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L’incendie de Notre-Dame vu à la télévision

J’ai revisionné le journal télévisé de 13 h du 16 avril (lendemain de l’incendie de Notre-Dame de Paris) sur France 2. Je l’ai revisionné parce que c’était le premier Journal – la veille au soir, il n’y avait eu que des reportages "à chaud" (si j’ose dire...) et non un journal en forme. Celui-ci était le premier journal composé, que l’équipe de rédaction avait eu toute la matinée – et sans doute une bonne partie de la nuit – pour préparer. Toutefois, il était encore assez près de l’événement pour livrer, sans filtre, les sentiments et les pensées de ceux qui l’ont conçu. Voici ce que j’en ai retiré :

Remarque 1. Bien que l’incendie ait touché un édifice religieux et non politique (comme le palais de l’Élysée), culturel (comme le Louvre), financier (comme la Bourse) ou un haut lieu du luxe (comme l’hôtel Ritz), j’ai néanmoins été frappé par le caractère paradoxalement a-religieux des commentaires. En effet, les termes qui revenaient périodiquement pour l’évoquer, étaient "culture", "historique", "histoire", "monument", "patrimoine", "destin français", "trésor", "icône", "rassemblement des Français", etc. Et nullement des termes religieux comme "sacrements", "foi", "grâce", "Incarnation", "péché", "Providence", "Révélation", "sacerdoce", "salut", etc.

Tout se passait, de fait, comme si ne subsistait plus, de la cathédrale, que sa fonction culturelle (comme s’il s’était agi de la destruction du musée du Louvre, du château de Versailles ou de la grotte Chauvet). Sa fonction proprement cultuelle semblait être passée su second plan, à la façon dont on parle du Parthénon, dont on imagine vaguement qu’il s’agissait d’un temple, mais sans plus savoir, au juste, quelles cérémonies il abritait. La fonction cultuelle de Notre-Dame n’avait plus alors qu’un caractère accessoire, dès lors qu’elle était estampillée "édifice religieux" par les guides touristiques ou les encyclopédies, comme les musées du Louvre, d’Orsay ou Beaubourg sont estampillés "édifices culturels", avec assez d’étoiles pour inciter le touriste à faire le détour. Ce caractère culturel a été renforcé par l’inévitable rappel du roman éponyme de Victor Hugo et de ses produits dérivés (films, comédies musicales) - et de la non moins inévitable référence au "kilomètre zéro" inscrit dans le parvis de Notre-Dame.

Remarque 1 bis. Ce caractère accessoire de la fonction religieuse, au demeurant, a été confirmé par l’interview de l’historien Fabrice d’Almeida, qui a dit, dans une interview, "qu’au fil du temps [Notre-Dame de Paris] n’est plus seulement devenue une cathédrale, un lieu de culte, ça a été une sorte de lieu de rassemblement des Français face à l’Histoire". Et le reste du reportage d’évoquer la Libération de Paris, les obsèques du général de Gaulle, celles de Georges Pompidou, celles de François Mitterrand et l’hommage aux victimes des attentats de 2015.

Remarque 2. Cette déliquescence du sentiment du divin (et non du religieux, j’y reviendrai), spécialement dans le catholicisme, n’est pas nouvelle. Je l’avais déjà relevée, en avril 2014, lors de la cérémonie de canonisation, à Saint-Pierre-de-Rome, des papes Jean XXIII et Jean-Paul II. Tout se passait, alors, comme si l’objet de la cérémonie n’était pas la célébration du culte de latrie dû à Dieu (comme on s’y attendrait pour le catholicisme) mais, carrément, la célébration du culte de dulie rendu aux deux papes déclarés saints. Comme si les prières, les hommages, les génuflexions n’étaient pas adressées à Dieu mais à ces papes canonisés – alors que, comme tous les saints, ils n’étaient censés qu’être les intercesseurs des fidèles auprès de Dieu...

