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Thème : Nuit Debout

Extrait du L’Airétiq

Nuit Debout ! Un acte de portée politique dans le transfert social - Réflexions de psychanalyse sociale (5e partie)

Hervé HUBERT

Ne pas céder sur la valeur de l’acte posé par Lénine en 1917 ou Comment penser les perspectives révolutionnaires avec l’outil du transfert social

J’ai souhaité écrire sur Nuit Debout ! car ce phénomène met en avant l’idée de refus du système du « Faux Sphère » capitaliste. Nuit Debout ! dans la pratique — et il convient de partir du primat de la pratique — a consisté à rompre le cycle circadien lié au rythme du travail, aux habitudes sociales, aux répétitions de la vie quotidienne, dans le but de parler collectivement. Par cette forme de rupture d’un rythme, l’acte Nuit Debout ! met ainsi en question, l’aberrant de la répétition dans la vie quotidienne. N’est-il pas aberrant de vivre comme nous le faisons, en subissant l’imposition, le diktat, le forçage d’un ordre économique et politique aux répercussions si graves et nuisibles pour une vie vivante ? Nous sommes loin de la fin de la faim qui tue, et concevoir la vie de chaque camarade humain comme une œuvre artistique ne peut faire partie du discours capitaliste. Paradoxe ou contradiction ? L’événement Nuit Debout ! a pris une forme jugée aberrante pour certains qui n’ont (…) Lire la suite »

Nuit Debout ! Un acte de portée politique dans le transfert social Réflexions de psychanalyse sociale (3e partie)

Hervé HUBERT
Le concept de transfert social, soit ce qui se transfère comme valeurs de fonctionnement mental dans le social, dépend étroitement des rapports sociaux de production. Par le biais de la question de la valeur, il n’est pas sans lien avec la critique de l’économie politique, j’y reviendrai. Ce concept m’a permis de mettre en évidence les deux schémas fondamentaux concernant les civilisations et leurs hiatus. Ils ont été exposés précédemment. La construction d’un transfert en faisceau, la jouissance du propriétaire et la Garantie Ces deux schémas fondamentaux me semblent contribuer à l’élucidation historique du fonctionnement humain. Le premier schéma (La géométrie du transfert) a mis en avant la force, la puissance du transfert des groupes humains vers l’Un sur l’axe vertical. Cette puissance est mise en tension, via l’amour (ou la haine), avec la question qui est fondamentale au regard de la ségrégation sociale : celle de l’égalité sur l’axe horizontal. Il peut être qualifié (…) Lire la suite »

Nuit Debout ! Un acte de portée politique dans le transfert social Réflexions de psychanalyse sociale (4e partie)

Hervé HUBERT

Pourquoi nous laissons nous tuer par le capitalisme pourrissant ? Pourquoi consentir à une vie de tué ?

Une caractéristique essentielle du phénomène Nuit Debout ! consiste en l’expression du refus d’un système politique. De même qu’en 1968 et pour l’instant la comparaison s’arrête là, il est exprimé autre chose que des revendications partielles. À partir de la signification de cet acte posé, et quelle que soit l’issue du mouvement Nuit Debout ! lui-même aujourd’hui ensommeillé, il est question de bâtir, c’est l’espoir que j’y trouve en tous les cas, une base politique autre que ce qui nous est présenté comme un système naturel et incontournable : parle-mentaire, néo-libéral ou capitaliste, de gauche ou de droite, peu importe le label ; comment « faire la belle » à ce système étant d’ailleurs tout le problème. Je considère ce refus comme essentiel car la menace portée par le système du capitalisme devenu mafieux est gravissime pour l’humanité. Pour l’instant cette menace mortelle pour la planète et ses habitants ne provoque pas la mobilisation politique de masse qui serait attendue. (…) Lire la suite »

Nuit Debout ! Un acte de portée politique dans le transfert social - Réflexions de psychanalyse sociale (2ème partie)

