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Gilets jaunes and co : stratégie et tactiques un an après

Un GJ de nos campagnes, rebelle de toujours

Vu la brutalité du régime et le verrouillage du système, peut-être que les insurgés en viendront à utiliser des tactiques complémentaires, comme le sabotage structurel des infrastructures économiques ?

Après un an d’actions courageuses et inspirantes, des blocages, des manifs en tout genre et des émeutes, je vais essayer de tirer quelques leçons et perspectives de la situation.

Nous, Gilets jaunes, avons été admirables. Vu que beaucoup d’entre nous n’avaient jamais manifesté, résister ainsi à la répression policière et aux propagandes-mensonges-manipulations politico-médiatiques est un exploit.

De plus, nous avons compris beaucoup de choses, nous avons beaucoup discuté, créé des liens, fait des assemblées et des cabanes, des fêtes et des actions surprises, etc.

L’esprit de révolte se répand, l’insubordination et la solidarité aussi, et ça aussi c’est un exploit dans cette société de la marchandise et de la soumission.

Tout ça est précieux, c’est un grand pas en avant vers la chute du régime et l’amélioration de nos vies, vers le respect et le maintien du vivant sur la planète.

Maintenant, pour continuer à avancer, peut-être avons-nous besoin de lancer de nouveaux chantiers, et de continuer certains en cours.

En France et à Hong Kong, on observe que les émeutes éparses et les manifs n’ont qu’un effet limité sur le pouvoir, pourtant à Hong Kong les rebelles y vont fort ! Le régime Macron et les dirigeants hongkongais ne changent pas leur politique et leur répression.

Ce qui devrait continuer

On a toujours absolument besoin de lieux pour se rencontrer régulièrement, discuter, s’organiser : rond-point, cabanes, maisons du peuple, etc.

Si l’on ne peut pas tenir l’espace public ou des squats, utilisons les lieux amis existants ou lançons nos lieux « légaux ». Les bases arrières c’est indispensable, surtout dans une lutte longue et difficile.

On doit toujours pousser à la grève partout, à la grève générale, pour bloquer complètement l’économie et rendre les travailleurs plus disponibles pour les AG, manifs et blocages.

On va voir ce que va donner l’appel à la grève à partir du 5 décembre, mais déjà il y a un progrès par rapport à l’année écoulée.

L’histoire nous montre que c’est un levier puissant.

Seulement, vu l’extrémisme du régime, on ne peut plus se limiter à des grèves ponctuelles, éparses, sectorielles, avec des revendications « classiques ». Le régime nous mène une guerre totale, nous devons donc répondre au même niveau, et surtout passer à l’offensive au lieu de rester toujours sur la défensive à courir derrière les casses sociales programmées (SNCF, retraites, etc.). Attention à ne pas nous faire avoir par les miettes lancées pour qu’on reste sages. Pour une miette lancée, le régime en reprendra 10 derrière.

Avec la solidarité, les caisses de grève, les péages gratuits avec collecte d’argent, les éventuelles autoréductions dans les grandes surfaces, on peut tenir la grève longtemps...

Les actions symboliques et les manifs sont utiles pour la communication, pour montrer la folie du gouvernement et de ses flics, mais il ne faut pas du tout compter sur ça pour faire plier le régime, et puis ceux qui ne veulent pas fermer les yeux sont à présent au courant.

Les émeutes et autres manifs sauvages ont parfois fait trembler le régime, mais la flicaille s’adapte, quadrille tout en masse, empêche tout cortège, brutalise sans vergogne, et il faudrait au moins y aller très fort comme au Chili pour espérer voir des résultats positifs.

Peut-être ça pourrait être encore un vrai levier parmi d’autres, mais il faudrait être plus nombreux, mieux « organisés », y aller moins frontalement (voir Hong Kong, « be water »). Il sera difficile d’obtenir mieux qu’après les 1er et 8 décembre 2018, ou 16 mars 2019 avec la peur du gouvernement et d’une partie des bourgeois.

Peut-être qu’il faudrait viser davantage d’efficacité. Car les bourgeois des quartiers riches de Paris s’habituent, ils savent que les flics sont là pour protéger leurs biens. Au lieu des Champs-Élysées et de ses immondes boutiques de luxe, ce sont plutôt les grosses entreprises et leurs flux qu’il faudrait impacter sévèrement et durablement.

Des voies nouvelles ?