Remarque 3. J’avais dit à l’époque que ces canonisations n’avaient pas seulement valeur spectaculaire mais aussi spéculaire (de "speculum", le miroir), en ce que c’était toute une communauté qui, par la télévision, par les écrans (géants ou familiaux) se voyait en direct (ou en différé) comme dans un miroir. [...] Cette communauté – y compris celle qui n’était pas présente à Rome – pouvait ainsi contempler son importance, jouir de sa puissance, en considérant les drapeaux de tous les pays qui s’agitaient et la foule qui emplissait la via Della Conciliazone, de la place Saint-Pierre au Tibre. Le journaliste du journal de France 3 de 19 h 30 ne s’y trompait d’ailleurs pas, lorsqu’il évoquait la "démonstration de force" de l’Église catholique. A certains égards, dans ces cérémonies, c’est peut-être l’assemblée des fidèles qui s’adorait elle-même, dans un sentiment "religieux" (c’est-à-dire qui la liait non à la divinité, mais qui liait chacun de ses membres les uns aux autres).

Remarque 4. Dans le cas de l’incendie de Notre-Dame-de-Paris, il semblerait qu’on ait encore descendu une marche, en ne transférant même plus le culte (ou l’hommage) de Dieu vers des fidèles distingués par la canonisation mais carrément à l’édifice lui-même. Et la cathédrale, dans cette perspective, est anthropomorphisée : "Tout le monde accourt au chevet de la vieille dame de pierre", "Celle que les Parisiens et les fidèles considèrent de tout temps comme une mère protectrice, rassurante", "des dizaines de pompiers qui entourent Notre-Dame, comme s’ils étaient à son chevet", "Notre-Dame, bien que défigurée, a pu être sauvée", "Paris pleure sa demoiselle bien aimée", etc.

Remarque 5. Il est curieux (ou étrange) – ou, au contraire, révélateur – qu’après des siècles de haute spéculation théologique, avec des considérations bien abstraites sur le salut, l’âme, le péché, la grâce, etc., des siècles de spéculation d’Augustin d’nippone à Karl Rahner, de Thomas d’Equin à Jansénius, d’Anselme de Canterbury à Alfred Lois, on en soit revenu, en 2019, comme à l’époque du paganisme antique ou des religions traditionnelles, à vénérer - presque superstitieusement, presque à la manière d’un totem - un élément matériel comme un rocher, une montagne, une source, voire un arbre, comme l’Irminsul des Saxons (que Charlemagne fit abattre). Il y a là comme la persistance d’un paganisme jamais déraciné (ainsi que le notait Jean Delumeau pour le catholicisme du XVIe siècle). N’est-ce pas un tel paganisme dans lequel semble verser le recteur de la cathédrale, lorsque, constatant qu’une statue de la Vierge Marie n’a pas brûlé, il exprime son soulagement en disant : "La mère de Jésus était là !". Comment un clerc, comment un prêtre peut-il sacraliser une statue à ce point-là ?

Remarque 6. Et si cet incendie avait été une "bonne affaire" pour les journalistes ? Car, au fond, dans cet incendie, où est le drame ? Contrairement aux attentats du 11 septembre 2001, il n’y a pas eu de mort, juste un pompier légèrement blessé. Et, au cours de l’Histoire, les sites religieux n’ont pas cessé d’être dévastés. Durant les guerres de religion, durant la Révolution, durant la guerre de 14. Et ils n’en ont pas moins été rebâtis.

On se demande si les fidèles que la télévision nous montre psalmodiant leurs prières devant la cathédrale en flammes n’auraient pas pu trouver un objet plus digne de leur foi. Car, en se plaçant de leur point de vue, le drame ne saurait concerner l’incendie d’une église mais la déliquescence de l’Église. Le drame (du point de vue catholique) réside dans la déchristianisation accélérée de la société. Il réside dans les moins de 4 % de pratiquants, dans le fait que les Français se marient de moins en moins à l’église, qu’ils font de moins en moins baptiser leurs enfants, que les vocations de séminaristes se tarissent (nombre de prêtres ont plus de 75 ans), que l’Église a été lourdement déconsidérée par les scandales de pédophilie ou les viols de religieuses couverts par la hiérarchie. C’est cela qui met en péril l’Église (avec une majuscule), c’est-à-dire, étymologiquement, l’assemblée des fidèles, c’est cela et non la destruction d’une église (avec une minuscule), aussi prestigieuse soit-elle.

