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Pourquoi le mouvement agricole est dans l’impasse ? Pourquoi le gouvernement joue la carte du pourrissement et non celle de la répression jusqu’à présent ?

On a dit et répété que le gouvernement Macron ne tenait plus que par ses forces de l’ordre. Frappé d’illégitimité manifeste, c’est, disait-on, le seul bouclier qui lui restait.

Or, voilà qu’il abandonne ses routes, ses villes de province, ses mairies, ses préfectures à la violence paysanne. Et cela, de façon assumée, délibérée.
On a avancé plusieurs facteurs. D’abord, c’est le plus évident, la présence massive de la FNSEA dont les dirigeants sont, de notoriété publique, corrompus jusqu’à l’os et acoquinés au pouvoir.

Pourtant, la FNSEA ne joue visiblement pas la carte du collabo infiltré : si elle appelle au calme, sa présence militante est incontestable. On dira qu’elle est débordée, qu’à Toulouse, son dirigeant a été hué. Mais la femme tuée dernièrement sur un barrage était, si je ne me trompe, une adhérente de la FNSEA.

Autre facteur avancé : la force du mouvement fait redouter (ou reculer) un affrontement central du gouvernement. Pour deux raisons : les agriculteurs ont une longue expérience de ce genre d’actions. Et la fragilité politique de Macron lui laisserait peu de marge de manœuvre.

A voir comment Macron s’est jeté comme un fauve sur tous les mouvements sociaux, de la loi travail aux Gilets Jaunes, des manifs anti pass à celles des retraites, sans tenir aucun compte de son impopularité, on peut rester sceptique sur la crainte des agriculteurs.

On ne tardera pas à le vérifier si, la révolte agricole perdurant, des dérapages sérieux intervenaient, occasion pour la FNSEA de se désolidariser.

On peut aussi avancer d’autres explications. A commencer par les divergences revendicatives entre syndicats agricoles, reflétant des intérêts distincts dans le mouvement. La ligne rouge de partage étant le respect des normes européennes écologiques. Les gros agriculteurs sont bien sûr regroupés derrière la FNSEA, mais ils donnent le la au mouvement. Qu’ils viennent à se retirer, on aura beau parler de coup de poignard dans le dos, ce ne sont pas les Jeunes Agriculteurs ou ceux du MODEF (exploitations familiales) qui maintiendront l’unité nationale de la contestation à un tel degré de détermination. Peut-être y parviendront-ils localement, dans le sud ouest. A voir. Vu sous cet angle là, Macron n’aurait plus qu’à attendre...

Mais ces divergences paraissent secondaires face à l’ampleur du défi auquel se confronte la monde paysan. Car c’est bien de leur survie qu’il est question. Chacun se rassure en réduisant le problème à Macron. Mais ce dernier, quand bien même ferait preuve de bonne volonté, est embarqué dans la même galère. Et c’est surtout cela qui paralyse Macron. Allons plus loin : l’UE, à son tour, s’est complètement enfermée dans une globalisation qu’elle a impulsée et qui lui échappe maintenant complètement. Le sort des agriculteurs français est similaire à celui de leurs homologues polonais, italiens, allemands. Tous sont confrontés à la désorganisation des marchés énergétiques et alimentaires. La concurrence sauvage dicte sa loi. Le secteur agricole suit le même cours que celui de la désindustrialisation. Comment rivaliser avec des produits importés à bas coûts ? Le consommateur est le premier à donner la réponse dans les rayons des supermarchés.

Dés lors que la disparition de la paysannerie française comme celle d’une bonne partie de l’Europe, apparaît inéluctable, il ne reste qu’à garantir l’accès alimentaire au marché mondial pour satisfaire l’appétit des populations. D’où la recherche d’accords du type Mercosur, ou avec la Nouvelle Zélande ou l’Ukraine. Les États-Unis suivent la même pente : ce pays est de plus en plus dépendants des importations.

La vérité est que Macron, comme d’ailleurs l’opposition de gauche, n’a pas de réponses crédibles immédiates à apporter, autres que des soins palliatifs : accompagner l’agonisant. Pour la seule raison qu’il n’y en a pas ! Du moins à court terme. Après, on peut toujours rêver d’une révolution...

