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Thème : Violence révolutionnaire

De la prolifération des « jeunes barbares » révoltés à la rechute de l’humanité dans la (vraie) barbarie !…

Yorgos MITRALIAS
Évidemment, les dégâts matériels, environnementaux, humains et autres provoqués actuellement par les guerres impérialistes (par exemple, en Ukraine) ou civiles (par exemple, au Soudan) sont incomparablement plus importants que ceux provoqués durant les récentes “émeutes” populaires en France ou celles de Londres en 2011 ou des États-Unis il y a trois ans. Au XXIe siècle, comme d’ailleurs au XXe et ses deux Guerres mondiales, la barbarie a toujours eu un visage, celui du capitalisme sous toutes ses formes et toutes ses variantes et manifestations. Cela n’empêche que toutes ces “émeutes” populaires qui tendent à faire tache d’huile en Europe et dans le monde, se distinguent par leur violence – souvent – aveugle, ce qui fait que les bien-pensants de tout bord, gouvernements, extrême droite et flics en tête, peuvent les accuser de...barbarie. C’est ainsi que les jeunes révoltés des banlieues sont allégrement dépeints en « jeunes barbares », ce qui d’ailleurs « justifie » les appels (…) Lire la suite »

“ Un pays qui se tient sage ” : un documentaire nécessaire mais trop sage

Rosa LLORENS
Le film de David Dufresne fait alterner les images de violence policière captées par les smartphones des Gilets Jaunes avec les témoignages de victimes de ces violences et les réflexions de divers intellectuels, journalistes ou spécialistes du droit. Pour le premier aspect, le but du réalisateur était de rassembler et construire des images qu'on n'avait vues que de façon ponctuelle pour en faire un document historique. Curieusement, la situation française fait ainsi apparaître la même nécessité que celle du Chili : le film de Patricio Guzmán, La Cordillère des songes, donnait aussi la parole à un vidéaste qui s'était fixé comme mission de filmer les violences policières lors des manifestations qui se sont succédé à Santiago depuis le retour d'un certain ordre démocratique au Chili. Mais le deuxième aspect, théorique, apparaît assez faible en regard des images. On voit donc une anthologie des images qui ont marqué l'année et demie d'actions massives des GJ : le rassemblement (…) Lire la suite »

Chicago s’enflamme de nouveau

desobeissant
Caleb Reed, un jeune militant de Chicago, est victime de violence armée Par Brian Green 10 août 2020 Le 31 juillet, Caleb Reed, un lycéen de 17 ans de Chicago, a été tragiquement tué par un agresseur inconnu. Selon le rapport de police, Reed a été blessé par balle à la tête. Il a été retrouvé inanimé sur le trottoir et a ensuite été transporté à l'hôpital Amita Health St. Francis Evanston. Il a été déclaré mort le lendemain matin. Reed était un organisateur de Voices of Youth in Chicago Education (VOYCE), un groupe de jeunes de Chicago, dans l'Illinois, qui plaide pour que davantage de ressources soient allouées à la résolution de la crise sociale à laquelle sont confrontés les jeunes. Plus récemment, Reed a centré son militantisme sur l'opposition au budget d'austérité du maire démocrate Lori Lightfoot, qui affame les écoles, les éducateurs et les jeunes de ressources tout en inondant le service de police de Chicago (CPD) de milliards de dollars. En juin, Reed a participé (…) Lire la suite »

Le marxisme militant connaît une “ tragique impuissance à réémerger ”

Antoine MANESSIS

Le réformisme c'est se fondre dans le légalisme, dans le refus de la lutte, c'est rejeter l'idée de révolution, de rupture, de radicalité. C'est ne pas mettre au centre la question de la propriété collective des moyens de production. Le marxisme c'est fournir la réponse à des alternatives créées par des situations concrètes, à évaluer les rapports de forces, à saisir l'occasion propice pour rendre conscient le mouvement inconscient de l'histoire.