Il est frappant de constater à quel point les catholiques qui prient pour Notre-Dame-de-Paris manquent de discernement en voyant le péril où il n’est pas (l’incendie d’une église) au lieu de le voir où il est (le naufrage de l’Église). Tant qu’à invoquer le Saint Esprit, que ce soit pour qu’Il retienne le clerc indigne de culbuter un enfant de chœur ou qu’Il invite le cardinal Barbarin à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de dire : "Grâce à Dieu, ces faits sont prescrits..."

Remarque 7. Où est le préjudice, dans cette destruction de Notre-Dame ? Pas même dans la perte de son "trésor", qui a en grande partie été "sauvé" - et qui confirme, dans son bric-à-brac (la "sainte couronne", la tunique de saint Louis...) son caractère plus muséal que cultuel. Il ne l’est pas non plus dans son caractère financier, puisqu’il semble que les dons - même non défiscalisés pour les milliardaires - afflueront largement de toute la France et de l’étranger. Et il faut se souvenir qu’au XVIe siècle, dix ans après la Réforme (premier ébranlement), l’Église catholique connut le sac de Rome (second ébranlement), qui dura plusieurs mois - et non pas une soirée - et entraîna des pertes humaines et matérielles autrement plus lourdes. Et que l’Église et Rome ne s’en relevèrent pas moins, après le concile de Trente et toutes les réformes y afférentes.

Remarque 8. Avec l’incendie de Notre-Dame de Paris, les journalistes parisiens ont "bénéficié" d’un 11-Septembre, mais d’un 11-Septembre sans morts, d’un 11-Septembre sans violences [ce n’était même pas un attentat !], d’un 11-Septembre sans risques et sans guerre subséquente (et qui, par exemple, dans le cas de l’Afghanistan, dure toujours). Les journalistes français ont donc pu, à moindres frais, faire larmoyer l’étranger sur Notre-Dame-de-Paris et la France. Et, ce qui n’est pas le moindre paradoxe, dans une France en voie de déchristianisation accélérée...

Philippe ARNAUD

COMMENTAIRES  

23/04/2019 23:32 par Assimbonanga

Ce que personne ne dit c’est qu’elle popularisée par un dessin animé de Walt Disney... ce qui explique que l’inculte Trump en a entendu parler vu que c’est prédigéré par sa civilisation hollywoodienne. Je ne suis jamais allée à Disney-land, mais elle y est peut-être ? Donc, elle n’en est que davantage un spot incontournable des tours operators.
JT 20 h FR2 : https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/20-heures/jt-de-20h-du-lundi-15-avril-2019_3253767.html
JT 13 h FR3 :https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/13-heures/jt-de-13h-du-mardi-16-avril-2019_3253755.html

24/04/2019 08:14 par calame julia

D’accord.
Les images de l’incendie en direct me firent penser au film "la mort en direct"...
Ma question concerne les pompiers ? Ce sont des bénévoles comme dans nos campagnes ?
Dans la région où je vis, pour l’instant, lorsque je rentre dans une église, si par hasard elle est
ouverte, j’aurai un moment de silence pour reprendre des forces. Ce n’était plus le cas à N.-D.
de Paris.

24/04/2019 08:31 par doucic

"Avec l’incendie de Notre-Dame de Paris, les journalistes parisiens ont "bénéficié" d’un 11-Septembre"
Très juste, mais pas qu’eux ! Il n’est qu’à voir ici les experts en vieilles poutres qui fleurissent et nous expliquent que ça ne peut pas être un accident, si vous voyez ce que je veux dire.

24/04/2019 15:52 par Yannis

Cet aspect matérialiste, à l’opposé de tout mouvement de transcendance qui caractérise un sentiment religieux, une divine dynamique ou encore le sens du sacré est omniprésent. Matérialiste et opportuniste, car tout est bon pour faire de la promo. Se pressent autour du feu médiatique tant de grands prédateurs tels Arnault, grands violeurs des préceptes chrétiens qui prônent au contraire l’humilité et l’empathie.

