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Les enjeux de l’élection présidentielle

La gouvernance contre le peuple

Il ne faut pas trop rire de l’élection présidentielle française de 2017. Elle se présente de plus en plus comme la rencontre historique entre deux conceptions de la vie politique, totalement opposées. D’un côté, la gouvernance, c’est-à-dire la gestion de la société par une élite cooptée, sur le modèle des grandes entreprises. De l’autre côté, le système traditionnellement appelée « démocratie », c’est-à-dire le choix par le peuple de leurs dirigeants au moyen d’élections libres et équitables.

Souvent dans l’histoire, les événements politiques en France ont marqué les époques et clarifié les dichotomies, à commencer par la distinction, aujourd’hui sur le déclin, entre « gauche » et « droite ». Cette élection pourrait en être un.

C’est quoi, la “gouvernance” ?

Il devient de plus en plus clair que l’élite dirigeante transatlantique a décidé depuis un bon moment que la démocratie représentative traditionnelle ne convient plus au monde globalisé basé sur la libre circulation du capital. Il faut passer au nouveau système, la « gouvernance », un terme emprunté au monde des affaires. Il s’agit de la bonne gestion de grandes entreprises, unies dans un seul but et qui visent à un maximum d’efficacité. Cette origine se reconnaît dans certains aspects de la gouvernance politique : l’unanimité quant aux « valeurs » et objectifs ; l’utilisation de comités spécialisés pour traiter certaines questions délicates, un rôle attribué à la « société civile » et aux « organisations non-gouvernementales » ; l’utilisation de la psychologie et de la communication pour former l’opinion publique ; l’isolement des trublions ; et surtout la cooptation des dirigeants.

La vie politique en Occident correspond de plus en plus à cette description. Malgré l’alternance des partis au pouvoir, les politiques les plus fondamentales sont toujours les mêmes.

Aux Etats-Unis, le remplacement de la démocratie par la gouvernance est facilité par le système des deux partis. Les électeurs n’ont de choix qu’entre deux candidats, tous les deux sélectionnés et approuvés par les principaux actionnaires de l’entreprise nationale. Tout allait bien jusqu’au moment où la grande favorite de toute l’élite, Hillary Clinton, fut battue par un intrus, Donald Trump. La réaction hystérique sans précédent montre bien le refus de l’élite de céder le pouvoir à l’outsider, qui est toujours loin d’avoir pris tout le pouvoir. Quoi qu’il arrive, l’accident Trump illustre le mécontentement grandissant de la part des populations soumises à une globalisation dite inévitable qui les laisse sans perspective.

Hillary Clinton elle-même affectionne le terme « gouvernance » pour qualifier ses objectifs, notamment dans ses relations avec Goldman Sachs et la « société civile ». Mais même Hillary n’était pourtant pas un produit aussi pur de la gouvernance que le candidat français Emmanuel Macron.

La Gouvernance personnifiée

Il suffit de regarder les couvertures des magazines pour saisir le rôle de Macron dans l’élection actuelle. Son joli minois accompagne une pléthore d’articles triviaux qui célèbrent le Wunderkind comme une vedette du show business. En janvier, la magazine Foreign Policy présentait Macron au public étasunien comme « le politicien français anglophone et germanophile que l’Europe attend ».

Son parcours professionnel ne laisse aucun doute sur les raisons pour lesquelles les médias apprivoisés perçoivent dans cet Emmanuel-là le Messie de la croissance.

Né à Amiens il y a 39 ans, Emmanuel Macron a passé une grande partie de sa vie à l’école. Comme la plupart des dirigeants français, Macron a accumulé des diplômes prestigieux. Il a raté l’ENS mais a fait Sciences Po et l’ENA, et fut admis en 2004 à l’Inspection Générale des Finances. A l’IGF il s’est fait remarquer par un homme d’influence, Jean-Pierre Jouyet, qui l’a recommandé à Jacques Attali, le plus spectaculaire des gourous de haut niveau, qui, depuis 35 ans, régale les dirigeants de ses visions futuristes (Jérusalem en tant que future capitale du monde, par exemple). En 2007, Attal a coopté Macron dans sa prestigieuse « Commission pour la libération de la croissance française », chargée par le Président de la République de formuler des recommandations afin de relancer la croissance économique en France.

L’objectif principal de ce cénacle de grands patrons était d’ « instaurer une nouvelle gouvernance au service de la croissance ».

