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Thème : Armes

Le plan ukrainien pour frapper en profondeur et la menace nucléaire russe

Francesco DALL’AGLIO

Ces dernières semaines, le débat public et politique sur le conflit en Ukraine semble s'être concentré presque exclusivement sur une seule question : la demande ukrainienne de recevoir l'autorisation des pays de l'OTAN de frapper en profondeur le territoire russe avec les missiles déjà fournis par les alliés et, mieux encore, avec d'autres modèles d'une portée encore plus grande.

Pour l'instant, en effet, l'Ukraine n'est autorisée à frapper avec du matériel de guerre occidental que des cibles situées dans les territoires occupés (y compris la Crimée) et à proximité immédiate de la frontière, mais pas au-delà. La plupart des bases militaires, des aéroports et des dépôts russes sont donc hors de portée et, à l'exception des lancements de drones, l'Ukraine n'a aucun moyen de les attaquer. Ces derniers jours, nous avons vu que l'Ukraine a pu frapper, avec de graves conséquences, certains dépôts de munitions russes situés à plusieurs centaines de kilomètres de la frontière, mais il est évident que la possibilité d'utiliser des missiles, et pas seulement des drones, lui permettrait d'obtenir des résultats beaucoup plus concrets et de forcer la Russie à déplacer ses principaux centres logistiques beaucoup plus loin du front, avec les conséquences négatives évidentes que cela impliquerait pour sa machine de guerre. L'obtention de cette autorisation est l'un des (…) Lire la suite »

Iran : l’impudence de Florence Parly

Philippe ARNAUD
Florence Parly a récemment évoqué la décision de l'Iran d'augmenter de nouveau sa production d'uranium, en contravention avec les accords de Vienne, conclus en juillet 2015. Et Florence Parly de dire qu'il fallait "ramener l'Iran au respect de l'accord de Vienne". Remarque 1. Florence Parly ne manque pas d'impudence en inversant ainsi la chaîne des causalités (et, partant, des responsabilités). Quelqu'un qui l'écouterait en ignorant les événements survenus depuis cet accord de Vienne ne manquerait pas de penser que l'Iran a violé cet accord par malignité. Or, c'est bien, d'abord, le retrait unilatéral des États-Unis, en mai 2018, en violation de leur propre signature, qui a été, ensuite – mais ensuite seulement – l'élément déclencheur de la décision de l'Iran ! Ce sont les États-Unis et non pas l'Iran qu'il faudrait ramener au respect de cet accord. Remarque 2. Florence Parly ne manque pas non plus d'impudence en demandant que l'Iran respecte l'accord de Vienne alors que ni la (…) Lire la suite »
Augmenter le budget de la défense alors qu’il n’y a qu’une seule planète à faire exploser ?

Les profiteurs de guerre et la disparition du complexe militaro-industriel américain

Dmitry ORLOV

Au sein de la vaste étendue bureaucratique du Pentagone, il existe un groupe chargé de surveiller l’état général du complexe militaro-industriel et sa capacité continue à répondre aux exigences de la stratégie de défense nationale. Le Bureau de l’acquisition et de la maintenance et le Bureau de la politique industrielle dépensent quelque 100 000 $ par année pour produire un rapport annuel au Congrès. Il est accessible au grand public. Il est même accessible au grand public en Russie, et les experts russes se sont vraiment bien amusés à l’examiner en détails.

En fait, cela les a remplis d’optimisme. Voyez-vous, la Russie veut la paix, mais les États-Unis semblent vouloir la guerre et continuent à faire des gestes menaçants contre une longue liste de pays qui refusent de faire ce que les USA demandent ou qui ne partagent tout simplement pas leurs « valeurs universelles ». Mais il s’avère maintenant que les menaces (et les sanctions économiques de plus en plus impuissantes) sont à peu près tout ce que les États-Unis sont encore capables de faire, et ce malgré des niveaux de dépenses de défense absolument astronomiques. Voyons à quoi ressemble le complexe militaro-industriel américain à travers une lentille russe. Il est important de noter que les auteurs du rapport ne visaient pas à forcer les législateurs à financer un projet spécifique. Cela le rend plus précieux que de nombreuses autres sources, dont l’objectif principal était d’aller jusqu’au fond de l’abreuvoir fédéral, et qui ont donc tendance à être légères sur les faits et (…) Lire la suite »

Arbres massacrés, Camp Darby monte en puissance (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI

Les premiers sont déjà coupés, les autres marqués à la peinture : ce sont 937 arbres qu’on abat dans l’aire naturelle “protégée” du Parc Régional de San Rossore entre Pise et Livourne.

