En cette fin 2025, aucun désir de fête mais vœux ardents pour la Palestine

Comme à chaque fois, parler aujourd’hui de la Palestine m’est une gageure, ayant la douloureuse sensation d’en avoir tout dit, ou presque à travers livres et articles... sans voir les prémices d’un quelconque résultat allant dans le bon sens de l’histoire, qui serait une plus juste équité dans la manière dont les choses évoluent, et assister même à tout l’inverse. A me demander parfois, dans les pires moments de doute, si écrire est encore utile.
(https://mcpalestine.canalblog.com/2025/08/genocide-a-gaza-j-691-nous-paierons-cher-notre-lachete-vis-a-vis-de-la-palestine.html)

Et pourtant, si plus personne n’écrivait, si les auteurs renonçaient à dire ce qu’ils pensent et se contentaient d’adopter une attitude passive, comme on peut la voir gagner du terrain, s’ils décidaient de se taire et ne plus partager leurs analyses, leurs approches différentes de celles imposées par les médias de grands chemins, l’anesthésie cérébrale deviendrait générale, et le pouvoir impérialiste n’aurait plus d’obstacles pour enrayer ses plans sordides. Ses torrents de mensonges deviendraient LA vérité et nous serions petit à petit privés du peu de liberté qu’il nous reste encore. Parce que dans ce monde préfabriqué et concocté par d’autres qui sont à la manœuvre afin de nous formater toujours plus, la première des libertés se bâtit à titre personnel, dans la tête, et celle-ci a besoin d’être nourrie par autre chose que les écrans omniprésents et leurs contenus décidés par ces forces malfaisantes qui n’ont pour seul objectif que de nous faire obéir, de briser nos résistances à leurs complots ourdis en hauts lieux, et nous faire aller là où elles veulent. Écrire est donc un mode de résistance, une respiration que l’on peut encore prendre et partager avec ceux qui ont compris que l’écriture représente un acte de subversion et de révolte contre l’ordre établi, avec son corollaire évident, dans ce mouvement respiratoire d’inspiration/expiration qu’est la lecture...

Aussi, sans reprendre les différentes étapes anticipées et annoncées depuis plus de 20 ans dans mes observations de la situation en Palestine, je veux revenir sur ce que je publiais déjà en 2008 (!) sous le titre ’’La Démocratie Mensonge’’ (Ed. M. Pietteur), et qui me paraissait comme une évidence :

« Il est temps d’oser dire, d’oser qualifier du seul nom qui convienne à ces procédés, la nature de l’Etat d’Israël : un Etat raciste, pratiquant l’apartheid, le transfert de populations, le nettoyage ethnique ! Il est temps d’arrêter l’autocensure qui nous fait ergoter sur le terme approprié ou non, dès qu’il s’agit de parler des méthodes du gouvernement et de l’armée d’Israël. Et de dénoncer le lent génocide que subit depuis 60 ans, le peuple palestinien, sans avoir peur des mots. » Avec renvoi en bas de page, le rappel de la définition :

Génocide = destruction méthodique d’un groupe ethnique (définition du Petit Robert)
Par ailleurs, dans la Convention des Nations-Unies du 9 décembre 1948 pour la Prévention et la Répression du Crime de génocide, celui-ci s’entend lorsque l’un des actes ci-après, est commis dans l’intention de détruire, tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :
a - Meurtre de membres du groupe ;
b - Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
c - Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;
d - Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ;
e - Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe.
Sans le moindre risque de se tromper, l’occupant israélien est coupable de plusieurs de ces crimes...

Or, voilà plus de deux ans que les plus hautes instances gouvernementales ergotent et discutaillent pour savoir si l’on est face à un génocide ou non... quand des milliers d’enfants, de femmes et de malades sont désormais exterminés à vitesse accélérée par tous les moyens possibles qu’utilise un régime qui ce faisant, pratique du terrorisme à échelle étatique. Allant même jusqu’à imposer la famine pour éliminer les individus les plus faibles. Il s’agit donc bien d’une entreprise mise en place pour éradiquer un maximum de vies humaines. D’une méthode pensée, étudiée et organisée pour provoquer un maximum de dégâts. Tant aux infrastructures vitales qu’aux êtres humains. Donc, d’un génocide, sans l’ombre d’un doute. Alors, quoi, comment tolérer ces atermoiements des plus hautes instances internationales ?!...

