27 

Écriture inclusive : une dérive irrationnelle du néoféminisme

Nous allons illustrer, pour ne pas dire démontrer, une dérive irrationnelle qui amène des adeptes d’une idéologie à vouloir conceptualiser et repenser l’écriture, en ignorant ce qu’elle est au demeurant.

L’écriture inclusive, largement dénoncée et critiquée, n’est-elle pas la symptomatique d’une instrumentalisation ? Mais au fait, qu’est-ce que l’écriture ? C’est en revenant aux principes de la linguistique que l’on comprend et répond à cette question rationnellement, que l’on prouve que certaines et certains « néo-féministes » d’aujourd’hui se tirent une balle dans le pied en se trompant de combat.

Qu’est-ce qu’une langue ? Qu’est-ce qu’un système d’écriture ?

Voici deux définitions qui devraient être claires pour tout le monde … mais une piqûre de rappel en guise d’introduction semble une bonne chose.

Une langue est tout simplement une méthode de communication orale propre à une collectivité et est donc l’expression de cette dernière dans tous ses aspects. Elle est ainsi le reflet de toutes les pensées de ce groupe d’individus – y compris les comportements sociétaux, dont le sexisme pourvu que ce groupe soit effectivement dans cette doctrine. Par définition, une langue est aussi immatérielle puisqu’elle est composée de sons.

Certaines de ces sociétés humaines, depuis 3500 ans avant l’ère vulgaire, ont cependant inventé un moyen de matérialiser leurs idées, puis ces sons sur des supports : l’écriture. Plusieurs formes existent et toutes ne sont d’ailleurs pas phonétiques comme le système chinois utilisant des idéogrammes : nous n’évoquerons dans le présent article que celles de nature phonétique.

Dans cette restriction, cette invention suppose alors la mise en œuvre de deux mécanismes réciproques de transformation : écrire, pour transformer le langue en signes phonétiques, et lire, pour restituer oralement ce qui avait été écrit auparavant.

Enfonçons alors une porte ouverte en rappelant que le sens, la sémantique, est situé dans la langue, et non pas dans l’écriture – invention certes révolutionnaire, mais dont tous les peuples n’ont pas eu nécessairement besoin même encore de nos jours à l’ère du numérique et sur la plupart des continents. Toutes les langues n’ont pas nécessairement un dictionnaire d’ailleurs ni même un livre de grammaire pour la codifier, la normaliser.

Il est aussi bon de rappeler qu’un système d’écriture n’est pas parfait, car il occasionne des pertes d’informations amenant à des interprétations. Ainsi, un texte ancien même s’il peut être compris par un philologue, verra sa traduction être sujette à des hypothèses du fait de la perte du contexte : le mécanisme de lecture d’un écrit n’est en rien absolu. Au point même que certains systèmes d’écriture anciens ne restituent pas la prononciation. Car les voyelles ne sont pas nécessairement écrites, comme, par exemple, les systèmes sémitiques dont sont issus l’arabe, l’hébreu, l’égyptien ancien …

Notion élémentaire de linguistique : le neutre

Le cadre linguistique étant maintenant rappelé, venons à une définition importante : le genre. Dès les débuts de notre scolarité en école primaire de la République française, nous apprenons l’écriture du français, dont l’apprentissage des premières règles de construction des mots – les noms communs et leurs terminaisons.

Et nous découvrons ainsi tout jeune une notion universelle à toutes langues et systèmes d’écriture : le genre. Il existe donc des mots masculins, des mots féminins et des mots neutres – donc non genrés. En français, cette propriété se note par le suffixe des mots : les lettres terminales. Pour certains mots, la structure change complètement, seul le radical subsistant, par exemple les adjectifs belle et beau.

Toujours dans notre langue, le neutre existe et prend la terminaison masculine, justifiant la construction de la phrase suivante « une voiture, c’est quelque chose de cher » et non pas « une voiture, c’est quelque chose de chère ». Certes voiture est un nom commun féminin, pourtant, l’accord ne s’effectue qu’au neutre entre quelque chose et cher, bien que l’objet auquel se rapporte la description soit féminin.

Pour retenir cette règle, un raccourci (sexiste) nous a fait retenir dès l’école primaire que le masculin l’emporte sur le féminin. Alors qu’en réalité, c’est tout simplement le neutre qui se manifeste ici.

Un système d’écriture est-il sexiste ?

La question sous-jacente que nous devons nous poser est de savoir si au cours de sa construction, un système d’écriture serait idéologiquement porteur d’une marque patriarcale, matriarcale ou pas.

Notons déjà qu’en première analyse, une société peut changer et passer du patriarcat au matriarcat – ou inversement – sans changer de langue. Cette même société pouvant éventuellement codifier son système d’écriture et sa grammaire au travers d’ouvrages de référence (grammaires, dictionnaires, etc.), elle aurait a priori un levier institutionnel pour changer les règles si elles exprimaient effectivement un tel travers. Sauf qu’il est impossible de reconstruire un système d’écriture sans changer la langue orale qui est derrière …

En seconde analyse, examinons d’autres systèmes contemporains ou passés. L’hébreu par exemple, ne connaît pas de neutre(1). A l’opposé, le russe(2) possède trois terminaisons distinctes pour les trois genres. Si nous raisonnons par l’absurde, nous devrions alors avoir d’un côté une liste des pays dans lesquels la grammaire de la langue officielle n’est pas sexiste, distinguant les 3 genres, et de l’autre, celles des pays sexistes, car sans neutre formel, prenant ainsi la forme masculine pour les patriarcats et féminine pour les matriarcats.