Vu le niveau de brutalité du régime, vu son extrémisme, vu son intransigeance, vu qu’il avance sans discontinuer ses pions antisociaux, vu qu’on fait face à un régime oligarchique non démocratique, sans doute que des rebelles vont développer à l’avenir proche d’autres tactiques et stratégies.

Nouvelle stratégie ?

Il ne peut exister de stratégie commune que si l’on a des objectifs assez similaires. À nous de creuser nos vrais désirs, de continuer à en discuter ensemble.

Jusqu’à présent, la cible principale est Macron et le gouvernement, voire tout le personnel politicien (qu’ils partent tous et qu’il n’en reste aucun). S’il est légitime de vouloir « le pouvoir au peuple, par le peuple, pour le peuple » (comme l’avait lancé l’assemblée de Commercy et d’autres), et de virer tous les prétendants au trône pour instaurer une démocratie réelle (et des processus de démocratie directe, notamment localement), la stratégie employée est-elle la bonne ?

En effet, on voit bien que partout c’est l’économie qui gouverne, c’est le capitalisme et ses grands bourgeois qui mènent la danse, que ce soit au gouvernement, dans l’État et dans les entreprises.

Les politiciens n’ont que peu de marge de manœuvre dans ce cadre, et même si par extraordinaire ils voulaient promouvoir autre chose que le règne de la marchandise et du Capital, les Marchés et leurs Investisseurs les rappelleraient vite à l’ordre.

C’est pourquoi il faudrait viser directement et exclusivement l’économie (voir par exemple Pourquoi (re)lire le Comité invisible ?).

Ainsi on ferait d’une pierre trois coups :

- on fait pression sur le régime, car les capitalistes lui demanderaient de lâcher du lest de peur de tout perdre
- on fait pression directement sur des capitalistes, pour améliorer nos conditions de travail et de vie
- quand on diminue l’activité économique, et en particulier les trucs les plus polluants, le climat, nos poumons et le monde vivant nous disent merci !

Bien sûr, on l’a fait, on a bloqué des péages, des camions, des raffineries, des Amazon, etc. Mais souvent, les flics ont pu vite reprendre le dessus. Il faudrait de gros moyens et du monde pour bloquer durablement.

Ça sera peut-être possible via des actions rassemblant divers groupes ?

Si les grèves se révèlent insuffisantes, des rebelles utiliseront peut-être ensuite des moyens complémentaires.

Nouvelles tactiques ?

S’il est toujours plaisant et dynamisant de voir des vitrines de banques ou de boutiques de luxe exploser, ces cerises ne permettent pas de perturber vraiment l’économie.
C’est le gâteau lui-même que des rebelles auront peut-être envie de démolir.

Bien sûr, des Gilets jaunes et autres ont brûlé certains péages, coupé des câbles de fibre optique... mais ça restait sporadique et souvent improvisé.

Sinon, détruire de nombreux radars automatiques réjouit l’œil et le porte-monnaie, mais ne perturbe pas hélas l’économie capitaliste.

Certains insurgés auront peut-être alors l’envie d’utiliser d’autres modes d’action.
Au regard de l’histoire, voyons de quoi il pourrait s’agir, de manière fictive.

Ils ont en face d’eux comme une sorte d’armée ennemie, ils sont dans une guerre asymétrique où l’État et les capitalistes ont avec eux les lois, la force, les flics, une pseudo-légitimité, une justice acquise à eux, la plupart des gros médias, et plein de pognon ! Dans cette situation on observe que les résistants exercent habituellement diverses formes de guérillas, des attaques éclair sans engagements prolongés avec les forces armées au lieu de batailles rangées annoncées à l’avance où l’ennemi à tout le temps d’amasser toutes ses importantes forces équipées.

Admettons comme hypothèse que les insurgés veulent éviter, pour x raisons, la lutte armée, alors il leur reste le sabotage structurel et planifié.

Dans cette situation, les résistants constitueraient alors des petits groupes clandestins entre personnes qui se connaissent (afin d’éviter les informateurs et les flics infiltrés). Ces groupes autonomes ou en réseaux cloisonnés seraient très discrets et apprendraient des techniques de furtivité et de sabotage.

Ils s’entraîneraient et repéreraient diverses cibles intéressantes. Ils n’auraient pas forcément besoin d’être très nombreux s’ils sont efficaces.

Ensuite, quand ils seraient prêts et que des occasions se présenteraient où le régime serait déjà un peu affaibli (par exemple : émeutes, grèves, crise financière, etc.) ils iraient porter des coups très rudes à l’économie par le sabotage d’infrastructures cruciales.