Mais rien n’y fait. L’impunité laissée à ce régime et pointée de longue date, dépasse l’entendement et bafoue tout ce que le Droit avait mis en place au fil du temps et à travers les innombrables miasmes d’une humanité à la recherche d’une hypothétique rédemption. Nous assistons à l’exact contraire, à un recul terrible, à la mise à mort de ce Droit si difficilement construit, ayant nécessité tant d’efforts des uns et de sacrifices de tant d’autres. Ce qui induit une violence absolument insupportable pour tout individu raisonnable et normalement constitué. La part d’humanité de chaque personne est écrasée, broyée jusqu’à l’âme, et de profondes blessures risquent d’en laisser bien des traces. A commencer par cette sorte de tétanisation dans laquelle se sentent étouffer de nombreuses personnes. Avec l’impuissance comme corollaire.

Sans remonter aux siècles d’abominables carnages occidentaux sur le reste du monde dans sa prédation insatiable, je sais que l’Algérie a connu plus de 130 ans d’occupation coloniale féroce de la part de la France ; je me rappelle aussi le combat opiniâtre mené pendant vingt ans par Hô Chi Minh et l’insaisissable résistance vietnamienne à l’encontre des États-unis surpuissants ; ainsi de la lutte déterminée de l’Afrique du Sud contre l’abject apartheid qui y régnait, avec la complicité de nos pays ’’démocratiques’’. Se débarrasser d’une entreprise coloniale est un défi colossal, qui provoque quantité de victimes la plupart du temps, civiles. Le coût d’une telle résistance à ces machines étatiques relève presque du suicide collectif. Mais, le monde désormais connecté ne peut plus tolérer ce genre de situation. Ce qui était caché et parfois méconnu auparavant ne passe plus. Se heurte à l’immédiateté des images et de l’instant, et d’une information qui circule à la vitesse de l’éclair, renversant le narratif fallacieux des autorités. Les paradigmes d’antan ont profondément changé. Il n’y a que la bureaucratie politique qui semble ne pas en avoir pris conscience. D’où la césure de plus en plus criante entre les citoyens et les élus. Jusqu’à un point de fracture voire de non-retour qui paraît imminent.

En cette fin d’année, après bientôt 28 mois de génocide à Gaza, le constat est sans appel ! La situation catastrophique à laquelle fait face la population de Gaza n’est pas un échec réduit à l’Occident, c’est un échec collectif des nations du monde entier. Avec à l’évidence, une responsabilité écrasante du Conseil de sécurité des Nations-unies et ses cinq pays qui y siègent de manière permanente, au premier rang desquels les Etats-unis, mais aussi la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne et la France. Incapables sinon refusant de faire appliquer le Droit international et le Droit humanitaire qu’ils manient pourtant à la moindre occasion quand leurs intérêts seraient menacés, ils démontrent au monde entier leur inaptitude et leur incompétence à en faire respecter les règles et les lois, dès qu’il s’agit d’’Israël’. Et par là, illustrent de manière flagrante le deux poids, deux mesures qui prévaut dans leur manière d’agir, qui est de connivence.

L’on ne compte plus le nombre de réunions ’’au sommet’’ – et ses coûts prohibitifs – que cet épineux dossier a entraîné, se soldant à chaque fois par de consternantes conclusions, passant de la ’’préoccupation’’, parfois ’’vive’’ – ne riez pas, c’est suffisamment grave – à la ’’condamnation’’, sans oublier les multiples ’’demandes’’ adressées aux gouvernements de Tel-Aviv, qui ont intégré depuis longtemps qu’armés de leur joker ’’d’antisémitisme’’ à la moindre remarque, se contre-fichent de ce que peuvent bredouiller la kyrielle de fonctionnaires surpayés de ces prestigieuses institutions, qui ont bien trop peur de perdre leurs postes avantageux et s’autocensurent tout seuls sur le sujet. Renvoyant au mieux occupants et occupés dos-à-dos, comme s’il s’agissait-là de la seule issue possible aux crimes avérés des premiers sur les seconds. On voit les résultats de cette ’’équidistance’’ de salon, présentée comme impartiale, alors qu’elle soutient de facto la poursuite de la colonisation meurtrière. Face à l’indicible que traversent les Palestiniens de Gaza, les positions de nos gouvernements sont intenables, injustifiables et il faut en exiger des comptes.