Gageons que nous n’avons pas besoin d’aller interroger Benyamin Netanyahou ou Vladimir Poutine pour nous assurer de l’excellente place de la Femme et de ses droits dans ces deux sociétés respectivement. Ces contre-exemples attestent que notre démonstration tient la route.

Le système d’écriture en lui-même n’est en effet porteur d’aucun sens sémantique : ce n’est qu’après lecture, donc reconstruction dans la langue orale, que les idées se manifestent. Et avec elles les idéologies de la société dont est issu ledit texte.

Par extension, un pays raciste aurait donc aussi une grammaire raciste distinguant les phrases relatives à la race dominante ? A la race dominée ? Est-ce que le français a changé entre le pétainisme de l’Occupation et la Libération ou après Mai 68 ? Question purement rhétorique …

La Rationalité est une fois de plus venue à notre secours : un système d’écriture phonétique n’est donc jamais sexiste en tant que tel, puisqu’il n’est qu’une construction mécanique d’une langue orale, seule porteuse des idées.

Le sexisme dans les dictionnaires

Dit autrement, si sexisme il y a dans une société, celui-ci s’exprime par les idées – donc le fond – et non pas par l’écriture en tant que technique – donc la forme. Mais l’on est tout de même en droit de se poser des questions sur la manière dont sont codifiés une langue et son ou ses systèmes d’écriture.

Dans son introduction, Claude Duneton indique dans La Puce à l’Oreille(3) que le dictionnaire de Littré, le premier de notre langue, a été censuré, car ce noble était puritain. Il s’agit bien là d’un biais de classe sociale et moralisateur qui en dit long sur la manière dont les ouvrages de référence peuvent être conduits.

Outre le fonds de moralité officielle et hypocrite du Second Empire qu’il faut prendre en compte, la cause de cette sous-information réside dans la personnalité même des deux grands lexicographes du siècle dernier : Pierre Larousse et Emile Littré. […] Il n’est qu’à lire dans le Littré l’article cul en entier par exemple, pour imaginer la torture que ça dû être de le rédiger dignement.

Aussi, il est remarquable qu’aujourd’hui dans un dictionnaire de référence, un mot comme auteur soit désigné comme masculin alors qu’il peut aussi bien désigner un homme qu’une femme créateur d’une œuvre littéraire. Certes les dictionnaires évoluent …

Et l’on voit ainsi disparaître le genre des définitions en agrégeant plusieurs formes, au lieu d’indiquer la neutralité initiale. Ainsi, de nouveaux mots ont même été créés comme auteure ou autrice(4). Mais ne peut-on pas considérer que ces constructions sont artificielles ? D’autant qu’auteure est même désigné comme irrégulier(5) dans certaines sources …

Ne fallait-il pas plutôt faire ce constat que les dictionnaires étaient sexistes, car rédigés pour l’essentiel par des hommes ? Ainsi, un auteur aurait été désigné comme « nom commun de genre neutre » et non pas masculin. Dès lors, amenant l’inutilité de créer des formes prétendument féminines en opposition à des mots qui ne furent jamais masculins.

L’écriture inclusive est donc irrationnelle

Le corollaire à notre démonstration est que l’écriture inclusive est irrationnelle puisqu’elle veut faire porter par une forme d’écriture un sens que la langue orale aurait oublié : l’égalité des sexes. Sauf que l’écriture n’est pas porteuse de sens sémantique … si combat à mener il y avait, ce n’était donc pas sur ce sujet-là.

Aussi, écrire « auteur.e.s » pour désigner un collectif des deux genres, revient à lui substituer « auteurs » au neutre pluriel. Et notons d’ailleurs que l’écriture inclusive amène des lettres muettes : elle ne se prononce pas, ainsi qu’un point dit médian, qui n’existe pas dans l’alphabet latin : il est un détournement d’un signe de ponctuation.

Il aurait mieux valu s’attacher à la réforme de l’orthographe, à imposer aux dictionnaires, aux grammaires et aux enseignants de cesser de véhiculer l’idéologie patriarcale et faire la promotion de l’égalité des sexes dans la langue.

Mais il faut croire que cette société et ses politiques préfèrent inventer des étiquettes comme le mot féminicide, ou bien faire la promotion de l’écriture inclusive pour montrer qu’ils sont communicants au lieu d’être agissants.

Comme le disait Pierre Desproges, « Françaises, Français, réjouissons-nous, nous vivons dans un siècle qui a résolu tous les vrais problèmes humains en appelant un chat un chien(6). »

Notes de bas de page

↑1 Cf. https://www.unige.ch/theologie/hebreu/1/2/l2/genre-et-le-nombre consulté le 11/04/2024.
↑2 Cf. https://russie.fr/wp-content/uploads/2012/06/Russie.fr-Le-genre-des-noms.pdf consulté le 11/04/2024.
↑3 DUNETON, Claude, La Puce à l’Oreille, Paris : Livre de Poche, page 25.
↑4 Référence de l’occurrence autrice ou auteur comme entrée de dictionnaire.
↑5 Cf. https://www.letudiant.fr/lycee/doit-on-dire-une-auteur-une-auteure-ou-une-autrice.html consulté le 11/04/2024.
↑6 DESPROGES, Pierre, Paroles de la chanson réquisitoire contre Renée de Saint-Cyr.