Il ne s’agirait pas de brûler une ou deux voitures, une banque ou un Macdo, l’impact économique serait trop faible et trop fugace. Suivant l’état de la lutte et de leurs capacités, ils saboteraient plutôt des maillons importants de l’économie et de sa logistique afin d’exercer des pressions importantes : lignes électriques, transports ferroviaires, centrales aux énergies fossiles, câbles internet ou téléphoniques, centraux de communication, etc.

Ce qui aiderait une telle guérilla asymétrique et dispersée, c’est que ses cibles sont très éparpillées et généralement assez accessibles.

Un autre avantage serait d’éviter la confrontation dangereuse avec des flics surarmés.

Ces fortes perturbations pourraient aussi aider, par contrecoup, les actions parallèles (manifs non déclarées, grèves, occupations, blocages, émeutes, etc.), car les flics, les services de maintenance et les pompiers ne pourraient plus être partout. Tous les types d’actions simultanées feraient boule de neige, une boule énorme inarrêtable.

Avant ça, il faudrait que les rebelles dépassent leurs propres réticences, et s’entraînent pour être efficaces et ne pas se faire prendre.

Ces actions clandestines de sabotage généralisé pourraient avoir un rôle important et complémentaire des actions plus « habituelles ».

Mais personne ne sait au juste ce qui se passera, l’histoire reste imprévisible.

 https://paris-luttes.info/gilets-jaunes-and-co-strategie-et-12893

COMMENTAIRES  

24/11/2019 10:43 par chb

Les destructions d’infrastructures seraient encore plus efficaces avec un soutien logistique / militaire. Cf Lybie, Syrie. A Hong-Kong, ce soutien n’a pas été à la hauteur, total la révolution s’épuise.
Bémols à ma théorie : on ne voit pas bien quelle puissance aiderait nos GJ, et surtout le bien-être du peuple ne progresse pas mais pas du tout.
On lâche rien, quand même. L’intervention dans le paysage de l’armée des chômeurs idéalement unifiée sur ses revendications, serait un plus.

24/11/2019 11:28 par Geb.

Bon, pour commencer, (Mal), la comparaison entre les "émeutiers" de Hong Kong, (Gentiment renommés "rebelles"), drivés apr la CIA et les GJ me met profondément mal à l’aise. Pourquoi pas un "parallèle" avec les "contestataires" de Guaïdo au Vénézuelà, par exemple ?

Ensuite, le type de programme développé ainsi que les assertions sur d’hypothétiques actions de "sabotage" GJ déjà exécutées, ça ne dénote pas une très bonne compréhension tactique.

Ce type d’actions, (En admettent qu’elles aient réellement été exécutées), quand on les réalise réellement, on ne ne publie pas dans les journaux. Fussent elles "révolutionnaires"... En particulier à un titre personnel qui engagerait tout le Mouvement.

Même les Corses n’ont jamais osé le faire.... C’est dire.

Je ne dis pas que cela n’arrivera jamais mais le "Gilet jaune des campagnes", probablement de bonne foi, ne se rend pas compte que le publier n’est pas le meilleur moyen que ça se réalise dans les meilleures conditions. En admettant que cette tactique ait prouvé qu’elle n’était que l’ultime arme de résistance avant la lutte armée face à un adversaire qui aurait déjà engagée ce type de "lutte".. Et comme chacun devrait le savoir, en tactique comme en politique, la "violence" est le stade final de l’"incompétence".

Les guerres qu’on gagne réellement ce sont celles qu’on gagne sans avoir à les mener physiquement. (Sun Tse).

Pour l’instant, malgré les exactions du pouvoir nous en sommes encore loin du niveau d’un Chili de Pinochet ou d’un coup d’état antirépublicain façon Bolivie.

Donc je pense que pour l’instant il y a encore des années lumières de "marge" entre l’état des lieux actuels et une résistance armée.

En tout cas juste avant les 5 décembre ce type de papier est du pain béni pour le Macron... Juste assez pour effrayer le Bourgeois soucieux de ses guirlandes de Noël..

24/11/2019 12:02 par déjà dimanche

grève générale : il faut absolument y parvenir
Les HACKERS vont devenir indispensables au mouvement.

24/11/2019 18:41 par Autrement

Très intéressante réflexion sur les moyens d’action des Gilets jaunes !
Cela fait penser aux activités de la Résistance, sous l’occupation.
Et c’est bien de cela qu’il s’agit, même si les "occupants" sont seulement, en l’occurrence, ceux qui occupent tous les poste- clefs des finances, de l’économie et du pouvoir ; de sorte qu’ils ont les moyens de décider de la vie des autres selon leur bon vouloir et au service de leurs intérêts, et d’exercer la pire répression en cas ..de résistance, justement.