En attendant, deux choses. La première est que les Palestiniens qui ont compris cela depuis longtemps, ne se font plus aucune illusion et savent qu’ils ne doivent compter que sur eux-mêmes et leurs propres calculs et stratégies pour espérer renverser l’équation actuelle. La seconde, plus large et tout aussi accablante, sont les conséquences qu’une telle incurie au niveau international, entraîne pour les peuples. Les rues sont noires de monde depuis des mois, pour dénoncer les positions plus qu’ambiguës et souvent complices des gouvernements qui continuent par différents mécanismes à soutenir cet ignoble régime israélien, et les responsables politiques n’étant pas au rendez-vous avalisent par-là même la dichotomie de plus en plus flagrante entre leurs déclarations creuses et les réalités du terrain. Le peu de crédibilité qu’ils avaient aux yeux de certains s’érodent chaque jour un peu plus. L’espoir des derniers citoyens en le peu d’humanité qui traînait encore ici-et-là au sein de ces élus fond comme neige au soleil et cela prépare des lendemains sulfureux pour les générations futures. La règle qui s’impose et dominera désormais les rapports entre États mais aussi entre individus, sera la loi du plus fort. Toutes les conventions, lois, résolutions et décrets divers réunis dans le Droit international et ses annexes volent en éclats et ne pèsent plus rien aux yeux des citoyens qui découvrent l’inanité de tout ce qu’on leur rabâche comme balivernes et rappelle comme ’’valeurs’’ depuis des décennies. Cela prépare un monde d’une violence et d’une brutalité inédites, pendant que d’autres nous annoncent les progrès inouïs de la science et son accès possible à l’éternité, sans doute pour les plus fortunés. Assurément, le chaos se prépare si tout cela n’est pas urgemment réorienté et balisé par les règles d’un Droit qui serait identique et équitable pour tous, et enfin respecté : pas de paix sans justice !

Chaloka Beyani, Conseiller spécial pour la prévention du génocide vient d’ailleurs de lancer une alerte sur le sujet, lors de l’inauguration du mémorial de la Fleur de Srebrenica : « Le monde assiste à une érosion alarmante du respect du droit international, les conflits ciblant de plus en plus les civils et augmentant le risque de crimes atroces », avertit le nouveau Conseiller spécial des Nations Unies pour la prévention du génocide. (https://news.un.org/fr/story/2025/12/1158035)

Ces derniers temps, l’on peut lire et entendre certains intellectuels qui, soit déçus soit moralement épuisés de voir le sort abominable fait aux Palestiniens de Gaza, souhaitent qu’une force internationale se coalise pour contraindre le régime israélien à se plier au Droit, puisqu’il ne connaît que le rapport de forces. Mais, sérieusement, qui peut croire à un tel scenario ? Sachant qu’’Israël’ dispose d’alliés non négligeables qui se feront un devoir, sinon un plaisir de rappeler leur mantra ’’qu’’Israël’ a le droit de se défendre’’, et de le soutenir contre toute tentative de velléités extérieures ? Et tout le monde a pu voir de manière claire et évidente que la clé de la solution se trouve entre les mains des États-unis étant parvenus à imposer un ’’cessez-le-feu’’, très théorique, au régime de Tel-Aviv, dans la mesure où celui-ci ne le respecte pas... sans que la moindre sanction ne soit prise contre lui ?! Les choses se sont donc encore clarifiées quelque peu pour ceux qui en doutaient encore : c’est bien Washington qui dicte le tempo !

