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Thème : Dette

Dette, néolibéralisme et classes sociales

Renaud DUTERME

Une des forces de l’argument du remboursement de la dette publique est l’apparente neutralité de la mesure. Rembourser la dette n’est qu’une question comptable dépourvue de tout agenda caché.

« Il nous faut rembourser la dette car un État ne peut vivre au delà de ses moyens ». Imparable comme position. Pourtant, en creusant un peu, il est clair que l’analyse comptable permet d’occulter une vision en termes de classe, pourtant au cœur de la gestion de la dette telle qu’elle se fait depuis plusieurs décennies. Si l’utilisation de la dette comme moyen de domination n’est pas neuve |1|, les années 70 et le ralentissement de l’économie dans les pays du premier monde vont voir l’argument du remboursement de la dette être utilisé par les grandes puissances, avec un double objectif rapidement atteint : la mainmise sur les territoires nouvellement indépendants (le tiers monde) et la restauration du pouvoir de classe dans les économies dites du premier monde. Cet élément marque en quelque sorte les débuts d’une époque qui se prolonge jusqu’à aujourd’hui. New-York, nous voici ! Si l’on évoque fréquemment la crise de la dette des pays du Sud au début des années 80, c’est (…) Lire la suite »

Les marchés financiers et monopoles... ces responsables de la terreur économique.

Jimmy DALLEEDOO
Nous sommes tous soumis à un matraquage médiatique, concernant la dette de la France, ses intérêts, la crise, etc. Pour sauver la Nation Française de la dette, il faudrait que les masses subissent une « cure d’austérité », privatisée les services publiques, réduire les dépenses publiques, etc. Ce sujet, est évidemment un sujet « à débat », car, la dette et la crise économique existerait pour certains, mais elle n’existerait pas pour d’autres. Pour certains, le capitalisme est en phase d’effondrement, alors que pour d’autres, il est en phase de renforcement, contradiction faisant irruption, dès que se fait jour une discussion sur la crise économique. Mais, les marchés financiers, eux, ne présentent, semble-t-il, aucune contradiction sur les spéculations... Qu’est-ce que les « marchés financiers » ? Marché : c’est-à-dire un ou plusieurs agents économiques, spéculant avec un ou d’autres agents économiques, faisant des marchés via des actions, afin qu’une somme d’argent investie (…) Lire la suite »

« La façon la plus simple de désobéir à la finance, c’est de refuser de payer les dettes »

David Graeber

La dette ? Une construction sociale, fondatrice d’un pouvoir arbitraire, estime David Graeber, anthropologue et économiste états-unien, considéré par le New York Times comme l’un des intellectuels les plus influents actuellement. Les pays pauvres et les personnes endettées sont aujourd’hui enchainés aux systèmes de crédit. Piégés dans des relations basées sur la violence, les inégalités et justifiées par la morale, décrit l’auteur, dans un ouvrage qui retrace 5000 ans d’histoire de la dette. « Rembourser ses dettes » est devenu un dogme, impossible à contester. Et si, malgré tout, on décidait d’effacer l’ardoise ? Avec le mouvement Occupy Wall Street, David Graeber lance des actions de désobéissance civile pour démontrer l’absurdité du système capitaliste actuel. Entretien. (Bastamag)

Basta ! : A quel moment dans l’histoire le crédit est-il apparu ? Qu’est-ce qu’une dette ? David Graeber [1] : La dette est une promesse, qui a été pervertie par les mathématiques et la violence. On nous a raconté une histoire : « Il était une fois des gens qui utilisaient le troc. Voyant que cela ne marchait pas très bien, ils ont créé la monnaie. Et l’argent nous a amené le crédit. » Du troc au crédit, une sorte de ligne droite nous amènerait donc à la situation actuelle. Si on regarde plus attentivement l’histoire, cela s’est passé bien différemment ! Le crédit a d’abord été créé. La monnaie physique est apparue quelques milliers d’années plus tard. Cela permet de poser les questions différemment : comment sommes-nous passés d’un système où les gens disaient « je vous dois une vache », à un système où l’on peut mesurer la valeur exacte d’une dette ? Ou l’on peut assurer, formule mathématique à l’appui, que « 340 poulets sont équivalents à cinq vaches » ? Comment une promesse, (…) Lire la suite »

Budget de l’État : Surtout ne rien faire. On continue comme avant !

Michel LHOMME

Que de congratulations socialistes après le chiffre spectaculaire de 50 000 chômeurs en moins au mois d’août et la présentation du budget 2014 de l’État ! La masse salariale serait quasiment stabilisée et les dépenses de fonctionnement des ministères réduites de 2%, portant l’effort global à 2,6 milliards d’euros, a précisé le projet de loi de finances présenté en Conseil des ministres.