La FNSEA est bien consciente du problème. Et bien convaincue que ce n’est pas le bio qui fera le poids face aux mastodontes agro-industriels étrangers. Car les gros cultivateurs français qu’elle représente sont tout aussi condamnés dans cette foire d’empoigne. La FNSEA joue aussi son avenir. Son seul espoir, bien ténu, réside à accroître la compétitivité de ce secteur, garder la tête lors de l’eau. D’en finir avec les normes européennes tatillonnes. Et revenir à l’utilisation massive de pesticides qui va avec. C’est pourquoi elle déverse son fumier devant les sièges d’écologie-Les Verts. La FNSEA, contrairement à ce qu’on dit, ne se trompe pas d’adversaire !

COMMENTAIRES  

31/01/2024 08:38 par cunégonde godot

Excellent article où, si je peux permettre, l’impasse européo-mondialiste-compromis-de-gauche est parfaitement décrite...

31/01/2024 09:17 par Auguste Vannier

Analyse intéressante jusqu’au moment où on lit ceci : « La vérité est que Macron, comme d’ailleurs l’opposition de gauche, n’a pas de réponses crédibles immédiates à apporter, autres que des soins palliatifs : accompagner l’agonisant. »
Cette façon de mettre l’opposition de gauche dans le même sac que Macron relève du "réflexe pavlovien", tous les mêmes, tous pourris.
C’est aussi une insulte aux propositions très élaborées de "L’avenir en commun" et de son livret spécial Agriculture, mais c’est aussi ne pas vouloir entendre les mesures immédiates portées par les députés LFI, notamment F.Ruffin.
Si la FNSEA ne se trompe pas d’adversaire, ses dirigeants se frottent les mains d’avance de la seule réponse que va s’empresser de fournir Macron, tant elle est conforme à son "Projeeeet" : suppression d’un max de normes. La malbouffe insalubre assurée pour les citoyens...

31/01/2024 10:23 par Carlos

Arrogance et mépris sont les maitres mots de la politique macronienne..pendant la grêve actuelle les députés votent 300 euros de plus pour eux (sauf les insoumis ! ...et les communistes ? Hum... je ne crois pas), et les sénateurs un plus de 700 euros !!
Quelle farce !!
L’europe (je ne sais pas ce que ça représente ce mot tellement il est dévoyé) vote sans discontinuer des traités de libres échanges qui importent de la merde en container (fruits, légumes, viandes) et même si on faisait du protectionisme européen (en admettant que ça passe par tout les pays d’europe) il manque quand même quelque chose à cette europe, celle que nous n’avons PAS voulu ....du social, de l’humanisme, de l’Égalité !! Et la réalité c’est que si on faisait une europe avec les même niveaux de salaire PARTOUT dans l’union alors tout changerai et les USA tremblerait sur leur base (mais ça ne se fera jamais car nos dirigeants européens en sont les vassaux...révoltez vous et hop, plus d’ordinateurs, plus de logiciels américains, plus d’internet, plus de satellites, etc.. et ce sont eux qui maitrisent toutes nos infrastructures, etc...etc...)
On n’en sortira pas, et comme d’habitude dans ce monde tout finira par une guerre mondiale, on remet tout à zéro, le peuple croit avoir vaincu pendant une vingtaine d’années puis la corruption et la cupidité reprennent le dessus et on continue !!
Je suis très très pessimiste quant à ce qui est du futur

31/01/2024 10:57 par Censure

L’agriculture est dans l’impasse parce que partout dans le monde l’agroalimentaire rachète des terres,les cultive ou attend des jours meilleurs et fabrique du "bourratif immonde" acheté par les grandes surfaces et mangé par les électeurs soit disant informés de macron ,le Pen ,Roussel et Fabre.....Qu’ils crèvent,nous on cultive et on cherche de la bonne bouffe.C’est pas facile mais c’est bon.