C’est pourquoi en fin de compte les actions subversives entament le pouvoir en place, mais ne suffisent pas à le faire tomber.
Pour gouverner par le peuple et pour le peuple, comme le suggère la revendication du RIC ou même d’une nouvelle constitution garantissant la souveraineté populaire, c’est le pouvoir lui-même qu’il faut prendre, et l’exercer ensuite de façon contraignante contre les possédants.
C’est le plus difficile, car cela suppose, que ça plaise ou non, de faire de la politique. C’est-à-dire de bien évaluer les forces en présence, de percer à jour ce que cachent les programmes, et d’agir en conséquence, y compris sur le plan institutionnel.
Cela suppose aussi une intense bataille des idées pour disperser les tonnes de poudre aux yeux quotidiennement répandues par les médias, tant sur l’état de notre pays que sur la dictature de l’UE, déguisée en "protection", et sur la politique mondiale.

Les Gilets jaunes ont déjà amplement prouvé qu’ils peuvent par eux-mêmes, en s’organisant et en se coordonnant avec les autres forces populaires, trouver des formes de lutte efficaces, et vaincre les obstacles qui ne manqueront pas de se multipliert, au fur et à mesure des progrès accomplis.
Tous Gilets jaunes !
La rue est noire de Jaune, on lâche rien !

25/11/2019 14:38 par Geb.

Pour complément je tiens à préciser que mon commentaire ne met aucunement en cause la légitimité ainsi que la pugnacité des GJ.

Au contraire je le fait parce que je pense que pour une fois depuis au moins 50 ans qu’on a un Mouvement collectif, un Mouvement de Classe, (Même si ceux qui sont dedans ne connaissent pas pour certains le concept), ça serait dommage de le briser avant de l’avoir laissé grandir.

Ce que je désire signifier c’est qu’il y a des "actions" qui, lorsqu’on les engage, sont irréversibles. Et qu’avant de les engager il faut être certain ou au moins avoir des données positives sur l’image engendrée par les actions en question. Et avoir analysé le niveau de riposte par rapport à l"’agression. Prendre un canon pour casser une noix quand sur l’instant un marteau suffirait, ça n’a jamais été constructif.

Or cela me semble assez relatif par rapport même aux événements actuels.

Comment pouvoir imaginer que les masses qui seront, par exemple, touchées par la mise hors service d’une ligne HT, alors que les éléments même nous démontrent qu’elles ne sont pas en mesure de supporter 24 heures d’interruption dues aux intempéries "comprendront l’action en tant que "revendicative" ? Et comment imaginer que des lignard EDF, alors que profondément touché par la politique macronienne, se livrerait à une telle action, alors qu’en ce moment même ça fait huit jours et huit nuits qu’ils bossent dans des conditions dantesques pour rétablir la continuité énergétique pour 200 000 foyers pendant que leur direction détruit chaque jour leur outil de travail ?. Le mec s’il veut réellement démontrer son mécontentement, plutôt que d’attaquer les arsenaux, ils se met en maladie avec ses confrères et laisse Macron aller dépanner lui-même s’il en est capable.

Ca économise les explosifs, il n’ a pas à dire qu’il l’a fait exprès, et on ne peut même pas le poursuivre légalement. Et c’est plus facile de se procurer une feuille de maladie et de la mettre en oeuvre avec ses camardes, que de faire pareil avec 50 kg de TNT et de se faire sauter la gueule par inexpérience.. Point barre.

Ho Chi Mihn disait : "La Révolution ça se fait en allant du "petit" vers le "grand. La route est longue mais chaque jour il doit y avoir un progrès". Son confrère Mao Dze Dong lui a un jour décidé de brûler les étapes et de réaliser un "Grand bond en avant". Quand on voit les résultats obtenus par chacun on voit tout de suite que "bondir en avant", sans y avoir été contraint et forcé et savoir où on va retomber ça n’amène que des emmerdes.

D’ailleurs il a filtré lors de dernières manifs que des compagnies de CRS ont réalisé le même genre d’action "maladies" afin de ne pas être engagées sans que leurs revendications aient été reconnues. Comme quoi les flic se bougent quelquefois plus que leurs victimes quand leurs intérêts personnels sont en jeu... Pourtant, eux, les armes ils les ont à disposition.