Inutile de souligner que les 40 membres de la commission représentaient les intérêts du grand capital, et pas seulement le capital français. Parmi les voisins invités à formuler la liste de 316 propositions pour remodeler la France se trouvaient la Deutsche Bank et Nestlé. Tout ce beau monde légua au jeune Macron un carnet d’adresses bien rempli.

En 2008, sur recommandation d’Attal, Macron est passé à la Banque Rothschild, où il est rapidement devenu millionnaire, grâce à sa commission sur un achat par Nestlé d’un montant de neuf milliards de dollars.

Comment expliquer une ascension digne d’un roman de Balzac ? Il était « impressionnant » se souvient Attali. Emmanuel « était très habile, extrêmement apprécié de tous les membres de la commission. Il n’a contrarié personne et s’est créé des relations personnelles et, pour un gamin de cet âge, arriver immédiatement à être visible par 40 personnes puissantes, influentes et qui jugent, c’est un accélérateur de carrière extraordinaire. »

Voilà le mot clé de l’ascension sociale : les « relations ».

Alain Minc, un autre bon connaisseur des réseaux du pouvoir, commente la réussite de Macron en expliquant qu’un banquier d’affaires doit être intelligent, souple, rapide et charmant – qualités nécessaires pour « un métier de pute ».

Macron exprime sa sagesse en petites phrases.

« Il faut des jeunes qui aient envie de devenir milliardaires. »

Ou bien :

« On se fout des programmes ! Ce qui compte c’est la vision !

Il est clair qu’il possède une vision parfaite des sommets.

Comment former les gouverneurs de la gouvernance

Le chemin vers le sommet est balisé de contacts. L’élite de la gouvernance se reproduit par la cooptation. Ils se reconnaissent, ils se sentent, ils s’entendent.

Aujourd’hui, en réaction à une telle observation, la police de la pensée risque de crier au complotisme. Mais il n’y a ni complot ni conspiration car il n’y an a pas besoin. Ceux qui pensent de la même manière s’accordent sans problème. On n’a pas besoin de consigne.

Par ailleurs, les sentinelles de la pensée qui crient « conspi » dans ces cas semblent croire que ceux qui possèdent un immense pouvoir, surtout un pouvoir financier, ne l’utilisent pas. « Que le peuple décide ! » pensent-ils généreusement. A la manière de George Soros, par exemple.

En réalité, ceux qui possèdent beaucoup de pouvoir non seulement l’utilisent, mais ils sont convaincus qu’il doivent l’utiliser, pour le bonheur de l’humanité, pour le bien général. De leur position supérieure, ils ne doutent pas qu’ils savent ce qu’il faut faire, alors pourquoi permettre aux masses ignorantes de causer un gâchis ? C’est dans cet esprit qu’il y a quarante ans, David Rockefeller a fondé la Commission Trilatérale, pour remédier à un « excès de démocratie » qui amènerait les classes travailleuses à formuler trop de revendications.

L’idéologie de nos jours fait en sorte que les masses se divertissent en se querellant sur les questions d’identité, sur quel groupe est plus victime que les autres, sur combien de genres il faut reconnaître, et qui il faut « haïr » pour lutter contre le crime de « haine ».

Pendant ce temps, les membres de l’élite délibèrent entre eux et décident.

Grâce à Jouyet, Macron fut coopté en 2007 par le club des Gracques, qui se consacre à la propagation des « valeurs » basées sur l’idée que l’Etat social keynésien est dépassé par la globalisation et la construction de l’Europe.

En 201, Macron fut coopté par le Club de la Rotonde, qui conseilla au Président Hollande d’infliger à la France un “choc de compétitivité” – c’est-à-dire de favoriser l’investissement en réduisant les dépenses publiques et le coût du travail.

En 2012, Macron fut accueilli par la French-American Foundation, qui se vante de sélectionner les « jeunes leaders » de l’avenir.

En 2014, l’arriviste est arrivé. Le 31 mai et le 1er juin de cette année, Macron assistait à la réunion annuelle de Bilderberg, tenue à Copenhague. Cet aréopage de sommités fut fondé en 1954 par le Prince Bernhard des Pays-Bas. Pas un mot n’en sort pour informer le public du consensus qui peut s’y réaliser.

Et le programme ?