L’incendie de Notre Dame, c’est un peu notre bûcher des vanités : la Maison France brûle, la symbolique de la cathédrale (construire ensemble dans la convergence, chacun ajoute sa pierrre, son savoir-faire et parfois son génie pour la gloire de Dieu qui reflue sur ses fidèles et donc aussi pour la gloire des hommes et des femnmes, et de cette alliance sacrée entre temporel et spirituel). Il faut l’admettre ; la société française dans sa large dominante, du plus pauvre au plus riche, n’est plus "chrètienne" mais consumériste avec le fric comme nouvelle religion. Le néolibéralisme effréné a détruit en 30-40 ans d une grande partie de notre héritage chrétien populaire et de nos savoirs être, notre sociabilisation et nos anciennes priorités. D’autre part, la reconnaissance de l’importance du fait religieux dans l’histoire, mais aussi de son désintérêt aujourd’hui, nous conduit à un regard simplement culturel, sans maitriser la plupart des références bibliques. L’Église catholique, tout comme Notre Dame, appartient à une autre époque (les discours du pape Francois, même teinté d’humanisme, ne changent pas les relations internationales ni le déséquilibre planètaire, la politique mortifère des USA et de l’UE, la destruction du vivant).

"Cet incendie est aussi un épisode de notre histoire."
Hier je lisais l’article d’une ancienne médiéviste, Bérengère Viennot, que je trouvais juste :
http://www.slate.fr/story/175854/ne-pas-reconstruire-notre-dame-de-paris

24/04/2019 15:54 par Chrls

24/04/2019 à 08:31 par doucic

Ha ben ouais ,surtout l’autre là ,l’architecte Benjamin Mouton chargé de l’entretien ,de la sécurité jusqu’en 2013 ,qui est dubitatif et s’nterroge ,non mais c’est vous dire ! Dès les premieres minutes l’accident s’est confondu en excuses sur toutes les médias ,il s’est agité avec ses bras "C’est moi ! c’est moi ,j’endosse la responsabilité !"

Alors le commissaire a dit "Très bien ! Affaire classée ,y a des oeufs ce midi à la cantine ,j’veux pas les rater "

24/04/2019 18:36 par chb

Y en a un autre qui profite de l’incendie : la catastrophe relève du miracle dilatoire pour notre thaumaturge élyséen, non ?
Il retarde opportunément la proclamation de ses « solutions » à la crise (c’est toujours ça de pris, XaoP). Et il regagne un poil dans les sondages.
Et voilà, ce 11-Septembre soft risque de faciliter le passage à l’Assemblée-croupion d’encore un flot de textes odieux, déjà prêts mais en attente d’unité nationale.
Naan, c’est pas du complotisme. D’ailleurs, on n’a trouvé ni de passeport ni de modus operandi du pyromane rouge-brun-jaune.

24/04/2019 18:55 par sergio

ne cherchez pas, ne cherchez plus, macron et sa bande sont des incendiaires !

24/04/2019 19:06 par Georges SPORRI

Lorsque Pierre Cochereau a interprété la toccata sur les grandes orgues de NDDP, il a créé un moment sublime et inégalable qui fut enregistré mais aurait dû être filmé en scope. Après ça il n’y avait qu’une seule option possible qui était de démonter les grandes orgues et de les remonter ailleurs, dans un lieu conçu pour elles ! A Longwy ou à Miquelon !

Lorsque l’incendie du 15 avril éclata, splendeur de l’incandescence et des flammes, il fascina tous les spectateurs, sur place d’abord, puis urbi et orbi grâce aux mass media. Alors il ne faut surtout pas effacer les traces de cet incendie magique, de ce feu sacré qui indique une direction. Seuls les béotiens ignorent la splendeur des ruines, esthétiquement supérieures aux vieilleries trop bien conservées. Alors il faut maintenant aggraver les conséquences de l’incendie selon un plan esthétique somptueux, puis consolider les vrais faux vestiges pour re-figer le temps, ça coûtera encore plus cher mais ça aura du sens !

24/04/2019 20:42 par jean-marie Défossé

C’est sûr , nous avons des visionnaires parmi nos dirigeants politiques et religieux français .

