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Les familles des Brigades al-Qassam gardent vivant l’idéal de la résistance (Al Akhbar)

Quand on rend visite aux familles des martyrs palestiniens de Gaza, en particulier celles des leaders de la résistance assassinés par l'état sioniste, on s'aperçoit que, malgré le grand chagrin [d'avoir perdu ceux qu'ils aimaient], ces familles restent fidèles à l'idéal de la résistance et veulent venger la mort de leurs proches. Al-Akhbar s'est rendu au domicile de Wadad Asfour, la défunte épouse du commandant militaire des Brigades al-Qassam, Mohammed al-Daif, et à celui du commandant défunt, Raed al-Attar.

Gaza – Les habitants n’ont pas eu le temps de se demander combien de temps allait durer la trêve. Les hostilités ont repris tout de suite, cette fois sous la forme d’assassinats ciblés.

Israël utilise la même stratégie depuis le début de la lutte palestinienne ; elle consiste à punir la résistance et ceux qui la soutiennent.

A cet effet, l’état sioniste a tiré 5 missiles sur la maison de la famille al-Dalou, faisant 5 morts et 40 blessés, pour être sûr de ne pas manquer une cible qu’il voulait assassiner dans le quartier de Sheikh Radwan [de la ville de Gaza].

Le jour qui a suivi la frappe, les sauveteurs ont sorti des décombres le corps d’une petite fille, la fille du commandant en chef des Brigades al-Qassam, Mohammed al-Daif, qui a rejoint sa mère et son frère dans l’autre vie.

La femme d’Al-Daif, Wadad Asfour, a été tuée avec ses 2 enfants, Ali et Sarah ; sa fille Halima a été gravement blessée, et ses 2 fils, Omar et Khaled, ont échappé au massacre, a appris Al-Akhbar de sources proches de la famille.

Wadad a d’abord été l’épouse du martyr Bilal Kassa’a, le commandant des Brigades al-Qassam du nord de Gaza, et a eu des enfants avec lui. Après l’assassinat de Kassa’a par Israël, elle a épousé le commandant -Daif en 2010.

Du fait du haut rang d’al-Daif’s, Wadad a dû constamment se cacher. Elle a été obligée de renoncer à son travail de chercheuse dans une oeuvre de charité locale parce que des collaborateurs au service d’Israël surveillaient ses mouvements pour assassiner son mari. Il y a environ un an, elle a loué une maison et y a vécu jusqu’à ce que les forces d’occupation la bombardent, il y a quelques jours.

Hajja Omm Mustafa Asfour, la mère de Wadad, a reçu la nouvelle du martyr de sa fille avec des ululations*. Pour elle, sa fille a donné sa vie pour son pays et son peuple.

Omm Mustafa a dit à Al-Akhbar qu’elle était très fière du martyr de sa fille et qu’elle était prête à donner toutes ses filles en mariage au commandant al-Daif l’une après l’autre, “pour partager avec lui la récompense de la Résistance [au paradis].”

“Je savais que nous partagerions cette récompense avec lui depuis qu’il a demandé ma fille en mariage et je ne regretterai jamais d’avoir approuvé ce mariage. J’ai d’ailleurs été la première a encourager cette union,” a-t-elle dit et elle a ajouté que sa fille Wadad n’avait pas hésité à épouser al-Daif parce qu’elle considérait cela comme un grand honneur pour elle et sa famille.

Omm Mustafa a expliqué que du vivant de sa fille, elle la voyait très peu pour des raisons de sécurité et que cela lui manquait. Elle l’avait vue brièvement pour la dernière fois quelques jours avant sa mort.

Les funérailles ont eu lieu à la mosquée d’al-Khalfa’a au nord de Gaza et des milliers de personnes ont porté les cercueils de Wadad et de son fils Ali. Sarah, la fille d’Al-Daif a été enterrée le jour suivant après que son corps ait été sorti des décombres de sa maison.