Pour tous les militants pro-palestiniens, la cible n’en devient dès lors que plus évidente. Nombreux me répondent, ’’oui, mais que faire ?! Nous savons tout cela, mais en pratique, que pouvons-nous faire à notre petit niveau ?’’ A quoi je leur réponds inlassablement : pour commencer, il faut s’informer aux bonnes sources ; et ensuite, il faut bien réaliser à quel point nous représentons une force que beaucoup semblent sous-estimer voire ignorer, qu’est notre puissance de consommateurs. Si ce n’était pas le cas, les entreprises tous secteurs confondus, ne dépenseraient pas tant de milliards à nous inonder de leur pub, pour tenter de nous séduire par leurs produits ! En tant que militants, nous devons comprendre le rôle et l’importance de la culture dans nos sociétés. Et traquer sa capacité à infiltrer les moindres interstices du quotidien, dans les grandes choses comme dans les plus insignifiantes. Pourquoi est-ce important ? Afin de démonter pièce par pièce cette culture toute puissante américaine dont tant d’Européens semblent toujours hypnotisés, quand c’est manifestement de cet endroit du monde que partent les pires crimes commis contre l’humanité depuis plusieurs décennies. Et que le fascisme, sournoisement déguisé, y est à l’œuvre. Si nous voulons ardemment un changement des règles dans nos sociétés et nos vies, il faut contrecarrer la puissance culturelle américaine qui est parvenue à s’imposer un peu partout dans le monde, comme idéal de ce qu’il y aurait de mieux et d’indépassable pour chacun d’entre nous. Et l’arme que nous possédons pour la combattre est le boycott.

Si nous comprenons et intégrons pleinement ce qui précède, nous ne pouvons en conséquences qu’opter pour le boycott de tout ce dont nous pouvons nous passer qui provient des États-unis d’Amérique. C’est par l’affaiblissement de l’économie américaine que nous pourrons observer la diminution du soutien de cette nation au régime sioniste. Les autres États alliés de ce régime, comme d’habitude, suivront. Et privé de cet allié vital, le régime génocidaire sera contraint de s’asseoir et d’accepter enfin une solution équitable pour l’avenir, dans l’écoute des exigences palestiniennes. Toute autre approche semble à ce jour, illusoire. Les forces en présence n’autorisent rien d‘autre qu’une résistance déterminée, en fonction des moyens de chaque acteur : sur le terrain là-bas, une résistance armée, chez nous ici, une résistance par un boycott puissant et assidu, sans oublier d’interpeler nos responsables politiques, jusqu’à l’usure.

Il faut boycotter tout ce qui est en provenance des États-unis, tout, tout, absolument tout ce qui provient de ce pays, pour mettre leur économie à genoux et les priver des moyens de soutenir le régime terroriste israélien qui alors, ne pourra plus imposer son fascisme sioniste comme elle le fait depuis des décennies. Il faut s’y investir à fond, ne pas relâcher la pression, rester déterminés et comprendre qu’ainsi, vous aidez directement le peuple martyr palestinien : Boycott USA, à tous niveaux !!!

Et se rappeler, en guise de conclusion et en ne l’oubliant jamais, cette phrase : « Le fascisme ça commence avec les fous, ça se réalise grâce aux salauds, et ça continue à cause des cons ». (Henry de Montherlant).

Daniel Vanhove
23.12.25

COMMENTAIRES  

24/12/2025 09:58 par diogène

"... sans voir les prémices d’un quelconque résultat allant dans le bon sens de l’histoire,..."

Malheureusement, le "bon sens" n’est pas la chose au monde la mieux partagée.
Mais pour parler ne serait-ce que de "sens", s’agit-il de "signification" ou de "perspective" ? L’histoire a-t-elle vraiment une "direction", un "cap" ?
Dans tous les cas, encore faut-il accepter la réalité de l’idée d’un "progrès", voire d’un "projet" autre qu’une utopie finaliste.
Les guerres en cours et le génocide de Gaza ressemblent plus à une régression vers la barbarie qu’à un progrès. On peut penser que la courbe ascendante n’est pas linéaire mais sinusoïdale, ce qui laisse la place à un minimum d’optimisme !
Il faudrait pour ça que la "finalité historique" soit autre chose que la recherche d’une augmentation des profits pour un "happy few" nourrie par la paupérisation d’une masse anonyme de zombies exploités. Et pour que cette finalité ait le sens d’un "progrès" pour l’humanité, il faut qu’elle s’appuie sur un "projet" et pas seulement sur une "aide humanitaire".
La bonne conscience, la bonne volonté et le bon sens peuvent, à coups d’actions et d’efforts aboutir à une paix provisoire, voire à la condamnation de certains des criminels (mais jamais des commanditaires), mais si on ne s’en prend pas aux causes du mal et si on ne s’appuie pas sur un progamme, l’"histoire" étudiée par les historiens, quand elle n’est pas falsifiée, ne se présente que comme une succession de soubressauts ponctués d’avancées technologiques et même scientifiques laissant pour compte le plus grand nombre d’individus, quand il ne s’agit pas pour eux d’un recul par rapports à leur condition antérieure. Le commerce triangulaire en a été la pire des illustrations.