De toute évidence , ils ont pressenti cet immense incendie et ont , par précaution , déménagé les statues en métal quelques jours avant .

Ben oui , ces statues (de bronze je suppose) auraient très mal accepté non seulement les flammes mais également la chaleur excessive d’un tel incendie .

Mieux connaître le terrain de cet événement permettrait peut-être de mieux comprendre et de moins s’étonner pourquoi tant d’oeuvres de ND de Paris ont pu échapper à ce terrible incendie .

A moins qu’il ne s’agisse d’un miracle ?.

Enfin , tant mieux pour le patrimoine français , lequel au regard de ma piteuse retraite , n’est pas le mien .

24/04/2019 21:39 par Assimbonanga

En fait, Notre-Dame-de-Paris fait partie du circuit touristique, hôtels de luxe, bateaux mouches, puis Dior, Vuitton, Chanel. Que l’on pourrait nommer le Veau d’or tour !!!
De là à ce que certains très riches la considèrent comme leur pré carré, leur annexe, leur propriété... Les Bernard Arnaud, les Pinaut, les Bettencourt qui ont leurs boutiques sur les Champs.
Finalement, son spectaculaire incendie n’aura fait que monter la cote de l’action Notre-Dame... Et offert à Macron une bonne idée de chantier présidentiel pour la postérité. Et l’aura sauvé d’une allocution télévisée qu’il savait désastreuse.
Si l’on était dans une enquête policière, l’on trouverait qu’ils ont tous les mobiles du crime !!!!

@Julia, j’ai connu des jeunes qui ont commencé pompiers volontaires en campagne puis ils sont montés à Paris dans un centre de formation avec les pompiers de Paris où on les a soumis à tout un tas d’épreuves achement difficiles, en force, prise de risque, endurance... Ensuite ils ont passé l’examen et sont redescendus faire pompiers professionnels sur des villes de province. Donc oui, probablement a-t-on envoyé de ces jeunes recrues lutter contre le feu à Notre-Dame.

24/04/2019 23:01 par J.J.

@ Jean Marie Les statues, comme le coq "miraculé" sont creuses, en cuivre repoussé. Miraculées elles aussi, car elles auraient fondu dans le brasier.
@ Julia Les sapeurs pompiers de Paris ( comme ceux de Marseille : Marins pompiers) sont des militaires. Le régiment des sapeurs pompiers de Paris appartient à l’arme du génie.

25/04/2019 00:20 par chabian

Merci de cette subtile analyse. D’un côté il faudrait réfléchir à ce besoin des français (je suis belge) de "se réunir", "communier", faire société sur des événements symboliques de la "patrie menacée". Depuis "la France est en guerre" de Chirac pour la tempête de l’an 2000, à "la France est blessée" au moment du "Je suis Charlie" et aujourd’hui le feu à "Notre" "Dame". Et à la propension des présidents à sauter sur l’occasion pour fusionner autour de leur personne cette union patriotique. C’est trop peu de dire que les français ne peuvent avoir une distance critique sur leur histoire, Ils ont une capacité remarquable à gommer ce qui les divise activement actuellement (et à différentes époques de l’histoire), quitte à vivre dans le déni et la falsification. D’un autre côté il faudrait interroger cette impossibilité de désacraliser ce monument pour en faire un lieu d’histoire, cet amalgame permanent de la nation et de la chrétienté.

25/04/2019 13:07 par Eric83

Contrairement au Procureur de Paris, qui sans le moindre début de commencement de la moindre enquête et alors que le feu faisait rage le 15 avril à Notre Dame, se permet d’asséner que la piste "accidentelle" de l’incendie est privilégiée, certains se posent et posent des questions... ne souhaitant écarter, à priori, aucune piste.