31/01/2024 11:38 par burlesque

Je tiens à rappeler que ce que les agriculteurs dénoncent ce ne sont pas les normes européennes (l’Europe par ailleurs ça les arrange bien tellement ils sont dépendants de la PAC) mais bien les normes françaises supérieur à celle des autres pays européens et donc de la concurrence déséquilibré intra européen qui en découle.
Par-ailleurs si la FNSEA (qui représente avant tout l’industrie agroalimentaire) dénonce violemment les normes ce n’est pas forcément le cas des autres syndicats agricoles comme la coordination rurale ou coopération paysanne (respectivement 2eme et 3eme syndicat du monde paysan) qui eux sont prêt à accepter des normes françaises plus contraignantes mais seulement avec la mise en place d’un protectionnisme français agricole (ce que propose la gauche d’ailleurs), mesure qui est d’ailleurs totalement possible même dans le droit européen (un pays peut interdire l’importation de n’importe quel produit y compris au sein de l’UE si il considère que ce dernier représente un danger pour sa santé publique)
La FNSEA elle n’est pas intéressé par des mesures protectionniste car elle représente surtout les grosses exploitations qui elles sont fortement dépendantes de l’exportation (comme la filière viticole ou les usines de transformation agroalimentaire).
Tout dépend donc du type d’agriculture qu’on désire, une industriel totalement calé sur les exportations avec des normes faibles ou une qu’on protégerait avec un certain niveau d’exigence et qui servirait avant tout à nourrir le pays.

31/01/2024 16:25 par marti michel

Réponse à Auguste Vannier.
Bonjour. Je vous remercie pour m’avoir répondu ainsi qu’à Cunegonde Godot et Dominique Muselet. Je pense important qu’on puisse dialoguer en ces temps d’intolérance.
J’espère vous répondre sans polémique inutile.

Mon article ne visait nullement à mettre Macron et opposition de gauche dans le même sac. Dans la même impasse, oui. Celle résultant des règles, ou plutôt de leur absence, du marché agro-industriel globalisé. Conduisant à la disparition inéluctable de la paysannerie dans nombre de pays européens, dont évidemment la France. Ce n’est même plus un enjeu : c’est ce qui se passe sous nos yeux. Là, maintenant !

Les agriculteurs français en sont à vendre leur terre à des promoteurs qui ratissent les villages. A des sociétés organisant dans les mairies campagnardes des réunions visant, au nom d’un impératif écologique énergétique, à implanter d’immenses champs de panneaux solaires sur terrains fertiles. J’en sais quelque chose étant toulousain et sillonnant souvent la région. En mer, on multiplie les champs d’éolienne qui détruisent la faune et la flore avec risque de pollution due aux blocs gigantesques de béton servant de lest.
La suppression des coefficient multiplicateurs qui date de 1987 (ce n’est pas d’aujourd’hui) ont accéléré la dérégulation du marché européen et l’accumulation de traités de libre échange, la fin des quotas laitiers et sucriers. Aujourd’hui, 30 % de la viande et des légumes, 70 % des fruits sont importés.
J’arrête là le tableau que tout le monde connaît.

J’ai écrit , je me cite : « La vérité est que Macron, comme d’ailleurs l’opposition de gauche, n’a pas de réponses crédibles immédiates à apporter, autres que des soins palliatifs ». Je souligne immédiate. Les agriculteurs n’attendent pas comme réponse à leur mouvement un programme politique. Ce que j’avance, c’est que malheureusement, dans l’état actuel de désorganisation du marché mondialisé, verrouillé en plus par les traités européens, de solutions réelles, il n’y en a pas.
Toutes mesures protectionnistes se heurtent aux logiques des échanges internationaux et à l’esprit de l’Union Européenne en particulier.
Prenons la mesure phare des Jeunes Agriculteurs reprise par LFI : la mise en place d’une rémunération de base. Bien sûr qu’une telle mesure serait une sacrée bouée de sauvetage. Mais on conviendra vite qu’elle n’assurera en aucune manière l’avenir de leur exploitation.

