A Sébastien qui est passé par là, en espérant qu’il repassera. Il ne faut pas que tu te fasses d’illusions, Sébastien. Il vous arrivera ce qui est arrivé au mouvement social. On peut cracher sur les syndicats qui sont aujourd’hui paralysés, comme... châtrés, mais faut pas oublier de rembobiner le film. Depuis 2003, les fiers militants et syndicalistes ont eu beau se démener, faire des votations publiques pour sauver la Poste et autres milliers d’initiatives justes, ils n’ont cessé d’être ignorés, réduits à néant. L’avènement des chaînes d’information c’est le pompon.
On a bien vu mardi comme ces télé peuvent d’un coup fermer le robinet. Sans relais médiatique, que devient le mouvement ?
D’autre part, il suffit d’écouter les tombereaux d’attaques sur la personne (ad hominem) de Jean-Luc Mélenchon que se permettent tous les députés LRem pour comprendre que cette technique de guerre ne recule devant aucun scrupule. Dépeindre partis et syndicats avec des généralités, c’est simple, peu couteux, facile et comme tu vois, ça prend bien puisque tu l’adoptes instantanément, sans y opposer la moindre analyse critique.
Mais attends un peu et tu vas voir ce procédé appliqué aux mauvais gilets jaunes, ceux qui osent encore brailler après un "attentat", ceux qui osent encore mettre en péril la recette du petit commerçant de centre-ville, ceux qui prennent des risques pour "la sécurité" (encore un mort cette nuit). Tu verras comme le pouvoir sait instiller la division, fracturer, séparer, opposer.
Et pendant ce temps-là, au motif de lutte anti-terroriste notre belle France devient un état sécuritaire peuplées de plantons, de soldats, flics, vigiles.
Macron a pris le pouvoir avec l’argent des riches, défiscalisé. Macron est l’envoyé des riches pour mettre le pays aux goûts du capitalisme international. Ce devait être Fillon au départ (voir vidéo Bliztkrieg) mais -on ne sait pourquoi- il fut lâché par ses commanditaires. Il est tout à fait anormal que 350 députés LRem tiennent à eux seuls le "débat" public, refusant toute suggestion ou remarque et qu’ils dressent tous ensemble un mur idéologique à longueur de journée, soutenus par une armée d’experts, spécialistes, sondeurs, chroniqueurs, directeurs de fondation quiFRAP.
Les Gilets Jaunes risquent tout simplement d’être acculés au même sort que les syndicats et asso citoyennes, un petit rendez-vous et hop on décrète que c’était une négociation. Et le gouvernement retourne au saccage programmé du CNR.
Pour les grévistes du spectacle, profites-en donc pour les découvrir, que cette parenthèse de vie obtenue grâce au mouvement gilets jaunes soit l’occasion d’ouvrir le panorama. Parmi les réussites de ce mouvement figure celle du temps accordé à refaire de la politique, qui est l’art de réfléchir à l’organisation de la vie de tous. Pour bien des gens ce sera le début d’une nouvelle ère après quoi on ne peut plus revenir en arrière. Mais le prix à payer s’appelle répression.