Source ResPublica

COMMENTAIRES  

07/05/2024 12:45 par Christine

Ce texte confond deux choses différentes : l’écriture inclusive, qui consiste à faire attention à écrire en s’adressant à tous et à toutes de façon explicite, et la graphie inclusive à point médian qui est très contestable.
Le mot autrice est attesté dans la langue française au moyen-âge. il a été supprimé par l’académie française dans un but sexiste assumé, comme la phrase "le masculin l’emporte sur le féminin" a été insérée dans la grammaire pour bien mettre dans la tête des gens l’infériorité des femmes. Le langage a été formaté à l’époque pour être mis au service du patriarcat. C’est un fait avéré, connu et indiscutable.
https://usbeketrica.com/fr/article/feminin-masculin-langue-francaise

07/05/2024 14:25 par Avlula

C’est le langage ’inclusif" (emploi du masculin exclusif) qui est irrationnel en plus d’être insupportable, tandis que dans ce paradigme, l’écriture mutilée de signes ne cherche qu’à résoudre le problème de la longueur (tout réécrire en double).

On parle de genres linguistiques, pas de sexes humains (à tel point qu’il y a plein de mots féminin pour désigner le sexe masculin, et de mots masculins pour désigner le sexe féminin, c’est dire à quel point les deux sont déliés, sauf pour le cas particulier où on désigne des personnes). Le français n’a pas de neutre, il a un masculin dit extensif (et un féminin exclusif par contre, et dans le souci d’évolution de la langue vers l’égalité et la simplification, l’idée serait plutôt d’éliminer l’usage du féminin, le seul genre exclusif, quand on parle d’humains, et donc de généraliser l’emploi du masculin comme genre indistinctif).

Par exemple, un auteur c’est un auteur, quelqu’un qui écrit, on attend à apprécier son œuvre sans que son sexe n’intervienne là-dedans (en tout cas plus que n’importe quel autre élément de l’identité de l’auteur qui ferait qu’on veuille le lire). Parce que ce que nous propose cette nouvelle langue, c’est bien de séparer l’humanité en toutes circonstances selon son sexe, chose qui dans nos sociétés modernes n’est fait qu’aux toilettes, dans certains sports, et quelques rares cadres comme ça où on considère que la séparation importe (ça pourrait être remis en question aussi). Visiblement la mixité recule, dans les têtes à cause de ce langage généralisé, et peut-être bientôt dans l’organisation de la société ? Alors que la langue française, avec son masculin extensif, avait de l’avance sur les mœurs (et peu importe si cette règle a été conçue à l’origine lors d’un complot masculiniste il y a des siècles, ce n’est pas comme ça qu’on la pense aujourd’hui, où on voit bien que la réalité c’est qu’un chauffeur peut être une femme, un pompier peut être une femme, un ministre, un maire, etc., bref la réalité a évolué et nos représentations aussi, sans changement de langue).

Au passage, si on associé les deux genres linguistiques aux dits genres humains, ça exclut tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans les deux genres principaux (d’où les propositions de les "inclure" aussi avec des complications hallucinantes : https://eninclusif.fr/fiche/auteure-et-auteur-en-%C3%A9criture-inclusive-epicene avec le x pour les non-binaires... mais j’ai croisé pire encore).

En tout cas ça m’arrache les oreilles d’entendre ceux qui tiennent à tout dire en double, à commencer par les celzéceu et les toutzétous de notre Président.

C’est un peu tard pour se jeter dans la bataille sachant que toutes les universités sont contaminées, les écoles, les mairies ça commence, etc. avec la volonté de bien faire qui pave l’enfer comme d’habitude. Et que les Suisses et Québecois nous précèdent il me semble.

Une source d’articles intéressants sur le sujet, abordant différents aspects (par exemple, c’est du séparatisme linguistique conquérant... puisque plusieurs règles cohabitent désormais) : https://www.mezetulle.fr/ecriture-inclusive-et-separatisme-linguistique/

07/05/2024 16:10 par Zélie

Bonjour,
J’ai 79 ans et je suis en colère après ces féministes actuelles.J’ai fait de l’aide au devoir au début de ma retraite (2011) avant mon déménagement en pleine campagne et j’ai vu les difficultés de certains enfants pour apprendre à lire. Quand l’écriture inclusive est sortie, j’ai pensé à ces enfants qui peinent pour la lecture.
J’ai voulu savoir ce qu’en pensait l’Académie française et j’ai trouvé ceci :
DÉCLARATION de l’ACADÉMIE FRANÇAISE .sur l’ÉCRITURE dite « INCLUSIVE »
adoptée à l’unanimité de ses membres dans la séance du jeudi 26 octobre 2017

Prenant acte de la diffusion d’une « écriture inclusive » qui prétend s’imposer comme norme, l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde. La multiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité. On voit mal quel est l’objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les obstacles pratiques d’écriture, de lecture – visuelle ou à voix haute – et de prononciation. Cela alourdirait la tâche des pédagogues. Cela compliquerait plus encore celle des lecteurs.
Plus que toute autre institution, l’Académie française est sensible aux évolutions et aux innovations de la langue, puisqu’elle a pour mission de les codifier. En cette occasion, c’est moins en gardienne de la norme qu’en garante de l’avenir qu’elle lance un cri d’alarme : devant cette aberration « inclusive », la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures.
Il est déjà difficile d’acquérir une langue, qu’en sera-t-il si l’usage y ajoute des formes secondes et altérées ? Comment les générations à venir pourront-elles grandir en intimité avec notre patrimoine écrit ? Quant aux promesses de la francophonie, elles seront anéanties si la langue française s’empêche elle-même par ce redoublement de complexité, au bénéfice d’autres langues qui en tireront profit pour prévaloir sur la planète.