C’est le premier “dommage collatéral” de la massive réorganisation, commencée ces jours-ci, des infrastructures de Camp Darby, le plus grand arsenal étasunien dans le monde hors de la mère-patrie (cf. il manifesto, 11 septembre). Même si le commandement des EU promet de replanter plus d’arbres qu’il n’en a été coupé, la construction d’une voie ferrée et d’autres infrastructures, en fragmentant les habitats naturels, bouleversera un vaste écosystème. Le projet prévoit la construction d’un nouveau tronc commun ferroviaire qui reliera la gare de Tombolo (sur la ligne Pise-Livourne) à un nouveau terminal de chargement/déchargement, en traversant le Canal des Navicelli sur un nouveau pont tournant métallique. Le terminal de chargement/déchargement, haut de presque 20 mètres, comprendra quatre voies de 175 mètres de long pouvant accueillir chacune neuf wagons pour un total de 36. Le terminal sera relié à l’aire de stockage des munitions (Ammunition Storage Area) par de grands (…) Lire la suite »

Frappes

Bernard GENSANE
Il faudrait que tous ceux qui s'expriment sur Internet (et ailleurs) arrêtent d'utiliser l'expression “ frappes chirurgicales ”. Il s'agit en effet du calque étasunien “ surgical strikes ”. C'est-à-dire des “ frappes ” tellement précises et ciblées qu'elles détruisent au millimètre près (en évitant, cela va sans dire, au maximum, les “ dommages collatéraux ”, autrement dit des civils innocents). Et, sous-entendu, qu'elles “ soignent ” (quoi ? Je vous le demande). Les expressions “ frappes chirurgicales ” et “ dommages collatéraux ” datent au moins de la guerre du Vietnam. Elles ont succédé au “ tapis de bombes ” (le tristement célèbre “carpet bombing”). Mes parents me racontaient qu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, à Arras, comme dans le reste du nord de la France, les habitants étaient capables de reconnaître un bombardement yankee d'un bombardement britannique. Les cow-boys volaient à 6000 mètres et lâchaient la purée n'importe où. Les Brits volaient à 2000 mètres et (…) Lire la suite »
Il est plus dangereux d’être un ancien ami de Washington que d’être son ennemi de toujours.

Pourquoi vendre des S-400 aux alliés de l’ennemi ?

Patrick ARMSTRONG

Moscou vient de vendre des Systèmes de défense aériens S-400 à la Turquie et à l’Arabie saoudite. Dans le premier cas un paiement préalable aurait apparemment été réalisé alors que dans le second cas l’intention en aurait été rendue publique.

Ceci présentant immédiatement la question pour laquelle Moscou accepterait de vendre ses précieux systèmes d’armes à des pays qui sont non seulement des alliés peu fiables, mais aussi de facto des alliés des Étasuniens. La “réponse atlantiste” à la question représente quelque chose comme ceci : “Le soutien envers le pouvoir de Poutine » est ébranlé , l’économie russe est en déliquescence, la Russie est à court de devises et comme elle n’a que deux choses à exporter, des armes et de l’énergie, elle tente désespérément d’en vendre à n’importe qui". Et, vrai ou faux, pour les gens ordinaires nous pouvions lire ceci il y a deux semaines : Le soutien de la Russie pour Poutine pourrait être plus fragile qu’il n’apparaît. La première raison étant les sanctions économiques occidentales qui ont choqué et causé du tort au commerce russe et aux citoyens ordinaires. Une autre raison en est la dépendance de l’économie russe aux énergies fossiles et aujourd’hui alors que les prix de (…) Lire la suite »

Les sales guerres américaines : massacres, phosphore et uranium appauvri

Christine ABDELKRIM-DELANNE

Intervention sans mandat, bombardements de civils, utilisation d’armes illégales au phosphore et à l’uranium appauvri, de nouveaux crimes de guerre viennent s’ajouter à une liste déjà très longue. La guerre menée par les États-Unis et leurs alliés est, comme en Irak en 1991, une « sale guerre » qui ne dit pas son nom.

