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Démocratie occidentale ?

Dire que les pauvres tiennent plus au pain qu’à la liberté politique est un argument de riche... Ignorer que la démocratie, prise en ce sens global, n’est un luxe pour personne mais un levier universel d’émancipation humaine, c’est faire un cadeau inespéré à ceux qui confondent démocratie et monarchie élective...

A force d’entendre les monarques occidentaux donner des leçons de démocratie à tous les autres peuples du monde, on en viendrait à oublier l’essentiel de l’histoire humaine. La conception du passé est falsifiée par tant de caricatures du présent, qu’on en finirait par croire que nous vivons en démocratie au sens propre, et que « les autres » n’y sont jamais parvenus. Il faudrait les y aider, hier par la colonisation, aujourd’hui à coups de bombes. L’ennui, c’est qu’en réaction à ces discours, dans bien des pays qui en sont privés, certains en viennent à refuser la démocratie en tant que modèle strictement occidental, perçu comme inséparable du passé colonialiste de nos pays et de ce qui le prolonge à notre époque dans la politique et l’économie mondiales. On réalise difficilement à quel point le monde souffre de ce double tour de passe-passe, y compris parmi les intellectuels qui, au nom de références révolutionnaires caricaturées, théorisent l’idée que la démocratie n’est qu’une mystification de type capitaliste. Un ami ivoirien d’origine indienne m’a convaincu de lire un petit livre qui balaie radicalement ces quelques propositions : La démocratie des autres, du Nobel indien Amartya Sen (1).

La « démocratie » ne serait-elle sur le fond qu’un rideau de fumée visant à masquer et permettre la pérennisation des dominations socio-économiques ? L’histoire humaine a déjà répondu à cette hypothèse : l’espérance de vie s’accroît avec l’extension du libre débat public, comme l’illustre de façon nette la comparaison de l’Inde et de la Chine et même, à l’intérieur de l’Inde, la comparaison du Kérala avec les autres parties du pays. De même il n’y eut au XXe siècle aucune famine là où régnait cette culture démocratique de la discussion publique sans contrainte et sans domination étrangère. L’illustrent les contre-exemples de la Chine du « grand bond », de l’Indonésie, de la Thaïlande, de la Corée du Nord ou de l’Inde colonisée, et de dizaines d’autres. Dire que les pauvres tiennent plus au pain qu’à la liberté politique est un argument de riche. En réalité, le monde est porteur d’une contradiction qui brouille la perception et parfois occulte la valeur universelle des principes essentiels de la démocratie : l’aggravation des conditions de vie, le sentiment d’insécurité en tous domaines, les menaces de crise et de guerre conduisent à aiguiser des antagonismes parmi les pires victimes, lesquelles sont conduites à développer des haines qui les divisent, et à rechercher des « chefs » qui flattent leur soit-disant « identité » en promettant un pouvoir autoritaire et expéditif. La démocratie juridique liée aux inégalités violentes tend à détruise la crédibilité de la démocratie elle-même. Le passé et le présent l’attestent. Mais en même temps, les peuples privés de libertés aspirent sans cesse davantage à les conquérir, et ceux qui les perdent déploient invariablement des efforts héroïques pour les conserver. Kant et Hegel n’ont pas rêvé : malgré les régressions et obstacles que l’histoire exhibe, l’idée de démocratie manifeste une tendance globale à l’extension. Et si les puissances dominantes réinventent sans cesse mille et une manière d’en dévoyer le cours, c’est bien parce que l’immense majorité des exploités qu’ils dominent a un intérêt absolu à ce que la démocratie s’approfondisse. En confondant la démocratie avec ses formes dévoyées on fait toujours le jeu des puissances dominantes.