Abondamment vu et approuvé, Macron passa du rôle de conseiller du Président Hollande à Ministre de l’Economie, des Finances et du Numérique dans le gouvernement de Manuel Valls, où il se pressa de faire adopter le programme de la Commission Attali, sous prétexte de promouvoir la croissance et, bien sûr, de « créer des emplois ». On compte parmi ses exploits la vente du secteur énergie d’Alstom à General Electric, contre le refus de son prédécesseur Arnaud Montebourg.

Au gouvernement, Macron a réussi à faire adopter les mesures les plus impopulaires de la Présidence Hollande, ce qui n’est pas peu dire. Sa « Loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques », dite Loi Macron, allait dans le sens des directives de Bruxelles exigeant de nombreuses dérégulations de l’économie, mais n’a pas pu obtenir une majorité au parlement. Elle a dû être adoptée par le recours à l’Article 49.3 de la Constitution qui permet au Premier Ministre d’adopter une loi sans vote du parlement.

Sa réussite suivante, la « réforme » (ou démantèlement) de la Loi Travail, portait le nom de la jeune Ministre du Travail, Myriam El Khomri, qui donnait un joli visage et une appellation évoquant la « diversité » à une législation qui a suscité des semaines de protestations, divisé le Parti Socialiste et obligea Valls à utiliser encore une fois l’Article 49.3.

A la suite de cela, l’histoire vira à l’humour noir. Le passage « à feu et à sang » de Macron à travers le gouvernement Hollande/Valls a laissé le Parti Socialiste divisé et démoralisé. Á la suite de quoi, Macron quitte le champ de ruines politiques pour se présenter comme l’alternatif, l’héroïque champion de « l’avenir », « ni droite ni gauche », dans son nouveau mouvement vigoureusement appelé En Marche !. Il condamna ce qu’avait fait le gouvernement socialiste dans la perspective de faire la même chose, mais plus intensément et sous une autre étiquette.

En ce moment, Macron arrive en tête des sondages avec Marine Le Pen pour le première tour. Les grands médias font ce qu’ils peuvent pour que le charme du banquier suffise pour gagner l’élection à la Présidence de la République.

Les Médias et le Peuple

Malgré l’influence croissante d’Internet, la grande majorité de la population compte toujours sur la télévision et la presse pour s’informer. Dans cette élection, assez déroutante pour les gens peu politisés, les médias ont atteint un record de partialité. Echaudés par la catastrophe Trump, les gardiens médiatiques de la bonne pensée en France singent leurs collègues étasuniens en cherchant des boucs émissaires à blâmer pour les déconvenues de la gouvernance globale. Cela doit être la faute des Russes ! Ou des « fake news » prodiguées par les sites qui ne suivent pas la ligne du journal Le Monde.

Parmi les onze candidats, les gardiens médiatiques de la bonne pensée s’émerveillent du jeune génie Macron, traitent ses rivaux principaux en délinquants, jettent quelques os aux petits candidats anodins, et ignorent les autres. Soutenu par les grands médias, Macron est le candidat de la gouvernance autoritaire, contre tout ce qui reste de la démocratie française.

Diana Johnstone
31 mars 2017

COMMENTAIRES  

03/04/2017 08:59 par antonio
03/04/2017 10:51 par Triaire

Ce bonhomme est d’une inconvenance rare envers ceux qui bossent et se serrent la ceinture ; comment les gens, même gavés de propagande peuvent -ils même imaginer ce garçon à la tête de leur état ?
Tout de même, les gens dans ce pays vont à l’école, ont du temps pour réfléchir...Je comprends difficilement...

03/04/2017 12:43 par Autrement

Il est génial cet article, elle est géniale, cette femme !
Merci à LGS qui fait briller le soleil sur nos vieux jours, avec aussi Gérard Collet et Bruno Guigue, entre autres...

03/04/2017 14:26 par Georges SPORRI

MAQUERON est moins vulgaire que BERLUSCONI, moins phallocrate que TRUMP, moins énervé que VALLS, moins riche que POROCHENKO ou KOLOMOISKY, moins sadique que CAZENEUVE, moins bling ! bling ! que SARKOZY, moins triste que MERKEL...etc...
Dans l’empire des aveugles les borgnes sont empereurs... Donc, malheureusement, il est parfaitement présentable.
Pour la question subalterne du programme, ses faiblesses et son conformisme seront compensés par son extraordinaire empathie : le MEDEF, la CPME, la FNAIM et la FNSEA lui donneront bénévolement tous les conseils avisés et précieux dont il aura besoin...