Et c’est là qu’intervient la FNSEA qui, elle, a un objectif bien concret : la survie de l’agro-industrie par la suppression des normes et la croissance productive à coups d’engrais et outres pesticides. Sans parler des bassines et autres horreurs. Et cela sous couvert de la fameuse règle miroir : que les contraintes des uns soient les mêmes pour tous. En sachant très bien que jamais l’UE ne s’engagera dans cette voie. Et donc qu’il ne reste plus en France qu’à libéraliser l’agriculture extensive !
Or, c’est justement sur cet objectif que la FNSEA entend rester activiste dans le mouvement ! Et pousse à sa poursuite, exactement comme le font les autres agriculteurs même s’ils sont sur d’autres bases.
Car la FNSEA, comme je l’ai écrit dans le texte, se sait, elle aussi condamnée : elle est prise dans la contradiction qu’il lui faut, et c’est paradoxal, bénéficier aussi d’un certain protectionnisme pour s’en sortir. Et ce, dès maintenant !
Son porte parole, Macron, l’a donc clairement exprimé : il faut reconnaître dans l’UE une exception française. Il aurait pu tout aussi bien dire, une exception européenne.
Voilà ce que j’ai voulu exprimer en parlant d’impasse de la colère agricole. Et pourquoi Macron s’abstient de toute sauvagerie policière. Pour l’instant...

31/01/2024 18:16 par dominique Muselet

Merci pour cette analyse très intéressante et personnelle. Les personnes qui réfléchissent par elles-mêmes sont rares de nos jours et c’est toujours rafraichissant et enrichissant d’en rencontrer une.

A mon avis, il y a une bonne manière de résoudre le problème des revenus des agriculteurs, des normes délirantes et contradictoires, de la bureaucratie tatillonne parasitaire, de la malbouffe, de la concurrence déloyale, etc., c’est de sortir de l’UE, de remettre des frontières et des taxes sur les importations et d’interdire toute importation qui ne respecte pas les normes qu’on impose aux agriculteurs français. Il faut aussi développer les circuits courts ; les jardins partagés et toutes les expériences solidaires citoyennes.

Le fait est qu’il y a toujours des solutions et même des solutions simples et claires. Le problème c’est notre classe politique et institutionnelle pourrie qui ne sait que tromper, mentir, manipuler (en laissant sans doute au cabinet Mc Kinsey le soin de mettre au point les mensonges car cela demande tout de même une certaine compétence). A ce propos la manière dont Macron a fait passer exactement la loi migratoire qu’il voulait est un modèle du genre.

A propos d’initiatives citoyennes méritoires, un groupe de Gilets jaunes tient une cantine solidaire près de chez moi à Montreuil. Ils nous ont expliqué récemment ceci :
"Les courges, patates, ail, utilisés dans nos préparations, ont été cultivés par nous mêmes et autres cantiniers et cantinières de plusieurs cantines populaires et solidaires d’IDF. Nous cultivons ensemble et dans la bonne humeur dans une ferme à 40km d’ici, nous récoltons ensemble, toujours dans la bonne humeur, et nous partageons selon le nombre de cantines que chaque cantine assure dans l’année. Nos camarades paysan.es nous accueillent en mettant à notre disposition une partie de leur champ. C’est de l’agriculture bio, en lien avec des amaps. Esprit coopératif qui fait des liens entre l’agriculture paysanne et les cantines des quartiers populaires des villes proches et ça fait chaud au coeur ! Par les temps qui courent nous refusons d’être témoins passifs de
la détresse du monde paysan, des quartiers populaires des métropoles, des zones oubliées de tout service public..."

Oui, il y a des gens, qui à leur petit niveau, mettent en place des solutions créatives et solidaires qui préparent un avenir espérons-le débarrassé du capitalisme, le problème encore une fois, c’est la classe politique médiocre et corrompue aux ordres des oligarques dont des oligarques ukrainiens qui s’enrichissent comme des malades et tuent nos éleveurs en déversant des poulets de M.... détaxés sur le marché français...

Il n’y a pas que le complexe militaro-industriel-sécuritaire qui fait ses choux gras sur la guerre et la misère du monde, en répandant le sang de millions d’innocents...

Ah et entre parenthèses c’est vrai, à mon sens, que la gauche ne veut/peut pas résoudre la question agricole en profondeur, puisqu’elle ne veut pas sortir de l’UE !

31/01/2024 19:07 par robess73

Article qui paraît sympa mais dont le but est de faire croire qu aucune solution n existe .non monsieur.la fi a un programme qui va dans le bon sens même si pas assez révolutionnaire ....la solution étant la nationalisation du crédit agricole .la nationalisation des terres .la mise hors circuit de la mafia fnsea .le rétablissement des droits de douane.l effacement des dettes des paysans pris a la gorge ...bref une dekoulakisation a la sauce soviétique sans le goulag .. quoique que ...