Autre contre-sens : la démocratie serait une invention occidentale rayonnant peu à peu sur les autres peuples, retardataires. Certes, l’Athènes antique a inventé une forme politique extraordinairement novatrice et prometteuse, malgré son exclusion de la majorité de femmes, esclaves et métèques. Il est clair que si les pays occidentaux incluaient dans leur fonctionnement institutionnel toutes les exigences de la démocratie athénienne, les peuples concernés pourrait s’émanciper de l’essentiel des aliénations et dominations dont ils souffrent aujourd’hui. Mais croire que la démocratie naît à Athènes c’est se tromper lourdement, encore une fois, sur l’histoire humaine. Comme j’ai eu l’occasion d’y insister en d’autres occasions (2), l’extraordinaire créativité institutionnelle de Mandela s’est enracinée dans les traditions anciennes de son peuple et de son clan, dont il n’a cessé de rappeler le caractère démocratique et social. En Afrique, en Asie, aux Proche et Moyen Orient, des millénaires de pratiques d’essence démocratique sont susceptibles d’enraciner et libérer d’extraordinaires potentialités politiques et sociales, loin des modèles et des contre-modèles occidentaux à l’intérieur desquels on y a la fâcheuse tendance à s’enfermer. Décisions collectivement élaborées, tolérance, écoute des autres, pluralisme en tous domaines, ouverture d’esprit, idéal du débat public... De Cordoue à la Mongolie, de l’Indonésie à l’Egypte, de Bagdad et Téhéran à l’Inde, ces pratiques ont préparé, entouré et assimilé celles que les Athéniens ont institutionnalisées.

Encore faut-il s’entendre sur ce que l’on appelle « démocratie » : si l’on entend par là le seul usage du vote, alors bien sûr il est une façon d’en faire un mode mystificateur très efficace de domination sociale et de confiscation de la souveraineté populaire. Mais on oublie trop souvent que le vote ne trouve sa valeur que dans la traduction d’une volonté construite au sein d’un débat public libre, contradictoire et informé. C’est là une condition essentielle de la valeur des votes, comme résultat d’une auto-transformation des citoyens par le débat et la réflexion collective. C’est même ce qui inquiète les forces dominantes dans l’idée de votations d’initiative citoyenne : le référendum français sur le Traité de Lisbonne a prouvé la fâcheuse tendance du peuple à créer de la pensée et de la pratique lorsqu’il sait qu’il devra trancher lui-même.

Si Nicolas Sarkozy a eu des propos insultants sur les traditions africaines et les institutions suisses, c’est sans doute en raison de la nécessité, pour le capitalisme libéral dominant, de falsifier le sens profond de ce que peuvent signifier les mots « démocratie » et « république ». Ignorer que la démocratie, prise en ce sens global, n’est un luxe pour personne mais un levier universel d’émancipation humaine, c’est faire un cadeau inespéré à ceux qui confondent démocratie et monarchie élective, mais aussi à ceux qui confondent la lutte contre les puissances financières avec les régressions idéologiques et éthiques les plus médiévales. Si la démocratie n’est guère le privilèges des puissances occidentales, celles-ci peuvent revendiquer le privilège de ses dévoiements les plus désastreux.

Jean-Paul Jouary

(1) Editions Rivages Poche, 2015.
(2) Notamment dans mon livre Man

 http://www.humanite.fr/blogs/democratie-occidentale-574588

COMMENTAIRES  

06/06/2015 00:48 par Arthurin

le vote ne trouve sa valeur que dans la traduction d’une volonté construite au sein d’un débat public libre, contradictoire et informé

Bien sûr, il faudra sans cesse répéter cette évidence.

Je serais plus réservé sur la tolérance, on ne saurait tolérer tout et n’importe quoi sous prétexte de culture et de liberté (d’autant moins à mesure que la culture s’étend en vérité).

Pour ce qui est de la réflexion de fond : aussi longtemps que l’humanisme concernera toute l’humanité (c’est à dire aussi longtemps qu’il y a une humanité), alors la démocratie sera l’échappatoire de notre condition ontologique primaire (d’animal grégaire), le fondement de toute société digne de ce nom ; ce quel qu’en soit le lieu, ou le nom.
(j’abonde la perception de l’auteur)

(pour mémoire : la démocratie est l’association à parts égales des membre d’un groupe dans l’exposé et la délibération, jusqu’à arbitrage, de tous conflits d’intérêts, tous faits ou idées qui concernent le groupe considéré.)

Pour la précision sémantique : un capitalisme libéral interdirait la formation de "trusts", car la concurrence "libre et non faussée" est un idéal absolu du point de vue libéral) (conséquemment nous n’avons pas affaire à un capitalisme libéral (mais néo-libéral) (d’où la régression, vers des rapports de domination) (d’où l’incompatibilité avec la démocratie).

