13 

L’art de ne pas gouverner

« L’affection du peuple est la seule ressource qu’un prince puisse trouver dans l’adversité ». Macron en aurait bien besoin de l’affection de son peuple en ces temps difficiles de pandémie, mais pour la mériter, cette affection, il aurait fallu écouter Machiavel : « Contenter le peuple et ménager les grands, voilà la maxime de ceux qui savent gouverner ». Maxime, dont hélas, Macron n’a appliqué que la seconde moitié. Pourtant, comme le souligne Olivier Pironet, Machiavel insiste bien là-dessus dans les Discours sur la Première décade de Tite-Live : « Pour diriger, il faut choisir un camp, et ce ne peut être que celui du peuple « car ses buts (...) sont plus honnêtes que ceux des grands, les uns voulant opprimer, l’autre ne pas être opprimé ». Il faut d’autant plus choisir le peuple que, dès lors que « seuls les riches et les puissants proposent des lois, favorisant bien moins la liberté que l’accroissement de leur pouvoir, » l’Etat est miné à sa racine même, corrompu. C’est ainsi que la République romaine se perdit, comme la République florentine. » Et la République macroniste !!!

Il est logique que Machiavel, un esprit libre, soit calomnié par les envieux et les conformistes et qu’il soit admiré par d’autres esprits libres, eux aussi amplement calomniés, tels que Jean-Jacques Rousseau, selon qui Le Prince est le « livre des républicains », et Antonio Gramsci, qui écrit dans ses Notes sur Machiavel, sur la politique et sur le Prince moderne que « dans la conclusion, Machiavel lui-même se fait peuple, se fond avec le peuple ».

Par un de ces hasards dont la vie est friande, alors que je commençais à écrire cet article, Jean-Luc Mélenchon, interrogé sur la gestion machiniste de la crise sanitaire par Ali Baddou, dans l’émission C l’hebdo, donnait, lui aussi, sa définition de l’art de gouverner : « C’est l’art, en démocratie, de faire consentir des mesures en prouvant qu’elles sont nécessaires. Tout ce qui procède de l’arbitraire, du décret, de la diabolisation est mal vécu ».

Oui, c’est le paradoxe que nous vivons en France en ce moment. Nous avons une Constitution qui octroie un pouvoir quasi absolu à l’exécutif qui ne s’est pas privé d’en user et d’en abuser pour nous imposer des décennies d’austérité « pour rester compétitifs », « pour nous intégrer dans la mondialisation », « pour tenir notre rang », « pour sauver le pays », et « en même temps », nous nous apercevons, effarés, qu’en dépit de toute cette austérité, de tous ces sacrifices, la « riche » France est privée de tout, totalement démunie et dépendante du reste du monde.

Pourtant, au sortir de la dernière guerre mondiale, grâce principalement à de Gaulle, la France avait retrouvé son indépendance dans tous les domaines : alimentaire, sanitaire, vestimentaire et militaire. Elle s’était même dotée, à la libération, d’un système de protection sociale hors-pair, élaboré par le Conseil National de la Résistance. La Sécurité sociale, obligatoire et universelle, a été créée par les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945, sous l’égide de Pierre Laroque et du ministre communiste Croizat. Un système social, au départ géré par les travailleurs, que les présidents successifs, amis du MEDEF, n’ont cessé d’attaquer et d’affaiblir dans le seul et unique but de le privatiser.

Rappelé au pouvoir en 1958, De Gaulle a mis fin à la guerre d’Algérie et décolonisé l’Afrique. Il engage une politique « d’indépendance nationale » pour lutter contre le projet européen de Jean Monnet et l’hégémonie étasunienne (il a développé l’arme atomique et est sorti du commandement intégré de l’OTAN), raison pour laquelle, sans doute, il a été débarqué à l’occasion du référendum de 1969.

Ses successeurs, stipendiés par la finance et/ou les Etats-Unis, se sont empressés de renoncer progressivement à des pans entiers de la souveraineté de la France au profit des banques, des monopoles privés (ce que Noam Chomsky appelle la « tyrannie privée »), des puissances étrangères (Allemagne, Etats-Unis) et d’une haute-administration technocratique française et bruxelloise toujours plus pléthorique, corrompue et incompétente.

Pompidou avait comme slogan de campagne aux élections présidentielles de 1969 : « L’ouverture dans la continuité ». Il a en effet ouvert la France à la concurrence internationale (il relance la politique de construction européenne et est favorable à la suppression totale des barrières douanières au sein de la CEE), et aux marchés financiers avec la loi La loi no 73-7 du 3 janvier 1973 sur la Banque de France qui oblige la France à emprunter aux banques privées (et donc à leur payer des intérêts au lieu de se financer gratuitement auprès de la Banque de France).

Retournement de situation remarquable, l’Angleterre, qui est sortie de l’UE et entrée dans la pandémie, et qui a besoin d’argent pour sauver son économie réelle, vient, comme l’explique Philippe Murer, de faire voler en éclat cette règle sacro-sainte du néo-libéralisme en décidant d’emprunter directement à sa Banque centrale.

