Les enfants aussi ! Honte à la macronie !

Glaçant : le 20 novembre, jour anniversaire de la convention internationale des droits de l’enfants, une dizaine d’associations a lancé une alerte terrible. Parmi elles, la fédération des acteurs de la solidarité, la fondation Abbé Pierre, la Ligue des Droits de l’Homme ou l’Unicef. Elles signent ensemble un texte pour demander au gouvernement d’agir en urgence pour mettre à l’abri des milliers d’enfants à la rue. Dans le même temps, Louis Gallois, président de la fédération des acteurs de la solidarité et Antoine Durrleman, président du centre d’action sociale protestante, publient une tribune dans Le Monde où ils qualifient la situation actuelle de « retour au temps médiéval ».

Le 4 novembre dernier, à Paris, une femme a été obligée d’accoucher de jumeaux après 5 mois de grossesse. Elle venait de passer six semaines à la rue. Un de ses deux enfants est mort-né. Ce n’est pas le premier enfant mort à la rue depuis le début de l’année. Selon le recensement du collectif des morts de la rue, ils sont au moins huit. Parmi eux, un bébé d’un mois, mort à Saint-Denis le 25 mars dernier. Dans leurs textes, les associations pointent aussi de nombreuses nouvelles mères, quittant la maternité sans aucune solution d’hébergement.

Jamais il n’y a eu autant d’enfants à la rue qu’aujourd’hui. Au point que le terme choisi pour qualifier la situation est celui de « crise humanitaire ». À Paris, le Samu social indique que le nombre d’appels au 115 provenant de familles avec enfants a été multiplié par 3 depuis les 4 dernières années. Et chaque nuit, il n’y a aucune solution d’hébergement pour au moins 700 mineurs. 700 enfants qui dorment donc dans les rues de la capitale, dans ses gares, ses parcs, sous ses ponts. En Seine-Saint Denis, ils sont encore 160. Et à Marseille, probablement encore plusieurs centaines. En plus de ceux abandonnés aux nuits froides de novembre, il y a les milliers d’autres qui n’ont pas de logement. 20 000 mineurs, dont la moitié a moins de 3 ans, sont hébergés dans des hôtels rien qu’en Île-de-France. Cela veut dire être logé dans des chambres souvent trop petites, dégradées et devoir changer, au jour le jour, de lieu.

Cet océan de misère dans la région capitale de la 6ème puissance économique du monde a une origine. D’abord, le manque d’hébergements. En 2018, le gouvernement a coupé 57 millions d’euros de subventions pour les centres d’hébergement et de réinsertion sociale. Au lieu de ces centres pérennes, avec l’accompagnement social nécessaire, il a concentré son action sur un « plan hivernal ». Il s’agit de l’ouverture temporaire de 14 000 places d’hébergement en fonction de la température. Par « temporaire », il faut bien souvent entendre des gymnases ou des salles collectives. La quasi-totalité de ces places sont calibrées pour des hommes seuls, pas pour des familles.

Macron, depuis 2017, a fait exploser la pauvreté. Pour la seule année 2018, il y a eu 400 000 pauvres de plus en France. Logiquement, le nombre des expulsions locatives est lui aussi en hausse. 36 000 personnes ont été forcées à quitter leur logement, sous contrainte de la police. C’est plus qu’il n’y en a jamais eu dans notre pays. Mais d’autres familles quittent leur logement avant même l’arrivée de la police. Pour avoir le chiffre réel des expulsions, il faut donc multiplier par deux ou trois. On obtient donc, en 2018, entre 70 000 et 100 000 personnes chassées de leur logement.

La politique sociale du logement a été l’une des premières victimes des 3 premiers budgets du macronisme. Le budget du ministère du Logement a baissé de 17%. Les organismes HLM ont dû faire face à un plan d’austérité sans précédent. Leur première réaction a été de baisser leur production, alors que 2 millions de ménages sont sur liste d’attente pour obtenir un logement. Chaque année, les APL ont été rabotées. Cela a commencé par la baisse de 5 euros en 2017. Puis le montant des APL a été désindexé de l’inflation à partir de 2019. L’an prochain, c’est encore un million de personnes qui verront cette aide baisser à cause d’une réforme du financement.

Les associations proposent dans leur manifeste d’atteindre l’objectif « zéro enfant dans la rue ». Cela parait être le minimum. Le contre-budget des députés de la France insoumise proposait la mobilisation immédiate des crédits pour l’ouverture de 38 000 places pérennes en centres d’hébergement et de réinsertion sociale. Nous nous revendiquons de l’objectif « zéro SDF », tel qu’il avait été proposé par la Fondation Abbé Pierre dans la dernière campagne présidentielle. Nous avons depuis déposé des amendements déclinant toute une batterie de mesures pour faire du logement durable et décent un droit effectif pour tous : encadrement des loyers, garantie universelle des loyers, renforcement des obligations de construction de logements sociaux, etc. Évidemment, le gouvernement les a tous rejeté parfois sans examen. Telle est la France en 2019.

 https://melenchon.fr/2019/11/24/les-enfants-aussi-honte-a-la-macronie/

COMMENTAIRES  

28/11/2019 06:36 par Roselyne Arthaud

C’est un cauchemar, oui honte à la macronie et aux précédents ! un cauchemar, qui manifestement ne réveille en sursaut ni les responsables, ni ceux accaparés par "les fêtes" et autre "black mon c...
dieu devrait exister 5mn pour une violente secousse de tous les cerveaux humains.

