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Thème : Hamas

Guerre Israël-Hamas : “Pour en arriver là, il faut être dans un désespoir inouï”

Mathilde BLOTTIERE

Juive franco-marocaine – elle se dit « juive arabe » –, Simone Bitton a réalisé plusieurs documentaires très forts sur le conflit israélo-palestinien, parmi lesquels Palestine : histoires d’une terre (1993), Mur (2004) et Rachel (2009).

Elle réagit à l’attaque perpétrée samedi 7 octobre par le Hamas sur le territoire d’Israël. Une opération baptisée « Déluge d’Al-Aqsa », dont le bilan s’élevait, lundi 9 octobre après-midi, à 700 personnes tuées, plus de 2 500 blessées, et plus d’une centaine d’otages. Quant aux représailles de Tsahal, l’armée israélienne, en cours contre le Hamas, elles avaient déjà causé la mort de 560 personnes et blessé plus de 2 900 autres. De pire en pire « Je suis doublement atteinte par ce qui se passe en Palestine et en Israël. J’ai des amis israéliens dans la région toute proche de Gaza et j’ai des amis palestiniens à Gaza. Je tremble pour les otages emmenés à Gaza et je tremble pour les Palestiniens de Gaza. Chaque explosion de violence qui survient dans cette partie du monde est plus grave que la précédente. On a beau dire que si rien n’est fait la prochaine explosion sera pire, on a l’impression de crier dans le désert. Pourtant, la solution existe, et tout le monde la connaît : (…) Lire la suite »

Coup d’éclat stratégique en Palestine

Bruno GUIGUE

Comme tous les mouvements de libération nationale, la résistance à l’occupant devra compter sur ses propres forces, et l’événement en cours fait la démonstration qu’elle n’en manque pas. D’autant qu’elle pourra aussi compter sur ses alliés, confortés jour après jour par le déclin d’un Occident qui se croyait maître du monde et qui voit s’effriter une domination mortifère, vouée à finir dans les poubelles de l’histoire.

En attaquant Israël avec une audace inouïe, le mouvement national palestinien vient de franchir un cap historique. Les faits sont là, impensables hier et pourtant incontestables aujourd’hui : c’est la première fois que les combattants palestiniens mènent une offensive de cette ampleur en territoire ennemi, et la première fois qu’ils parviennent à capturer des dizaines de ressortissants israéliens. Jusqu’à présent, l’interminable combat des Palestiniens prenait deux formes. C’était soit l’insurrection populaire, où les manifestants se sacrifiaient sans espoir de vaincre mais pour témoigner de la résistance du peuple palestinien. Soit la stratégie du bastion, la résistance mettant à profit ses modestes capacités balistiques pour défier Israël et faisant le dos rond sous les bombes grâce à la densité urbaine du réduit gazaoui. Le 7 octobre, de manière spectaculaire, le théâtre des opérations principal a été projeté en territoire israélien. L’initiative stratégique est passée du (…) Lire la suite »
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L’Occident de l’apéro dînatoire contre le Hamas

Vincenzo COSTA

Le Hamas et les Palestiniens n’ouvrent pas de perspectives de paix, disent les commentateurs. Mais quel choix ont-ils ? Quelles perspectives leur a offert l’Occident ? Mais ce n’est pas important ; l’apéro dînatoire version solidaire veillera à sauver nos valeurs.

Le Hamas attaque : les limbes et les générations qui viennent. L’Occident n’a plus de ressources culturelles parce qu’il a supprimé son histoire. Pas celle des autres, mais la sienne. Il n’a pas de rapports avec ses racines grecques, avec ses racines chrétiennes. Il n’a plus aucun rapport avec l’Histoire, et ce qu’on appelle la philosophie analytique, qui est la philosophie de la domination anglo-saxonne, est l’expression de cette suppression. Il s’agit d’une idéologie, dont le noyau consiste à extraire d’une séquence un fragment temporel. Les choses n’ont plus d’histoire, de racines, de motivations. Elles tombent du ciel. Elles sont le fruit de la folie, de l’irrationalité. Une fois déshistoricisées, elles se prêtent au raisonnement qui a la préférence du philosophe analytique, et qui est à l’évidence la forme idéologique de la domination aujourd’hui : il y a un agresseur et un agressé. Le méchant, c’est toujours l’autre. Les gentils, c’est toujours les États-Unis et leurs (…) Lire la suite »

Le Hamas revoit sa stratégie après l’assassinat de son commandant (Al Monitor)