Le successeur de Pompidou, Giscard d’Estaing, a initié les premières « réformes sociétales » qui serviront désormais à compenser, sinon dissimuler, la destruction programmée de notre système social (l’abaissement de la majorité civile à 18 ans, la dépénalisation de l’avortement ou l’instauration du divorce par consentement mutuel). Sur le plan politique, il a mené la France dans trois impasses délétères : 1. il a inauguré l’austérité que nous subissons toujours ; 2. il a entamé des guerres néo-coloniales en Afrique pour soutenir ses pions (l’affaire des diamants de Bokassa) ou des intérêts occidentaux, des guerres qui n’ont plus cessé depuis ; 3. et surtout il a ouvert le bal de la déréglementation financière en signant, en 1976, les accords de la Jamaïque, enterrant à jamais le rôle de l’or comme monnaie internationale de réserve. C’est désormais le Far West ! La finance internationale est devenue totalement privée. Non seulement privée mais largement « off-shore », en dehors de tout contrôle des espaces nationaux et des pouvoirs politiques.

Mitterrand est élu en 1981. Il abolit la peine de mort, instaure la cinquième semaine de congés payés et trahit les Français en 1983 avec le « tournant de la rigueur ». Il engage la France dans la guerre du Golfe, la première d’une longue liste de guerres du pétrole au profit des Etats-Unis et lâche toujours plus la bride à la finance en abrogeant en 1984, la loi de 1945 dite de séparation bancaire qui interdisait aux banques de spéculer avec vos économies.

Chirac le remplace en 1995. Aussitôt élu, il lance une réforme (comprendre privatiser) des retraites et de la sécurité sociale, mais n’ose pas passer outre à l’opposition du pays (comme l’ont fait ensuite Sarkozy, Hollande et Macron). En 1996, il supprime le service militaire car une armée de métier est plus docile et plus discrète. En 1999, il participe avec les Etats-Unis à une campagne illégale de bombardements de l’Otan contre la République fédérale de Yougoslavie, un état européen allié mais qui avait le tort d’être « socialiste » et de constituer « un obstacle au triomphe planétaire de l’économie de marché ». L’opération se fait sous couvert de l’« ingérence humanitaire », une notion inventée par le maléfique Dr Kouchner pour justifier les guerres d’agression de l’Empire, et qui sera réutilisée en Libye avec autant de succès. La guerre de Yougoslavie a duré 78 jours (la plus longue de l’OTAN) et s’est « nourrie de bobards médiatiques destinés à aligner l’opinion des populations occidentales sur celle des états-majors ». L’écrivain autrichien Peter Handke sera à peu près le seul à condamner cette agression qui inaugure les guerres de changement de régime, et qui sonne le glas de l’ « Europe de la paix ». En 2001, Chirac accepte de se joindre aux Etats-Unis et à l’OTAN dans la guerre d’Afghanistan, mais, en 2003, il se révolte et refuse de suivre les Etats-Unis dans une nouvelle guerre d’Irak, ce qui sauvera l’honneur de ce président somme toute assez belliqueux sous ses dehors bonhomme. De son côté, Jospin est parvenu, en 2000, à faire voter les 35 heures (notez que Macron vient de revenir par ordonnance aux 60 heures !) mais c’est aussi lui qui entame la valse des privatisations. Jospin pourra se glorifier devant l’histoire d’être le dirigeant qui a le plus privatisé. Comme disait mon père, il faut un gouvernement de gauche pour faire passer des mesures de droite. C’est aussi sous Chirac, en 2005, que les Français, obligés de rentrer dans la zone Euro en 1999, commencent à comprendre ce que l’Union Européenne signifie, et refusent le Traité européen. Ce sera le dernier référendum auquel les Français auront droit.

Chirac est sans doute le dernier président français à avoir pris ou laissé prendre quelques décisions indépendantes voire opposées à l’UE et/ou aux Etats-Unis. Ses successeurs, Sarkozy, Hollande et Macron, qui ne valent même pas la peine d’être étudiés séparément, se soumettent entièrement, lâchement, éhontément, à la quadruple tyrannie du privé, de la technocratie, de l’UE et de l’Empire étasunien. En quelques années, la France perd tout ce qui lui reste de souveraineté. Elle rentre dans le commandement intégré de l’OTAN, ce qui l’oblige à servir de mercenaire à l’Empire en Libye, en Irak, au Yémen, en Palestine, en Afrique, etc. Ces agressions nous reviennent en boomerang sous une forme violente avec le terrorisme et pacifique avec l’arrivée de millions de malheureux qui fuient les guerres que nous leur menons. L’emprise sur l’Etat de la finance en particulier et du privé en général s’accélère (crises financières, économiques, traités de libre-échange qui sacrifient notre industrie, note agriculture, nos travailleurs), les dettes, le chômage, la précarité, la pauvreté explosent et les libertés diminuent, pendant qu’une minorité de globalistes hors-sol s’enrichissent sans limite.

Nos trois derniers présidents, sont passés maîtres dans l’art de ne pas gouverner. Ayant perdu tous les leviers de l’état au profit de l’UE, des multinationales et de notre grand ami étasunien, s’ils ne peuvent gouverner, ils peuvent encore nuire et ils ne s’en privent pas, à l’instar de ces notables africains chargés par l’administration coloniale de collecter les impôts et que leur population haïssait.