Les marxistes sont confrontés à une situation paradoxale. D'une part la pensée de Marx n'a jamais été aussi actuelle, pertinente et confirmée par les faits. Mais en contre-partie le marxisme militant connaît une "tragique impuissance à réémerger" selon la formule de Lucien Sève. Constat difficilement contestable. La panne stratégique du mouvement communiste international, qui fut pendant plusieurs décennies l'expression politique, idéologique et organisationnelle du marxisme, est évidente. Des crises avaient secoué le mouvement, certaines sérieusement, mais la fin de l'Union Soviétique et du bloc socialiste, la mutation capitaliste de la Chine et d'autres pays socialistes, la marginalisation de quasiment tous les partis communistes, voir leur disparition est un fait incontournable et historique. Cela n'implique pas la fin de la lutte des classes qui est un fait objectif et non le résultat de l'action des marxistes. Cela ne signifie pas que les contradictions du capitalisme (…) Lire la suite »
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“...parce que ma soeur et moi, nous étions très proche” - Un entretien avec Wienke, la soeur d’Ulrike Meinhof (Junge Welt)

Ron AUGUSTIN

Quand Ulrike Meinhof a trouvé la mort il y a quarante ans, elle avait 41 ans, sa soeur Wienke 44. Les deux soeurs avaient chacune leur propre histoire politique, qu’elles partageaient l’une avec l’autre. Après l’arrestation de sa soeur en 1972, Wienke s’est engagée pendant des décennies pour les prisonniers de la RAF [Rote Armee Fraktion - Franction Armée Rouge. Connue aussi comme "La Bande à Baader" - NdR], contre la détention en isolement et pour leur libération. Dans une interview avec Ron Augustin, elle parle de l’évolution, de la détention et de la mort de sa soeur.

Il y a un documentaire sur Patrice Lumumba (le premier Premier Ministre du Congo), dans lequel les circonstances détaillées de sa mort ont été présentées après quarante ans. Quand tu as vu ce film (1), qui a été tourné par Thomas Giefer, camarade d’études de Holger Meins, tu as dit que cela prendra peut-être quarante ans avant que nous sachions ce qu’il s’est passé à Stammheim. Est ce qu’il y a des faits nouveaux ? Non, les conclusions de la Commission Internationale d’Enquête, qui ont été présentées à Paris en 1979 (2), ont démontré tellement de contradictions dans les rapports officiels qu’il n’y a pratiquement eu que des efforts pour les escamoter. Je n’ai pas envie de tout énumérer encore une fois, mais Ulrike se serait pendue à une grille de fenêtre qui était couverte par une plaque en toile métallique. Les photos de police dans le dossier de l’instruction judiciaire montrent que son pied gauche était encore appuyé sur une chaise quand elle a été trouvée. La corde, à (…) Lire la suite »

Légitimité de la violence / Violence de la légitimité

Patrick MIGNARD
Dans son désir, et besoin, de tout unifier, de tout aseptiser, au nom d'un principe intangible dont il se dit - faussement - porteur, la démocratie, le système marchand « noie le poisson » de ses contradictions sociales dans des démonstrations dont la mauvaise foi le dispute à l'incompétence et au cynisme de ses propres idéologues…. La/les violence/s sociale/s sont ainsi passées par le filtre mystificateur du discours convenu sur la légitimité et les principes - largement bafoués - d'une République cache sexe d'un système d'exploitation. LA FAUSSE THEORIE DE L'EQUILIBRE A écouter les explications de l'Etat, la violence officielle, légitime ne serait que la face éclairée, l'exacte opposition, du côté obscur de la société marchande. Ce côté obscur est bien évidemment constitué de toutes les critiques, contestations, oppositions de celles et ceux qui sont les victimes du fonctionnement du système marchand. La contestation sociale, une fois en dehors de l'espace qui lui est (…) Lire la suite »

Arrêtez-nous, nous sommes des terroristes de l’ultra-gauche !

DIVERS
Nous aussi, nous avons manifesté dans notre vie, Nous avons même manifesté contre la guerre et pour la paix dans le monde, Certains d'entre nous ont même manifesté à l'étranger, et certains aux Etats-Unis, Nous aussi, nous habitons ou aimerions habiter un village de 300 habitants, Nous avons même imaginé vivre et habiter à la campagne et devenir épiciers, Certains d'entre nous aimeraient reprendre une vieille ferme et planter des carottes, Nous aussi avons des ordinateurs portables et des connexions Internets, Nous avons même créé des blogs politiques et associatifs, Certains d'entre nous connaissent même des sites libertaires ou anarchistes, Nous aussi, nous possédons une carte des chemins de fer et destinations de la SNCF, Nous avons, pour les plus jeunes, une carte 12-25 ans pour voyager moins cher, Certains d'entre nous ont même été importunés par les voies ferrés dans leur promenade du dimanche, Nous aussi, nous avons des livres à la maison, Nous (…) Lire la suite »
Le procès en appel contre le réseau kamikaze pour l’Irak

L’honneur perdu des démocrates belges

Luk VERVAET

Je me sens toujours mal à l’aise face aux gens qui s’indignent haut et fort sur les camps de concentration de jadis et d’ailleurs, mais qui détournent pudiquement les yeux quand il s’agit de balayer devant leur propre porte. Guantanamo, c’est bien loin de chez nous. Pourtant chez nous aussi s’insinuent des conceptions et des pratiques qui y trouvent leur inspiration.

