Presque unanimement, tant les médias grecs et internationaux que les leaders des principaux partis grecs ont commenté les résultats des élections du 7 juillet en célébrant “le retour à la normalité” du pays dont la crise a défrayé la chronique européenne pendant la dernière décennie.
Stathis Kouvelakis est membre d'Unité Populaire (Laïki Enotita), politicologue et enseignant en philosophie politique au King’s College de l’Université de Londres. C'est aussi un ancien militant de la LCR, auteur d'un article intitulé "Pourquoi nous quittons le NPA" , mars 2011 (voir bibliographie sur son site, adresse ci-dessous). Dans cette très longue et très instructive interview, aussi réfléchie que bien documentée, l'auteur fait le récit détaillé des circonstances historiques dans lesquelles Syriza a émergé dans la vie politique grecque, puis a été entraîné dans une désastreuse capitulation face à l'Eurogroupe.
Quand les peuples et les citoyens sont vent debout, une partie de ladite « gauche de la gauche » accourt, pathétique, pour sauver l’« idée européenne »...
Tout est à vendre en Europe. Le casino de la haute finance l’a décidé et les gouvernants l’exécutent. C’est une colonisation d’un genre nouveau qui se fait par une financiarisation systématique. L’exemple qui a choqué le net il y a quelques années était celui du patron de Nestlé qui remettait en question la gratuité de l’eau de la planète.
Ministre déléguée aux Affaires européennes du gouvernement grec, élue Syriza de Patras, Sia Anagnostopoulou explique les raisons qui ont poussé le premier ministre Alexis Tsipras à remettre sa démission et à organiser des élections anticipées en septembre.
Le 5 juillet 2015, à l’issue du référendum initié par le gouvernement d’Alexis Tsipras et le parlement hellène, le peuple grec a rejeté massivement la poursuite de l’austérité que voulaient lui imposer les institutions qui auparavant agissaient sous le nom de Troïka. C’est une splendide victoire de la démocratie.
Pourtant, s’il est mis en pratique, l’accord intervenu le lundi 13 juillet au matin, signifiera la poursuite de l’austérité dans le cadre d’un nouvel accord pluriannuel.
Les différentes révélations sur les conditions dans lesquelles a été arraché l’accord, et il vaut mieux parler de diktat entre la Grèce et ses créanciers illustrent bien ce que l’on pouvait en penser à chaud. Cet accord est un véritable désastre pour l’ensemble de ses signataires, et pour la Grèce en premier lieu.
Ouf, la Grèce devrait rester dans la zone euro. Un véritable miracle à en croire certains « experts ». Pourtant nous l’avions prédit avec une certitude que d’aucuns auraient pu trouver quelque peu péremptoire. L’Union européenne n’est rien d’autre qu’un marché unique qui définit et impose ses normes. Oubliez donc tout raisonnement qui traite d’Etat, de Nation, de décision à la majorité, d’impliquer les petites gens, de besoins sociaux, etc.
A. Tsipras n'est pas un chien crevé et il n'a pas à être traité comme tel. C'est dans l'adversité que se montre la solidarité véritable, et non pas quand règne l'illusion des succès.
Mais que s’est-il passé dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 juillet ? Qu’est-ce qui au final a poussé Alexis Tsipras a apposer sa signature en bas d’un texte aux conditions « plus dures que celles négociées avant le référendum du 5 juillet » pour reprendre le qualificatif de Mediapart ?