Bon, pour le reste chacun fait ce qu’il veut. C’est même le propre du Mouvement des Gilets Jaunes, et c’est à la fois sa force mais aussi sa faiblesse.

Bon courage et bonne réflexion collective.

26/11/2019 00:13 par temp.. fugit

il y a des "actions" qui, lorsqu’on les engage, sont irréversibles. Et qu’avant de les engager il faut être certain ou au moins avoir des données positives sur l’image engendrée

les GJ ne se regardent pas dans la glace et n’en ont rien à foutre de l’image engendrée
ils se battent pour vivre dignement du fruit de leur labeur/esclavage
d’ailleurs, ceux qui ne l’ont toujours pas compris l’apprendront très prochainement

Comme quoi les flic se bougent quelquefois plus que leurs victimes quand leurs intérêts personnels sont en jeu

non, quand leur conscience est en jeu !!!
leur "intérêt" n’est pas du côté du peuple

26/11/2019 10:22 par Assimbonanga

Sagesse et perspicacité de Geb ! On peut s’appuyer sur la Mémoire historique et la pensée critique d’un Communiste authentique. L’article ci-dessus émane du site Paris-Luttes.infos.
Ça imprime ? Ça dit quelque chose ? Hé bien, quiconque peut se déclarer Gilet-Jaune. Ensuite, c’est à nous de deviner.
C’est sûr qu’il y a un risque à publier de telles choses mais dans le foisonnement actuel, les flics sont peut-être submergés d’informations... Espérons-le !
Dans le bordel ambiant, on trouve des black-blocs sincères et qui croient vraiment au bien-fondé de leur lutte, où ils engagent leur corps, comme ils disent. Mais évidemment, les flics peuvent répliquer par de faux black-blocs infiltrés. En cas de conflit, tout se complique, tout se brouille.
Qu’aurait été les manifs des Gilets-Jaunes à Paris si les jeunes du black bloc ne s’en étaient pas mêlés ? Difficile à envisager, car ils s’en sont mêlés...
Ces jeunes sont des idéalistes. Voici le souhait de l’un d’eux pour le 5 décembre : Pour un cortège de tête arc-en-ciel le 5 décembre.

26/11/2019 21:54 par Geb.

@ temps fugit.

"les GJ ne se regardent pas dans la glace et n’en ont rien à foutre de l’image engendrée".

Juste une question : L’affirmation ci-dessus est émise au nom d’un collectif, ou purement personnelle ?

Si c’est l’appréciation globale des Gilets Jaune qui est exprimée, après tout les responsabilités de prise de décisions stratégiques sont respectables ; Même si à mon avis, exprimées comme telles, elles risquent de se retourner contre leurs auteurs.

Et de toute façon pour ce cas précis on pourrait retourner la proposition et dire que nous non plus on ne se regarde pas dans la glace, (Et heureusement), et qu’on n’en a rien à battre des actions hasardeuses non productives, du moment qu’elles n’engagent que ceux qui les commettent.

Le Style "Je jouis dans les pavés" ou "Sous les pavés la plage" c’est pas d’aujourd’hui qu’il a été inventé. Ceux qui l’ont "inventé", les Geismar, les Roccard, les Cohn-Bendit, et occasionnellement la CIA, on sait ce qu’ils sont devenus. A l’époque, mes Camarades et moi on gardait les locaux du Parti et les usines avec un calibre 12 sous le bras en espérant fermement ne pas avoir à s’en servir.

Et c’est pas avec leurs slogans qu’on a réussi à s’en sortir sans trop de casse en 68. Mais avec justement ceux que les Forces révolutionnaires vraies ont mobilisés, (Les vrais travailleurs), afin de sortir de la crise par le haut sans se retrouver comme en Grèce en 45 avec les chars dans les rues et les camarades fusillés ou en prison.

Les "Révolutions, comme les "Résistances" tous ceux qui en ont réalisée des "vraies", contraints et forcés par les événements, vous diront que ça n’a rien à voir avec un quelconque "romantisme", mais que c’est en général bien plus pénible et peu ragoûtant que de vider une fosse à purin. On le fait par force, sous la contrainte ou dans l’urgence, mais ceux qui prétendraient que "ça leur a plu" et "qu’ils en redemanderaient" on un problème psychologique certain.