31/01/2024 21:24 par CAZA

.Dérèglementation délocalisation et mondialisation ouvrent les frontières de la France à tous les moins disant : Sociaux , qualitatifs et écologiques également pour les productions agricoles .
la paysannerie française a été laminé par le plan marshall, bruxelles ,le crédit agricole, le remembrement ... et son individualisme
Auguste tu penses vraiment que LFI pourrait peser sur la PAC vaste pétaudière où s’ affrontent tous les lobbies financiers et étatiques .
Nous sommes juste face à un mouvement de revendication corporatiste qui va finir en eau de boudin .

Reporterre prêche t il dans le désert
https://reporterre.net/Amis-paysans-ne-vous-trompez-pas-de-cible

On peut aussi se souvenir ( ou chercher le bâton pour se faire battre )
<<<
À la Libération, les différentes assurances sociales sont examinées avant de les agréger en
une grande œuvre sociale unique. Si la plupart des syndicats sont favorables à une telle
fusion, le monde agricole s’y oppose farouchement et, par l’ordonnance du 4 octobre
1945, le législateur finit par reconnaître la survie d’un régime propre à l’agriculture 23. Si
beaucoup de syndicalistes agricoles se réjouissent du maintien de ce particularisme, le
développement de la Sécurité sociale et l’ampleur croissante de ses prestations creusent
un fossé considérable entre salariés rattachés au régime général et professions
indépendantes >>>

https://journals.openedition.org/ruralia/966?lang=en

01/02/2024 06:05 par Francine lo

Peut-être que le petit peuple français est encore trop bien nourri, en comparaison avec la malbouffe étasunienne, appellée "comida chatarra" (bouffe poubelle) chez les latinos... Le taux de cancers, de diabète et de cholestérol n’est possiblement pas assez élevé pour un pays développé comme la France.

Seules les castes supérieures plus quelques producteurs et leurs proches, quelques débrouillards pourront manger équilibré et sain, éventuellement du bio, voire du homard à toutes les sauces (avec l’augmentation de revenus que se sont octoyés sénateurs et députés ça devrait passer) pendant que le reste se tapera les miettes OGM en provenance du monde entier.

De prospères commerciaux et expats se chargeront de vendre très cher l’excellente et tant appréciée gastronomie française, faite avec ses meilleurs produits sur les étals et tables de la jet set mondialisée.

Et puis après les riches terres ukrainiennes, les fonds de pension, Black Rock et autres vautours nord-américains pourraient bien s’intéresser aux terroirs de France... Avec les facilités de l’UE, tout reste possible !

Sinon, reprendre de ce steak aux insectes et aux hormones, ça vous dit ?

01/02/2024 12:07 par 1terreau

Bizarre : l’auteur commente en disant qu’il répond à Dominique Muselet (entre autres) mais... deux heures avant le commentaire de la dite !!!! Comment cela se fesse(-t-il) donc ??? diable diantre et bigre, je m’1terreau(-je)

01/02/2024 14:41 par Xiao Pignouf

Ah et entre parenthèses c’est vrai, à mon sens, que la gauche ne veut/peut pas résoudre la question agricole en profondeur, puisqu’elle ne veut pas sortir de l’UE !

Les agriculteurs non plus ne veulent pas sortir de l’UE, sinon ils arrêteraient de voter pour la droite et l’extrême-droite et voteraient tous pour Asselineau ou le PRCF. Et puis allez causer du Brexit aux agriculteurs anglais...

01/02/2024 16:57 par cunégonde godot

Marti Michel :
Mon article ne visait nullement à mettre Macron et opposition de gauche dans le même sac.

Et pourtant ils y sont bel et bien dans le même sac européo-mondialiste.

Seul le frexit serait susceptible de sortir la caste politique du sac européo-davosien de l’esclavage pour tous. Mais cette caste n’en veut surtout pas car le sac est tout confort. Au reste, les "élections" pour le partage (la caste politique aime le partage c’est indéniable) des places dans le sac bruxellois des influenceurs planétaires, ces "élections" dis-je font rage. Déjà.
Il ne reste plus au peuple que continuer à participer au démantèlement définitif de ce qui pourtant fait sa force : son État-nation...

