Le réformisme c'est se fondre dans le légalisme, dans le refus de la lutte, c'est rejeter l'idée de révolution, de rupture, de radicalité. C'est ne pas mettre au centre la question de la propriété collective des moyens de production. Le marxisme c'est fournir la réponse à des alternatives créées par des situations concrètes, à évaluer les rapports de forces, à saisir l'occasion propice pour rendre conscient le mouvement inconscient de l'histoire.
Quand Ulrike Meinhof a trouvé la mort il y a quarante ans, elle avait 41 ans, sa soeur Wienke 44. Les deux soeurs avaient chacune leur propre histoire politique, qu’elles partageaient l’une avec l’autre. Après l’arrestation de sa soeur en 1972, Wienke s’est engagée pendant des décennies pour les prisonniers de la RAF [Rote Armee Fraktion - Franction Armée Rouge. Connue aussi comme "La Bande à Baader" - NdR], contre la détention en isolement et pour leur libération. Dans une interview avec Ron Augustin, elle parle de l’évolution, de la détention et de la mort de sa soeur.
Je me sens toujours mal à l’aise face aux gens qui s’indignent haut et fort sur les camps de concentration de jadis et d’ailleurs, mais qui détournent pudiquement les yeux quand il s’agit de balayer devant leur propre porte. Guantanamo, c’est bien loin de chez nous. Pourtant chez nous aussi s’insinuent des conceptions et des pratiques qui y trouvent leur inspiration.
L’impérialisme en lutte contre son déclin porte partout la guerre, le chaos comme le seul moyen de maintenir sa domination. Partout il crée des poudrières auxquelles il peut au gré des urgences - vraies ou supposées - mettre le feu, diviser intérieurement les pays qu’il veut dominer, empêcher que se reconstitue des forces externes unifiées comme cela se voit actuellement au Moyen Orient, au Tibet, en Colombie. Partout où il trouve un pays qui par ses dissensions internes est devenu invivable pour sa population, il les exaspère et crée les antagonismes là où ils n’existent pas.