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Pascal Boniface à la rescousse de la dictature qatarienne

En affirmant que nous avons écrit « Le Protocole des sages de Doha », il nous accuse d’un racisme dont il a lui-même été victime après avoir publié « Est-il permis de critiquer Israël ? »

Sauvés ! Voici enfin que l’immense Qatar a trouvé l’un de ses chevau-légers pour monter au front et nous découper en morceaux, moi-même et mon camarade Nicolas Beau. Toute cette sublime hargne, cette attaque désintéressée et à poitrine nue (dont j’espère que Doha lui saura enfin gré) pour assassiner notre livre Le Vilain Petit Qatar. Un ami qui nous veut du mal édité par l’excellent Fayard. Notre ouvrage, puisque Boniface écrit comme il pense (par clichés), est donc selon lui « truffé d’erreurs », ça vous indique l’altitude de la plume. Boniface ne devrait pas faire du foot mais de l’ULM. Le bouquin est « indigne d’un élève de première année en journalisme ». Mais c’est bien sûr. Dis-nous, Pascal, où notre livre te fait mal et pourquoi tu tousses.

C’est vrai que pendant des années, avec son rond de serviette, celui « d’expert » à « C dans l’air » aux côtés des Sfeir, Basbous et Raufer, lui donne quelque autorité. Que pendant ces années donc, notre Pascal, libero du Qatar, tel un Domenech qui, quand il jouait donnait plus de coups dans les tibias que dans le ballon, a défendu – lui dans son si beau style écrirait « bec et ongles »- ses amis du Qatar. Défense d’honneur puisque notre géopolitologue n’a aucun lien économique avec eux. C’est beau l’amour fou, choisir le baiser de l’émir plutôt que celui de la mort. Je veux dire de la charogne de la corruption.

En fait d’erreur, le libero qui joue de béton (en qatarien ce mot se prononce Bouygues), nous précise que le FC Barcelone n’est pas la propriété de la dictature émiratienne, mais des « socios ». Dont acte, voilà un rectificatif capital, comme la peine du même nom qui existe à Doha.

Pour le reste, rien. Rien pour avancer que ce pays n’est pas un état totalitaire qui ignore le droit, les partis politiques, les associations et syndicats. Qui pratique les châtiments corporels et l’esclavage et confond l’argent « public » avec les caisses de l’émir. Un débat sur ce thème aurait été plus riche que de savoir qui possède le FC Barcelone… Eh ben non. Bernique, pas un mot de Boniface pour les damnés de la terre, ces esclaves dont les cœurs explosent au soleil ou qui se tuent en tombant des tours et des stades construits pour son cher Mondial. Pas une larme sur le poète Al-Ajami emprisonné à vie, puis pour quinze ans, pour avoir souhaité que le printemps ne soit plus une saison qui épargne Doha. Poète condamné par des magistrats de nationalité soudanaise puisqu’il se trouve trop peu de Qatariens qui pratiquent le métier de « justice ». Un élève en journalisme de première année aurait pu répondre à ces questions : le Qatar, au rang des démocraties du monde, est classé 136e sur 157, derrière la Belarus ! Pour le fromage, nous aurions pu évoquer l’Afrique de l’Ouest et le Mali, l’achat de terres dans des pays pauvres qui transforme des survivants en paysans sans terre. Pour le dessert, on aurait pu évoquer la mise en place des si doux Frères Musulmans en Tunisie, en Égypte et bientôt (inch Allah) en Syrie. Evoquer une destruction de la Libye qui va bientôt égaler celle de l’Irak, discuter des liens indéfectibles entre Israël et le Qatar, nous parler de la base al-Udaï qui permet à l’Amérique de bombarder tous les méchants musulmans du coin… voilà des bons sujets pour un géo-politologue. Lui préfère parler foot… C’est ce qu’il connaît le mieux.

À la fin de sa petite colère notre ami Boniface nous livre un diagnostic qui mérite le pardon : il souffre du syndrome de l’enfant battu. Vous savez celui qui, devenu grand après des années de souffrance, se transforme à son tour en bourreau. En affirmant que nous avons écrit Le Protocole des sages de Doha il nous accuse d’un racisme dont il a lui-même été victime après avoir publié Peut-on critiquer Israël . Boniface, au Prozac.

Et bon voyage pour un séjour du 20 au 22 mai à Doha où tu vas représenter la France aux côtés d’un type de chez LVMH. On doit y discuter de démocratie. Espérons que notre libero cramponné sera toujours disponible pour un prochain débat de ce type. Il pourrait se tenir en Corée du Nord.

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HOLLYWOOD PROPAGANDA
MATTHEW ALFORD
Examinant le fonctionnement interne de l’industrie hollywoodienne, cet ouvrage révèle les liens étroits entre le cinéma et les forces politiques américaines les plus réactionnaires. Ses analyses détaillées de nombreux films démontrent qu’Hollywood, loin d’être le lieu d’expression de la gauche américaine, n’est que le versant culturel d’une politique impérialiste. Alors que des films comme Transformers, Terminator ou La Chute du faucon noir, ouvertement financés par l’armée, glorifient (…)
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« Le pire des analphabètes, c’est l’analphabète politique. Il n’écoute pas, ne parle pas, ne participe pas aux événements politiques. Il ne sait pas que le coût de la vie, le prix de haricots et du poisson, le prix de la farine, le loyer, le prix des souliers et des médicaments dépendent des décisions politiques. L’analphabète politique est si bête qu’il s’enorgueillit et gonfle la poitrine pour dire qu’il déteste la politique. Il ne sait pas, l’imbécile, que c’est son ignorance politique qui produit la prostituée, l’enfant de la rue, le voleur, le pire de tous les bandits et surtout le politicien malhonnête, menteur et corrompu, qui lèche les pieds des entreprises nationales et multinationales. »

Bertolt Brecht, poète et dramaturge allemand (1898/1956)

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