02/02/2024 10:22 par Xiao Pignouf

Psalmodier « Frexit Frexit Frexit » sans en préciser les modalités tend à faire croire que tout Frexit se vaut.

Il y un excellent laboratoire des effets d’une sortie ultra-libérale de l’UE, sans la moindre préparation (il faudrait au moins une décennie pour préparer cette sortie) et il est de l’autre côté de la Manche. Résultats : catastrophiques pour la classe populaire britannique, seul un tiers des Brits pensent que c’était une bonne idée (certainement pas les plus pauvres), disparition des petits exploitants agricoles, pêcheurs sans marchés, ruine de la NHS (Sécu), et cerise sur le gâteau pour les naïfs qui ont cru aux salades de l’extrême-droite, une immigration en hausse...

Encore heureux que le RU n’était pas dans la zone euro...

Quand on veut sortir d’une prison, le premier problème, ce n’est pas la prison elle-même, ce sont les gardiens de la prison. Ergo, le premier problème de la classe populaire, ce n’est pas l’UE, c’est la classe bourgeoise. Filer les clés de la France à la classe bourgeoise, c’est entrer dans une nouvelle prison. Une fois débarrassés des gardiens, la prison, on peut la transformer en boîte de nuit, en hôtel ou en bordel...

02/02/2024 13:48 par Taliondachille

dans l’état actuel de désorganisation du marché mondialisé, verrouillé en plus par les traités européens, de solutions réelles, il n’y en a pas.

Je pense, au contraire, que le marché est très organisé, par des fripouilles, pour des fripouilles.
Quant aux traités qui "verrouillent", savez-vous que les USA n’ont jamais respecté le moindre traité depuis 2 siècles et demi ? Vu que l’on copie toutes leurs tares, ont pourrait aussi copier celle-ci...

02/02/2024 19:46 par Danael

Comment les agriculteurs se font entuber, voir cette très bonne vidéo de Trouble Fait :
https://youtu.be/65_79zt_wjU
Bien sûr il faut s’en prendre à notre classe bourgeoise mais aussi à ses structures de sauvegarde dont l’UE.

03/02/2024 04:35 par Roubachoff

Est-il si difficile de comprendre que sortir de l’UE c’est simplement revenir à la situation que ce pays a connu pendant toute son histoire, jusqu’à ces vingt dernières années (fédéralisme proposé en 2005, refusé et imposé quand même par Sarko avec l’aimable collaboration de Hollande). Redevenue une nation souveraine (par exemple sur ses choix stratégiques, comme en 2003), la France n’en serait pas pour autant un paradis. L’était-elle avant ? Non, mais on pourra de nouveau essayer d’en faire un endroit où la vie est acceptable, loin du bellicisme allemand et de son capitalisme austéritaire.
L’exemple anglais est caricatural. Johnson est un gros con. Brexit ou pas, il aurait tout sabordé.
L’UE "von der Layen" n’accepte que des leaders du type Macron ou assimilé. Le sort qu’a connu Tsipras, ne doutez pas un instant que Mélenchon, Ruffin ou Bozzo le Clown connaîtrait très exactement le même.
De plus, mais tout le monde a l’air de s’en foutre ici comme ailleurs, le plan de l’Europe Allemande - ses chefs ne s’en cachent plus - c’est de nous conduire à la guerre contre la Russie à l’horizon 2030 au plus tard (histoire que les USA puissent se concentrer sur leur boucherie en Chine). Si le GS a une qualité, c’est son engagement pour Gaza et contre le massacre des innocents. Mais réveillez-vous, les gars, si on laisse faire l’UE, les innocents massacrés, bientôt, ce seront nos gosses et nos proches.

03/02/2024 06:04 par keg

https://wp.me/p4Im0Q-6bR - « JdG N° 121 – Jr + 758” – “La jacquerie a fait un feu de paille ! Certes c’eût pu être carnaval avec son brûlage de Caraman…. Mais le pouvoir par ses soudoiements a fait un enfant dans le dos de la Nation. C’est cela le « réarment démographique », avant celui « agricole »

03/02/2024 09:20 par Xiao Pignouf

Salut Roubachoff,

La question reste en suspens : que faut-il faire pour sortir de l’UE ? A priori, prendre le pouvoir. On verra que ça s’annonce aussi difficile que si toi et moi on voulait lancer un vol habité dans l’espace avec nos seuls moyens et je pense même que ça, ce serait plus réalisable.