L’implicite de la dernière phrase est on ne peut plus explicite, merci pour ce beau texte.

07/06/2015 09:32 par totor

Je suis toujours choqué lorsque je vois la photo de Mandela,ici en présentation d’un texte sur la démocratie.Pendant des années j’ai manifesté pour sa libération que les média dominants nous ont présentée comme due à la pression de la dite" communauté internationale"(droit de l’hommiste). En fait en 2007 je suis tombé sur un excellent documentaire de "Arte" qu’on peut acheter sur Arte Boutique pour une trentaine d’Eeuros(Cuba, une odyssée africaine).J’ai eu la surprise grâce à ce documentaire de voir qu’en fait Mandela été libéré et l’apartheid supprimé sur coup de téléphone de Fidel Castro en forme d’ultimatum à la conférence d’Alexandrie où se discutait le sort de l’Angola suite à l’écrasante déroute de l’armée sud africaine à la bataille de Cuitocanavale.Lors de sa visite en Afrique du Sud Hillary Clinton a présenté Mandela comme un saint et dit que l’Afrique du Sud était un modèle pour toute l’Afrique. Bien sur Mandela n’a pas tenu les promesses de l ’ ANC sur les mines de diamant et de platine. puis il a mis au pouvoir le goujat Tabo Mbeki qui lorsqu’il reçut Sarkozy dit à son épouse Carla qu’il l’invitait mais sans son mari si elle voulait venir(propos vus et entendus sur France Télévisions). Il a aussi privatisé à tour de bras.Son successeur actuel a une vingtaine de femmes dont la dernière à peine âgée de 16 ans alors que lui a la cinquantaine bien sonnée. Autrement dit un vrai sauvage. Comment l’Afrique peut-elle progresser vers la démocratie.Après la mort de Mandela sa famille se livre une lutte féroce pour l’héritage qui est colossal. D’où tenait-il tout cet argent ? Réfléchissez. .10000 soldats cubains morts en Angola pour Mandela et l’infâme Dos Santos traître à la cause du MPLA ,quelle aide économique de l’Afrique du Sud aux cubains qui ont payé de leur sang ?Leur situation était dramatique après l’arrêt de l’aide soviétique.Certains de mes amis progressistes sont encore dans l’illusion et n’acceptent pas ces faits sous prétexte que Mandela a fait 25 ans de prison.Si le"progressiste "Clint Eastwood a fait le film "Invictus" c’est bien parce que Mandela a été vaincu en prison.
La messe oecuménique pour s décès nous a permis de voir les représentants de l’impérialisme le glorifier,pourquoi ?Il faut se poser la question.

07/06/2015 09:41 par legrandsoir

Vous chargez outrageusement la barque personnelle de Mandela, qui n’a eu cesse de reconnaître le rôle de Cuba dans la chute de l’Apartheid. Quant à sa "récupération" :

La messe oecuménique pour s décès nous a permis de voir les représentants de l’impérialisme le glorifier,pourquoi ?Il faut se poser la question.

Du vivant des grands révolutionnaires, les classes d’oppresseurs les récompensent par d’incessantes persécutions ; elles accueillent leur doctrine par la fureur la plus sauvage, par la haine la plus farouche, par les campagnes les plus forcenées de mensonges et de calomnies. Après leur mort, on essaie d’en faire des icônes inoffensives, de les canoniser pour ainsi dire, d’entourer leur nom d’une certaine auréole afin de « consoler » les classes opprimées et de les mystifier ; ce faisant, on vide leur doctrine révolutionnaire de son contenu, on l’avilit et on en émousse le tranchant révolutionnaire.