De mon côté, j’ai posé une simple question à Checknews sur le pourquoi de la fermeture exceptionnelle à 17 h 30 du circuit des tours le 15 avril et leur réponse, seulement 2 heures après ma requête, donne une information importante qu’aucun média MSM n’a publié depuis maintenant 10 jours :

"Contactée à propos de cette fermeture anticipée des tours le jour de l’incendie, la fondation qui gère la cathédrale renvoie vers le Centre des monuments nationaux (CMN), responsable des visites des tours."
"Le CNM nous répond : « La fermeture du circuit des Tours de Notre Dame le lundi 15 avril à 17h30 était prévue depuis quinze jours afin d’organiser une réunion administrative avec les agents du Centre des monuments nationaux. Ces réunions sont organisées régulièrement afin d’échanger avec les personnels sur place. »"

En conséquences des agents du CMN étaient en réunion dans la salle haute de Notre Dame dans le créneau horaire du départ de l’incendie !?...mais cela n’a pas l’air d’intéresser les médias MSM qui préfèrent tous publier...sur 7 mégots retrouvés.

Checknews/2019/04/23/pourquoi-les-tours-de-notre-dame-ont-elles-ferme-plus-tot-le-jour-de-l-incendie_1722841

25/04/2019 13:20 par Autrement

On peut s’attendre à voir à la télévision toutes sortes d’autres spectacles édifiants, suite à un projet de loi scandaleux déposé à l’AN ! Macron veut légiférer sur ordonnances pour la reconstruction de ND de Paris, et s’arroge un droit de dérogation à toutes les lois et règles en usage pour une telle opération !
Il faut que ce soit fait dans 5 ans, le temps d’obtenir son second mandat...
La Tribune de l’Art :

Comment cet article de loi peut-il être constitutionnel ? Ça n’est pas possible, c’est vraiment un cauchemar...

Source :
https://twitter.com/ltdla/status/1121154801549619200/photo/1?ref_src=twsrc^tfw|twcamp^embeddedtimeline|twterm^list:Politis_fr:journalistes_politis&ref_url=https://www.politis.fr/

Et sur Franceinfo Culture :

"Des dérogations pour tenir le délai fixé par Emmanuel Macron : un projet de loi a été présenté, mercredi 24 avril, pour permettre au gouvernement de contourner "par ordonnances" nombre de procédures pour la restauration de Notre-Dame de Paris. Ce projet de loi, qui vise à reconstruire la cathédrale en cinq ans, devrait permettre au gouvernement de passer outre des obligations en matière de marchés publics et de lois de protection du patrimoine.

"L’idée est que toutes les dispositions législatives qui permettent de faciliter la réalisation des travaux de restauration puissent être prises, y compris, le cas échéant, en dérogeant à un certain nombre de procédures de construction, l’objectif étant, à chaque fois, d’accélérer le chantier", a précisé Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, lors du compte-rendu du Conseil des ministres.

Des inquiétudes autour de cette loi d’exception

L’animateur Stéphane Bern, chargé d’une mission patrimoine par le président Emmanuel Macron, a réagi en se disant "inquiet" d’une "loi d’exception" et craint "les précédents" que pourrait faite naître cette loi. "Il y a beaucoup de précipitation. Les lois d’exception, ça m’angoisse toujours", a déclaré l’animateur de télévision.

Jack Lang, ex-ministre de la Culture de François Mitterrand, qui a supervisé plusieurs chantiers d’envergure comme la Pyramide du Louvre il y a trente ans, s’est félicité de "la célérité de l’action du gouvernement". Il évoque tout de même une "réserve" qui "porte sur la liberté qui serait accordée de s’affranchir des règles du marché public".

27/04/2019 22:58 par Daniel BESSON

@Assibonanga

La GRANDE erreur a été de rendre l’accès à Notre-Dame gratuit , en particulier pour les étrangers . A 2 ou 3 euros l’entrée par visiteur depuis 20 ans on aurait pu très largement créer un fonds pour l’entretien de cet édifice .
Il y a une chose qui doit fasciner les visiteurs étrangers dans ce "Veau d’Or tour "dont vous vous moquez : Notre-Dame est l’un des seuls monuments au monde de cet importance qui n’a pas été construit par le travail esclave mais par le travail d’hommes libres contre un salaire ou contre le paiement de ses fournitures . Allez demander ça aux Asiatiques ( Taj Mahal , Grande Muraille ) , aux Africains ( Pyramides Egyptiennes ) , aux Ibéro-Américains ( Pyramides précolombiennes ) . Nous les Occidentaux Catholiques de l’île de France nous ne l’avons pas construit pour en faire le tombeau de notre Pharaon ou de l’ épouse de notre empereur , pour défendre un Empire administré par la coercition , la peur et l’ignorance des masses ou pour y sacrifier des êtres humains . Nous l’avons construit en hommes libres pour y honorer de manière libre le Dieu que nous nous sommes choisis …