1. L’application servile et implacable des directives de leurs maîtres

Tout le monde sait maintenant que notre politique intérieure est régie par les GOPE, les Grandes orientations de politique économiques, rédigées par les technocrates non élus de Bruxelles, qui obligent les états à toujours plus d’austérité, de privatisations, de concurrence libre et non faussée, de délocalisations, de destruction des services publics. Pas besoin d’en dire plus, Ii n’y a qu’à voir la France à l’heure du coronavirus. Bien sûr, cela convient très bien à nos présidents, tous au service du Capital, qui ne pourraient pas appliquer aussi brutalement ces politiques, s’ils ne pouvaient pas s’abriter derrière l’UE.

Et tout le monde sait que notre politique extérieure est décidée par l’Otan, sous commandement étasunien. Cela aussi convient très bien à nos présidents, tous atlantiques, qui ne pourraient pas se livrer à autant de guerres de pillage aux quatre coins du monde, s’ils ne pouvaient pas s’abriter derrière l’Otan, d’autant plus qu’en dehors même de leur immoralité et de leur illégalité, tout comme l’UE, elles nous coûtent un « pognon de dingue » et rapportent essentiellement aux Etats-Unis.

2. Le siphonnage des richesses de la nation à des fins privées

Comme ils n’ont plus à gouverner, ils ont beaucoup de temps à consacrer à leur « carrière » (traduire enrichissement personnel). Comme le dénonce Vincent Jauvert dans Les voraces : « Jamais sous la Ve République les élites qui dirigent notre pays n’ont été aussi riches et obnubilées par l’argent. Jamais autant de hauts fonctionnaires n’ont pantouflé à prix d’or dans le privé. Jamais autant de ministres n’ont été multimillionnaires. Jamais autant de responsables politiques et non des moindres sont devenus lobbyistes ou avocats d’affaires. »

Sans compter que le nombre de ces parasites et de leurs abus se multiplie de façon exponentielle car tous ceux qui en ont le pouvoir augmentent les salaires et les primes, créent des milliers de sinécures prébendes, privilèges et avantages, instituent des centaines d’agences gouvernementales-paravent, multiplient les cadeaux fiscaux et les exonérations de toutes sortes, privatisent à tour de bras, pour s’enrichir et enrichir toujours plus leurs clients ou alliés sur notre dos, tout cela avec la bénédiction de l’UE qui elle aussi nous coûte un pognon de dingue. Dans tous les corps d’état que les Français entretiennent en France et à Bruxelles, et l’armée ne fait pas exception, il y a bientôt plus d’officiers que de simples soldats...

3. Les mensonges, les promesses, les inversions accusatoires

Ces gens ont tellement perdu l’habitude de s’occuper du pays qu’ils sont devenus incapables de régler même les choses les plus simples, comme des commandes de masques. Ils en sont réduits à réquisitionner les masques que les régions commandent !

La crise du Coranavirus met à jour leur inutilité totale et absolue. Ils n’ont rien vu venir, rien anticipé, rien préparé, rien. Ils courent partout comme des poulets sans tête, ils colmatent les brèches qu’ils ont ouvertes, contredisent les ordres qu’ils ont donné, et les rares décisions qu’ils prennent sont mauvaises. La population a compris qu’on ne pouvait rien attendre d’eux et elle se débrouille toute seule. La première fois que j’ai vu ça, c’est au Mexique. Tout y est privatisé, l’état ne fait plus que deux choses, lever des taxes et envoyer la police. Le système D et la solidarité prévalent. Mais pendant que j’étais au Mexique, je n’ai quand même jamais entendu les ministres appeler aux dons pour aider entreprises...

Et quand ni les mensonges, ni la communication, ni les promesses ne marchent plus, ils nous accusent de leur incurie et nous punissent de leur incompétence en nous enfermant ad vitam aeternam et en réprimant sauvagement ceux qui n’obtempèrent pas assez vite...

4. La répression

L’état d’urgence sanitaire donne les pleins pouvoirs à l’exécutif pour : réprimer les récalcitrants au confinement (ou présumés tels) notamment dans les quartiers populaire (10% des amendes en Seine St Denis), mettre au pas les travailleurs en détruisant le droit du travail et en supprimant les contrôles de l’inspection du travail, faire taire l’opposition et les critiques avec des traditionnels appels à l’unité soutenus par une rhétorique guerrière qui permet de dénoncer comme traîtres les récalcitrants, diminuer les libertés par le pistage (tracking) et multiplier les ordres contre-ordres et désordres plus ou moins légaux, en toute impunité.

Comme dit le proverbe : pour quelqu’un armé d’un marteau, tout ressemble à des clous.

5. L’effacement des traces

La dérégulation, la déresponsabilisation, le laxisme, l’imprévoyance, qui caractérisent la gouvernance actuelle, engendrent catastrophe sur catastrophe, que nos élites n’ont plus le pouvoir, ni le temps, ni l’envie de solutionner. Alors, après avoir s’être beaucoup agité devant les caméras, avoir beaucoup menti et avoir beaucoup promis de se convertir (à l’écologie, au climat, à la planification, au pacifisme, à la séparation des pouvoirs, à l’Europe, à la démondialisation, au respect des lois, à la défense de l’hôpital public, etc.), dès que la pression est un peu retombée, on se dépêche, avec l’aide des médias pour toujours complaisants, de mettre la poussière sous le tapis et d’effacer les traces. Comme l’explique Annie Thébaud-Mony, sociologue de la santé, il n’y a eu aucun suivi médical (ou autre, d’ailleurs) après l’incendie de Notre Dame (plomb), celui de l’usine de Lubrizol, et quantités d’autres scandales sanitaires ou écologiques. Pareil pour les crises financières : après la crise de 2008, tout est reparti comme si de rien n’était. Pareil pour la crise des Gilets jaunes, où sont les milliers de cahiers de doléances qu’on a fait rédiger aux Français ?