Quand je lis un texte en écriture inclusive j’arrête de lire et en commentaire je mets cette déclaration de l’Académie Française en signalant que je ne reviendrais plus sur ce site(ou blog ou chaîne etc.)

07/05/2024 18:55 par scrooge

Le féminin est exclusif ?
Je vous rappelle qu’il existe des girafes mâles !

07/05/2024 23:42 par sixiangjiaoyu

L’écriture inclusive n’est pas un sujet de première importance.
Par contre, l’auteur de l’article défend des thèses discutables.
Le genre n’est pas "une notion universelle à toutes langues et systèmes d’écriture".
Le français, contrairement au latin, a deux genres, masculin et féminin.
L’exemple utilisé pour soutenir qu’il existe un genre neutre en français est controuvé. " Une voiture est quelque chose de cher", certes, mais "une voiture est un moyen de transport coûteux/une manière de se déplacer coûteuse" : ce n’est pas avec la voiture mais avec "quelque chose" que cher est associé et "quelque chose" est toujours suivi de l’adjectif masculin précédé de la préposition "de".
Je comprends qu’on soutienne "qu’il est impossible de reconstruire un système d’écriture sans changer la langue orale qui est derrière " mais en vérité, l’orthographe française a fait l’objet à la Renaissance de ce genre de reconstruction (les réfections étymologiques qui font qu’on écrit "temps" par référence à "tempus") et on ne prononce tout de même pas "tempse".
Dire que le point médian ne figure pas dans l’alphabet latin est exact mais la cédille, le tréma, ni les accents aigus, graves et circonflexes non plus et je ne sache pas qu’on s’en plaigne encore au jour d’hui.
Il y a des gens qui préfèrent écrire "le(la) canditat(e) sera disposé(e) à travailler le weekend" et d’autres qui préfèrent ne pas mettre entre parenthèses la forme féminine et mettent un point. S’ils veulent mettre une barre oblique ou autre chose, pourquoi pas. Le problème est plutôt que la personne qui prendra le poste devra travailler le samedi ou le dimanche, ce qui est un recul, sans contredit.

08/05/2024 08:44 par xiao pignouf

J’allais noter à peu près la même chose que Christine : la confusion entre langue inclusive et écriture inclusive.

La langue inclusive comprend l’écriture inclusive, la féminisation de certains noms et l’emploi de pronoms bizarres.
Or l’auteur titre « écriture inclusive » et semble se focaliser sur la féminisation des noms (de métiers en général).

À titre perso (et en tant que prof de français), la féminisation des noms qualifiant les personnes ne me dérange pas.

L’écriture inclusive, quant à elle, est une marotte sans issue. Elle contient sa propre contradiction : si le but est de faire évoluer la langue, ce ne sont jamais les pratiques écrites qui la font évoluer. Inapplicable à l’oral, elle est donc parfaitement vaine. Que Zélie se rassure, l’écriture inclusive est interdite à l’école pour les raisons qu’elle a mentionnées. Et parler de « dérive »... toujours les grands mots. Ce sont des tendances qui disparaîtront parce qu’inutilisables dans la vie quotidienne ou qui resteront confinées à des secteurs de la société minoritaires, comme les secteurs associatifs ou militants. Aucune chance que ça soit généralisé, encore une fois parce que la langue, c’est d’abord l’oral et qu’on ne peut pas oralisé ceux•elles ou danse•ur•use•s.

Précisons aussi que les évolutions de la langue française ne se sont pas toujours faites au bénéfice du féminin. D’après Wikipédia, depuis le xviie siècle, il faut dire « Les hommes et les femmes sont intelligents », le masculin l’emportant sur le féminin, et valant pour tous et toutes. Avant le xviie siècle, plusieurs pratiques coexistaient, et il était possible de dire, en vertu de la règle de proximité, « les hommes et les femmes sont intelligentes »

L’auteur ne paraît pas être spécialiste en linguistique du français. Ça n’est pas un must pour donner son avis mais il me semble moi aussi qu’il fait des erreurs. Invoquer le neutre par exemple. Il n’existe pas à proprement parler en français. Certains comme lui disent que c’est parce qu’il a la forme du masculin. Mais c’est faux. C’est juste la primauté du masculin sur le féminin. Ce n’est pas toujours le cas, parfois la forme du féminin l’emporte : personne, victime, fripouille, racaille... Et si on admet que le neutre / masculin devrait être en français l’absence de genre, alors si ma chaise en avait, on l’appellerait tabouret.

Vrai que ce n’est pas un sujet primordial, mais ça fait du bien de réfléchir sur des choses plus légères, comme écouter du Bach après Napalm Death.