Hervé HUBERT
L’outil psychanalytique du transfert social Que peut dire un psychanalyste sur les phénomènes sociaux et politiques ? La seule façon sérieuse de procéder, me semble-t-il, est de partir d’une pratique et de pouvoir en dire, avec les aléas de ce dire dans ce qui se socie, ce qui fait socius [1]. Je suis en total désaccord sur ce point avec Slavoj Zizek : le primat de la pratique sociale exprimé par Marx et Engels dans L’Idéologie Allemande est absolument essentiel pour cerner l’enjeu politique et social d’un point de vue psychanalytique. C’est en quoi Marx rompt avec Hegel, point fondamental pour envisager une remise en question de l’État au XXe siècle, ce que ne font ni Lacan, ni Zizek. Pour un psychanalyste, la pratique consiste en une pratique de transfert et c’est donc à partir de cette expérience de transfert qu’il peut en être dit. Je considère avec Georges Politzer et François Châtelet que la psychanalyse est une pratique sociale. Dans ce cadre, j’ai établi, à partir de ma (…) Lire la suite »

Nuit Debout ! Un acte de portée politique dans le transfert social - Réflexions de psychanalyse sociale (1ère partie)

Hervé HUBERT
Un acte politique nouveau, premiers repères. Nuit Debout ! est-il un évènement politique des plus conséquents en France en ce début de XXIe siècle ? Je réponds : oui ! Sans réserve. Sa portée a la possibilité de signifier et d’augurer un temps de transformation sociale radicale, quelle que soit l’issue momentanée ou séquentielle du mouvement lui-même. Je persiste, en sachant que lorsque j’écris ces premières lignes le 1er juillet, le quotidien Le Figaro titre : « Nuit Debout s’est recouché » [1] La question du commencement et de l’acte Nuit Debout ! s’est recouché ? Si l’occupation nocturne de la Place de la République a cessé et avec elle les commissions-débats et autres activités politiques, il me paraît important de placer cet événement tout d’abord du côté de l’acte et faire référence sur ce point précis à Jacques Lacan qui indique dans son séminaire « L’acte psychanalytique », le 10 janvier 1968 [2] : « Un acte, c’est lié à la détermination du commencement, et tout à (…) Lire la suite »

Qui vient à Nuit debout ? Des sociologues répondent

Une trentaine de sociologues ont parcouru la place de la République en interrogeant les participants à Nuit debout. Ils partagent, dans cette tribune, les premiers enseignements tirés de ces centaines d’entretiens.

Sur Nuit debout, on a tout entendu : “la moyenne d’âge est de 25 ans”, c’est “un entre-soi de bobos parisiens”, on n’y trouve “aucun vrai prolétaire”, mais “une bourgeoisie blanche urbaine”, “des SDF et des punks à chien qui boivent de la bière”, “un rassemblement d’étudiants déclassés, de militants de l’ultra-gauche et de semi-professionnels de l’agitprop”… Ces énoncés, souvent tranchants, mobilisent des catégories toutes faites, disent quoi penser, clament ce que le mouvement est, doit ou ne doit pas devenir, négligent les ordres de grandeur, hiérarchisent les endroits ou les moments de la place, le « vrai » et le « faux » Nuit debout. On plaide ici pour une autre approche : commencer par établir les faits, en enquêtant collectivement. Depuis les premiers jours de Nuit debout, une trentaine de chercheurs en sciences sociales se sont relayés à Paris, place de la République. Nous y avons travaillé durant six soirées, entre le 8 avril et le 13 mai, de 17 h à 22 h 30. À ce jour, (…) Lire la suite »
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Osons Causer : « On est à la fin de la vague néolibérale »

Ballast
« La politique, c’est chiant. C’est chiant parce qu’on ne parle que de trucs compliqués que personne ne comprend », expliquent les trois jeunes hommes du vidéoblog Osons Causer. Ils décident donc, en juin 2015, de la rendre aimable, voire désirable ; le support est accessible (la vidéo), le langage concret et le ton ludique : la politique entre amis, autour d'une table ou d'un verre. La gauche critique, estiment-ils, a passé trop de temps à se regarder le nombril dans ses essais et ses colloques élitistes — laissant par la même occasion les courants nationalistes prendre leurs aises aux quatre coins de la toile. Bilan provisoire : une vingtaine de vidéos, plus d'un million de vues et des thématiques abordées aussi diverses que la crise grecque, le jihadisme, la répression des syndicats et la loi El Khomri. Nous croisons par hasard Ludo (il y tient : personne ne l’appelle Ludovic), Stéphane et Xavier lors de la Nuit Debout, place de la République, à Paris ; curieux d'en savoir (…) Lire la suite »

