En ce onze septembre 1973, Monsieur le Président Salvador Allende entamait hélas son dernier jour. Dans la journée, un général de son armée, Augusto Pinochet, le trahissait sur l’injonction de Washington (comme d’habitude).
« Je peux dire aux travailleurs : je ne renoncerai pas. Impliqué dans cette étape historique, je paierai de ma vie ma loyauté envers le peuple. Je leur dis que j’ai la certitude que la graine que nous sèmerons [...] ne pourra germer dans l’obscurantisme. Ils ont la force, ils pourront nous asservir mais nul ne retient les avancées sociales avec le crime et la force. L’Histoire est à nous, c’est le peuple qui la construit. […] Il est certain qu’ils feront taire Radio Magallanes et le métal de ma voix calme ne vous rejoindra plus. Cela n’a pas d’importance, vous continuerez à m’entendre. Je serai toujours auprès de vous et vous aurez pour le moins, le souvenir d'un homme digne qui fut loyal envers la patrie. […] Ce sont mes dernières paroles. J'ai la certitude que le sacrifice ne sera pas inutile. Et que pour le moins il aura pour sanction morale : la punition de la félonie, de la lâcheté et de la trahison. »
Le texte qui suit est celui de mon éditorial prononcé le lundi 11 septembre à l’antenne de Radio Mon Païs (radiomonpais.fr) à Toulouse dans le cadre d’une émission culturelle hebdomadaire que j’anime et ou s’expriment cinq chroniqueurs : théâtre, cinéma, littérature, histoire et revue de presse (par Bernard Gensane).
Comme chaque onze septembre, le marronnier états-unien sur le terrorisme international s’enclenche, histoire de ne pas oublier que les restrictions liberticides du Patriot Act (qui nous touche aussi) sont faites pour notre bien et que Big Brother veille sur nous...
Le 11 septembre 1973, Salvador Allende, président démocratiquement élu du Chili, mourait pendant un coup d’Etat militaire ourdi et financé depuis les Etats-unis.
La répression fit 3 800 morts ou disparus (évaluation minimale) et plus de 37 000 torturés. Des centaines de milliers de Chiliens furent contraints à l’exil. Une aube noire se leva sur le Chili de Pinochet.
Le 11 septembre 2001, l’attentat contre le World Trade Center à New-York fit 2992 morts (en comptant les 19 pirates de l’air) selon les chiffres officiels du rapport de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis. Il s’ensuivit une aube noire pour l’Afghanistan et l’Irak où périrent des centaines de milliers de citoyens, hommes, femmes enfants.
Socialiste, Salvador Allende était un des fondateurs du PS chilien. C’est la raison pour laquelle le parti solférinien pleure à chaudes larmes tous les 11 septembre, à chaque anniversaire de l’écroulement des tours jumelles.
Le Grand Soir.