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L’Amérique joue l’arbitre

L’issue du bras de fer en cours en Égypte entre les tombeurs de Morsi et ses partisans qui réclament son retour au pouvoir sera en partie déterminée par l’attitude qu’adopteront à l’égard de ses protagonistes les puissances étrangères disposant de capacités d’influence sur ces derniers. Or, pour l’heure, ces puissances au premier rang desquelles les États-Unis font dans l’ambiguïté la plus totale quand elles s’expriment sur ce qui est en train de se passer sur les bords du Nil.

Aucune n’a qualifié l’éviction du président islamiste de coup d’État, et encore moins prononcé une condamnation contre ceux qui l’ont opéré. Mais dans le même temps, elles ont toutes appelé à un retour immédiat à l’ordre constitutionnel dans le pays et depuis peu demandent la libération du président déchu. Position floue de leur part que les tombeurs de Morsi présentent comme favorable à leur camp, mais dont les Frères musulmans font eux aussi lecture qu’elle admet la légitimité de leur protesta et de ses revendications.

Chaque camp protagoniste du bras de fer qui se déroule en Égypte cherche à ménager ces puissances. Celui des anti-Morsi en tentant de mettre en place au plus vite le processus de transition démocratique conçu pour rétablir l’ordre constitutionnel à travers l’adoption d’une nouvelle Constitution puis d’élections présidentielle et législative, mais aussi en leur démontrant qu’ils n’ont nulle intention d’exclure l’autre camp de la participation à ce processus. De leur côté, en revanche, les Frères musulmans veulent leur démontrer que leur combat contre ceux qui ont destitué le président élu du pays est celui de la défense de la légitimité et de la volonté populaire librement exprimée dans les urnes. Et surtout les convaincre qu’ils ne sont nullement les adeptes de la violence ainsi que les en accusent leurs adversaires.

Il faut reconnaître que les pro-Morsi n’ont pas versé dans la contestation violente à laquelle on les présupposait disposés. En imposant un cours pacifique à leur protestation, ils ont placé l’armée dans une très inconfortable posture. Elle ne peut en effet s’aventurer à mettre fin à cette protestation en réprimant des manifestants qui expriment pacifiquement leur colère et revendication. En le faisant, elle s’attirerait la réprobation internationale. Jouant sur la crainte qu’ont les militaires d’être l’objet de cette réprobation internationale, les Frères musulmans ont inscrit leur protestation dans la durée avec pour calcul qu’il en découlera une paralysie du pays qui provoquera un retournement d’opinion en Egypte et à l’étranger favorable à leur combat pour le retour à l’ordre constitutionnel incarné par le président déchu Mohamed Morsi.

Les États-Unis ont conscience de la mauvaise passe dans laquelle se retrouve l’armée égyptienne du fait qu’ils ne lui ont pas publiquement exprimé un soutien clairement affiché. Ils tentent en coulisse de l’en dépêtrer en essayant d’amener les Frères musulmans à composer avec elle. C’est la mission confiée par Washington à la délégation américaine qui s’est rendue au Caire. Un raccommodage entre les militaires et les Frères musulmans sous les auspices de l’Amérique n’est pas impossible. Fondamentalement ces deux protagonistes de la crise égyptienne ne sont pas réfractaires à une telle perspective et leur rapprochement ne serait en rien préjudiciable aux intérêts géopolitiques et économiques des États-Unis en Égypte et dans la région du Moyen-Orient. Toute l’influence américaine va jouer pour qu’ils trouvent le « bon compromis » qui mettra fin à leur bras de fer.

Kharroubi Habib

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