Une des forces de l’argument du remboursement de la dette publique est l’apparente neutralité de la mesure. Rembourser la dette n’est qu’une question comptable dépourvue de tout agenda caché.
La dette ? Une construction sociale, fondatrice d’un pouvoir arbitraire, estime David Graeber, anthropologue et économiste états-unien, considéré par le New York Times comme l’un des intellectuels les plus influents actuellement. Les pays pauvres et les personnes endettées sont aujourd’hui enchainés aux systèmes de crédit. Piégés dans des relations basées sur la violence, les inégalités et justifiées par la morale, décrit l’auteur, dans un ouvrage qui retrace 5000 ans d’histoire de la dette. « Rembourser ses dettes » est devenu un dogme, impossible à contester. Et si, malgré tout, on décidait d’effacer l’ardoise ? Avec le mouvement Occupy Wall Street, David Graeber lance des actions de désobéissance civile pour démontrer l’absurdité du système capitaliste actuel. Entretien. (Bastamag)
Que de congratulations socialistes après le chiffre spectaculaire de 50 000 chômeurs en moins au mois d’août et la présentation du budget 2014 de l’État ! La masse salariale serait quasiment stabilisée et les dépenses de fonctionnement des ministères réduites de 2%, portant l’effort global à 2,6 milliards d’euros, a précisé le projet de loi de finances présenté en Conseil des ministres.
Comme vous le savez, Laurence Parisot, la grande pourfendeuse des dépenses publiques vient de rejoindre le Conseil Économique Social et Environnemental où elle touchera 3786,76 euros mensuels issus du budget de l’État.
L’Europe s’enfonce dans la crise et la régression sociale sous le poids de l’austérité, de la récession et de la stratégie de « réformes structurelles ». Cette pression est étroitement coordonnée au niveau européen, sous la direction du gouvernement allemand, de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne.
Le vendredi 1er mars 2013, le président américain Obama déclenche à regret des coupes budgétaires de 85 milliards de dollars dont il a imputé la responsabilité à ses adversaires républicains, après avoir averti qu’elles feraient subir un revers à la première économie mondiale.
Plus le temps passe, plus on doit se rendre à l’évidence : Chypre a constitué une répétition générale, l’expérimentation d’un plan qui sera reproduit ailleurs. La déclaration de Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, qui a parlé de "modèle", avant de se rétracter, s’avère donc vraie.
La question de la dette publique n’est pas enfouie sous un tas de poussière. La France emprunte certes à des taux d’intérêt exceptionnellement bas en ce moment, mais le scandale reste entier et les baisses de dépenses publiques en son nom restent prêtes à resurgir.
La protection sociale ne doit pas être sacrifiée sur l’autel des marchés financiers !
La prise en charge des dépenses de soins et de médicaments par la Sécurité sociale est passée de plus de 80 % à la fin des années 1970 à 75,5 % en 2009.