24/12/2025 13:01 par Vincent

"La règle qui s’impose et dominera désormais les rapports entre États mais aussi entre individus, sera la loi du plus fort. Toutes les conventions, lois, résolutions et décrets divers réunis dans le Droit international et ses annexes volent en éclats et ne pèsent plus rien aux yeux des citoyens qui découvrent l’inanité de tout ce qu’on leur rabâche comme balivernes et rappelle comme ’’valeurs’’ depuis des décennies. Cela prépare un monde d’une violence et d’une brutalité inédites"

Nous y sommes déjà. Les seuls et les derniers à se refuser la violence sont les peuples ahuris, conditionnés à la passivité la plus abjecte alors que s’applique l’injustice la plus immonde à leur encontre.
Et puis nous ne sommes pas "citoyens", mais électeurs-consommateurs. Des citoyens voteraient eux-mêmes les lois ; nous nous contentons d’élire, les uns après les autres, des traîtres à notre (pseudo) souveraineté.

"Il faut boycotter tout ce qui est en provenance des États-unis, tout, tout, absolument tout ce qui provient de ce pays"
Eh bien : Youtube est l’unique service que je ne puisse pas boycotter si je veux conserver un minimum de rapport au monde.
Mais Google, Amazon, Windows, Coca cola, Mc Donald’s, Levi’s, Nike, etc. évidemment. Je n’utilise plus Google comme moteur de recherches depuis 14 ans maintenant. Je n’ai n’ai pas le moindre réseau social, tous étasuniens.
Boycott total.
Comme d’à peu près toutes les marques possibles et imaginables, et même les péages autoroutiers depuis que Villepin, en 2005, a bradé notre infrastructure à quelques mafieux cupides qui étaient de ses amis. Pas la moindre pièce pour Vinci & Co, pas le moindre parcmètre ou parking payant non plus. Eh ouais.

Seulement, il ne faut oublier ni ce que signifie Vault7 (cad : les backdoors sont directement intégrées au hardware de n’importe quel appareil connecté), ni par exemple le fait que même les PC du ministère de la Défense tournent sous Windows, ni encore le fait qu’un téléphone sous Android est également lié à Google-NSA & Co.

Donc, aussi plein de bonne volonté qu’on puisse être afin d’être un consommateur-électeur intègre, nous sommes prisonniers d’un réseau d’infrastructures étasuniennes qui surveillent et classent la moindre de nos opinions, entre autres capacités qu’algorithmes et IA ne laissent même pas envisager.
Et puis nos cartes bancaires et autres comptes en banque sont liés au système SWIFT, qui est la citadelle du système impérial anglo-saxon du fascisme financier, auquel la France s’est vendue depuis au moins Pompidou, si ce n’est depuis Napoléon, à vrai dire.

Bref, tout ça pour dire qu’on peut bien faire de gros efforts d’intégrité et de cohérence, ça ne change rien au joug impérial ni à l’étau totalitaire qui referme mécaniquement, inlassablement, ses mâchoires sur nous.
Finalement, écrire au grand jour est à mes yeux un acte de résistance plus puissant : c’est dire un grand "merde !", c’est dire "je sais que d’une manière ou d’une autre vous lisez ce que je dis là de vérités qui vous dérangent, et je vous emmerde !".
Dire et répandre la vérité (tant que c’est encore possible) a pour l’heure plus de sens que tout le reste, je crois.

Mais les occidentaux, dont c’est l’esprit qui a été colonisé, sont à mille lieues de comprendre que le seul moyen que nous aurons de nous émanciper des monstres qui régentent nos vies, serait d’agir comme les palestiniens l’ont fait.
On connait donc le prix qu’auraient la liberté et la justice, et on comprend finalement mieux que la lâcheté prévale...
Joyeux Noël.

