Entre déclarations de pure forme et rétropédalages, Bruxelles désire-t-elle réellement endiguer la fuite des capitaux, qui coûte chaque année plusieurs centaines de milliards d'euros aux Etats membres ? Le doute est permis.
Près de 800 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, principalement dans les pays dits « en développement ». Or, dans ces pays, chaque année, au moins 250 milliards d’euros de recettes fiscales disparaissent dans les paradis fiscaux, soit 6 fois la somme nécessaire par an pour lutter et vaincre la faim d’ici 2025 |1|.
Une guerre parmi les plus farouches est menée par les cercles qui préparent l’avènement d’un monde dont la population est réduite à quelques millions d’habitants puissants et extrêmement riches. Les Panama Papers en sont un front.
Le 5 juillet 2015, à l’issue du référendum initié par le gouvernement d’Alexis Tsipras et le parlement hellène, le peuple grec a rejeté massivement la poursuite de l’austérité que voulaient lui imposer les institutions qui auparavant agissaient sous le nom de Troïka. C’est une splendide victoire de la démocratie.
Pourtant, s’il est mis en pratique, l’accord intervenu le lundi 13 juillet au matin, signifiera la poursuite de l’austérité dans le cadre d’un nouvel accord pluriannuel.
Le gouvernement vient d’annoncer la création de 200 postes de conseillers spécialisés, au sein de Pôle emploi, pour « renforcer le contrôle des chômeurs ». Tous les demandeurs d’emploi sont concernés, des contrôles aléatoires venant s’ajouter aux contrôles ciblés de certaines catégories, comme les chômeurs de longue durée ou ceux qui ne trouvent pas de travail dans des secteurs qui recrutent.
McDonald’s, Starbucks ou KFC sont passées maîtres dans l’art de l’évasion fiscale. Si le système McDo est aujourd’hui mis en lumière, cette fuite des bénéfices basée sur les franchises concerne les grandes chaines de la restauration.
Scandale fiscal dont l’Europe se serait bien passée, l‘affaire « LuxLeaks » a donné lieu à des révélations fracassantes : un système d’évasion fiscale très élaboré, connu de l’actuel président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, ancien Premier Ministre du Grand-Duché pendant près de vingt ans. Face à une législation fiscale perçue comme définitivement injuste, les ministres des finances font profil bas. En attendant mieux ? La riposte semble s’organiser.
« Trop d’impôts, tue l’impôt », « une fiscalité confiscatoire », « l’insupportable pression fiscale », « l’impôt, extorsion de fonds ». Une puissante campagne idéologique vise à montrer que ce sont les possédants, les très hauts revenus, voire les patrons, qui sont victimes d’un État budgétivore et « spoliateur ».