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Evadés de tous les pays…

Les économistes n’ont-ils jamais été assez naïfs pour imaginer qu’il leur soit possible un jour d’avoir une représentation exacte du système global des relations économiques tissées par leur congénères ? Si la question a pu être posée autrefois, elle est aujourd’hui un peu plus saugrenue à chaque jour qui passe

La « mondialisation heureuse » si chère ( !) à l’impayable Alain Minc a tellement contribué au développement des flux financiers occultes que les chiffres officiels quantifiant le « monde des affaires » sont de plus en plus éloignés de la réalité des affaires du monde. Le capitalisme mondialisé a banalisé la fraude fiscale au point que certains Etats démocratiques en usent comme moyen de gouvernement au service de leur économie nationale. Ainsi, le poids de l’économie souterraine est désormais tel que les chiffres rendus publics par les instituts de statistiques ne veulent plus dire grand-chose pour nombre de pays. Cependant, l’économie souterraine est fortement imbriqué dans l’autre, l’officielle, puisqu’elle en découle en large partie et la seconde ne peut sans doute déjà plus vivre sans la première. Il est donc probable que la volonté politique de s’attaquer à l’évasion massive des capitaux restera des plus timides. De l’esbrouf à gogos, rien de plus.

L’Internationale capitaliste est une nébuleuse grandissante qui s’est nourrie aux fil des dernières décennies de toutes les déréglementations voulues par la quasi totalités des gouvernements de la planète afin de faciliter la circulation de l’argent. Outre que les Etats se sont ainsi dépossédés des anciens moyens de contrôle ou d’orientation des forces de l’économie, cette libéralisation débridée a ouvert de très larges horizons aux détenteurs de capitaux. Les « paradis fiscaux » devinrent évidemment la principale destination de ces mouvements destinés à détourner de l’impôt des revenus conséquents du capital ou à blanchir l’argent de trafics en tous genres. Au cours des trente dernières années l’arsenal financier n’a pas cessé de peaufiner ses montages destinés à la dissimulation et au brouillage des pistes. Les sociétés-écrans ont vu leur nombre exploser, les prête-noms ont fait florès. Le néolibéralisme financier a son vocabulaire édulcorant : l’évasion de capitaux par le choix avisé de procédures légales de circulation de l’argent a été rebaptisée « optimisation fiscale ». On évite d’employer le vocable « paradis fiscaux » sauf, éventuellement, pour les pires d’entre eux que l’on pensait disparus comme l’avait affirmé Nicolas Sarkozy durant son mandat présidentiel. On sait que depuis ils sont curieusement réapparus et qu’ils sont plus forts que jamais. Le texte issu du dernier sommet du G20 ne mentionne pas une seule fois les sociétés-écrans mais vingt-cinq fois le mot croissance. Ainsi le vice reste caché quand la vertu proclamée s’affiche avec ostentation. Dans les coulisses du pouvoir on s’autorise même à penser que ce vice-là sert cette vertu-là.

La libéralisation du marché de l’argent est largement responsable de l’aggravation des inégalités de revenus et de patrimoine partout dans le monde. Les revenus du travail sont captifs pour l’essentiel et sont donc très facilement taxables tandis que les revenus du capital ont désormais une grande propension à se déplacer au gré des avantages fiscaux comparés et du degré de discrétion concernant les mouvements d’argent totalement informatisés. La plupart des gens ne vivent que du fruit de leur travail, à condition bien sûr d’avoir un emploi. Ils paient au comptant les politiques d’austérité qui leur sont imposées actuellement quand les détenteurs de capitaux peuvent trop facilement s’y soustraire. Qui peut sérieusement nier que la démocratie est malade de cela avant toute autres cause susceptible d’être invoquée ? Au cœur de la minimisation du problème l’on trouve une superbe hypocrisie qui distingue évasion fiscale et fraude fiscale. Proclamons-le : il n’y a que de la fraude fiscale ! L’hypocrisie est désormais au sommet du pouvoir politique en Europe. Elle y est même personnifiée par le luxembourgeois Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne depuis quelques semaines. Lorsqu’il était « aux affaires » de son pays il a abondamment contribué à bâtir un vaste système d’optimisation des profits d’au moins 240 firmes multinationales du monde entier. Ces profits soustraient de l’impôt dans leur pays d’origine, dont les « partenaires européens » du Luxembourg, soutenaient ainsi l’économie de ce dernier. Quelle est donc cette Europe qui tolère encore, plus de cinquante ans après sa fondation, que le Luxembourg reste l’un des plus solides paradis fiscaux du monde ? Quelle est donc cette Europe qui nomme à sa tête le fomenteur d’une gigantesque entreprise de fraude fiscale ?

La France n’est évidemment pas en reste. BNP Paribas, première banque européenne, est aussi la championne de France de l’évasion fiscale. D’après ses propres chiffres elle réalise pas moins de 21 % de son activité dans des paradis fiscaux grâce à 170 filiales. Que fait-elle dans ces paradis fiscaux ? Elle organise les affaires pour elle-même et ses clients. La preuve réside dans Un éditorial du 21 février 2014, publié sur le site de la banque, intitulé « Patrimoine intelligent ». On y lit : « une fiscalité forte est installée durablement en France […] Rien d’inéluctable, impôt sur le revenu, sur les plus-values, sur la transmission, tous les sujets peuvent être optimisés […] Pourquoi ne pas créer une société à géométrie variable […] ? ». On ne saurait être plus clair ! Et rien de plus officiel, au vu et au su des décideurs politiques. Ce sont toutes ces pratiques – qu’il faut avoir l’honnêteté de qualifier de frauduleuses - qui vont s’accentuer avec la poursuite de la libération des forces de l’économie à laquelle s’adonnent tous les gouvernements européens sous la pression appuyée des intérêts privés dominants. Montesquieu, dans sa clairvoyance, le disait déjà en son temps : « Comme celui qui a l’argent est toujours le maître de l’autre, le traitant se rend despotique sur le prince même : il n’est pas législateur, mais il le force à donner des lois. » Encore le philosophe le disait-il avec l’espoir que les hommes saurait un jour se prémunir contre ce fléau. Hélas ! ce jour n’est toujours pas advenu.

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