Caricatural ou pas, le Brexit est une expérience grandeur nature. Bien sûr, ça ne signifie pas que toute sortie de l’UE aurait les mêmes conséquences (circonstance aggravante, ils se sont mangés le covid juste après) mais il montre surtout ce qu’il ne faut pas faire. Je ne suis pas d’accord pour tout mettre sur le dos de BoJo. Les Britanniques qui considèrent le Brexit comme la pire décision de leur histoire rendent davantage Cameron responsable. Johnson a pris le train en marche et il y a d’autres personnalités qui ont des responsabilités équivalentes ou pires dans la gabegie du Brexit, comme Farrage et Cummings. Je recommande à ce propos le docu-fiction Brexit : The Uncivil War.

Ce que le Brexit démontre, c’est qu’en admettant une victoire très très hypothétique d’un parti pro-Frexit, il faudrait après ça des années pour le préparer, en tenant en compte du fait qu’en plus, on devrait revenir à une monnaie nationale. Et même avec 10 ans de préparation (réécriture de tous les traités, notamment commerciaux), l’impact sur l’économie et sa durée sont inconnus. De toute façon, si on est réaliste une seconde : une sortie de la France signifie probablement la fin de l’UE. Et si l’UE implose, quelles conséquences et pour combien de temps ?

Les seuls groupes politiques dont le programme est centré sur le Frexit sont à moins de 1%, quand ils ont eu assez de signatures pour se lancer dans la course. Voter pour l’UPR ou le PRCF (qui, pour l’heure, n’a jamais pu participer aux Présidentielles), c’est la défaite assurée. Il est aussi inutile de voter pour ces partis que pour le Parti Pirate ou pour le descendant de Louis XVI. Même Lassalle fait trois fois mieux qu’eux. Bref, ce serait faire gagner le candidat de l’oligarchie, successeur de Macron.

Notre seule chance, selon moi et je peux me tromper même si je ne vois pas très bien en quoi pour le moment, c’est un parti qui, avec le soutien plein et entier de son peuple, c-à-d dans la rue, affronte l’UE et la fait plier, à la manière des Grecs même s’ils ont échoué. Ils n’avaient pas assez de poids, seuls face à l’UE et l’Allemagne. D’ailleurs, un tel affrontement ne peut pas se faire contre l’Allemagne et contre ses intérêts, il doit se faire aux côtés des Allemands et dans leur intérêt, au risque de se retrouver dans une situation similaire à celle qui a succédé à 1918 et on sait tous à quoi ça a mené après.

Quoiqu’une guerre peut aussi se voir comme une solution. Je ne suis pas sûr que tout le monde serait d’accord.

04/02/2024 04:41 par Roubachoff

Salut Xiao Pignouf,
Sans entrer dans le détail, je soulève simplement deux points :
1) On a de nombreux exemples dans l’histoire d’une idée minoritaire qui devient un jour majoritaire. Penses-tu que beaucoup de gens croyaient, à la mort de Louis XIV, qu’on pouvait renverser la monarchie ? De plus, si tu as raison sur le potentiel actuel de l’UPR ou du PRCF, n’oublie pas que celui de LFI, paradoxalement, n’est guère meilleur, faute de réserves de voix au second tour - à condition d’y arriver. Ce que j’aimerais entendre, c’est un vrai débat sur l’UE au sein de la gauche. En attendant mieux.
2) Si tu connais bien la Chine, je connais bien l’Allemagne - pour les mêmes raisons que toi. Le retour du bellicisme (Scholtz, Baerbock, Von der Leyen) est une catastrophe couplée à la pratique, depuis plus de vingt ans, d’une politique austéritaire (lois Hartz) que le pouvoir français a décidé d’adopter. L’urgence, ce n’est pas de faire avec les Allemands, mais de s’en séparer le plus vite possible, pour se découpler du même coup des USA - aussi morbides et dangereux avec Trump qu’avec Biden. Répétons-le, l’enjeu, c’est une guerre programmée terrifiante, et la France, en ce moment, se propose d’aider au réarmement de l’Allemagne et de mettre à sa disposition sa force de frappe nucléaire. L’affaire est bien plus urgente que la réécriture ou non de traités sans lesquels on a très bien vécu pendant des siècles.
Je suis convaincu que la situation est gravissime. Plus l’Ukraine s’enfonce, et plus l’axe USA/GB/UE remet de l’argent au pot pour lui sauver la mise. En d’autres termes, les conditions classiques d’une escalade.