03/04/2017 14:40 par Geb.

les gens dans ce pays vont à l’école, ont du temps pour réfléchir

Ce qui pose la question du "Qu’est-il advenu de l’Ecole de la république depuis 40 ans ?

Et qu’est-ce qui "occupe" le temps que les gens devraient "occuper" à réfléchir ?

Parce que si dès l’enfance l’école décervelle et endoctrine, si on occupe les espaces de réflexion des élèves avec de faux problèmes et de fausses solutions au lieu de leur apprendre à être critique sur le fond, pas étonnant s’ils deviennent des esclaves en puissance tout en se pensant des hommes libres.

De même vous remarquerez qu’en général, ceux qui ont le plus de temps pour "réfléchir", les chômeurs ou les retraités par exemple, (Il y a quand même des exceptions, souvent parmi les plus pauvres), sont ceux qui lâchent le plus sur leurs intérêts réels. Et ce sont ceux qui se font récupérer par les extrémismes de droite scélérats, (Frontistes), ou les extrémismes de gauche sans avenir car sans stratégie de masse, (Gauchistes utopistes),
Tout simplement parce que plus d’un demi-siècle d’endoctrinement leur ont enlevé tout esprit critique ou méthode d’analyse critique pour les premiers, toute connaissance historique de classe, et que l’individualisme forcené de la Société a enlevée toute empathie et volonté de "savoir" aux seconds qui se replient sur "un après moi le Déluge".

Ca rempli les salles de PMU le dimanche, les Clubs de Bridge, les Stades, les salles de spectacle, et les croisières à bon marché, comme jamais auparavant.

Je ne leur en veux pas et je les comprends. Quand on a laissé toute sa vie et une partie de sa santé pour engraisser le Capital avec sa sueur, et, (pour certains), au service de la défense des Travailleurs comme militants, ou à voter pour des politiques qui vous ont trahis, et qu’on voit de plus malheureux que soi plonger dans tous les panneaux tendus par leurs ennemis qui sont aussi les vôtres, ou qu’on n’a aucune perspective de boulot salarié, on comprend que acculé au mur, ou à la fin de sa vie bien remplie on se dise que ça commence à bien faire de toujours s’investir pour ceux qui eux non seulement aident les tueurs mais en plus vous stigmatisent en se foutant de votre gueule.

A la fin, si tu résistes malgré tout à la tentation d’envoyer en cul et de les laisser se démerder, tu te dis, (Même si tu es athée), que tu dois quelque part avoir un arrière-arrière-grand oncle qui s’appelait Jésus.

D’autant que si tu es chômeur tu n’as pratiquement plus rien à perdre socialement, et que si tu es retraité de toute façon c’est ta vie que tu perdra bientôt dans tous les cas, et quoi qu’il se passe en positif ou en négatif.

Si ceux qui ont encore un travail et qui ont une famille et des enfants en bas âge à élever, quelques neurones restants, et un avenir potentiel, et qui ne se bougent pas le cul pour tout foutre en l’air intelligemment ensemble et prendre le pouvoir, ne le font pas et continuent à se la jouer individuel en se croyant les Maîtres du Monde parce qu’ils ont un toit, un smartphone, un CDI, et des millions de "bonnes intentions" bien politiquement correctes, vraisemblablement ils rejoindront bientôt la première catégorie que j’ai citée, avec bien peu de chance d’arriver vivants à la seconde.

Je sais que dire ça ça ne me fera pas des que amis, mais depuis le temps j’ai pris l’habitude.

Et si ça peut en réveiller quelques uns...

03/04/2017 19:01 par SEPH

Macron assis dans son fauteuil de monarque à l’Élysée souri bêtement pour signifier sa jouissance de son titre. Mais, derrière son auguste fauteuil, il y a un personnage très discret : c’est le banquier Rothschild, baron de son état , qui tire les ficelles de cette marionnette véritable poupée Barbie masculine.

Voilà, si Macron est élu, se sont les banquiers et les dirigeants de l’Otan à l’ Élysée . Il appliquera les directives de Bruxelles, de Wall-Street, de Tel Aviv et de l’Otan.

Bref, c’est le pire des candidats. C’est une calamité pour le peuple français.

03/04/2017 20:00 par François

La raison de l’adhesion populaire à macron est simple : c’est l’incommensurabilité de la betise humaine.