08/05/2024 08:57 par xiao pignouf

Et j’ajouterai que l’illustration est mensongère. Elle tend à faire croire qu’on imposerait aux élèves l’écriture inclusive. Je renvoie donc à la fameuse circulaire de 2021 sur l’écriture inclusive que je cite :

Dans les actes et les usages administratifs, en vue de participer à la lutte contre les stéréotypes de genre, les dispositions de la circulaire du Premier ministre du 21 novembre 2017 relative aux règles de féminisation et de rédaction des textes publiés au Journal officiel de la République française s’appliquent. Ainsi, l’intitulé des fonctions tenues par une femme doit être systématiquement féminisé suivant les règles énoncées par le guide d’aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions

Dans le cadre de l’enseignement, la conformité aux règles grammaticales et syntaxiques est de rigueur. Deux conséquences en découlent.

En premier lieu, il convient de proscrire le recours à l’écriture dite « inclusive », qui utilise notamment le point médian pour faire apparaître simultanément les formes féminines et masculines

Bref, l’écriture inclusive est employée exclusivement dans les actes administratifs.

08/05/2024 10:35 par J.J.

Christine @ "le masculin l’emporte sur le féminin" a été insérée dans la grammaire .Voilà une idée reçue, ou alors je n’ai pas bien cherché, mais en quarante ans d’activité professionnelle, je n’ai jamais trouvé cette affirmation dans un manuel scolaire., Mais, c’est vrai, je l’ai connu par ouïe dire, et même entendu à l’école.
D’ailleurs la réaction contre cette déclaration existe depuis longtemps. Dans un stage de formation (je vous parle d’un temps...) où j’étais le seul individu mâle, mes collègues m’avaient déclaré : " Tu sais, maintenait, le masculin ne l’emporte plus sur le féminin."

08/05/2024 19:38 par Avlula

@scrooge : Le féminin qualifiant un ou des humains. "Les infirmières" n’est pas censé contenir des infirmiers hommes. Tandis que "Les infirmiers", moins habituel et là oui il faut évoluer, contient tous les infirmiers, hommes, femmes, non-binaires.

Un exemple encore plus parlant que "girafe" : une victime, c’est souvent un homme :)

@Christine : A supposer que ce soit vrai, c’est une histoire très ancienne qui ne nous habite plus, ça fait très longtemps que nous savons qu’un auteur ou un médecin peut être une femme et que nous lisons des auteurs femmes et nous faisons soigner par des médecins femmes. Pas besoin de complexifier la langue pour "inclure" quelque chose qui n’est donc factuellement pas exclu, c’est la réalité qui doit évoluer, la langue n’a pas à être dégradée. Au passage, le fait d’introduire un mot par sexe introduit une distinction. Premier pas vers la comparaison, puis vers le suprémacisme...

@Zélie : Comme vous le lisez avec Christine, votre action est inefficace et neutralisée d’avance puisque cette histoire d’écriture "inclusive" est d’abord une attaque contre l’Académie Française, disqualifiée car accusée de sexisme, de conservatisme et autres choses diffamantes ou creuses. Son autorité est donc rejetée par les personnes que vous souhaitez atteindre et qui ne sont plus réceptifs aux arguments de fond.

@sixiangjiaoyu : Les parenthèses ne sont pas utilisées pour mettre les femmes entre parenthèses mais parce qu’il est facultatif de faire apparaître le féminin, les femmes étant évidemment incluses dans la forme masculine. Mais comme on prend de plus en plus l’habitude de considérer le masculin comme exclusif, ce qui est une régression de notre langue, certains ressentent ce besoin d’explicitation.
Pour le reste je suis d’accord que les arguments sont discutables. Pour moi le seul argument c’est : on est d’accord que ça dégrade la langue ? Oui, car on doit tout dire en double, c’est pénible, plus long. On est d’accord que ça dégrade la pensée ? Oui, parce qu’on doit tout le temps penser l’humanité avec des mots différents selon le sexe, comme séparée en toutes circonstances, et voir éventuellement étudier la composition sexuelle d’un groupe, même si c’est hors-sujet, pour ne pas se planter. Le jeu en vaut-il ce prix, y a-t-il actuellement une incompréhension véhiculée par la langue empêchant une marche vers l’égalité ? Non. Et quand bien même, pas sûr que ça en vaille un tel prix, mais en l’occurrence même pas.
Donc continuons à améliorer la langue plutôt que d’accepter une telle régression, et continuons à améliorer la société et la liberté d’exercer le métier/rôle qu’on souhaite indépendamment de son sexe comme de toute autre considération, dont certaines devraient appartenir à l’intimité.

Si je n’ai pas de figure féminine quand je pense aux éboueurs par exemple, ce n’est pas parce qu’on a oublié de dire "et aux éboueuses", mais c’est parce que vraiment on n’en voit pas. Par contre il y a un problème avec "femmes de ménage" parce qu’il y a beaucoup hommes, donc cette formule est réellement exclusive, et on devrait dire les aide-ménagers, les techniciens de surface, peu importe mais rien de sexué puisqu’au masculin.

