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Thème : Syriza

Syriza gagne du temps et de l’espace

Etienne BALIBAR, Sandro MEZZADRA

Est-il donc vrai que, comme le proclament les gros titres de plusieurs journaux, Athènes a cédé devant les exigences de l’Eurogroupe (la Repubblica) et fait le premier pas vers la restauration de la politique d’austérité (le Guardian) ? A en croire certains leaders de la fraction de gauche de Syriza, le courage n’aurait pas tenu bien longtemps et le « reniement » aurait déjà commencé...

Il est un peu tôt pour porter un jugement sur les accords qui ont été passés à la réunion du conseil de l’Eurogroupe. Ce n’est que dans les prochains jours que seront publiés les détails techniques et qu’apparaîtra toute leur signification politique. Cependant, sans attendre, nous proposerons ici une autre méthode pour analyser la confrontation entre le gouvernement grec et les institutions européennes, qui vient de se traduire à la fois par des compromis de la part du premier et par l’esquisse d’une fissure au sein des secondes. A quels critères allons-nous mesurer l’action de Tsipras et de Varoufakis, pour juger de son efficacité et de sa justesse ? Redisons-le d’emblée, le conflit ouvert par l’arrivée de Syriza au pouvoir survient dans un moment de crise aiguë pour l’Europe. Les guerres qui se déchaînent aux frontières de l’Union, à l’Est comme au Sud et au Sud-Est, ou la succession des hécatombes de migrants noyés en Méditerranée signalent quelque chose comme une (…) Lire la suite »

Fin de partie pour Syriza ? Pas si vite…

Fabien ESCALONA, Nicolas GONZALES

Les commentaires sur l’accord entre la Grèce et l’Eurogroupe ont transformé la défaite provisoire de Syriza en déroute définitive. Il faudra pourtant plusieurs mois pour savoir si c’est vraiment le cas.

Depuis l’arrivée de Syriza au pouvoir en Grèce, deux logiques s’affrontent au sein de la zone euro, sur les plans à la fois économique et politique. D’un côté, les membres de l’Eurogroupe conditionnent leur soutien financier à une consolidation budgétaire drastique et à des « réformes structurelles » allant dans le sens d’une déréglementation des marchés des biens et du travail. De plus, les autorités européennes affirment que les choix démocratiques d’un peuple ne peuvent pas contrevenir aux traités européens, ni aux exigences des créanciers publics d’un pays. En somme, quels que soient les choix politiques du peuple grec, il lui est dénié la possibilité de rester dans la zone euro et d’y mener des politiques alternatives, sous peine de blocus financier et monétaire. De l’autre côté, face à ce que l'économiste Cédric Durand et le sociologue Razmig Keucheyan n'ont pas hésité à qualifier de « césarisme bureaucratique », le nouveau gouvernement grec a pour priorité de mettre fin (…) Lire la suite »

De quoi le projet de Syriza est-il le nom ?

Benedikt ARDEN

Le 26 janvier dernier, Radio-Canada annonçait « Victoire de la gauche radicale en Grèce, un ras-le-bol de l’austérité[1] », ce qui, pour certains, dont moi-même, devait être un petit moment de plaisir, considérant le type de nouvelles qu’on nous habitue à entendre.

En effet, un parti encore récemment inconnu du grand public international devait faire les manchettes du monde entier le lendemain de son accession au pouvoir, soit le 25 janvier dernier. Il est vrai que ce n’est pas tous les jours que nous avons la chance de voir un parti de la gauche dite « radicale » atteindre les manettes du pouvoir, tellement nous sommes coutumiers de voir chez les partis d’extrême gauche [2] des organisations marginales, voir caricaturales. L’observation de ce que cela peut donner dans un pays relativement comparable aux nôtres, du moins du point de vue de ses institutions, est donc quelque chose d’assez intéressant pour l’expérience postmoderne des luttes sociales. Car si l’on élimine les quelques exemples récents en Amérique latine, l’on doit retourner bien loin en arrière pour figurer pareil exemple. N’empêche l’exceptionnalité de l’événement, il n’a pas fallu bien longtemps pour que les commentateurs de tous bords viennent mettre leurs bémols dans cette (…) Lire la suite »
Un vent latino-américain souffle-t-il sur la Grèce ?

