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Un coup de force qui cache la faiblesse !

Macron vient de décider l’emploi de l’artice 49.3 pour mettre un terme au débat engagé à l’Assemblée Nationale sur le projet de loi de réforme des retraites. Ce samedi, le conseil des ministres est réuni sur un seul ordre du jour : le coronavirus et les mesures à prendre pour l’empêcher de progresser dans le pays. Surprise ! le premier ministre entre à l’Assemblée en fin d’après-midi pour annoncer que le gouvernement va utiliser le 49.3 pour stopper la discussion sur sa réforme proposée. Le procédé employé en lui-même inélégant marque l’irrespect profond de cette majorité à l’égard des institutions de la République. Plus grave, le gouvernement réduit le parlement au rôle de chambre d’enregistrement des décisions élyséennes. Ce nouveau coup porté à la démocratie précipite la France dans un autoritarisme plus fort dont les violences policières en sont l’écume visible. Répression d’un côté et bâillon de l’autre, voici le visage vrai de la macronie en marche.

Qu’en est-il du projet de loi à cet instant ? Le gouvernement passe en force la loi ordinaire à l’Assemblée Nationale, loi amendée par les élus macronistes et comportant plusieurs ordonnances ( près d’une dizaine). Tout cela sans débat, sans confrontation jusqu’au Sénat. Espérons que les sénateurs comme l’ont fait les députés insoumis et communistes combattront pied à pied cette loi pour l’empêcher de voir le jour. Les macronistes étant minoritaires au Sénat, nous pouvons croire qu’il en sera ainsi. Il faudra suivre les débats. Les votes des motions de censure déposées par les opposants nous donneront des indications sur les rapports de force en présence. Sans illusions vu que les macronistes comptent près de 400 députés sur les 550 élus à l’Assemblée.

Quels enseignements tirer de ce moment politique ? Macron veut réduire l’opposition à sa plus simple expression. Il dénie les droits de contester, d’argumenter, d’expliquer, de s’opposer. Plus simplement, il souhaite effacer l’existence même des opposants. Il voudrait une Assemblée nationale entièrement dévouée à sa majesté Jupiter. Il n’y arrivera jamais. L’épreuve de force engagée renforce l’opposition parlementaire mais surtout redonne de la vigueur au mouvement populaire, au mouvement contestataire contre sa réforme. Chacun comprenant que les mauvais coups contenus dans ce projet, Macron veut nous les imposer à la hussarde. On a bien compris que plus le débat s’allongeait, plus les problèmes étaient discutés et plus les régressions sociales apparaissaient et les pièges relevés et révélés. Voila pourquoi le gouvernement ne pouvait supporter la durée des débats et l’empressement à y mettre un terme. Valeur d’acquisition et valeur de service du point, âge pivot, âge d’équilibre, capitalisation, carrière complète, pénibilité, revenu moyen par tête, tout un inventaire de notions vides de sens, un volapük destiné à tromper les gens. Ces articles de loi ne seront pas étudiés. C’était un des buts poursuivis par l’utilisation du 49.3 de manière à éviter la révolte populaire.

L’application de cette mesure est également destinée à mettre au pas la majorité macroniste. Au cours des débats parlementaires certains élus marcheurs ne suivaient plus la totalité des arguments du gouvernement. Des craquements se faisaient entendre, quelques démissions ont eu lieu. Pour éviter des fractures naissantes, Édouard Philippe impose sa méthode forte.

Le pouvoir est aux abois. Bien que disposant d’une majorité de députés, il se trouve contraint d’utiliser les méthodes anti-démocratiques pour faire adopter ses décisions. C’est le signe d’une faiblesse qui s’ajoute à celle apparue avec la répression sans égale des gilets jaunes. Ce pouvoir perd sa légitimité. S’il était si fort il retournerait devant les électeurs pour engager la suite de son quinquennat soit par référendum, soit par la dissolution de l’Assemblée Nationale. Il ne le fera pas sauf si des millions de gens s’engagent dans des manifestations jamais vues dans le pays.

Cette conclusion nous indique la seule voie dans l’immédiat : rassembler, rassembler toujours plus les millions de gens qui ont intérêt à conserver leurs droits et à les étendre pour les améliorer !

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La Tiers-Mondialisation de la planète - Bernard Conte
La Tiers-Mondialisation de la planète, c’est le laminage des classes moyennes et la polarisation riches-pauvres de l’ensemble des sociétés, les ramenant toutes à l’état du Tiers-monde d’avant les « miracles ». On peut diversement décrire ce phénomène : « prolétarisation des classes moyennes », « classes moyennes à la dérive », « déclassement »… Bernard Conte analyse le caractère universel de cette transformation sociale comme résultat des politiques économiques néolibérales mises en oeuvre (…)
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L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes.

Karl Marx

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