24/12/2025 14:19 par Patrice

Curieux. L’idée de mettre à l’Index le/les pays aux Destins Manifestes m’a (encore) remis en mémoire la toute fin d’un livre de J.-K. Huysmans.
« Après l’aristocratie de la naissance, c’était maintenant l’aristocratie de l’argent ; c’était le califat des comptoirs, le despotisme de la rue du Sentier, la tyrannie du commerce aux idées vénales et étroites, aux instincts vaniteux et fourbes. » Et les quatre paragraphes qui suivent !
Pour ma modeste part, plutôt qu’un "boycott", une "mise au ban" de leur outil de lessivage de nos cerveaux : leur "globish". À la place de ce dernier... une langue on ne peut plus facile et claire, que certains envisagent même comme la langue des "Brics". C’est toute la planète qui doit parler la même langue, et en comprendre tous les termes, dans quelque spécialité que ce soit.
(Pour ceux et celles qui n’auraient jamais vu d’espéranto... il y en a même "chez nous") ★

26/12/2025 11:23 par D.Vanhove

merci pour vos interventions… pour répondre à la qstion sur le sens, il me semble l’expliciter par la suite : « ...le bon sens de l’histoire, qui serait une plus juste équité dans la manière dont les choses évoluent... »

et pour ce qui est du boycott total, je sais que certaines choses sont tellement bien cachées et complètement liées à la technologie moderne, qu’il est quasi impossible de les boycotter… mais, un effort peut certainement être fait pour tout ce qui est à notre portée, dans les produits de consommation de tous les jours, comme vous l’expliquez

enfin, pour ce qui est de l’espéranto, c’est un beau projet, mais qui jsq’à présent, ne semble pas avoir tenu ses promesses et ne me paraît pas répondre au besoin urgent et immédiat d’accentuer la pression économique sur les USA pour qu’ils aient de plus en plus de difficultés à financer le régime sioniste…

[enfin, je me permets d’inviter ceux qui le souhaitent à suivre les 3 volets du documentaire proposés par Arte sur l’histoire du capitalisme américain… très intéressant pour comprendre les rouages qui ont mené à la domination américaine sur l’ensemble des échanges dans le monde, et les liens incestueux entre pouvoir et argent]

26/12/2025 12:44 par barbe

N’est-ce pas idiot de penser que la suppression de la diversité des langues (si c’est possible) va conduire à la suppression des conflits ( si c’est souhaitable) ?
Je rejoins Vincent, les seuls politiques audibles sont ceux qui proposeront systématiquement le référendum au peuple.
lire rousseau est urgent.