03/04/2017 21:00 par Thierry Vandries

Maintenant, au lieu de se lamenter sur le sort que pourrait nous réserver Emmanuel Macron, s‘il devient président, nous ferions mieux de nous pencher communément sur la question du comment mettre un terme à ces organisations (Bilderberg, Commission trilatérale etc.) qui nous pourrissent la vie. Ces groupes fonctionnent comme le décrit tellement bien Diana Johnstone : Pendant que le peuple s’amuse à envier son prochain, voire même à le haïr, ces groupes mettent en œuvre le nouvel ordre mondial. Ne serait t’-il alors pas plus sage de commencer par nous-mêmes, et de réfléchir sur les moyens dont nous disposons pour éviter le couronnement de ce nouvel ordre mondial ? La solution est simple. Coupons leur les vivres. Si durant une période de trois mois nous ne consommons plus que des produits de premières nécessités (alimentation, chauffage et électricité), nous pouvons très bien mettre un terme à notre consumérisme dépravé, qui représente la source principale de revenus de ces mécréants. Avec dix personnes cela ne suffira certainement pas, mais avec cent millions, cela peut devenir intéressant. A mettre en œuvre !

03/04/2017 22:40 par Roger

J’ai protesté quand j’ai lu sous la plume des Présidents élus de 2 mutuelles de mes assurances , les mots de "gouvernance" pour désigner les modalités de "gouvernement" de ces mutuelles fondamentalement démocratiques et aux adhérents foncièrement militants.
Protestation vaine, et les dérives sont vites apparues, ainsi à la suite d’une réaction militante de ma part, j’ai reçu un beau courrier aux éléments de langage choisis dans le registre de la "comm". C’était signé Mme Y Directrice du service Clientèle. J’ai donc répondu que je n’étais pas un client mais un adhérent mutualiste et militant, et que le service qu’elle dirigeait ne me concernait pas... Silence radio...je suis quasi certain que la brave dame sans doute sortie d’une Ecole de commerce n’à rien compris de ma réaction...
Je comprend la pessimisme de SEPH, mais ça ne correspond pas à ce que j’observe dans les groupes d’appui de la France Insoumise et aux réunions citoyennes que nous animons. Il y a une "conscience politique" qui se réveille grâce au respect à l’intelligence du peuple qui est contenu tant de les discours de meeting de JLM que dans les textes de l’Avenir en commun et de ses livrets thématiques. Et cette conscientisation se poursuivra après le 7/05 quelle qu’en soit le résultat... Et moi qui ai la chance d’être un retraité que son travail n’a pas épuisé mais comblé, ça me donne la pêche et le sentiment de devoir offrir une part du temps qui me reste à vivre pour "un mieux vivre ensemble" de mes petits enfants et des autres, qui vont devoir affronter ces monstres froids de l’oligarchie et de ses serviteurs.

03/04/2017 22:44 par Roger

Erratum
Je ne m’adressais pas tant à SEPH qu’à Geb...

04/04/2017 07:40 par baduy

@Antonio.
Intéressante video. Il est dommage que votre lien nous ramène vers la chaine youtube "MLP2017"
J’ai commencé ma journée en augmentant les statistiques du FN :((((

04/04/2017 10:00 par Assimbonanga

@Roger, j’ai fait la même observation quant à ma mutuelle. Elle s’est complètement revirée. Les guichets sont désormais fermés, il faut y aller sur Rendez-vous. Par contre, elle appointe un institut de sondage pour connaître mon indice de satisfaction = nos cotisations servent à payer un établissement privé spécialisé dans le brassage de vent, au détriment du contact direct à l’agence locale. Je n’ai pas envoyé de protestation, je suis sidérée.

04/04/2017 17:48 par D. Vanhove

Si E.Macron passe les 2 tours et devient président, la morale de l’histoire est que "les boîtes de com" auront bien réussi leur coup :
en effet, tt le monde sait (ou devrait savoir, depuis le tp !) que dans notre système, c’est l’emballage qui compte et non ce qu’il y a dedans,ou autrement dit, il faut soigner le contenant, peu importe le contenu... et à ce jeu-là, ils auront, hélas gagné !

05/04/2017 11:07 par AUBERT

Très bon article...

J’y rajouterai que le mot lui même est une contraction de deux mots (Gouvernement-Finance). la gouvernance, c’est donc le "gouvernement de la Finance", qui s’oppose de fait à la démocratie, "Pouvoir du peuple".