Offensons gaîment les imbéciles

SILENCE
Voici donc la dernière polémique agitant le microcosme : le départ houleux de M. Finkielkraut, place de la République, samedi 47 mars, après avoir été pris à partie par quelques individus participant au mouvement Nuit debout. Fidèle à la détestable tradition qui consiste à réagir instantanément au moindre fait divers, la bulle politico-médiatique s’est empressée de s’exprimer à tort et à travers sur le sujet. Dans une touchante unanimité, diverses personnalités politiques telles que Najat Vallaud- Belkacem, Myriam El Khomri, Patrick Kanner, Nicolas Dupont-Aignan, Alain Juppé, Eric Ciotti, Gilbert Collard ou Marion Maréchal Le Pen ont donc exprimé leur désapprobation, chacune à sa façon. À leurs côtés, journaux de droite comme de droiche (la droite qui se croit encore de gauche) ont cédé avec bonheur à leur passe-temps favori : hurler en meute contre les déviants qui ne respectent pas leurs idoles, leurs critères, leurs catégories de pensée… et surtout d’impensé. Poussant de (…) Lire la suite »
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De l’exclusion : réponse à Frédéric Lordon

Jean BRICMONT

L’essayiste belge Jean Bricmont, s'interroge sur le mouvement Nuit Debout et les propos de Frédéric Lordon qui a justifié l'expulsion d'Alain Finkielkraut par les organisateurs du mouvement.

En général, j'aime bien les travaux de François Ruffin, de Frédéric Lordon, le journal Fakir et le film Merci Patron. Je connais moins le mouvement Nuit Debout, mais il a au moins le mérite d'exister. On peut le traiter de « bobo » si on veut, mais il vaut mieux que les gens se rassemblent et discutent plutôt que de rester isolés derrière leur ordinateur. Mais apprécier un mouvement ne veut pas dire s'abstenir de toute critique. Les propos, volontairement provocateurs, de Frédéric Lordon lors d'une assemblée générale organisée par le journal Fakir à la Bourse du travail le 20 avril 2016 ont suscité les cris d'orfraie des bien pensants. En effet, dans son discours, Frédéric Lordon a justifié l'expulsion de la Place de la République de l'intellectuel Alain Finkielkraut, survenue quelques jours plus tôt, et qui avait déchaîné l'indignation des « chefferies médiatiques » comme les appelle Lordon. L'argument de Lordon est qu'un mouvement social n'est pas là pour débattre avec tout (…) Lire la suite »
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« Je ne crois pas que le changement de société se fera sans violence »

Xavier Mathieu (avec Reporterre)

Xavier Mathieu, ouvrier engagé dans une dure lutte naguère à l’usine Continental, est très présent à Nuit debout. Il analyse le mouvement, la situation globale, et la question de la violence.

Reporterre — On t’a croisé plusieurs fois à Nuit debout. Quel regard portes-tu sur ce mouvement ? Xavier Mathieu — Je viens regarder, écouter, voir comment cela se passe. Par moment, je trouve cela sympa, par moment, il y a beaucoup de bla-bla. Mais c’est la construction d’un mouvement, il faut du temps pour s’organiser. L’ensemble est surprenant, même les discussions des gamins. On a toujours tendance à penser que les jeunes se moquent de ce qui se passe, mais j’ai été surpris par certaines discussions. C’est bien d’être surpris dans ce sens là ! J’aime aussi le côté divers des gens qui y sont, même si ce n’est pas ouvert à tout le monde. Par exemple, quand Finkielkraut s’est fait virer, c’était normal. Il n’avait rien à y foutre ! C’est comme si Strauss-Kahn allait à un congrès de Ni putes ni soumises, il ne serait pas le bienvenu. Finkielkraut est un islamophobe notoire. Il n’a rien à foutre à Nuit debout . Pour s’organiser, il faut de l’intellect et un peu de violence de (…) Lire la suite »
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