Mais laissons le dernier mot à Machiavel

« L’habituel défaut de l’homme est de ne pas prévoir l’orage par beau temps ». Ne pas gouverner, c’est refuser de prévoir, d’anticiper, de se préparer (la gestion des flux).

« Pour prévoir l’avenir, il faut connaître le passé, car les événements de ce monde ont en tout temps des liens aux temps qui les ont précédés. Créés par les hommes animés des mêmes passions, ces événements doivent nécessairement avoir les mêmes résultats ». Ne pas gouverner, c’est refuser de tirer des leçons du passé ou de ses propres erreurs (« Soyez fiers d’être des amateurs »).

« La soif de dominer est celle qui s’éteint la dernière dans le cœur de l’homme ». Ne pas gouverner, c’est accepter la loi du plus fort (la loi du marché, la compétition de tous contre tous).

« L’expérience prouve que jamais les peuples n’ont accru leur richesse et leur puissance sauf sous un gouvernement libre. » Ne pas gouverner, c’est refuser à son peuple la justice et la liberté qu’il est en droit d’attendre de son pays.

« Le parti de la neutralité qu’embrassent le plus souvent les princes irrésolus, qu’effraient les dangers présents, le plus souvent aussi les conduit à leur ruine ». Ne pas gouverner, c’est refuser ou être incapable de choisir, de décider (le « en même temps »).

La crise du Coronavirus, a mis les projecteurs sur l’incurie, l’amateurisme et la corruption de nos dirigeants. Espérons que la population, ne laissera pas, cette fois-ci, les puissants imposer le retour au « business as usual », dans une société de surveillance encore plus répressive, autoritaire et précaire qu’avant, comme certains le craignent. Il est vrai que comme dit Machiavel : « La meilleure forteresse des tyrans, c’est l’inertie des peuples », et aussi, en l’occurrence, les institutions de la Ve République, sans lesquelles la Macronie n’aurait pas tenu jusqu’ici. C’est seulement en descendant dans la rue, tous ensemble que nous arriverons à nous faire entendre. Espérons que personne ne manquera au rendez-vous, cette fois-ci !

Appendice

*Machiavel, haut-diplomate de la République florentine, a dû s’exiler sur ses terres lorsque les Médicis ont renversée la République en 1512. Pour tenter de rentrer en grâce, il fait parvenir à Laurent II de Médicis, un traité de philosophie politique portant sur le gouvernement des principautés (Le prince, en français). Comme dit Olivier Pironet : « Il s’agit pour son auteur de réfléchir aux moyens de rétablir la République dans la cité toscane et d’édifier un Etat suffisamment fort pour « prendre » (unifier) l’Italie et la « délivrer » des puissances étrangères. Le Prince s’adresse à celui qui sera capable de réaliser ce double objectif. » Dans son autre œuvre majeure, les Discours sur la première décade de Tite-Live, publiés en 1531, Machiavel examine, en relisant l’histoire romaine, les principes du régime républicain, et démontre sa supériorité par rapport aux systèmes despotiques ou autoritaires (principati). Selon lui, chaque régime repose sur l’opposition fondamentale entre deux grandes classes, ou « humeurs » (umori) sociales, qui en détermine la forme : le peuple, c’est-à-dire le commun des citoyens, et les grands, ceux qui constituent l’élite sociale, économique et politique. Les seconds, minoritaires, veulent la domination ; le premier, majoritaire, la conteste : « Et de ces deux appétits opposés naît dans les cités un de ces trois effets : ou monarchie, ou liberté, ou licence. » La monarchie, ce principato autoritaire que Machiavel voit également dans l’oligarchie, est incapable de résoudre la question sociale. Il faut donc lui préférer un régime républicain, seul système à même de garantir l’égalité des citoyens, la réalisation du bien public et l’indépendance du pays. Mais cette république, comme le précisent les Discours, ne peut s’appuyer que sur l’institution de la discorde civile entre les élites et la plèbe, autrement dit sur la reconnaissance politique du conflit inhérent à la cité : « Dans toute république, il y a deux umori (...) et toutes les lois favorables à la liberté ne naissent que de leur opposition. » Alors que la grande majorité des penseurs républicains de son époque prônent une oligarchie, le Florentin préconise l’instauration d’une république populaire (stato popolare) fondée sur l’autorité suprême d’une assemblée au sein de laquelle le peuple peut participer, au même titre que les grands, à la direction des affaires de la cité.