05/04/2017 18:24 par SEPH

Macron c’est le creux du vide.

Macron ce paquet de lessive en promotion dans les merdias n’est qu’un imposteur. Il veut : casser la protection sociale, généraliser les emplois précaires, mettre l’éducation entre les mains des officines privées, coucher la France plus bas que terre pour que l’Empire s’essuie ses bottes de sang dessus,......

Bref, c’est la politique du MEDEF et des sionistes qui sera appliquée pour la plus grande joie de Gattaz (1) et de Rothschild (2) qui sont ses mentors.

Macron à Élysées, ce sont les banques au pouvoir notamment Rothschild et ses amis prédateurs au pouvoir. Ainsi à chaque changement de gouvernement, Rothschild réussit donc à placer quelques larbins dans l’organigramme du pouvoir. On appelle cela « se mettre au service ». Macron ancien directeur chez Rothschild, perpétue la tradition.

Bref, Macron a laissé de tellement bons souvenirs que les banquiers ne sont pas près de l’oublier.

(1) Gattaz critique Fillon et juge « intéressant » le projet de Macron
(2) Au fait, il faisait quoi chez Rothschild, Emmanuel Macron ? http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-politique/20160830.RUE5451/...

05/04/2017 18:44 par Geb.

@Roger.

Es-tu bien sûr que les personnes qu participent à la France Insoumise soient autant réceptifs et critiques que tu le dis ???

Ou sont-ils des participants "par défaut" à un mouvement certes le plus progressiste actuellement en France, mais qui reste hétéroclite dans ses désirs de sortir vers le haut.

Il est évident que si on veut aujourd’hui participer électoralement à un changement quelconque en France, les seuls qui proposent avec quelques chances de le concrétiser sont soit Jean-Luc Mélenchon, soit Marine Le Pen.

Nous nous savons que si Marine Le Pen, même si on met de côté ses propos xénophobes, propose un certain nombre de solutions pour sortir de l’Europe et de la vassalité aux USA, nous savons qu’elle n’en fera rien, Elle vient d’ailleurs de faire un retour en arrière magistral en proposant d’attendre les élections dans les autre pays de l’UE pour renégocier un Frexit. Ce qui semble avoir ébranlées les certitudes d’une partie de ses fans.

Pour JLM son programme est devenu plus concret et plus complet. Dommage qu’il ne se soit pas affiné plus tôt ce qui aurait évité de devoir faire des mises au point et des supputations constantes pour l’expliquer il y a plusieurs mois de cela.

Ce que je ressent, personnellement, ce n’es pas ce qu’on voit dans les assemblées ou il règne ne ambiance enthousiaste. Pour avoir vécu ce genre d’ambiance de multiples fois je sais que cela ne suffit pas pour se concrétiser dans le silence de l’isoloir. Ce qui m’inquiète c’est plutôt le manque de clarté dans la tête des électeurs sur les mesures à prendre APRES l’élection et sur en fait QUELLES sont ces mesures.

JLM a cristallisé les espoirs de tous les orphelins progressistes en politique, trahis par leurs partis traditionnels. de tous ceux qui refusent de baisser les bras. ET ça n’est pas un Asselineau ou même un Poutou qui seraient assez fédérateurs pour rassembler autant.

Sauf qu’il ne s’agit pas simplement de "rassembler". Que JLM soit élu ou pas, qu’il passe le premier tour ou pas, (Et je pense qu’il risque de se retrouver au deuxième tour face à MLP), APRES l’élection, qu’est-ce qu’on fait ?

Avec qui et quels moyens concrets ?

Tous les électeurs potentiels de cette élection sont prêts à voter pour "gagner" quelque chose. Pour la majorité d’entre eux quelque chose de concret qui les concerne tous individuellement, mais pas la même chose pour tous en majorité.

La question étant : Que sont-ils prêts à PERDRE ou à ABANDONNER pour faire avancer leurs buts futurs ? Et auront-ils un but assez commun et rassembleur pour pouvoir surmonter leurs divisions potentielles et celles induite par leurs ennemis ?

Et qui sera capable d’expliquer et d’articuler tout cela auprès de ceux qui doivent être les acteurs de leur propre accomplissement.

C’est ici qu’on peut mesurer la différence entre un vrai Parti de Classe et de Combat et un simple "Mouvement" aussi fédérateur ce dernier soit-il.

