compte-t-il s’y prendre ? En commençant par baisser ce qu’il appelle les « charges », c’est à dire supprimer les cotisations sociales. Or les cotisations sociales, loin d’être des charges, font partie intégrante du salaire : elles alimentent en temps réel les caisses de sécurité sociale qui à leur tour reversent ces cotisations aux travailleurs sous différentes formes selon leur situation professionnelle, familiale, ou de santé. Les cotisations sociales servent ainsi à payer : – Les salaires de l’ensemble des personnels hospitaliers, – Les pensions des retraités, véritable salaire continué, – Les indemnités salariales des chômeurs et travailleurs en arrêt maladie, – Les allocations familiales qui sont un complément de salaire pour les parents. Ces cotisations sociales (salariales ou patronales, peu importe, cette distinction étant purement fictive) constituent donc du salaire. Certes pas le salaire net que touche le salarié à la fin du (…) Lire la suite »

Un juge brise un tabou et remet en cause la propriété lucrative

Damien ASTIER, Dominique MUSELET
Une décision de justice historique commentée par Charles Sannat dans son dernier édito au style toujours aussi savoureux : « Commerçants, la décision de justice qui change tout et permet de ne plus payer les loyers !! » mérite qu'on s'y arrête : un commerçant dont l'activité a été interdite par l'Etat durant les mois de mars et avril 2020 (mesures sanitaires et confinement) n'est pas tenu de payer ses loyers à son propriétaire. Il s'agit d'une rare atteinte au droit de propriété sanctuarisé dans le code civil et la constitution française. L'article pointe les conséquences "explosives" d'une telle décision : certains gros propriétaires telles que sociétés foncières et SCPI (sociétés de placement immobilier, créées le plus souvent par des banques) vont subir des pertes, et derrières elles des milliers de petits et gros épargnants (qui, rappelons-le, ont tout de même "joué" en bourse..) ; certains petits propriétaires, souvent d'anciens commerçants ayant acquis leurs murs et décidé (…) Lire la suite »

« Un jeune, une solution (à la con) »

Damien ASTIER
Tel est le (presque) nouveau nom du dispositif gouvernemental pour venir en aide aux « jeunes » en marge de l’emploi. Et comme de coutume, ce dispositif, clairement exposé et analysé par Cyprien Boganda dans L'Humanité, se révèle une arnaque. Ou plus exactement, on pressent que ce plan va encore rater sa cible comme l’avertit l’article en relayant les propos d’économistes et de syndicalistes. En deux mots, l’Etat annonce donner un chèque de 4000 € aux entreprises pour toute embauche d’un salarié de moins de 26 ans pour un CDI ou CDD d’au moins 3 mois. Une incitation financière pour les entreprises, et une aubaine pour les fameux « jeunes » au chômage qui pourront bénéficier pour quelques temps d’un emploi et d’un salaire. Mais l’article pointe très justement les travers d’un tel dispositif : l’effet d’aubaine : une entreprise qui, de toute façon, souhaitait embaucher va simplement toucher un bonus, mais la création d’emploi n’est pas le fruit du dispositif, l’effet de seuil : (…) Lire la suite »