Pour Machiavel, il n’y a pas de plus grand bien, que la liberté. Pour lui comme l’explique Cristian Nadeau, pour être autonomes, nous devons vivre dans un État libre, c’est-à-dire un État où la liberté de chacun se mesure à l’aune de la liberté de tous. La liberté de tous n’est cependant possible qu’à deux conditions : a) personne n’est soumis à qui ce soit ; b) l’État n’est soumis à personne sinon à la volonté de ses membres (indépendance de l’État par rapport aux forces extérieures). Ainsi, lorsqu’il s’agit de la liberté de l’État, Machiavel affirme qu’elle doit être défendue à n’importe quel prix, « soit ignominieusement, soit glorieusement », car la défense de la patrie est toujours la défense du bien. Le plus grand danger pour l’intérêt commun est de laisser libre cours à la poursuite des intérêts personnels, ceux des individus ou ceux des groupes sociaux. Pour qu’une république soit libre, elle ne doit appartenir à personne.

 https://www.salaireavie.fr/post/l-art-de-ne-pas-gouverner

COMMENTAIRES  

16/04/2020 18:07 par Roger

C’est la marque de grandes qualités didactiques, quand on a fini cet article on se sent plus "intelligent". Merci à D.Muselet de réussir en si peu de lignes à embrasser avec cohérence, sens, et clarté, toute cette longue période dont nous voyons la "vérité" par le prisme d’un problème beaucoup plus concret pour le commun que celui des subprime.

16/04/2020 18:08 par Roger

C’est la marque de grandes qualités didactiques, quand on a fini cet article on se sent plus "intelligent". Merci à D.Muselet de réussir en si peu de lignes à embrasser avec cohérence, sens, et clarté, toute cette longue période dont nous voyons la "vérité" par le prisme d’un problème beaucoup plus concret pour le commun que celui des subprime.

16/04/2020 23:12 par legrandsoir

Excellent !
Une réserve vénielle : "Ils courent partout comme des poulets sans tête..." Des canards, plutôt.
MV

17/04/2020 01:12 par alain harrison

Bonjour.

« « Jospin pourra se glorifier devant l’histoire d’être le dirigeant qui a le plus privatisé. Comme disait mon père, il faut un gouvernement de gauche pour faire passer des mesures de droite. » »

« « Pourtant, au sortir de la dernière guerre mondiale, grâce principalement à de Gaulle, la France avait retrouvé son indépendance dans tous les domaines : alimentaire, sanitaire, vestimentaire et militaire. Elle s’était même dotée, à la libération, d’un système de protection sociale hors-pair, élaboré par le Conseil National de la Résistance. La Sécurité sociale, obligatoire et universelle, a été créée par les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945, sous l’égide de Pierre Laroque et du ministre communiste Croizat. Un système social, au départ géré par les travailleurs, que les présidents successifs, amis du MEDEF, n’ont cessé d’attaquer et d’affaiblir dans le seul et unique but de le privatiser. » »

Bon voilà qui met les points sur les i, sur de Gaulle. Mai 68, a servi à reconnaître la vie privé du quotidien des gens : il est interdit d’interdire. L’erreur ou la sournoiserie a été de l’instrumentaliser (absence d’une constituante sociale sur l’interdit pour cerner son champ) et de l’étendre à la sphère économique sans considération depuis. Confondre la vie privée et l’économie ?

Hollande un maître traître.

Je vous soumet ces 3 textes, qui pour moi devraient être utiles.

Korzybski ou Confucius ? Propagande
1.
Comment construire un reportage de démolition
par Serge Charbonneau
dimanche 12 avril 2020

Extrait :
Leçon 13
Livrer la réalité indéniable.
Cette réalité qu’on va rapidement nous mettre sous le nez.
Il faut prendre les devants et prévenir les attaques à venir.
Donc il ne faut jamais nier la réalité indubitable.
Et la réalité du controversé Raoult est assez marquante !
Eh oui ! Malgré tout, il est un professeur "passablement" qualifié !
Il faut donc dire : « Derrière "les apparences" se cache un professionnel reconnu. »
Voilà, c’est suffisant !
Pour sceller le tout sans trop de dégâts, donnons la parole à un personnage qui porte en lui la sagesse paternelle : Renaud Muselier.
Le brave Renaud fut compagnon de classe de Didier, mais il donne l’impression d’avoir été son professeur !
Le brave Muselier (né en 1959) décrit efficacement le jeune Raoult (né en 1952). L’ex-ministre disant que Raoult montrait déjà « sur les bancs d’école » un caractère pugnace est terriblement efficace !

« Il était plus travailleur, plus "puissant", plus "fédérateur", globalement, vraisemblablement plus intelligent que tout le monde ! »

La formulation « vraisemblablement plus intelligent que tout le monde » qu’emploie le brave ancien ministre Muselier a un potentiel efficient. Notre téléspectateur peu renseigné peut risquer de comprendre que le jeune Raoult se prenait pour celui qui est « plus intelligent que tout le monde ».

Commentaire retenu :
Séraphin Lampion 13 avril 17:11
@ devphil30

« Propaganda » (comment manipulaer l’opinion en démocratie) reste quand même « LE manuel classique de l’industrie des relations publiques " selon Noam Chomsky. C’est un véritable guide pratique écrit en 1928 par le neveu américain de Sigmund Freud, Edward Bernays, dans lequel il expose cyniquement les grands principes de la manipulation mentale de masse , ce qu’il appelait la " fabrique du consentement ".
2.
Version PDF gratuite
Extrait :
EDWARD BERNAYS
LA PROPAGANDE
COMMENT MANIPULER L’OPINION EN DÉMOCRATIE
TRADUIT DE L’ANGLAIS (ÉTATS-UNIS) PAR ORISTELLE BONIS
PRÉFACE DE NORMAND BAILLARGEON

PRÉFACE. EDWARD BERNAYS ET L’INVENTION DU « GOUVERNEMENT INVISIBLE »
PAR NORMAND BAILLARGEON
« LA PROPAGANDE EST À LA DÉMOCRATIE CE QUE LA VIOLENCE EST À UN ÉTAT TOTALITAIRE. »
NOAM CHOMSKY.