J’espère pour tous que JLM, (Et son entourage), sauront alors passer du niveau de "fédérateurs " au niveau de "mobilisateurs" des masses populaires.

L’avenir nous le dira.

05/04/2017 20:07 par François

Moi je ne suis pas un orphelin des partis traditionnels !
Je les ai toujours vomis !
J’ai toujours vomis la politique avant d’etre confronté a la reaction de JLM devant l’interview de Xavier Mathieu par le laquet d’or.
C’est vu dans fin de concession de Pierre Carles, un cineaste qui n’est pas connu pour bidouiller ses entretiens.
Je me suis dit ahhh, on tient peut-être là quelqu’un de différent.
J’ai creusé et je n’ai jamais été déçu !
Avant, pour moi, les discours politique avaient toujours senti le pipeau dans mon esprit, aussi loin que je me rappelle. C’etait moins evident à voir que macron mais l’embobinnage etait déjà bien là !

05/04/2017 20:47 par macno

Je ne sais plus où mais ce lien est déjà passé sur le site.
Cette vidéo est à ne pas rater :
« Il est effrayant ! » E. Macron : L’émission qui égratigne le "candidat marketing".
https://francais.rt.com/france/36385-lci-lamine-candidat-macron-supprime-replay-emission
"égratigner", le terme est bien faible !
Il faut aller jusqu’à la fin, où il est question de Mélenchon.

05/04/2017 21:52 par legrandsoir

C’est en effet une vidéo incroyable. On à peine à croire que c’est sur LCI.

05/04/2017 21:07 par Roger

@Geb
J’apprécie la mesure et la lucidité de votre dernier commentaire.
Effectivement, le plus dur restera encore à faire si JLM arrive à gagner. D’autant plus qu’une partie des "vieux cadres du PS" ne faciliteront pas les choses. Mais on a observé dans l’histoire des dynamiques étonnantes, qui subvertissent la "pensée routinière" des analystes politiques recuits et désormais aux "ordres implicites (cf.Chomsky)" des propriétaires de media. Il y a eu quelques périodes "révolutionnaires" étonnantes par la qualité des graines Républicaines qu’elles ont jetés, même si la germination a pris du temps et que beaucoup de jeunes pousses n’ont pas tenu. En Amérique du Sud, dans des conditions beaucoup plus difficiles que les nôtres et malgré l’interventionnisme massif des USA, des choses remarquables ont été réalisées et nourrissent les aspirations populaires à faire vivre de la démocratie. Je pense à l’étonnant Cuba, au fragile Venezuela, à l’Equateur, et même à l’Argentine et au Chili, sans oublier l’Uruguay ni même le Brésil...
La FI a réalisé un extraordinaire travail de préparation et des infrastructures innovantes s’y sont rôdées et pourront exploiter la remarquable cohérence Politique d’un Projet qui fait la part belle aux contributions et initiatives citoyennes, donc au fort potentiel de créativité de l’intelligence collective jusqu’ici sous estimée par la culture individualiste de nos "élites".

La question étant : Que sont-ils prêts à PERDRE ou à ABANDONNER pour faire avancer leurs buts futurs ? Et auront-ils un but assez commun et rassembleur pour pouvoir surmonter leurs divisions potentielles et celles induite par leurs ennemis ?

Justement, les jeunes que je côtoie ailleurs que dans la mouvance particulière des groupes d’appui, manifestent que n’ayant pas grand chose à attendre de la compétition permanente de tous contre tous pour produire plus pour consommer plus dans des boulots de "merde" (en raison du climat social), ils n’ont pas grand chose à perdre à essayer de "vivre autrement" et à se donner d’autres défis que celui, pitoyable, de "devenir milliardaire". J’observe par ailleurs que dans la société civile et sous le silence pesant des media (à l’exception notable des "carnets de campagne" sur France Inter), s’inventent un peu partout des alternatives viables.
Mais bien entendu, rien n’est certain, même pas d’ailleurs que notre espèce puissent survivre aux bouleversements climatiques et géostratégiques qui se profilent, ou à l’imbécillité des fauteurs de provocation à l’encontre de la Russie...