Quant à ceux qui jouissent en cassant les "vitrines des banques" pour mon compte ce sont des "habens minus", idiots utiles du Système. Quand ils ne sont pas des flics déguisés en Black Blocks . . Je les prendrai au sérieux quand ils aligneront avoir tombés les murs des châteaux des banquiers. (Dans tous les bons annuaires). Idem au sujet des sabotages de matériels de services publics. Les vrais "résistants" vont couler les yachts de plus de 50 millions d’euros. (Si vous les cherchez je peux vous dire où les trouver). :-)

Couler le ferry-boat de Marseille ça ne gênerait que les riverains.

De toute façon ça n’emmerdera même pas les proprios. Simplement importunera leurs assurances qui répercuteront le coût sur le "Vulgum pécus" d’en bas ;

Il ne faudrait pas oublier qu’ici en France on est encore un bon nombre de Camarades, témoins au premier ou deuxième degré, des vrais actes de Résistance, (En 39/45, l’Indochine ou l’Algérie). Des témoins des "vraies résistances", ( pas des intellos romantiques qui ne l’ont vécue que dans les Salons de la 25ème heure, ou à Saint Germain des Prés et qui ont pondu des tonnes de merde qui n’ont existé que dans leurs têtes). Des Camarades qui peuvent témoigner que ce que nous ont raconté nos aînés Résistants c’est très, très, loin du "romantisme".

Bon c’est la dernière fois que j’interviens là-dessus. Les Camarades "normaux" sauront pourquoi. Pour les rêveurs en mal d’adrénaline ils n’ont qu’à demander l’adresse du rond-point où se rendre pour mettre à exécution...

En tout cas pas sur le "mien", (Parce que moi aussi je suis Gilet Jaune, à mes heures et à titre individuel). Ils risquent de ne pas être trop les bienvenus.

27/11/2019 06:50 par babelouest

Pour illustrer les propos de notre camarade Geb, je vais vous faire un cadeau. C’est un livre écrit par un vieil ami récemment décédé (nous avions dix ans d’écart), que j’avais aidé pour mettre en œuvre une auto-édition. On y trouve beaucoup de choses, des luttes nombreuses, y compris dans la Chine de Mao Zedong où il est allé volontairement travailler dans une rizière.

https://ti1ca.com/na1mk7p1-Le-Piege-22-nov-2019-Le-Piege-22-nov-2019.pdf.html

C’est tout frais, parce que j’ai encore trouvé deux coquilles.... Bonne lecture !

03/12/2019 13:26 par béotien 1er

il y aurait un moyen de lutte qui me paraissait intéressant dans le sens ou les pouvoirs publiques donc les FDO ne peuvent rien faire et où il n’y a aucun risque de se faire matraquer, gazer, éborgner, arrêter, verbaliser ou blesser. Il s’agit de s’en prendre à la grande distribution qui est qu’en même la mère de tous les maux (Bernard Arnaut étant l’un des principaux actionnaires de Carrefour par exemple), en allant une fois, deux fois, trois fois, en fait le nombre de fois souhaitées, remplir un chariot complet et finir par le laisser en plan dans une allée de la grande surface. Vous pouvez faire cela tout en étant au chaud lorsqu’il fait froid ou qu’il pleut et au frais lorsqu’il fait chaud. En plus cela obligera les hypers à embaucher pour remettre en rayon les marchandises laissées dans les chariots. lorsque cela prendra de l’ampleur, la grande distribution fera pression sur le gouvernement pour négocier. Imaginez l’impact si cent personnes font cela tous les jours dans chaque grande surface que compte le pays. En plus cela prend moins de temps que d’aller manifester une journée.

03/12/2019 13:54 par Assimbonanga

@Béotien, ça peut être bien si c’est concerté et massif. Mais s’il y a juste un pignouf qui le fait isolément, ce sera que du boulot en plus pour une employée à se taper en plus de sa charge certainement déjà très "optimisée".

03/12/2019 18:01 par béotien 1er

Assimbonanga. Of course, il faut que cela soit massif et concerté. Mais l’un des gros interêt c’est que cela demande beaucoup moins de monde que les manifs du samedi, et si cela est fait en masse les hyper seront obligé d’embaucher pour palier à ce problème. De plus ils ne peuvent rien faire contre cela ou en tout cas je ne vois pas quoi. Ils ne vont pas mettre un vigile derrière chaque client. Et quand bien même le ferait il ce qui est économiquement impossible, rien ni personne ne peut vous obliger à acheter ce qui est dans un chariot ni à le remettre en place, puisque cette marchandise est toujours la propriété de la grande surface. Une personne m’avait fait la reflection de ne pas prendre de produits frais pour éviter les gaspillages. Je suis tout à fait d’accord.

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