La masse salariale devrait s'élever à environ 81 milliards (contre 80,6 milliards en 2013), selon le ministère de la Fonction publique. Le chômage baisse mais en 2014, 13.123 emplois de fonctionnaires seront supprimés dans les secteurs qui ne concourent pas aux missions prioritaires de l’État à savoir 7.881 postes de moins au ministère de la Défense et 2.564 à Bercy, aux Finances. Pourquoi ces deux ministères ? Le premier parce que c’est bien connu, les militaires, ça obéit, ça ne rechigne pas ; le second parce qu’on informatise à tout va pour supprimer les postes. A l'inverse, on aura noté que le budget prévoit 10.979 créations de postes, dont 9.984 pour l’Éducation (lycées et universités), 405 pour la police et la gendarmerie et 590 pour la justice. Et comment faire autrement ? Les prisons sont saturées, la police sur tous les fronts et l’éducation nationale à bout de souffle. Pourtant, les créations à l’Éducation nationale sont un peu aberrantes. La réforme Chatel, sous la (…) Lire la suite »

Des privilégiés gavés d’argent public !

Alex TERRIEUR

Comme vous le savez, Laurence Parisot, la grande pourfendeuse des dépenses publiques vient de rejoindre le Conseil Économique Social et Environnemental où elle touchera 3786,76 euros mensuels issus du budget de l’État.

On pourra s’étonner que notre amie Laurence qui déclarait, il y a encore peu : « Nous avons besoin de faire des économies. La France est adduite [1] à la dépense publique et il faut qu’on sorte de cette logique-là » ne fustige pas le coût exorbitant d’une institution dont l’utilité reste à prouver, et qui a un budget de prés de 40 millions d’euros ! Elle y retrouvera plusieurs membres du MEDEF qui siègent déjà dans le groupe des entreprises dont Benoît Roger-Vasselin, l’actuel Président de la Commission Relations du Travail, Emploi et Formation de l’organisation patronale. Gattaz, un de ses prédécesseurs au MEDEF qui s’appelait alors le CNPF (Conseil National des Pleurnichards Français) fait partie des récipiendaires de la Légion d’Honneur qui est désormais donnée « à n’importe qui ! ». Il faut supprimer tous ces pseudos commissions, ces groupes et leurs chargés de mission, les rapporteurs de n’importe quoi, qui n’existent souvent que pour recycler d’anciens grands patrons, des (…) Lire la suite »
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Que faire de la dette et de l’euro ?

DIVERS

L’Europe s’enfonce dans la crise et la régression sociale sous le poids de l’austérité, de la récession et de la stratégie de « réformes structurelles ». Cette pression est étroitement coordonnée au niveau européen, sous la direction du gouvernement allemand, de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne.

La crise Il y a un large consensus pour dire que ces politiques sont absurdes et même qu’elles sont menées par des « analphabètes » : l’austérité budgétaire ne réduit pas la charge de la dette, elle engendre une spirale récessive, toujours plus de chômage, et sème la désespoir parmi les peuples européens. Ces politiques sont pourtant rationnelles du point de vue de la bourgeoisie. Elles sont un moyen brutal - une thérapie de choc – de restaurer les profits, de garantir les revenus financiers, et de mettre en œuvre les contre-réformes néolibérales. Ce qui se passe est au fond la validation par les États des droits de tirage de la finance sur la richesse produite. C’est pourquoi la crise prend la forme d’une crise des dettes souveraines. Le faux dilemme Cette crise est un révélateur : elle montre que le projet néolibéral pour l’Europe n’était pas viable. Ce dernier présupposait que les économies européennes étaient plus homogènes que ce n’est le cas en réalité. Les différences (…) Lire la suite »

Vers un nouvel ordre monétaire international : ajustements, crises et douloureuses mutations

Hamed MEDJDOUB

Le vendredi 1er mars 2013, le président américain Obama déclenche à regret des coupes budgétaires de 85 milliards de dollars dont il a imputé la responsabilité à ses adversaires républicains, après avoir averti qu’elles feraient subir un revers à la première économie mondiale.