06/04/2017 07:36 par macno

@ Grand Soir
C’est Roger qu’il faut remercier, c’est lui dans son (excellent) commentaire de l’article « Risque de fusion des bureaux de votes avec les banques le dimanche 23 avril 2017 » qui a fait découvrir cette vidéo (qui a été reprise sur RT).
Je repasse le lien :https://francais.rt.com/france/36385-lci-lamine-candidat-macron-supprime-replay-emission.
Je suis étonné que cette vidéo soit toujours "vivante"...
Il faut noter que la fin de cette vidéo consacrée en partie à JLM est assez étonnante car élogieuse à son sujet.
Au-delà des idées politiques de plus en plus de gens sont sensibles à la culture et à l’intelligence mêlées de simplicité, et c’est sur ce terrain que Jean Luc a gagné et, fait très important, il est entrain de faire "boule de neige".
Qu’une telle émission passe sur LCI et non pas sur le service public tend à prouver que ce dernier est bien malade.

06/04/2017 17:18 par T 34

La vidéo sur Macron a été supprimé, vous pouvez la revoir ici : https://www.youtube.com/watch?v=3zcrJhEWHI8

Et s’ils la supprime de nouveau faites une recherche sur : Replay Médiasphère du 3 avril 2017 - LCI

06/04/2017 18:14 par Francois

@Geb
La FI ne milite pas pour une somme de petits intérêt personnels mais pour une vision commune de l’avenir.
Ceux qui regardent leur petit intérêt individuel ne sont pas dans cette logique.
Le programme est là, il a été réalisé de façon collégiale, il n’y a donc aucune ambiguïté sur "quoi faire".
si JLM est élu, une majorité sera également à attendre aux législatives, c’est presque mécanique depuis que la présidentielle a été calée sur les législatives. il n’y aura donc aucune ambiguïté sur "avec qui le faire".
Je crois que tu pourras donc dormir tranquille si JLM est élu.
Mais je ne me berce pas d’illusion, une victoire serait une surprise en l’état actuel de cette société très individualiste.
Il y a encore du travail pour développer une vision humaniste et globale de la société et je pèse mes mots en affirmant que la FI et JLM effectuent actuellement une contribution historique dans ce sens.
Le travail qui a déjà été fait est vraiment très encourageant.

06/04/2017 20:44 par François

Hallucinant de vour ça sur LCI !

06/04/2017 22:11 par mandrin

y’ aurait il une transcription de cette vidéo ?

07/04/2017 14:00 par Geb.

@ François.
Je penses que tu n’as pas très bien saisi mon propos. Il ne s’agit pas de "petits intérêts individuels", mais de buts souvent divergents quant au contenu et aux divers moyens d’y aboutir, même s’ils sont toujours alternatifs au système.

Cela n’empêche pas un combat sur une plateforme commune, mais le but est tout de même après avoir viré les ennemis de la plateforme de convaincre l’ensemble des vainqueurs d’y rester sans commencer à s"’écharper. Ou s’arrêter sur leurs lauriers.

D’ailleurs il m’a semblé comprendre que tu considérais que certains comptaient en rester là, lorsque tu me proposes de "dormir sur mes deux oreilles" ensuite.

J’ai simplement désiré signifier par mon propos que non seulement le combat ne finissait pas avec une victoire électorale, mais ne faisait que commencer. Et pas que dans les urnes.
Après une éventuelle victoire le combat va devoir se mener contre l’opposition, mais aussi pour convaincre ceux qui chez nous voudront en rester là, de continuer. A défaut l’étape suivante sera si douloureuse que l’idée même d’une l’élection du FN cette fois ci, pourrait nous paraître bien douce.

Premièrement, si tu suis un peu mes intervention sur LGS tu devrais savoir que je n’ai jamais dormi sur mes des deux oreilles. Ma vie militante de Communiste ne m’en ayant jamais laissé le ni temps, ni l’envie.

Deuxièmement que même les solutions immédiates proposées par Mélenchon, ne sont pour mes camarades et moi-même non pas une fin mais tout juste l’amorce d’un nouveau combat.

Et pour finir, vu le cours des événements qui s’emballent à l’international il va aussi falloir que Mélenchon se positionne clairement sur ces derniers. J’ai pas envie de voir recommencer l’épisode du PCF et de Robert Hue, soutenant les bombardements "humanitaires" au Kosovo. Car on va vers un Etat de guerre clair après l’Etat d’urgence.

En effet je ne pense pas que les Russes vont rester les bras croisés à cette nouvelle provocation criminelle et illégale, (Et totalement contre-productive en plus), en Syrie. Et prenant en compte le positionnement global pro US de la classe politique française et occidentale ça ne nous annonce pas de beaux jours à venir.

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