PRÉFACE. EDWARD BERNAYS ET L’INVENTION DU « GOUVERNEMENT INVISIBLE »
Par Normand Baillargeon
« La propagande est à la démocratie ce que la violence est à un État totalitaire. »
Noam Chomsky.

Edward L. Bernays, né à Vienne en novembre 1891, est mort plus que centenaire à Cambridge, Massachusetts, en mars 1995. Son nom reste le plus souvent inconnu du grand public, et pourtant Bernays a exercé, sur les États-Unis d’abord, puis notamment sur les démocraties libérales, une influence considérable. En fait, on peut raisonnablement accorder à John Stauber et à Sheldon Rampton qu’il est difficile de complètement saisir les transformations sociales, politiques et économiques du dernier siècle si l’on ignore tout de Bernays et de ce qu’il a accomplinote.

C’est qu’Edward L. Bernays est généralement reconnu comme l’un des principaux créateurs (sinon le principal) de l’industrie des relations publiques et donc comme le père de ce que les Américains nomment le spin, c’est-à-dire la manipulation – des nouvelles, des médias, de l’opinion – ainsi que la pratique systématique et à large échelle de l’interprétation et de la présentation partisanes des faitsnote.

On pourra prendre une mesure de l’influence des idées de Bernays en se rappelant la percutante remarque d’Alex Carey, suggérant que « trois phénomènes d’une considérable importance politique ont défini le XXe siècle ». Le premier, disait-il, est « la progression de la démocratie », notamment par l’extension du droit de vote et le développement du syndicalisme ; le deuxième est « l’augmentation du pouvoir des entreprises » ; et le troisième est « le déploiement massif de la propagande par les entreprises dans le but de maintenir leur pouvoir à l’abri de la démocratienote ». L’importance de Bernays tient précisément au fait qu’il a, de manière prépondérante et peut-être plus que quiconque, contribué à l’articulation et au déploiement de ce troisième phénomène.

.............................. ...

Après avoir exposé les fondements, en particulier politiques et psychosociaux, de la pratique des relations publiques qu’il préconise (chapitres 1 à 4), Bernays entreprend de donner des exemples concrets de tâches qu’elles peuvent accomplir ou ont déjà accomplies. Il insiste tout d’abord, comme on pouvait s’y attendre, sur la contribution que les relations publiques peuvent apporter aux institutions économiques et politiques (chapitres 5 et 6) ; mais il évoque aussi ensuite, avec la très nette intuition de l’extraordinaire étendue des domaines d’intervention qui s’ouvrent à la nouvelle forme d’« ingénierie sociale » qu’il met en avant, les services que les relations publiques peuvent rendre à la cause des femmes, aux œuvres sociales, à l’éducation, ainsi qu’à l’art et à la science (chapitres 7 à 10).

LE SINGULIER PARCOURS D’UN NEVEU DE FREUD

Edward L. Bernays est le double neveu de Sigmund Freud (1856-1939) : son père est le frère de la femme du fondateur de la psychanalyse, tandis que la mère de Bernays, Anna Freud, est sa sœur. Bernays utilisera souvent cette prestigieuse filiation pour promouvoir ses services, mais ce qui le lie à son oncle va au-delà de cette simple relation familiale : l’œuvre de Freud comptera en effet dans la conception que Bernays va se faire aussi bien de la tâche que doivent accomplir les relations publiques, que des moyens qu’elles doivent mettre en œuvre.
HTTPS ://WWW.EDITIONS-ZONES.FR/LYBER ?PROPAGANDA

3.
Qui a peur d’Alfred KORZYBSKI ?
1 MARS 2019 PAR MISS MARPLE
Extrait :

Une reformulation du paysage politique actuel, non pas en dégageant qui que ce soit par la force ou la tricherie, mais en redéfinissant la _nature des relations*_ entre ses éléments sur de nouvelles bases non conflictuelles, en fonction de leur complémentarité, de ce que représente fondamentalement chacun pour le pays à travers sa dimension historique, pourrait modifier radicalement le paysage politique et économique du pays et constituer la base d’un monde réellement nouveau. Cela implique un changement de regard de ces acteurs sur eux-mêmes, une prise de distance par rapport aux événements du passé qui conditionnent les événements présents, une prise de conscience sur leur absence de responsabilité personnelle sur ces événements passés, et une volonté commune d’avancer ensemble sur des bases communes et fiables.