A ceux qui crient au loup (brun) contre le gouvernement de Tsipras.

Vladimir MARCIAC

Le fabuliste grec Ésope raconta l’histoire du petit garçon qui criait mensongèrement au loup, jusqu’au jour où survint vraiment un loup. Mais personne ne prêta attention à ses cris et ce fut le triomphe du loup dont le nom moderne que lui a donné Bertolt Brecht est « La bête immonde ».

Conscient de la puissance de l’Eglise nicaraguayenne, le candidat Daniel Ortega inscrivit dans son programme que tout avortement, quelles que soient les causes de la grossesse, serait interdit. Il a été élu contre d’autres qui n’auraient pas été mieux sur cette question et qui auraient fait perdurer le désastre en matière d’éducation, logement, accès aux soins médicaux, etc. En prenant le pouvoir à La Havane, Fidel Castro, fils de propriétaire terrien, a confié la présidence de Cuba à un avocat mou du genou qui n’avait pas été guérillero. Hugo Chavez, un militaire, s’est réclamé de Tony Blair avant de passer aux choses sérieuses. Chacun comprend que ces trois-là devaient susciter la méfiance du peuple, qu’ils méritaient d’emblée des jets de tomates pourris et des bâtons dans les roues, voire qu’on leur crève les pneus avant qu’ils n’enfourchent leur bécane de traîtres au pied de leur Mont Ventoux. Ajoutons Evo Morales (Bolivie), producteur de coca et Rafael Correa (Equateur) (…) Lire la suite »
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Ne touchez pas au peuple grec - Lettre ouverte aux dirigeants de pacotille

Fabrice AUBERT
LE MOUVEMENT DE L’HISTOIRE : SYRIZA vient de gagner la bataille démocratique pour prendre la direction politique de la Grèce. Le programme choisit par le peuple grec, est une rupture avec les politiques précédentes imposées par la Troïka (F.M.I, Europe, B.C.E) afin de libérer le peuple grec des politiques d’austérité, et « d’humiliation » visant à rembourser la dette… mais quelle dette ? LA DETTE HISTORIQUE : Si l’on regarde l’Histoire de l’Humanité, c’est l’Europe qui a une dette vis-à-vis du peuple grec. A l’école, au collège, au lycée, les élèves apprennent que le berceau des civilisations, c’est la Grèce. C’est aux grecs que l’on doit la navigation (l’Iliade et l’odyssée), les jeux olympiques, (athlétisme, lutte), la dramaturgie, le théâtre [1], la médecine [2] les sciences [3], Marseille [4], la philosophie [5], mais surtout les fondements de la Démocratie, de la République et de la citoyenneté. Si l’on devait comptabiliser en écriture comptable et monétaire, l’apport de la (…) Lire la suite »

Alexis Tsipras : le choix de la politique anti-europe au détriment des convictions de réelle gauche

Chien Guevara
1. Qui est Alexis Tsipras et son parti Syriza ? SYRIZA (mot grec :signifiant « Coalition de la gauche radicale ») est un parti politique grec de gauche. Syriza trouve ses origines dans une coalition de partis de gauche et d'extrême gauche fondée en 2004. Celle-ci comprenait un large spectre de formations politiques (treize au total) et de politiciens indépendants, comme des sociaux-démocrates, des populistes de gauche , des écologistes, des communistes pro-européens et des eurosceptiques. Aléxis Tsípras, ancien président de Synaspismós, le mouvement le plus important de la coalition, en devient le président le 4 octobre 2009. La coalition est transformée en parti en 2013. Syriza est membre du Parti de la gauche européenne. En 2012, Syriza devient la deuxième force politique de Grèce au Parlement et le principal parti d'opposition au gouvernement d'Antónis Samarás. Il devance le parti du Premier ministre (Nouvelle démocratie) lors des élections européennes de 2014, en (…) Lire la suite »
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"Cadre de Programme Gouvernemental" de Syriza - en français