Lénine

07/06/2015 11:42 par Dwaabala

Poser le problème de la démocratie en dehors de la question de classes, en prétendant considérer l’ensemble de la nation, c’est proprement se moquer de la doctrine fondamentale du socialisme, à savoir la doctrine de la lutte de classes, qui n’est même plus acceptée en paroles, et oubliée en fait par les socialistes passés dans le camp de la bourgeoisie. Car, dans aucun pays civilisé, dans aucun pays capitaliste, il n’existe de démocratie en général : il n’y a que la démocratie bourgeoise.
La bourgeoisie dont aujourd’hui la domination est soutenue par les socialistes qui vitupèrent contre la dictature en général et qui se démènent en faveur de la démocratie en général a conquis le pouvoir dans les pays civilisés au prix d’une série d’insurrections, de guerres civiles, de l’écrasement par la force – des rois, des nobles, des propriétaires d’esclaves – et par la répression des tentative de restauration.
La plus démocratique des républiques bourgeoises ne saurait être autre chose qu’une machine à opprimer la classe ouvrière à la merci de la bourgeoisie, la masse des travailleurs à la merci d’une poignée de capitalistes et tous les cris en faveur de la démocratie ne servent en réalité qu’à défendre la bourgeoisie et ses privilèges de classe exploiteuse.
Les marxistes ont toujours répété que plus la démocratie était développée, plus elle était pure, plus aussi devait être vive, acharnée et impitoyable la lutte des classes, et plus apparaissait purement le joug du capital et la dictature de la bourgeoisie.
Dans la société capitaliste, dès que s’aggrave la lutte des classes qui est à sa base, il n’y a pas de milieu entre la dictature de la bourgeoisie et la dictature du prolétariat. Tous les rêves d’une solution intermédiaire ne sont que lamentations réactionnaires de petits bourgeois.
La dictature du prolétariat ( l’écrasement, par la force, de la résistance des exploiteurs, c’est-à-dire d’une infime minorité de la population) aboutit à une extension jusqu’alors inconnue du principe démocratique en faveur des classes opprimées par le capitalisme, en faveur des classes laborieuses.
Sur ce point, voir les thèses 13 et 14 des Thèses sur la démocratie bourgeoise et la dictature prolétarienne, de Lénine, un des principaux documents issus du congrès de fondation de l’Internationale Communiste en 1919.

08/06/2015 16:08 par Arthurin

@ Dwaabala

Sauf que l’oligarchie ce n’est en aucun cas la démocratie (ou alors La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force...) ; user de l’abus de langage ici, camarade, c’est se faire abuser par la classe dominante.

L’affirmation suivante est donc fausse :
« tous les cris en faveur de la démocratie ne servent en réalité qu’à défendre la bourgeoisie et ses privilèges de classe exploiteuse. »

Par corollaire cette affirmation est fausse également : « Tous les rêves d’une solution intermédiaire ne sont que lamentations réactionnaires de petits bourgeois. » puisque la démocratie se situe du côté de la barricade opposée à la classe néo-libérale (et non, ce n’est pas le capitalisme qui définit cette classe sociale, ce serait confondre la fin et le moyen) (la bourgeoisie, petite ou grande, est toute acquise au neo-libéralisme, cela va sans dire.), c’est à dire côté prolétariat, pas d’intermédiaire donc ; par voie de conséquence le terme « dictature du prolétariat » est erroné.

(oh, et si tu es attaché à la sécu, à la retraite par répartition et aux prestations sociales, tu es un réac’, rouge en plus ;)

(noir + rouge = ?)

(solution au paradoxe : conserver un progrès est nécessaire tant que c’est un progrès, un conservatisme progressiste n’est pas stricto sensu réactionnaire -puisque ce n’est pas le refus de changement qui motive la position-, ouf !) (et les néo-libéraux ne sont pas réac’, ils ne souhaitent aucun retour à un état politique ou social antérieur et leurs changements ne contiennent aucun progrès, mais des régressions -morales essentiellement-, ce sont des régressistes, définitivement.)

08/06/2015 23:54 par Dwaabala

@ Arthurin
Finalement ce qui vous dérange, c’est la dictature du prolétariat.
Et pourtant, si la lutte des classes n’est pas pure illusion, il y a bien domination de l’une sur l’autre. En ce moment et ici : celle des exploiteurs sur celle des exploités.
Cette domination s’exerce actuellement sous la forme démocratique : celle de la démocratie bourgeoise qui peut revêtir des formes constitutionnelles diverses. République, Monarchie constitutionnelle...
Appelez cela : oligarchie si vous voulez, comme j’appelle la carpe : lapin, si je le veux.
La démocratie bourgeoise est le masque politique de la bourgeoisie qui domine aussi longtemps qu’elle le peut sans recours apparent à la violence sans frein qu’est la dictature.
En cas d’affrontement sérieux avec la classe qui prétend être son fossoyeur, à la violence de la bourgeoisie (sa dictature) ne peut s’opposer que la violence prolétarienne , qui devient la dictature du prolétariat s’il l’emporte et mate la bourgeoisie.
Cette dictature prolétarienne a pour fin d’établir la démocratie la plus large, sans oripeaux.
Ici s’arrête la leçon de dialectique.