08/05/2024 20:31 par Fald

Depuis que cette écriture existe et qu’on en débat, je formule régulièrement deux propositions, qui n’ont évidemment aucune chance d’être prises en compte, vu que je suis un "rien", selon l’élégante formule de notre président.
Tout d’abord, il faudrait obliger les usagers de cette écriture à lire leurs textes en public à haute voix. Ce serait certes illégal, puisque une condamnation ne doit pas être cruelle, dégradante ni exagérément humiliante. Mais ce pourrait être rigolo.
Ma deuxième proposition est plus réaliste, et, disons-le, sérieuse : aller chercher la modernité chez les latinistes. Eh oui !
En latin, "Agricola" est un masculin de première déclinaison, pas un homme désigné par un nom féminin.
Je serais donc, en français, pour qu’on numérote les groupes de noms comme les groupes de verbes.
Des expressions comme "Madame le proviseur" ou "Monsieur l’ordonnance" ne poseraient plus aucun problème.
Et les très épicènes imbéciles pourraient se remettre à discuter du sexe des anges, au lieu d’emmerder le monde, à commencer par les gosses qui apprennent à lire et à écrire, avec le sexe des mots et leurs phantasmes orthographiques.

09/05/2024 10:36 par J.J.

Fald @Tout d’abord, il faudrait obliger les usagers de cette écriture à lire leurs textes en public à haute voix. Ce serait certes illégal, puisque une condamnation ne doit pas être cruelle, dégradante ni exagérément humiliante. Mais ce pourrait être rigolo.
J’applaudis à cette initiative !
Ayant quelques années enseigné la lecture à de jeunes enfants, je me pose la question : comment faire lire à haute voix ce gloubi-boulga à des élèves de cours préparatoire, ou même à n’importe quel élève ?
Je pense sans être un génie (mais pourquoi pas , au fait ?) que le plus simple, au lieu de se tortiller les méninges à écrire : les étudiants(es) , qui est parfaitement ridicule, écrire tout simplement ; les étudiantes et les étudiants , ce qui mettrait les étudiantes en premier, signe de courtoisie, et éviterait de les enfermer entre des parenthèses.
".Ah, bien sûr, me rétorquerez vous, mais ça fait au moins treize caractères de plus à taper, et en ces temps de restrictions(sauf pour les JO) il sied de faire des économies dans tous les domaines ! "

09/05/2024 11:02 par J.J.

Ainsi, un texte ancien même s’il peut être compris par un philologue, verra sa traduction être sujette à des hypothèses du fait de la perte du contexte : le mécanisme de lecture d’un écrit n’est en rien absolu.
Remarque particulièrement pertinente de l’auteur de l’article. Lorsque je veux lire, ou relire des textes relativement anciens : Rabelais, Montaigne par exemple, je suis toujours gêné par la version à choisir : la version "originale" comporte souvent des mots, des tournures, parfois des idées même qui n’ont plus cours et qui obscurcissent la compréhension.
Il existe des "traductions " en langue contemporaine, mais comme toute traduction , malgré l’honnêteté et la bonne volonté et l’habileté des traductrices ou traducteurs, le sens peut être trahi : Traduttore, tradittore.

Souvent la qualité d’un ouvrage étranger est due au talent de la traductrice ou traducteur, mais l’esprit de l’ouvrage est -il resté fidèle à la pensée de l’autrice ou de l’auteur ? (il va falloir s’y faire).

09/05/2024 13:20 par sixiangjiaoyu

Bonjour Avula,

Comme je vous l’ai dit, je ne pense pas que ce soit très important. Par contre, je ne suis pas convaincu que cela dégrade la langue ou la pensée. En vrai, je pense que ça a très peu d’influence sur l’une comme sur l’autre. Vous dites que c’est pénible de répéter mais c’est ce qu’on fait dans la majorité des allocutions depuis très longtemps. (Mesdames, Messieurs, Français, Française, Belge, Belge, ... Pour citer l’autre).
L’usage décidera. Après tout, je ne me souviens plus de la manière dont on m’a appris à utiliser les parenthèses, mais je sais le faire. Par contre, je n’ai jamais vraiment appris à utiliser les tirets - chose qui me navre - et j’hésite souvent sur les points-virgules. Personne ne m’en veut, je crois. Que les gens qui veulent écrire avec des points médians le fassent et libres à eux de vouloir raconter qu’il s’agit là d’une œuvre révolutionnaire. En fait, c’est une évolution de ponctuation qui a un caractère de lubie aussi marqué que l’idée de vouloir rappeler l’origine latine de mots français en y ajoutant des consonnes muettes. Ne comptez pas sur moi pour condamner les délires de notre temps alors que j’utilise sans broncher les divagations des anciens latinisants.

09/05/2024 16:00 par xiao pignouf

je me pose la question : comment faire lire à haute voix ce gloubi-boulga à des élèves de cours préparatoire, ou même à n’importe quel élève ?

Comme je l’ai dit dans un com précédent, l’écriture inclusive est interdite dans l’enseignement. Donc, pas d’inquiétude, vous ne trouverez aucun manuel ni aucun doc pédagogique concerné. Seul les documents administratifs internes sont soumis à ça.

10/05/2024 09:49 par J.J.

Bonjour Xiao, Je sais bien que la soit disant écriture inclusive est interdite dans l’enseignement, mais "joyeux pessimiste", j’envisage toujours le pire. Et en cas de prise de pouvoir par des individus plus "graves" que nos fadas actuels, on ne sait jamais ...
Et il existe aussi des établissements de soi disant enseignement, hors contrat (et même sous contrat) qui violent délibérément les lois.. Et puis, comme dit Fald, pour les esprits curieux, ce serait amusant d’assister à un essai !