01/12/2019 17:39 par Dominique

Ici à Lausanne, on a pas attendu que l’état prenne ses responsabilités et applique ses propres lois. Par exemple, le collectif Jean Dutoit est formé de réfugiés, africains pour la plupart, ces gens que médias et politiques dénigrent totalement en les qualifiant de migrants (sous-entendus économiques, au pays du chocolat, de la montre à quartz et surtout des ultras du capitalisme, c’est plus qu’une insulte) et de dealers (ça c’était pour étouffer le problème posé par une police raciste qui en a tué plusieurs sans aucune forme de procès). Leur spécialité : squatter des immeubles pour au moins avoir un toit, ceci dans un contexte où les autorités leurs refusent toute aide sauf pour les expulser.

Car quand il s’agit de les expulser, là l’état applique ses lois et ceci avec le plus grand zèle dont il est capable, du style un vol spécial pour une mère et son enfant, c’est-à-dire un avion de ligne entier remplis de flics (au moins une dizaine pour une mère et son enfant). Ces vols dits spéciaux s’effectuent dans de telles conditions que l’Autriche les refuse car les réfugiés sortent des avions dans de si mauvaises conditions qu’il n’est pas possible, de l’avis des médecins autrichiens, de garantir leur survie plus que le temps nécessaire à les sortir des avions. Par contre en Suisse, ils ont même trouvé des médecins pour accompagner ces vols spéciaux et leur fournir ainsi une caution de moralité. Ces médecins là ne s’indignent même pas quand un réfugié ne se voit même pas enlever ses menottes pour aller aux toilettes et que la porte reste ouverte. Comme quoi, il n’y a pas besoin d’aller jusqu’en Colombie pour trouver des médecins pourris.

Et il n’y a pas de mendiant à Lausanne. De même que dans d’autres villes de Suisse, la mendicité y est interdite. Problème réglé : si tu mendies pour manger, on ne t’amendes pas, tu la paieras pas, alors on te confisque le peu que tu as, tes quelques sous, ton téléphone, voir tes papiers, ton sac de couchage, tes couvertures, etc, et hop, va voir ailleurs. Si tu es black, on peut même te poser à 4 heures du mat en plein hiver, sans veste et à pieds nus en pleine forêt à une heure de marche de la civilisation, ceci alors que le gars est perdu car il ne sait même pas où il est.

à bas l’état policier !

PS. : il y a quelques mois, le Conseil Fédéral in extenso est venu à Lausanne sur la place St. François. On y était aussi. Le lendemain le 24 heures, quotidien local, a donné les chiffres : moins de 250 badaux, plus de 150 flics. Ils ont photographié la fanfare de dos car prise de face, le monde entier aurait pu lire en gros et en rouge sur leurs instruments "Amicale de la sécurité". Même les musiciens étaient des keufs ! S’ils ont palé de notre action, ils n’ont pas dit que nous étions 40 ce qui laisse environ 200 badaux pour toujours 150 flics. Ils n’ont pas dit non plus que le Conseil Fédéral in extenso, il déplace pas les foules. Par contre les flics, ils étaient tous là.

à bas l’état policier !

La gauche qui est au gouvernement n’a rien pu changer à ces politiques racistes et discriminatoires. Par contre grace à une petite dose d’action directe, nous avons pu faire, avec les Jean du toit, d’autres collectifs et le soutien de Solidarités, qu’une partie de celles et ceux qui sont discriminés jusqu’au bout puissent au moins avoir un toit et un minimum d’aide pour leurs démarches administratives kafkaïennes.

Le cas de la Suisse est particulier. Nous avons le droit de déposer des initiatives et c’est le peuple suisse, le souverain, qui a accepté la politique actuelle en acceptant deux initiatives de l’UDC. Ce même souverain, visiblement adepte de la dictature de la majorité, a également refusé une initiative qui voulait interdire la spéculation sur les matières premières et les denrées alimentaires. Ceci montre qu’au jeu de la propagande électoraliste et politique, la droite, qui a les médias et les capitalistes avec elle, s’en sort bien mieux que la gauche, et que donc dans de telles conditions, la seule solution progressiste est de multiplier les formes d’action directe. En plus cela coûte bien moins cher que de faire campagne et c’est bien plus intéressant car cela permet entre autre de multiplier les rencontres et donc les synergies entre les luttes.

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