04/02/2024 18:06 par legrandsoir

Merci à Xiao Pignouf de ne pas se croire obligé de répondre et d’engager un dialogue avec tous nos lecteurs pour témoins.

04/02/2024 23:20 par Xiao Pignouf

GS,

Je vais répondre gentiment à Roubachoff, si vous le voulez bien.

On a de nombreux exemples dans l’histoire d’une idée minoritaire qui devient un jour majoritaire

Mon commentaire visait à être le plus réaliste possible. Je n’ai pas dit que le Frexit ne serait jamais une idée populaire, mais tu admettras que parti comme c’est, ça peut mettre un ou deux siècles. Et tant que les médias seront ce qu’ils sont, quand les poules auront des dents.

tu as raison sur le potentiel actuel de l’UPR ou du PRCF, n’oublie pas que celui de LFI, paradoxalement, n’est guère meilleur

Là, je te trouve un peu dur. Guère meilleur ? Entre moins de 1% et 22%... Je ne nie pas ton analyse du second tour, mais on peut rêver quand même... Et puis ça dépend en face de qui. Pour le débat sur l’UE, je suis d’accord, mais pour le moment il représente beaucoup de risques en terme électoral... Et je ne suis pas sûr que la ligne Brexit soit dominante à gauche.

Peut-être pas autant que toi, mais il se trouve que je connais aussi un peu l’Allemagne, étant à moitié allemand. Quand je parlais de faire avec les Allemands, je ne parlais pas de l’establishment, mais du peuple allemand, dans l’intérêt de leur pays auquel le nôtre est lié depuis un siècle et demi. En tout cas sur ce point, je ne suis pas d’accord avec toi. Ni sur ton pessimisme. Le conflit ukrainien a deux ans maintenant, cela fait des lustres qu’on parle d’escalade, certains de guerre nucléaire. Ce que je crois pour ma part : les USA ne tarderont pas à lâcher Z qui ne sera pas long à tomber, l’UE, comme d’habitude suivra la voix de son maître, la Russie s’est plantée dans le Donbass, elle n’en bougera pas et n’en a pas l’intention, reste à savoir comment les Ukrainiens se résoudront à le perdre, quelques milliards bien distribués y aideront. Jusqu’à présent, ceux qui ont été versés pour soutenir l’Ukraine n’ont absolument rien changé et il est probable qu’une grosse partie ait déjà terminé dans les poches des mêmes. C’est peut-être la plus grand gabegie du siècle. On file des milliards aux Ukrainiens pour qu’ils achètent quelques drones ? Mouais...

05/02/2024 18:35 par Vania

Je pense que @Roubachoff a malheureusement raison quand il dit: :
"L’urgence, ce n’est pas de faire avec les Allemands, mais de s’en séparer le plus vite possible, pour se découpler du même coup des USA - aussi morbides et dangereux avec Trump qu’avec Biden. Répétons-le, l’enjeu, c’est une guerre programmée terrifiante, et la France, en ce moment, se propose d’aider au réarmement de l’Allemagne et de mettre à sa disposition sa force de frappe nucléaire. L’affaire est bien plus urgente que la réécriture ou non de traités sans lesquels on a très bien vécu pendant des siècles.
Je suis convaincu que la situation est gravissime. Plus l’Ukraine s’enfonce, et plus l’axe USA/GB/UE remet de l’argent au pot pour lui sauver la mise. En d’autres termes, les conditions classiques d’une escalade"
L’escalade est un Fait. Les eeu/otan/ue n’ont pas l’intention de céder. Les commandants von der lahyen, bidon, trompette macron, burell etc sont des psychopathes russophobes dangereux. On parle de presque 40 pays dirigés par des malades mentaux contre la Russie.

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