12/05/2024 20:49 par Julie

Vive l’écriture libre ! A quand une loi pour interdire aux mecs de décider tout seuls pour l’un et l’autre sexe, et surtout le deuxième, de comment ils et elles doivent écrire, s’habiller, se tenir (par exemple, pour les unes : les yeux baissés, les genoux serrés*, pour les uns, jambes largement écartées jusque sur le siège de leur voisine).

*https://www.youtube.com/watch?v=pSyM3VDWnDU

Il est vrai qu’en plein génocide, notamment de femmes, la critique de l’écriture inclusive est devenue une question essentielle.

13/05/2024 11:15 par Assimbonanga

C’est déjà pas facile de boucler tout l’apprentissage de la lecture au CP, vous imaginez l’instit se rajouter les règles de l’écriture inclusive ? Soyez pragmatiques !
Et ensuite au CE et au MC, il faut vraiment s’arc-bouter pour tenir les objectifs et malgré tout, certains n’ont pas appris. Calmos sur les imaginations !
L’enseignement se fait à pas lents et les niveaux de classe se font progressivement. On ne demande pas la même chose à un CP qu’à un lycéen.
Par contre, c’est vrai qu’à Stanislas, le règlement intérieur place l’Évangile au-dessus de tout. Se référer à leur règlement intérieur sur leur site officiel !

13/05/2024 16:30 par l'emile

Allé voir site collège Syanislas, comme prescrit par Assim. Pas vu, ou plutôt mal cherché les évangiles, par contre ça :

..." notre but : faire en sorte d’avoir envie d’école", ou à peu prés. En quoi ils rejoignent le but de TOUTE la classe politique. Oui, TOUTE, je dis bien. Pas une tête qui dépasse, un peuple, un parti, un führer, toute cette sorte de choses. Ainsi chacun, chacune, tout le monde, toute la monde approuve et se rejouit et se félicite et en rajoute sur la désormais impossibilité du choix de l’éducation en famille par exemple, ou autre. Un peuple, une école, un ensaignement, vive l’école o Korckzack o Neil o Ilich, foutez moi tout ça à la caserne... Merci not’bon mait’

13/05/2024 17:25 par Abdul

"Notre mission première est de donner aux enfants l’envie d’aller à l’école"

Amen.

Ainsi parle Zarathoustra, pardon, le collège Stanislas, en sa page de présentation.

Préoccupation partagée, gauche comprise. Belle unanimité, qui se comprend : " les programmes politiques ne peuvent envisager un enseignement non obligatoire, car la gauche comme la droite a besoin de reproduire ses propres couches sociales, selon sa hiérarchie propre. Elle a ses croyances à elle qu’il lui faut bien transmettre aussi"

Toute la population se trouve ainsi frappée d’alignement via la "réforme" Monarc changeant l’obligation d’enseignement en obligation scolaire sous les vivats. Des "Insoumis"compris, hélas, piétinant ainsi la seule lutte qui vaille, celle contre la soumission à tous les pouvoirs.

Les enfants paieront : " On occupe les enfants comme on occupe un pays " et les vaches seront bien gardées

13/05/2024 21:01 par Julie

Je crois que j’ai manqué de précision :
Vive l’école publique laïque et obligatoire, dont la mission a été et devrait toujours être de permettre à tous les enfants d’accéder au savoir, quelque soit leur sexe, leur religion, leur classe sociale, et d’être donc aussi égaux que possible dans l’acquisition des connaissances. Savoir c’est pouvoir.
C’est à cette école là que devraient aller nos impôts.
Quand j’ai parlé d’écriture libre ce n’était pas pour encenser l’école dite libre, c’est-à-dire payante, mais pour défendre le droit de toutes et tous de s’exprimer comme il ou elle l’entend, comme ça convient le mieux à ce qu’il ou elle a à dire, et le droit de contester les normes établies par certains au détriment des autres.
Il n’est pas scandaleux de modifier les règles d’écriture, de les assouplir ou de les simplifier, de les adapter aux besoins de chacun. Des besoins qui peuvent changer au cours d’une même vie. Ce qui est scandaleux c’est qu’un sexe, une religion, une classe sociale impose des règles qui l’avantagent au détriment de tou.te.s les autres dont on étouffe l’expression.
Je n’ai pas un goût très prononcé pour les mots hachés par des points, mais c’est parfois commode, et je ne vois pas plus l’utilité de l’interdire que de l’imposer.
Et la simplification de l’orthographe, vous en pensez quoi ? Moi je trouve que ça fait moche, j’aime les mots qui me servent depuis si longtemps, est-ce une raison pour l’interdire à ceux qui trouvent que ça facilite leur expression écrite.
L’enseignement de l’écriture doit se faire progressivement, en commençant par le plus simple. Les enfants peuvent acquérir l’habitude de diversifier leurs habitudes en fonction de leurs besoins, qu’ils soient littéraires ou terre à terre. Il n’est pas nécessaire d’emprisonner des enfants dans des carcans de normes pour les aider à découvrir l’écriture. Apprendre aux enfants que l’écriture n’est qu’un système de signes codés qui a une longue histoire, et qu’il existe de nombreux autres systèmes de signes codés qui permettent de communiquer, entre animaux, mais aussi entre machines, ne nuira pas à l’apprentissage traditionnel de la lecture, mais favorisera leur ouverture vers d’autres systèmes quand ils seront en âge de s’y intéresser. Chaque chose en son temps et selon l’intérêt développé par chacune et chacun.
Les enfants aiment les histoires, et pas seulement les contes de fée.