Alors que les grands média internationaux se sont déchaînés sur la bataille d’Alep, accusant l’armée syrienne et ses alliés russes de divers « crimes de guerre » dont il s’est avéré, depuis, qu’il s’agissait de « fake news » diffusées par les forces rebelles, un grand silence entoure les opérations menées à Raqua (contrôlée par l'EI) par les Forces démocratiques syriennes (à majorité kurde), armées et soutenues par les bombardements de la coalition américaine. Une commission d’enquête de l’ONU présidée par Paulo Sergio Pinheiro, vient, cependant, de faire état de 300 victimes civiles, au moins, et du déplacement forcé de quelque 160 000 personnes. « Nous n’avons relevé que les victimes des bombardements, soit environ 300 civils, dont 200 sur un même lieu, le village d’al-Mansoura », a déclaré Karen Koning AbuZayd, l’un des membres de la commission. Le Pentagone, qui intervient sans mandat de l’ONU et sans accord du gouvernement syrien, parle d’ « opération de niveau limité ». Les (…) Lire la suite »
Des documents militaires étasuniens secrets révèlent une constellation de bases militaires étalées sur tout le continent.

La machine de guerre étasunienne en Afrique (TomDispatch)

Nick TURSE

Pendant des années, AFRICOM a vendu la fiction que Djibouti est le site de sa seule « base » en Afrique. Alors que les États-Unis maintiennent un vaste réseau d’installations militaires dans le monde entier, avec des complexes militaires énormes et difficiles à ne pas voir en Europe et en Asie, les bases d’Afrique ont été mieux dissimulées.

Et les Russes ne sont pas les seuls étrangers qui occupent l’esprit de Waldhauser. Il se méfie également d’une « base militaire » chinoise qui se construit non loin du Camp Lemonnier, la grande base américaine installée dans la minuscule nation de Djibouti. « Ils n’ont jamais eu de base à l’étranger, et nous n’avons jamais eu de base […] un concurrent sérieux aussi proche d’une de nos bases que celui-là, a-t-il déclaré, cela entraine des problèmes de sécurité opérationnelle très importants. » Lors de cette conférence de presse, Waldhauser a mentionné encore une autre base, une américaine, exposée par le Washington Post, en octobre dernier, dans un article intitulé Les États-Unis ont secrètement élargi leur réseau mondial de bases de drones en Afrique du Nord. Cinq mois plus tard, le commandant de l’AFRICOM en semblait encore affligé. « L’histoire du Washington Post qui a déclaré ‘volant depuis une base secrète située en Tunisie’. Ce n’est pas une base secrète et ce n’est pas (…) Lire la suite »

13 novembre : des malentendus en rafale

Olivier FOREAU
Le 12 novembre 2015, le moral était au beau fixe pour le magazine Challenges, qui célébrait en ces termes la vente prochaine de soixante chasseurs Rafale aux Emirats Arabes Unis : « Le climat des négociations actuelles paraît quasi-miraculeux [...] La signature des contrats égyptien et qatarien a clairement renforcé l’image du chasseur français. Celui-ci a aussi bénéficié de l’exposition médiatique de son déploiement sur les théâtres irakien et syrien. » L’Irak et la Syrie transformés en foires de l’armement avec démonstrations en live sur des populations réelles, c’est dire si tout allait pour le mieux quand pas plus tard que le lendemain soir, il a fallu qu’une bande de barbares gâche l’ambiance en canardant la foule à Paris, avec un mépris pour la vie humaine qu’on a du mal à concevoir. Un survivant témoigne : « Ils nous ont expliqué que c’était les bombes larguées en Syrie qui les poussaient à être là », explique Sébastien, qui est resté 2h30 en compagnie des assaillants (…) Lire la suite »

Dallas – L’utilisation d’un robot porteur d’un engin explosif par les forces de l’ordre soulève des questions

Moon of Alabama
On ne sait pas encore grand-chose sur la fusillade qui a tué plusieurs policiers, ces dernières nuits, à Dallas, Texas. À moment donné, le chef de la police de Dallas a affirmé qu’il s’agissait d’un groupe de quatre attaquants armés de fusil qui s’étaient coordonnés. Deux d'entre eux, des tireurs d'élite, avaient été vus sur des toits. Cela m'avait amené à penser qu’il s’agissait probablement d’une milice (suprématiste) entraînée qui essayait de déclencher une guerre civile. La version actuelle est qu'il ne s’agissait que d’un homme seul. Un ancien combattant qui était, selon cette vidéo, entraîné au combat d'infanterie. Trois autres personnes sont en garde à vue, mais elles ne sont peut-être pas liées à l'incident. Qu’est-ce qui explique ce grand écart entre les deux rapports de la situation par le chef de la police de Dallas ? L’unique tireur identifié a finalement été encerclé et la police a négocié avec lui. Les négociations ont échoué, selon la police, et la police a (…) Lire la suite »