Le Belge Bilal Soughir (34 ans) sera ainsi emmené, "à la manière de Guantanamo", de la prison à la Cour d'appel de Bruxelles, le 21 avril prochain. La tête recouverte d'une capuche noire, une paire de lunettes de soudeur lui empêchant toute vue, enchaîné à une ceinture à la taille et aux pieds. Des deux années et demi qu'il a déjà passées en prison, il a vécu pas moins de dix-mois sous un régime strict. Bilal Soughir n'a pas détroussé des personnes âgées ou enlevé des enfants. Il n'a pas commis de braquages armés, ni planifié ou commis des attentats. Il comparaît devant des tribunaux qui, tant en première instance qu'en appel, se spécialisent dans l'antiterrorisme. C'est sur la base de la législation antiterroriste qu'il a été condamné, au début de cette année, à la peine maximale de dix ans. Il aurait recruté quatre personnes, en 2004, pour aller combattre les Américains en Irak. Ce qu'il nie. Parmi ces quatre personnes, figurent son ami Issam Goris et l'épouse de ce dernier, (…) Lire la suite »

Etre pacifiste comme Robespierre

Danielle BLEITRACH

L’impérialisme en lutte contre son déclin porte partout la guerre, le chaos comme le seul moyen de maintenir sa domination. Partout il crée des poudrières auxquelles il peut au gré des urgences - vraies ou supposées - mettre le feu, diviser intérieurement les pays qu’il veut dominer, empêcher que se reconstitue des forces externes unifiées comme cela se voit actuellement au Moyen Orient, au Tibet, en Colombie. Partout où il trouve un pays qui par ses dissensions internes est devenu invivable pour sa population, il les exaspère et crée les antagonismes là où ils n’existent pas.

La seule réponse possible est la paix, la paix avec les valets et les vendus, pour porter tous les coups sur l'imperialisme. Mais la définition de cet ennemi principal et le refus de la guerre a d'autres dimensions que dans ce texte de présentation des plus beaux discours de Robespierre, Slavoj Zizek explicite, texte dont je partage entièrement les propositions pour une "gauche radicale" . Nous sommes loin de la mollesse de la gauche anti-libérale, loin de la tiédeur d'une gauche anti-capitaliste qui n'ose même pas proposer les nationalisations… Si la Révolution française a pu être considérée comme la révolution qui met au pouvoir la bourgeoisie, ceux qui disent qu'elle a été inutile et que des réformes auraient suffit ne se trompent pas : la Révolution française, en particulier Robespierre et Saint Just, sont allés infiniment plus loin. Ils sont inassimilables par la bourgeoisie et il y a dans cette révolution une charge utopique, c'est-à -dire une promesse du passé (…) Lire la suite »

Quelques remarques sur la violence révolutionnaire.

Jean BRICMONT
Intervention orale faite le 9 septembre 2006 aux "Six heures pour nos libertés", manifestation organisée par le Comité pour la liberté d'expression et d'association, et consacrée à la défense de Bahar Kimyongur [1], belge d'origine turque poursuivi pour délit d'appartenance à l'organisation turque DHKP (voir http://leclea.be). Je remercie Thierry Delforge pour avoir assuré la transcription de cet exposé oral. Je remercie le CLEA de m'avoir invité. J'espère qu'il ne va pas le regretter. Je dois reconnaître que je ne suis pas du tout spécialiste des problèmes des libertés, des lois sécuritaires, des Droits de l'Homme etc. Mon intervention va donc se situer un peu en dehors du thème général de la soirée. La seule façon dont j'ai pu établir un lien avec l'affaire Bahar, c'est de parler de la violence et de la violence révolutionnaire. Quand j'ai eu des discussions sur l'affaire Bahar, on m'a toujours parlé de la violence, du problème de la violence aveugle, du terrorisme du DHKP. (…) Lire la suite »