« Les anciens qui désiraient mettre en valeur une vertu illustre à travers l’empire ont commencé par ordonner correctement leur propre État. Souhaitant ordonner correctement leur propre état, ils ont commencé par mettre de l’ordre dans leur famille. Souhaitant mettre de l’ordre dans leur famille, ils ont commencé à cultiver leur propre personne. Souhaitant cultiver leur propre personne, ils ont commencé par rectifier leur cœur. Souhaitant rectifier leur cœur, ils ont commencé par chercher la sincérité dans leurs pensées. Souhaitant être sincères dans leurs pensées, ils ont étendu leur savoir au suprême degré ; et cette extension du savoir a résidé dans l’examen des choses. Les choses ayant été examinées, le savoir est devenu complet. Leur savoir étant complet, leurs pensées ont été sincères. Leurs pensées étant sincères,leur cœur a été rectifié. Leur cœur étant rectifié, ils ont cultivé leur personne. Leur personne ayant été cultivée, leur famille fut harmonisée. Leur famille étant harmonisée, leur État fut correctement gouverné. Leur État étant correctement gouverné, tout leur empire se tranquillisa et se pacifia. De l’empereur jusqu’à la masse du peuple, tous doivent considérer la culture de la personne comme étant la racine de toutes choses. »tous doivent considérer la culture de la personne comme étant la racine de toutes choses. »tous doivent considérer la culture de la personne comme étant la racine de toutes choses. »

CONFUCIUS. Citation : Science and Sanity, Alfred KORZYBSKI, chapitre III, Introduction .

https://blogs.mediapart.fr/miss-marple/blog/010319/qui-peur-dalfred-korzybski

Cette sentence de Confucius, les deux dernières phrases ne vous font pas penser à quelque chose, leur affinité** à notre système politico-économique-social moderne. (se pacifia ?)

* La Constituante Citoyenne

** Définitions. Conformité, harmonie de goûts, de sentiments, de caractère entre deux ou plusieurs personnes ; conformité, ressemblance entre des choses : Il existe des affinités entre ces deux partis. ... Cette définition se généralise facilement à un espace affine de dimension n.
Définitions : affinité - Dictionnaire de français Larousse

17/04/2020 13:56 par Dominique Muselet

Merci pour les compliments... C’est très gentil ! On a bien besoin de remontants pour garder le moral quand on a le pire gouvernement du monde ou à peu près...

Et naturellement j’autorise que dis-je, je supplie LGS de remplacer poulets par canards... Ce que j’ai fait immédiatement dans l’original...
A vrai dire, ce lapsus ne m’étonne pas, car en France le degré de répression est tel que les gens ont bientôt plus peur des poulets que du virus ! Moi aussi j’en ai peur et je ne sors qu’entre midi et deux heures...

17/04/2020 15:43 par AF30

« Giscard d’Estaing, a initié les premières « réformes sociétales » ……la dépénalisation de l’avortement … « 
Historique. L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est légalisée en France par la loi Veil en 1975, mais la loi ne prévoit pas sa gratuité. En 1980, le remboursement de l’IVG coûte 1 889 148 euros (12 392 050 francs), dont 1 333 333 euros à l’État, 583 333 euros aux départements et 25 000 euros aux communes.
Dans cet exemple se trouve toute la notion de liberté à la sauce de la droite. Elle peut quelquefois concéder ( merci M. le Président, merci Mme la ministre ! )une liberté formelle mais reste intraitable sur la liberté réelle, celle qui n’est pas bornée par le mur de l’argent.
Yvette Roudy ministre des Droits de la femme.élabore un projet de loi prévoyant le remboursement de l’IVG par la Sécurité sociale
Le débat est houleux comme l’attestent les nombreuses interruptions.
Le Sénat rejette le projet le 17 décembre 1982
Lors de ce vote à l’Assemblée, les groupes PS et PCF votent pour à l’unanimité. Les groupes RPR et UDF votent très largement contre.
Loi promulguée 31 décembre 1982

17/04/2020 17:17 par QUERAL Kevin

Article remarquable. Merci à l’auteur !

17/04/2020 21:37 par alain harrison

Oui, c’est le genre de loi qui donne du crédit. Au Canada, la légalisation du pot. Ça pas déranger le crime organisé, ça lui a permis de faire des placements.
Nous voyons l’accumulation des problèmes multilatéraux à l’Échelle de la Terre. Le confinement prend une autre dimension.
Le problème fondamentale est le phénomène de l’exploitation de l’Homme par l’homme qui ne cesse de creuser le faussé des inégalités sur tous les plans, l’éducation par exemple, des universités pour les riches qui enseignent les secrets de l’olympe dont l’économie virtuelle, la titrisation* et la crise de 2008. Pour les autres le système de l’éducation .............

Avec la marée des politiques de coupures tout azimut (endettement-austérité), si la population ne comprends pas ?

*Transmission de la crise par la titrisation
Article connexe : Titrisation.
La première courroie de la crise réside dans le phénomène de la titrisation de créances. La titrisation est l’opération financière, méconnue de l’emprunteur, par laquelle une banque revend ses créances sur des marchés spécialisés, souvent groupées avec d’autres valeurs. Ce qui lui permet à la fois de se refinancer et de réduire son risque (qui est reporté sur les investisseurs qui achètent ces créances).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_des_subprimes

18/04/2020 09:56 par robess73

merci de rappeler a dominique muselet que ce nest pas "grace a de gaulle"et a laroque que la france se dote d un systeme de santé efficace aux travers de la securité sociale a la libération.mais grace aux peu de ministres communistes (virés par de gaulle rapidement)qui ont eu tres peu de temps pour realiser ce prodige .DE GAULLE ET LA SFIO(SOCIALISTES)étaient vent debout contre la sécu et les autres propositions du CNR(par exemple la loi sur la presse).malgré cette erreur(volontaire ?) historique l article est intéressant.