L’ESPOIR EST EN ROUTE LA GRECE AVANCE L’EUROPE CHANGE CADRE DE PROGRAMME GOUVERNEMENTAL Nous ne promettons pas. Nous nous engageons. Et nous n’avons ni l’intention ni la possibilité de vous tromper. De soustraire aujourd’hui votre vote et l’utiliser après les élections comme chèque en blanc. Et nous n’avons pas la possibilité de vous tromper parce que SYRIZA c’est vous. Et vous êtes notre unique soutien. Nous ne nous appuyons ni sur des entrepreneurs ni sur des banquiers ni sur des propriétaires de médias. Nous nous appuyons sur vous. Ni sur l’oligarchie, ni sur les grandes familles. Sur le peuple souverain. Sur votre confiance. Sur votre appui quotidien et constant. Sur l’appui de votre gouvernement. Du gouvernement de SYRIZA. C’est pourquoi, pour nous, la majorité parlementaire ne signifie ni irresponsabilité ni arrogance, comme c’était, par le passé, la pratique des gouvernements de la Nouvelle Démocratie et du PASOK. Cela signifie encore plus d’engagement. Cela (…) Lire la suite »

L’extrême "gauche" menace les ouvriers grecs

Robert BIBEAU

Doit-on se réjouir, ou doit-on pleurer, du drame épique qui se complique dans la République hellénique ? Voici comment la gauche bourgeoise présente l’enjeu des élections. Dimanche 25 janvier, auront lieu les élections législatives grecques. Tous les partis sont présents, y compris ceux qui ont œuvré en faveur des politiques de destruction de l’État et de ses institutions.

La Commission européenne montre qu’elle suit de très près l’événement. Elle a même eu à intervenir pour mettre en garde la population : en cas de victoire de SYRIZA [Parti d’extrême gauche, paraît-il (sic) NDLR], elle(...) menace de ne pas verser la 3e tranche d’aide, environ 110 milliards d'euros » (1). Il faut toujours compter sur la gauche bourgeoise pour se gausser de ceux qui tentent de détruire l’État capitaliste, cet ultime rempart contre la colère ouvrière et, de tout temps, un marchepied pour les organisations fascistes, nationales-socialistes et corporatistes de tous vices. En réalité, ceux qui ont davantage collaboré à l’avancement de la lutte des ouvriers grecs pour la défense de leur condition de vie et de travail et pour leur émancipation de classe, ce sont ceux qui volontairement ou involontairement ont œuvré à la destruction de l’État capitaliste grec et de ses institutions moribondes. Mais que la bourgeoisie se rassure, SYRIZA, le pseudo parti d’extrême gauche, (…) Lire la suite »
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Syriza, une brèche dans l’Europe néolibérale !

Stathis KOUVELAKIS
Comme prévu, c’est une vague Syriza qui a emporté les élections ce dimanche. A Athènes dans les quartiers populaires, c’est une véritable débandade pour la droite. En province, ce sont des pans entiers de l’électorat de droite qui se sont ralliés, après ceux du PASOK. Du point de vue politique, la bourgeoisie grecque et son personnel politique sont abattus et aphones. Tous leurs espoirs pour affronter Syriza sont maintenant reportés sur les dirigeants européens. De ce côté, la ligne semble claire : c’est la politique de la « cage de fer » et dans laquelle il s’agit d’enfermer immédiatement un gouvernement Syriza. Le fer de lance est de l’obliger à demander une prolongation de l’actuel « programme d’aide », qui vient à échéance le 28 février. Une telle prolongation permettrait une poursuite du financement, donc du remboursement de la dette, mais elle implique également la poursuite de la politique actuelle et de la mise sous surveillance du pays par la Troïka – éventuellement sous (…) Lire la suite »

La politique de la raison contre l’integrisme néoliberal

Rosa Moussaoui

Adossé à un travail sérieux de chiffrage des dépenses et des recettes (13,5 milliards d'euros annuels), le programme économique de Syriza dessine, selon les termes d'Alexis Tsipras, une "sortie de crise fondée sur l'idée de progrès et de justice". Il implique l'effacement de la dette jugée illégitime.

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