Dire que Varoufakis a été "évincé" relève d’un mode de pensée bien politicien, auquel, c’est vrai, la grande presse apporte journellement son flot d’eaux sales, et auquel ses lecteurs ont tristement fini par s’habituer. Varoufakis n’a pas été "évincé", il le dit lui-même, au contraire, il continue, avec Euclide Tsakalotos qui était son précédent collègue dans les négociations. Il a seulement pensé à la mine que feraient ses collègues de l’Eurogroup s’il reparaissait après le NON retentissant envoyé par les Grecs à TINA. Et s’il a de l’amertume, c’est seulement en pensant à tout ce que ses concitoyens ont enduré, et aux épreuves qui les attendent encore, avant que les féroces Mickeys qui prétendent gouverner l’UE puissent être un tant soit peu ramenés à la raison. Ce qui ne peut se faire dans l’immédiat que par un rapport de forces. L’arme majeure que détient le gouvernement de Syriza, en plus du soutien populaire, c’est le rapport d’audit de la dette dont vous avez pu lire ici (LGS) les points principaux. Les mafieux de l’UE ont même dissimulé jusqu’à la veille du referendum un rapport du FMI, effrayé par la perspective de perturbations possibles de ses petites affaires, si la Grèce était acculée à faire complètement défaut ; et ce rapport préconise une restructuration de la dette, sinon serait mis en danger l’euro si cher à Merkel . La meilleure manière d’aider les Grecs, outre toutes les formes de luttes sociales et (clairement) politiques, c’est de réclamer à corps et à cris, et de faire en sorte, que la question de la dette soir mise à l’ordre du jour dans toute l’Europe ; que les peuples comprennent enfin que la politique du prétendu "déficit budgétaire" est un subterfuge inventé par la BCE pour faire payer aux peuples la dette des banques privées qui ont sombré dans la spéculation toxique depuis la crise des subprimes, et pour affaiblir toute velléité de lutte devant la dictature des prétendus "traités". Oui, ils avaient réinventé l’esclavage pour dette. Les Grecs ont prouvé qu’un peuple est parfaitement capable de comprendre ce qu’est la souveraineté, et nationale, et populaire, et nous ont rendu tout brillant de propreté notre NON au TCE.