Le Monde du 08 mars 2013 écrit : « 750 000 EMPLOIS COMPROMIS. L'annulation d'une mission dans le Golfe du porte-avions Harry-Truman pour économiser 300 millions de dollars avait été dénoncée par des républicains comme destinée d'abord à dramatiser le débat. Le sequester pourrait même compromettre le rééquilibrage au profit de l'Asie de la présence diplomatique et militaire américaine (stratégie du « pivot »). Un tiers des opérations de la marine risquent d'être annulé dans la zone Asie-Pacifique, a averti le secrétaire adjoint à la Défense, Ashton Carter. […] Les allocations versées à 3,8 millions de chômeurs de longue durée, seront réduites de 11 % tandis que plus de 600 000 femmes enceintes et jeunes enfants déshérités risquent d'être privés du supplément alimentaire qui leur est distribué grâce à une aide fédérale. Un nombre équivalent de personnes sans logement pourraient être chassées des foyers privés de subventions. ». La controverse sur la « sécurité nationale » est déjà (…) Lire la suite »

Les épargnants ne sont plus protégés en Europe

Philippe Herlin

Plus le temps passe, plus on doit se rendre à l’évidence : Chypre a constitué une répétition générale, l’expérimentation d’un plan qui sera reproduit ailleurs. La déclaration de Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, qui a parlé de "modèle", avant de se rétracter, s’avère donc vraie.

La Commission européenne, et plus spécialement Michel Barnier, le commissaire en charge des banques, prépare en effet une directive qui mettra à contribution les dépôts de plus de 100.000 euros en cas de sauvetage bancaire. L’intention de départ est louable puisqu’il s’agit de ne plus mettre à contribution les contribuables, mais cet argument ne constitue-t-il pas qu’un prétexte ? La directive prévoit qu’en cas de faillite d'une banque, les pertes seront d'abord épongées par les propriétaires et les actionnaires, suivis des créanciers "juniors" et "seniors" puis, en troisième rang, les déposants au-dessus de 100.000 euros. C'est seulement si l’ensemble de ces contributions s'avérait insuffisante qu'interviendrait l'argent public, à travers le fonds de secours européen, le MES. Voilà pour la théorie, qu’en est-il concrètement ? Lorsqu’une banque affiche de mauvais résultats, les actionnaires en ont déjà payé le prix depuis longtemps ! Les grandes banques européennes ont déjà (…) Lire la suite »

Sous nos prestations sociales, leur dette

Charlotte Géhin

La question de la dette publique n’est pas enfouie sous un tas de poussière. La France emprunte certes à des taux d’intérêt exceptionnellement bas en ce moment, mais le scandale reste entier et les baisses de dépenses publiques en son nom restent prêtes à resurgir.

Les prestations sociales sont sous le feu de la montée du chômage. Depuis 1945, nos prestations sociales sont financées à la fois par le versement des cotisations sociales, par les contributions de l'État et par des impôts et taxes affectés. A l'oeuvre : les retraites, les remboursements maladies, le chômage |1|. A l'heure des injonctions politiques et médiatiques concernant le déficit des institutions de protection sociale, l'urgence est de faire le point sur son mécanisme de financement. En effet, entre l'affirmation de Michel Sapin selon laquelle « un système d'indemnisation chômage est déficitaire dans une période de gros chômage, c'est la nature des choses » et qu'il faut alors « prendre des mesures sur le régime des indemnités » |2| ou encore, concernant « la réforme nécessaire du régime des retraites » |3|, les intentions du gouvernement de revoir le calcul de ses montants, la question se pose de la sauvegarde de nos acquis sociaux. Information cruciale : la sécurité (…) Lire la suite »
C’est le patronat qui a des dettes envers la protection sociale et non la population !

France - La dette sociale n’existe pas !

Pascal FRANCHET

La protection sociale ne doit pas être sacrifiée sur l’autel des marchés financiers !

La prise en charge des dépenses de soins et de médicaments par la Sécurité sociale est passée de plus de 80 % à la fin des années 1970 à 75,5 % en 2009.

De plus en plus de personnes sont aujourd'hui exclues de l'accès aux soins : sont concernés tout d'abord les migrants, les femmes, les jeunes et les travailleurs pauvres. Aujourd'hui, c'est vers le Crédit municipal que l'État les dirige pour essayer de trouver un financement pour se soigner. Toutes les garanties sociales sont remises en cause. Voilà le résultat concret de 40 ans de réformes de la protection sociale et du mode de gestion de la crise économique. Il s'agit là d'un recul de civilisation auquel il faut mettre fin. La nouvelle constitution européenne imposée aux populations, le TSCG, impose de rogner sur les dépenses sociales en cas de dépassement d'un déficit « structurel » de 0,5%. Ce qu'on nous présente en France et ailleurs comme étant la « dette sociale » est un leurre destiné à faire accepter les réformes destructrices de la protection sociale et pour livrer celle-ci au secteur privé. Le gouvernement actuel n'y déroge pas. Pourtant, la « dette sociale » (…) Lire la suite »