27/12/2025 00:55 par Patrice

@ 26/12/2025 11:23 par D.Vanhove & @ 26/12/2025 12:44 par barbe
Salut ! en vous répondant à mon tour – puisque vous avez daigné répondre à mon commentaire – j’ai la bizarre impression d’être devenu un troll ! Bon, UNE fois n’est pas coutume.
Vous jugez vous-même le "boycott" quasi impossible. Alors ? Et puis, pourquoi vouloir ruiner, affamer, d’autres frères humains ? Certes, je "follow" de mon côté (là, je dois faire plaisir à certains collabos linguistiques, comme je les appelle) : pas de MS Word mais LibreOffice, pas de Google Chrome mais Mozilla Firefox... ces deux suite-bureautique/navigateur dans la langue de Zamenhof, bien sûr ! Mais est-ce raisonnable ? Ma 1re langue restera le français. J’aurais aimé apprécier à sa juste valeur la traduction du Dormeur du val. Hélas, après 7 années d’anglais, sans le moindre saut outre-Atlantique/Manche, tant de mots inconnus... et sans en entendre la musicalité... Mais merci à Bernard Gensane de nous rappeler ainsi les ’joyeusetés’ de la guerre. Encore faut-il que la suppression des conflits soit souhaitable, hein ! Demandons donc au bon peuple qui sait "lirécrire" ce qu’il veut. Son pain et ses jeux ? Profiter des soldes ? "L’écriture avait donc fait son apparition chez les Nambikwara ; mais non point, comme on aurait pu l’imaginer, au terme d’un apprentissage laborieux. Son symbole avait été emprunté tandis que sa réalité demeurait étrangère. Et cela, en vue d’une fin sociologique plutôt qu’intellectuelle. Il ne s’agissait pas de connaître, de retenir ou de comprendre, mais d’accroître le prestige et l’autorité d’un individu – ou d’une fonction – aux dépens d’autrui. [...] l’action systématique des États européens en faveur de l’instruction obligatoire, qui se développe au cours du XIXe siècle, va de pair avec l’extension du service militaire et la prolétarisation. La lutte contre l’analphabétisme se confond ainsi avec le renforcement du contrôle des citoyens par le Pouvoir. Car il faut que tous sachent lire pour que ce dernier puisse dire : nul n’est censé ignorer la loi." Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, 1955. Oui, le peuple sait lire et écrire. Mais que fait-il, que le laisse-t-on faire, de ce progrès ? Et puis n’est-il pas rebuté par le vocabulaire difficile des experts ? Les derniers progrès sont toujours les plus difficiles.
Pédiatre, myocarde, diachronique, autochtone, monochromatique, euphoniquement. 6 mots dont le commun des mortels connaît bien le sens, non ? Pourtant, il est possible de le formuler autrement. Infankuracisto, kormuskolo, tratempa, praloĝanto, unukolora, belsone. ( trouvé sur le site https://www.miavivo.net/ )
Une dernière citation ? "Dans un style dense et précis, Eric Hazan démystifie tous ces vocables qui tentent, chaque jour, de nous faire accepter l’inacceptable. L’arme maîtresse dont use et abuse le discours dominant, c’est l’euphémisme : il nomme sa propagande communication, ses licenciements restructuration, ses victimes des exclus. Il substitue au mot « politique », pour se déresponsabiliser, la très fonctionnelle gouvernance, qui positive en s’adaptant aux contraintes extérieures ou aux impératifs de la modernité.
Omniprésent, ce discours opère sur les esprits un véritable « essorage sémantique » : il vide les mots de leur sens, en particulier ceux qui armaient la résistance ou l’utopie émancipatrices. Dès lors, quiconque est imprégné de cette novlangue que l’auteur nomme « langue de la Cinquième République » (Lingua Quintae Respublicae ou LQR) a plus de mal à ne pas se soumettre à l’ordre néolibéral. Car on ne combat pas les maîtres en se laissant gagner par leur langage."
François Brune in Le Monde diplomatique (août 2006), à propos du livre d’Eric Hazan : LQR. La propagande au quotidien (2006)
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout ! ★

27/12/2025 19:22 par Palamède Singouin

les seuls politiques audibles sont ceux qui proposeront systématiquement le référendum au peuple.
lire rousseau est urgent.

A quoi j’opposerais cette citation de Georges Bernard Shaw :

A la nomination d’une petite minorité corrompue, la démocratie substitue l’élection par une masse incompétente.”

Le suffrage universel qui a permis d’élire 2 fois des Macron, Trump... est-il l’horizon indépassable de la démocratie ?
Peut-on raisonnablement rêver de démocratie dans des états-nation plus grands qu’Andorre ou Saint-Marin ?

28/12/2025 20:17 par D.Vanhove

> patrice : en ce qui me concerne, je n’ai pas « daigné » vous répondre, je l’ai fait avec plaisir… de même auj’hui, où je vous confirme ce que j’ai explicité dans mon commentaire, soulignant que l’on ne peut hélas pas TOUT boycotter, ce qui n’empêche de le pratiquer au quotidien dans un tas de domaines de la vie courante, ce qui n’est pas « quasi impossible » comme vous l’écrivez… et ce qui n’induit pas forcément que je veuille en corollaire « ruiner et affamer d’autres frères humains »…

cela dit, je vous rejoins ainsi qu’Eric Hazan à propos de l’euphémisme, devenu la pratique courante des responsables politico-médiatiques… et j’ai déjà écrit à propos du langage qu’utilisent bcp de militants, qui reprennent celui de ceux qu’ils sont censés combattre, je souscris donc pleinement au : « on ne combat pas les maîtres en se laissant gagner par leur langage »… j’ai dit, répété et écrit à plusieurs reprises que des mots comme shoah, holocauste, élites, … étaient des mots à bannir de notre vocabulaire, particulièrement quand certains sont écrits avec leur majuscule (Shoah, Holocauste, Génocide), comme pour en essentialiser la chose et se l’accaparer, le rendant ainsi réservé au ‘peuple élu’, et donc inutilisable pour toute autre occurrence... mais le travail est à recommencer régulièrement et il ne faut jamais se lasser de faire œuvre de pédagogie en la matière, c’’est aussi cela, être militant

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