Adnan Abu Amer
En mars, dans la bande de Gaza, la tension sécuritaire est montée à son plus haut niveau depuis la fin de la guerre de 2014 ; il y a eu un échange de roquettes, des manœuvres israéliennes le long de la frontière et des menaces israéliennes de mettre fin à la fragile trêve. La situation s'est aggravée le 24 mars, lorsque des hommes armés non identifiés ont assassiné Mazen Faqha, un ancien prisonnier et un des commandants de l'aile militaire du Hamas, les Brigades Izz ad-Din al-Qassam, dans le quartier de Tal al-Hawa, à l'ouest de la ville de Gaza. Il a reçu quatre balles dans la tête et la poitrine provenant d'un pistolet équipé d'un silencieux, et il est mort sur le coup. Le Hamas a été choqué par l'assassinat de Faqha pour plusieurs raisons. Tout d'abord, Faqha était un important chef militaire. Après sa mort, les brigades Al-Qassam ont publié sur leur site Web, des photos de lui prises pendant un entrainement dans la bande de Gaza. Deuxièmement, l'assassinat a eu lieu au cœur (…) Lire la suite »

Il faut permettre au Hamas de s’intégrer dans le champ politique palestinien et non l’ostraciser

Taoufiq TAHANI

Lettre ouverte de Taoufiq Tahani, président de l'Association "France Palestine Solidarité" à Monsieur Laurent Fabius, Ministre des affaires européennes et du développement international à propos de la position française quant à la décision du Tribunal de l’UE d’annuler l’inscription du Hamas sur la liste des organisations terroristes.

Paris, le 27 Décembre 2014 Monsieur le Ministre, Je dois vous faire part de ma stupéfaction devant la déclaration du porte parole du Ministère des Affaires étrangères suite à la décision du Tribunal de l’UE d’annuler l’inscription du Hamas sur la liste des organisations terroristes. Il a en effet déclaré : « la France agira pour que dans les meilleurs délais l’inscription du Hamas sur cette liste soit rétablie ». Le tribunal de l’UE a pris sa décision en s’appuyant sur le fait que les Etats européens n’ont pas été en mesure de produire « des preuves ou des indices sérieux et crédibles » pour fonder le caractère terroriste du Hamas, qui doivent émaner de décisions d’ « autorités compétentes », notamment policières ou judiciaires. Pourquoi alors cette précipitation au moment où la communauté internationale est appelée à faire pression sur la partie qui ne veut pas la paix, le gouvernement extrémiste israélien ? La diplomatie française se baserait-elle sur la preuve donnée par (…) Lire la suite »

Les familles des Brigades al-Qassam gardent vivant l’idéal de la résistance (Al Akhbar)

Hani Ibrahim

Quand on rend visite aux familles des martyrs palestiniens de Gaza, en particulier celles des leaders de la résistance assassinés par l'état sioniste, on s'aperçoit que, malgré le grand chagrin [d'avoir perdu ceux qu'ils aimaient], ces familles restent fidèles à l'idéal de la résistance et veulent venger la mort de leurs proches. Al-Akhbar s'est rendu au domicile de Wadad Asfour, la défunte épouse du commandant militaire des Brigades al-Qassam, Mohammed al-Daif, et à celui du commandant défunt, Raed al-Attar.

Gaza – Les habitants n'ont pas eu le temps de se demander combien de temps allait durer la trêve. Les hostilités ont repris tout de suite, cette fois sous la forme d'assassinats ciblés. Israël utilise la même stratégie depuis le début de la lutte palestinienne ; elle consiste à punir la résistance et ceux qui la soutiennent. A cet effet, l'état sioniste a tiré 5 missiles sur la maison de la famille al-Dalou, faisant 5 morts et 40 blessés, pour être sûr de ne pas manquer une cible qu'il voulait assassiner dans le quartier de Sheikh Radwan [de la ville de Gaza]. Le jour qui a suivi la frappe, les sauveteurs ont sorti des décombres le corps d'une petite fille, la fille du commandant en chef des Brigades al-Qassam, Mohammed al-Daif, qui a rejoint sa mère et son frère dans l'autre vie. La femme d'Al-Daif, Wadad Asfour, a été tuée avec ses 2 enfants, Ali et Sarah ; sa fille Halima a été gravement blessée, et ses 2 fils, Omar et Khaled, ont échappé au massacre, a appris Al-Akhbar (…) Lire la suite »

Meshaal parle de la résistance, des négociations et de la politique régionale. (Middle East Monitor)

Ahmad Al-Masri

L’ennemi sioniste a fait deux erreurs. La première, c’est d’avoir conduit les négociations, menées sous le patronage de l’Egypte, dans une impasse et d’avoir fait avorter toutes les occasions de parvenir à un accord politique et par conséquent il portera la responsabilité de cet échec. La seconde erreur est d’avoir violé le cessez-le-feu plusieurs heures avant qu’il ne prenne fin et d’avoir menti, une fois de plus, à la communauté international et à l’administration américaine.