Il faut noter qu’al-Daif a deux femmes et que, selon des sources de la sécurité proches du Hamas, plusieurs collaborateurs ont été récemment arrêtés pour avoir espionné les membres des familles des deux femmes.

On trouve le même mélange d’horreur et de fierté, qui caractérise le chagrin de la famille de la femme d’al-Daif, dans les maisons des autres martyrs tués par Israël à Tel al-Sultan dan la région de Rafah au sud de Gaza. Trois membres du conseil militaire des Brigades al-Qassam ont été assassinés dans la même attaque : les commandants Raed al-Attar, Mohammed Abu Shamaleh et Mohammed Barhoum.

Le temps a marqué le visage de la mère d’al-Attar. Elle a expliqué qu’elle s’attendait à tout moment à l’annonce du martyr de son fils parce les Israéliens le poursuivaient sans répit depuis 20 ans.

Elle a parlé à Al-Akhbar, des innombrables dangers que son fils avait courus et de la menace permanente qui pesait sur sa vie. Al-Attar avait déjà échappé à 4 tentatives d’assassinat avant que les Israéliens ne réussissent à le tuer.

La mère endeuillée a confié à Al-Akhbar que son fils lui avait dit, quelques jours avant la dernière agression israélienne de la bande de Gaza assiégée, que ce serait peut-être sa dernière bataille. Et il lui avait promis de ne pas laisser l’occupant en repos et de faire tout son possible pour kidnapper des soldats israéliens. Elle a ajouté que son fils espérait bien y arriver en cas d’invasion au sol de l’armée israélienne.

La femme d’Attar, quant à elle, a dit qu’elle n’avait jamais vu le commandant plus heureux que le jour où le soldat israélien, Gilad Shalit, avait été kidnappé en juin 2006. Sa libération, 5 ans plus tard en 2011, a abouti à l’accord sur l’échange de prisonniers — un accord qu’Israël a violé en re-kidnappant des centaines de Palestiniens dont ceux qui avaient été libérés lors de l’accord. Attar supervisait l’échange de prisonniers avec le commandant Ahmed al-Jaabari, comme on le voit sur une vidéo récemment diffusée par les Brigades al-Qassam.

La femme d’Attar a aussi dit que son mari avait un plan “pour prendre l’ennemi par surprise, s’il se risquait à saboter l’échange de prisonniers ou à tuer ou kidnapper Shalit avant qu’il ne leur soit remis.”

Comme les femmes des autres martyrs, la femme d’Attar savait que son mari pouvait mourir à tout instant. Elle a dit à Al-Akhbar qu’il avait beaucoup plus de chance de mourir en martyr que de rentrer sain et sauf à la maison.

Les reporters d’ Al-Akhbar n’ont pas pu parler aux autres membres de la famille parce que des dizaines de milliers de personnes se pressaient pour leur présenter leurs condoléances.

Une grande foule a suivi la procession funéraire des 3 commandants du Hamas et, un peu plus tard, beaucoup d’entre eux ont participé à la manifestation pour appeler la Résistance à punir les "traîtres".

Les manifestants voulaient à tout prix que tout le monde soit bien conscient de ce qui leur arriverait s’ils collaboraient avec l’occupation israélienne en espionnant les amis et les familles des chefs de la Résistance pour que l’armée d’occupation puisse assassiner ceux qu’elle voulait en provoquant d’infinis souffrances au peuple palestinien.

Hani Ibrahim

Note :
* C’est une manifestation de joie

Traduction : Dominique Muselet

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Vous les connaissez bien. Leur visage et leur voix vous sont familiers. Ils signent tous les jours un éditorial dans la presse écrite ; ils livrent une chronique chaque matin sur une antenne de radio ; ils occupent les plateaux des grandes - et des petites - chaînes de télévision ; chaque année, voire plusieurs fois par an, leur nouveau livre envahit les tables des librairies. « Ils », ce sont les « éditocrates ». Ils ne sont experts de rien mais ils ont des choses à dire sur (presque) (…)
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Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au VietNam une tête coupée et un oeil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées. de tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent. [...]

Aimé Césaire

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