Il est évident que la démocratie (bourgeoise) est le régime le plus favorable au prolétariat pour mener sa lutte de classe s’il ne se laisse pas corrompre. À tel point qu’il a existé des circonstances historiques, comme elles existent aujourd’hui dans certains pays, qui permettent d’envisager le passage de la domination bourgeoise à la domination prolétarienne avec le minimum de violence.

.

09/06/2015 14:04 par Arthurin

@ Dwaabala

A moins que tu sois en mesure de démontrer ce qu’à de démocratique le parlementarisme oligarchique, nous appellerons un chat un chat, les maques n’abusant que les crédules ; le prolétariat ne possède aucune volonté à imposer quoi que ce soit à qui que ce soit, autant qu’il entend ne pas se laisser imposer quoi que ce soit par qui que ce soit. Comme attendu, il n’y a pas de volonté de domination prolétarienne (mais volonté de préservation), ce qui exclut toutes formes dictatoriales.

C’est dans ces points de détails sémantiques que résident les plus grandes différences entre eux et nous, es-tu certain de vouloir les chicaner ?

09/06/2015 14:38 par Cunégonde Godot

Dwaabala :
Cette dictature prolétarienne a pour fin d’établir la démocratie la plus large, sans oripeaux.
Ici s’arrête la leçon de dialectique.

Qu’un européiste puisse donner des leçons sur la dictature du prolétariat résume bien dans quelle foutoir conceptuel s’est fourvoyé la gauche (toute la gauche). Effarant !

L’Histoire jugera les "marxistes" européistes...

09/06/2015 20:57 par Arthurin

@ Cunégonde Godot

Mais où t’as vu un partisan de la "CEE des 28" ? Dwaabala ? Certainement pas, à mon avis il a une position proche de celle du PRCF sur la question. Moi ? Je suis pour l’union de tous les peuples « parce que l’aide de tous les peuples sont nécéssaire » (Che Guevara), alors autant te dire que tu vas tomber sur un foutoir monumental.

Et tu sais qu’on peut être marxiste sans forcément être en phase avec l’ensemble de la pensée de Marx ou ça t’as échappé ?

Si tu te sens pas de gérer la complexité intellectuelle, tkt on s’en occupe.

09/06/2015 22:46 par Dwaabala

@ Cunégonde Godot
Je suis Européen (c’est-à-dire citoyen d’une Nation membre de l’UE) par la force des choses, mais vous ne l’êtes pas moins que moi.
Si cette « sortie de l’Euro et de l’Europe » que vous réclamez à cors et à cris devait se faire elle se fera, mais sans que vous qui la prônez aujourd’hui ayez alors quelque chose à y voir. Étant donné le rapport des forces actuels entre le capital et le travail, si rien ne change sur ce plan, elle se fera dans des circonstances et selon une tournure qui ne laissera pas de vous surprendre.
C’est également ce que je dis au naïfs partisans de la VIe République.

10/06/2015 06:44 par Cunégonde Godot

Dwaabala :
Je suis Européen (c’est-à-dire citoyen d’une Nation membre de l’UE) par la force des choses, mais vous ne l’êtes pas moins que moi.
Si cette « sortie de l’Euro et de l’Europe » que vous réclamez à cors et à cris devait se faire elle se fera, mais sans que vous qui la prônez aujourd’hui ayez alors quelque chose à y voir. Étant donné le rapport des forces actuels entre le capital et le travail, si rien ne change sur ce plan, elle se fera dans des circonstances et selon une tournure qui ne laissera pas de vous surprendre.
C’est également ce que je dis au naïfs partisans de la VIe République.