La veille du meeting entre l’Emir du Qatar, Tamim bin Hamad Al-Thani, et le président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, à Doha, Khaled Meshaal a donné cet interview exclusif à l’agence de presse Anadolu. Le chef du Hamas, le Mouvement de Résistance Islamique, a dit que la résistance ne retournerait pas à la table des négociations avec Israël sans avoir « l’assurance qu’Israël serait contraint de satisfaire les demandes palestiniennes, notamment la levée du blocus de Gaza. » Pendant l’interview, Meshaal a redit que la résistance ne renoncerait pas à ses exigences : "Nous ne reviendrons pas sur les demandes palestiniennes, dont la première est la levée du siège de Gaza." Il a aussi insisté sur la volonté du mouvement de se battre "jusqu’au bout pour défendre la vie et la terre des Palestiniens," avant d’ajouter que "le peuple palestinien se battait depuis 100 ans et qu’il pouvait encore se battre un mois, un an et même des années." Meshaal a nié que le Hamas avait (…) Lire la suite »

A Gaza, Netanyahou a ouvert la boite de Pandore (Middle East Eye)

David HEARST
La campagne israélienne de bombardements à Gaza a mis le Hamas au premier plan de la cause palestinienne, créant par le fait une nouvelle réalité qui va poser des problèmes à Israël. Si Benyamin Netanyahou n'avait pas décidé de prendre comme prétexte le meurtre des trois colons pour lancer un pogrom contre le Hamas en Cisjordanie et ensuite attaquer Gaza, le statu quo qui était éminemment favorable à Israël tiendrait toujours. Le gouvernement d'unité Fatah-Hamas n'aurait été uni que sur le papier et il serait passé d'une crise à l'autre sous l'égide de Mahmoud Abbas. Les salaires des 50 000 fonctionnaires de Gaza n'auraient pas été payés. Le Hamas serait toujours contenu dans une petite boîte appelée Gaza, sans argent et sans accès au monde extérieur, avec une frontière égyptienne encore plus hermétique que la frontière israélienne. La campagne de 46 jours semble avoir changé beaucoup de choses. Elle a réunifié - au moins temporairement - les factions palestiniennes bien plus (…) Lire la suite »

Faiseurs d’opinion, soldats de l’apocalypse

Benzatat Youcef
L'AFP est partie au Qatar pour s'entretenir avec le responsable du bureau politique du Hamas Khaled Mechaal à propos du conflit israélo-palestinien dimanche 10 août 2014. Elle est revenue avec un compte rendu « soldatesque », qui a été repris par les principaux médias français et outre atlantique, dont le monde, libération, le point, etc. sans le moindre commentaire, ni analyse des réponses par rapport au conflit dans sa globalité. Dont voici le texte. Le chef du Hamas Khaled Mechaal est resté inébranlable sur les demandes de son mouvement pour conclure une trêve durable dans le conflit avec Israël dans la bande de Gaza, notamment pour la levée du blocus de l'enclave, dans une interview exclusive à l'AFP.Le cessez-le-feu de 72 heures, conclu dimanche avec Israël, « est l'un des moyens ou des tactiques destinés à faire réussir les négociations ou acheminer l'aide humanitaire », a affirmé M. Mechaal.« L'objectif auquel on tient est que les demandes palestiniennes soient (…) Lire la suite »

Le Hamas met Israël en garde : les Gazaouis n’ont "rien à perdre" (Al Monitor)

Adnan Abu Amer
Le Hamas a donné à contre-coeur son accord à un nouveau cessez-le-feu de 72 heures proposé par l'Egypte à partir du 11 août, après l'expiration, le 8 août au matin, de la première trêve, mais cela a suscité la colère de la base du Hamas pour qui la priorité est de faire cesser le siège de Gaza. Izzat al-Rishq, un membre du bureau politique du Hamas qui a participé aux pourparlers, a dit à Al-Monitor au téléphone : “La délégation palestinienne a accepté une nouvelle trêve quand les médiateurs égyptiens lui ont dit qu'Israël l'avait acceptée pour reprendre les négociations. La délégation israélienne est arrivée au Caire sans conditions préalables — [à la différence] de ce qu'ils avaient toujours fait auparavant — pour discuter des demandes de notre peuple que les Egyptiens leur avaient transmises. Mais Israël fait semblant de discuter ,pour gagner du temps et échapper à ses responsabilités. C'est à cause d'eux qu'aucun accord n'a encore été conclu." Un officiel du Hamas a dit à (…) Lire la suite »