14/05/2024 00:51 par Aquarius15

Merci à l’auteur et @Zélie, seule femme identifiée à relever le niveau en commentaires, et pourtant vous pourriez être ma grand-mère. Il me semble que vous et Assim, en défense de l’article, vous placez du côté de l’intérêt général, notamment de celui des enfants les plus défavorisés.
En face, nombre de commentaires teintés de post-modernisme, où l’idéologie l’emporte sur la réalité. Dans un élan de cancel culture bien-pensante, quoi de mieux que de s’attaquer à un des fondamentaux de la culture : la langue.

L’écriture inclusive, c’est facile à lire oralement : il suffit de prononcer en entier les termes féminin et masculin... A ceci près que le recours abusif à l’écriture inclusive est inaudible à l’oral (répétitions, homophonies).
Je préfère voir/entendre mentionner une fois chaque genre (par exemple, le fameux "travailleuses, travailleurs") et que le reste soit conforme à la grammaire française (neutre = masculin), plutôt qu’un gloubi-boulga uniquement destiné à se parer ostensiblement de vertu féministe.

Pour reprendre une proposition azimutée d’un commentaire, introduisons un genre neutre dans la grammaire : si les non-binaires seront satisfaits, combien d’autres genres grammaticaux faudrait-il créer pour avoir enfin la paix avec les néo-féministes, mais aussi l’ensemble de la communauté LGBTQIA+ ?

L’écriture inclusive étant un sport à la mode dans les communications syndicales (parfois en opposition avec une décision centrale/confédérale), je serais curieux de connaître le taux de rejet. Perso, à une occurence par paragraphe, je suis tenté d’abandonner la lecture...

14/05/2024 03:47 par Jclaude

Pour rebondir sur ce que dit Julie.
La langue a une histoire, si les mots s’orthographient ainsi c’est que leur racine en a été ainsi. Et si chacun en prend à son aise, déjà que pour un enfant c’est compliqué, je crains que ce ne soit encore pire !

Personnellement, et c’est bien un choix personnel, je n’accepte pas d’utiliser ces points dans les mots. Je fais très attention à la ponctuation, aux accents, et au bon usage de tous les temps pour les verbes. Cela permet de se rapprocher d’une écriture précise, et lisible par tous. C’est déjà malaisé de lire Rabelais "dans le texte". Si l’Académie Française a été créée, c’est bien pour tenter d’éviter les dérives.

Là-dessus, je continue à m’efforcer de me conformer au contenu du Bled de mon enfance, et ainsi les mots seront bien gardés.

14/05/2024 09:18 par Julie

conforme à la grammaire française (neutre = masculin)

Petit rappel : la grammaire française a évolué au cours des siècles. Avant qu’il soit institué jusque dans la grammaire française que le masculin l’emporte sur le féminin, les adjectifs s’accordaient au genre du substantif le plus proche, parmi ceux auxquels ils se rapportaient, et ce n’était pas ce qui empêchait les enfants d’apprendre à lire (c’était plutôt la rareté des livres et leur coût).

14/05/2024 15:58 par Assimbonanga

Sur le site officiel de Stan, dès la page d’accueil, juste en-dessous des images filmées défilantes, tu trouves le mot du directeur  : "bienvenue à Stanislas, institution privée catholique dont le projet éducatif référé à l’évangile du Christ et à l’enseignement de l’Église, est de développer tous les talents de nos élèves pour les accompagner sur leur chemin d’excellence."

Les images défilantes, si tu y restes quelques secondes, tu ne vois plus qu’un bombardement de gosses faisant le signe de croix !

Concernant au slogan "faire en sorte d’avoir envie d’école", c’est surtout de la publicité pour convaincre la clientèle que, à Stan, même les cancres rencontreront la rédemption scolaire et que, pour ce prix, ils vont se mettre à travailler.

Le site a changé depuis ma dernière visite. Je n’ai plus trouvé règlement intérieur mais règles de vie. Plus de mention d’Evangile à cet onglet. On trouve à vie pastorale le maître mot : Christ. "A Stanislas, le Christ, véritable éducateur, est au centre de la vie de l’école."

14/05/2024 18:58 par Ivan

Je n’ai pas lu tous les commentaires, donc ma remarque a peut-être déjà été formulée :
l’orthographe terminal de beaucoup de mots masculins est déterminé par le féminin. Blan(c) car blanche etc. C’est donc le féminin qui l’emporte sur le masculin dans ces cas là qui sont nombreux.
A part ça la langue évolue selon la société : quand Martine Aubry a décidé qu"elle était "Madame la ministre", le mot ministre est devenu bi-genré sans que ça pose de problèmes. On avait intituteur/institutrice, mais juste professeur, créer "professeure" passe comme une lettre à la poste.

Si on arrêtait de confondre sexe et genre grammatical, on s’éviterait beaucoup de discussions biaisées.

16/05/2024 16:46 par Ivan

Maintenant j’ai enfin lu tous les commentaires.
Merci à ces plumes.

17/05/2024 18:53 par Bled

"orhographe" c’est féminin...

(Commentaires désactivés)