28/04/2019 11:20 par Maxime Vivas

La GRANDE erreur a été de rendre l’accès à Notre-Dame gratuit , en particulier pour les étrangers . A 2 ou 3 euros l’entrée par visiteur depuis 20 ans on aurait pu très largement créer un fonds pour l’entretien de cet édifice .

C’est un peu comme LGS. 2 ou 3 euros par commentaire et on financerait son entretien, son expansion et des projets utiles : vidéos, livres (dont un, en cours, sur les GJ), conférences, stand à la fête de l’Huma, jacuzzi en salle de rédaction (un rêve emprunté à Fakir)...
MV

28/04/2019 11:33 par Maxime Vivas

Rectificatif à mon commentaire précédent  : il n’est pas utile que nos commentateurs versent 2 ou 3 euros par commentaire envoyé.
Nous avons publié à ce jour 104 400 commentaires. Il suffirait donc d’1 euro pour qu’on loue tout une allée de la fête de l’Huma, avec chapiteau géant, néons, jacuzzi provisoire, girls, statue de Viktor, distribution gratuite de badges et d’un mojito par visiteur.
MV

30/04/2019 13:26 par Toff de Aix

@ Maxime : pourquoi pas, si le don par commentaire est défiscalisé ?

Plus sérieusement, c’est bien un symptôme de nos sociétés marchandisées à l’extrême que le traitement médiatique et populaire de cette affaire : le culte de la marchandise à son paroxysme. Ce qui est honoré ici, comme le dit si bien l’article, c’est la perte du veau d’or, ce "symbole de la France" qui permettait de drainer des millions de touristes-consommateurs-visiteurs chaque année sur la capitale. De la même manière que les gens continuent à se marier à l’église (pour ceux qui se marient encore), et même très souvent à s’endetter pour ça, alors qu’ils n’ont jamais foutu le moindre pied dans une église de leur vie... Sans parler de leur compoz, à cent mille lieues de ce qui est (théoriquement) préconisé dans les "saintes écritures".

Ceci dit, l’article n’aborde pas un point essentiel (ce qui est dommage selon moi) : le fait que ce qui a permis la construction de ces cathédrales, c’est quand même et avant tout le besoin de contrôle social, le rôle assigné à la religion durant tout le moyen-âge. Il suffit de regarder les médaillons ou les scènes gravées sur les façades pour s’en rendre compte(ou lire un bon historien, ça peut aider aussi) : les cathédrales étaient là pour éduquer la populace dans le droit chemin (de dieu). C’étaient littéralement "des livres de pierre" destinés à retranscrire visuellement les évangiles et autres grandes étapes de la vie du christ et de ses apôtres, de manière à s’assurer que chaque paysan, chaque gueux, ait une vision claire de ce qui l’attendait si jamais il devait du droit chemin.... Aujourd’hui, on a les smartphones, la consommation et tous les autres gadgets polluants/inutiles/débilitants our assurer ce boulot, mais à l’époque ils ont fait avec ce qu’ils avaient...

30/04/2019 16:50 par Assimbonanga

Hé bien, grâce soit rendue à Maxime et loués soient tous les "administrateurs" de LGS pour ce travail publication des commentaires ! Se fader tout ce flot est un sacerdoce. MERCI.
Je ne suis jamais allée à la fête de l’Huma et même si les dons vous permettent de fournir des boys cette année, j crois pas que j’aurai ce privilège. Ça me paraît tellement exciting, parisien, cute, cosy, chou, loin. On peut dire que les Gilets-Jaunes, eux, seront devenus de vrais routards et connaisseurs de tous les spots parisiens. Ils pourront toujours se recycler en guides conférenciers spécialistes des mouvements sociaux...

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