18/04/2020 10:01 par CAZA

Bonjour
C’est quand les poulets ( ou les canards ) auront des dents que trente six millions de citoyens liront l’article de M Muzelet plutôt que de s’abrutir devant Macron sur les chaines de propagande en continu . Ce jour là n’est pas pour demain .
Je fais régulièrement suivre à la famille et connaissances des articles de LGS et comme la lecture c’est quand même plus difficile que de s’avachir devant la télé les retours sont décevants pour ne pas dire insignifiants .C’est un peu prêcher dans le désert .
Comme le peuple a du pain , et même de la brioche , c’est peut à cause de cela qu’il est anesthésié si facilement par ceux qui ont appris à l ’ ENA comment il fallait manipuler l’information pour leur faire avaler des couleuvres de la taille des anacondas
Cyniques et sans morale le personnel politique actuel a trahi le peuple et est au service des lobbys financier qui assurent leur carrière . Il devra être remplacé par des élus issus du peuple , non ubérisés au service de l’intérêt général .
Ca a déjà existé avec les députés communistes et socialistes au siècle dernier

18/04/2020 18:22 par Dominique Muselet

@robess 73
Bien sûr que c’est sous l’impulsion des ministres communistes que la régime géneral de la sécu a été créé, régime que, comme je l’ai dit, le patronat et les gouvernements successifs n’ont cessé d’attaquer ensuite, de Gaule,le premier qui a instauré la parité lorsqu’il est revenu au pouvoir. Une parité qui a donné la main au patronat, vu qu’il y a tjs eu un syndicat "traître", FO, à l’époque jouant le rôle de la CFDT aujourd’hui.
Mais les ordonnances ont bien été signées par Laroque et c’était bien sous de Gaule. De Gaule a eu, à mes yeux, le grand mérite de restaurer, maintenir et élargir la souveraineté française dont on voir aujourd’hui à quel point sa perte est dramatique.

18/04/2020 20:58 par alain harrison

Bonjour.

Merci pour ce correctif : par robess73

« « .DE GAULLE ET LA SFIO(SOCIALISTES)étaient vent debout contre la sécu et les autres propositions du CNR (par exemple la loi sur la presse). Malgré cette erreur (volontaire ?) historique l’article est intéressant. » »

Oui, même les meilleurs volontés, tellement les événements évoluent : l’erreur involontaire est sur notre chemin. Mais encore plus les subtiles déviations : manipulations malveillantes. Un article à lire :

Comment construire un reportage de démolition
par Serge Charbonneau
dimanche 12 avril 2020

Leçon 12
Répondre à des questions.
Donner des réponses.
Aujourd’hui, les journalistes ne posent plus des questions, mais donnent des réponses. Le journaliste moderne est un guide de la bonne pensée à avoir.
Alors, allons-y franchement :
« Mais qui est ce Raoult ? »
Ce Raoult qui « DIVISE » la France !
« DIVISE » ce mot clef. Toujours à employer et à ne jamais mettre de côté.
Le "bon" journaliste montre en jouant l’objectivité ladite division.
Il ne faut jamais fléchir et toujours bien orienter, de façon subtile, bien entendu, le jugement de notre téléspectateur. Il y a « division », mais il y a surtout un côté qui a raison et l’autre qui est pour le moins "douteux".
Raoult est-il un infectiologue visionnaire ou un grand communicant ?
Poser la question, c’est y répondre.
Oui, un « grand communicant » !
Finalement une grande gueule !
Hop ! L’esprit de notre téléspectateur peu renseigné est de plus en plus clair.
Le Raoult est mis à nu.
Si on arrête ici notre reportage et qu’on demande à notre téléspectateur peu renseigné son impression au sujet de Raoult, que pensez-vous qu’il répondra ?
Oui, vous pouvez gager gros.

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/comment-construire-un-reportage-de-223214?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+agoravox%2FgEOF+%28AgoraVox+-+le+journal+citoyen%29

Nous sommes dans l’aire des grandes manoeuvres manipulatoires. Le 1% versus 99% (pour faire court).
Et l’éducation de base doit permettre à tous d’en reconnaître les traces. Le chapitre 1 du livre de Jean-Marie Abgrall, tous manipulés tous manipulateurs.
Question.
Quand j’avance ceci, est-ce que je fais de la manipulation ou de l’éducation ?

L’économie (le contrôle de la monnaie) est depuis le siècle dernier, la grande faille des révolutions, l’écroulement de l’URSS en est la démonstration la plus criante. La Cotisation est en train d’être totalement éradiquée, la gauche s’étant continuellement diluée. Avec Hollande, le révélateur. Macron qui dit tantôt qu’il est de gauche tantôt NON.

Et les rendez-vous manqué : la FI (?),les GJ (?)
Quel sera le nouveau ?
La retraite ? Est-ce que la classe moyenne, quelque soit le secteur, commence à réfléchir, à se poser des questions ?
Agir séparément ou ensemble ?
Vue d’ensemble ou partiel ?
Improvisé ou l’organisation citoyenne ?

La réflexion sans un questionnement exhaustif ?

19/04/2020 08:53 par Roselyne Arthaud

Je veux juste dire un immense Merci à l’auteur, aux commentateurs et bien-sûr au LGS de toute cette intelligence, cette bienveillance, cette humanité... tout ce qui manque cruellement pour nombre d’entre nous qui pourtant d’en prendront jamais connaissance

(Commentaires désactivés)