Vous n’êtes pas seulement européen Dwaabala, vous êtes européiste. Si les mots ont un sens, en étant européiste convaincu vous êtes pour moins de démocratie encore, ou pour reprendre votre formulation, vous êtes pour toujours plus de démocratie "occidentale" (occidentalo-oligarchique).
Vous n’êtes pas à une contradiction près, c’est vrai. Vous n’hésitez pas à fulminer contre l’absence de transparence (démocratique car comment la transparence ne pourrait ne pas l’être ?) dans les négociations sur le TAFTA, qui pourtant ne sont que le prolongement non démocratique d’une "Europe" non démocratique que non seulement vous acceptez mais prônez, qui plus est reposant en France sur le déni du vote référendaire démocratique du peuple français le 29 mai 2005.
Voilà ce que j’appelle le foutoir conceptuel de la gauche de conversation (ou "radicale" si vous préférez).
Il n’y a pas de différence de fond entre la gauche radicale et le Système. Tout n’est que verbe. La gauche "radicale" fait partie du Système. Elle est le système.
Allez ! Dwaabala, vous voterez bien (démocratiquement) pour le candidat "PS" à la prochaine présidentielle, pour faire barrage à l’extrême-droite anti-démocratique, bien sûr, à laquelle vous la gauche "radicale" aurez tout comme le "PS3 préparé un boulevard.
Pathétique !...

10/06/2015 06:57 par Cunégonde Godot

Arthurin :
@ Cunégonde Godot
Mais où t’as vu un partisan de la "CEE des 28" ? Dwaabala ? Certainement pas, à mon avis il a une position proche de celle du PRCF sur la question. Moi ? Je suis pour l’union de tous les peuples « parce que l’aide de tous les peuples sont nécéssaire » (Che Guevara), alors autant te dire que tu vas tomber sur un foutoir monumental.
Et tu sais qu’on peut être marxiste sans forcément être en phase avec l’ensemble de la pensée de Marx ou ça t’as échappé ?
Si tu te sens pas de gérer la complexité intellectuelle, tkt on s’en occupe.

L’ "Europe" n’est pas l’union des peuples, mais sa dissolution et sa régression en communautés de toutes espèces, en clans, en mafias, en lobbys, en régions et sous-régions patoisantes, etc. Bref, l’ "Europe" est le retour au Moyen-Âge. Il n’y a pas de différence sur le fond entre l’établissement d’un néo-caifat islamique au Moyen-Orient et l’"Europe" fondamentalement non démocratique. L’ "Europe" est le rêve capitaliste et impérialiste par excellence...

10/06/2015 09:09 par Dwaabala

@ Cunégonde Godot

L’ "Europe" est le rêve capitaliste et impérialiste par excellence...

Seulement le rêve ? mais alors le capitalisme et l’impérialisme sont eux-mêmes un rêve.
Il suffit donc de se réveiller... et hop ! nous voici sortis de l’UE, et par voie de conséquence du capitalisme et de l’impérialisme.

10/06/2015 09:17 par Dwaabala

@ Cunégonde Godot
Vous avez une méthode polémique qui consiste à vous attaquer au supposé Dwaabala pour éluder ce qu’il vous oppose :

Si cette « sortie de l’Euro et de l’Europe » que vous réclamez à cors et à cris devait se faire elle se fera, mais sans que vous qui la prônez aujourd’hui ayez alors quelque chose à y voir. Étant donné le rapport des forces actuels entre le capital et le travail, si rien ne change sur ce plan, elle se fera dans des circonstances et selon une tournure qui ne laissera pas de vous surprendre.
C’est également ce que je dis au naïfs partisans de la VIe République.

10/06/2015 12:50 par Arthurin

@ Cunégonde Godot

Et tu crois vraiment qu’on peut être pour l’union de tous les peuples et favorable à cette "CEE des 28" ? Sérieusement ?

Et tu crois vraiment que "l’union" de 28 nations sur la cinquantaine que compte le continent peut se faire seulement sur une base néo-libérale ? (D’ailleurs si je me souviens bien ça n’a pas été vendu sous label néo-libéral mais sous packaging progressiste ; la duperie s’appuie sur la volonté d’union de tous les peuples.)

Dire que l’UE est une construction uniquement néo-libérale c’est tenir la plume des puissants pour écrire l’histoire de leur victoire par anticipation.

10/06/2015 17:54 par Cunégonde Godot

Dwaabala :
@ Cunégonde Godot
Vous avez une méthode polémique qui consiste à vous attaquer au supposé Dwaabala pour éluder ce qu’il vous oppose :

Si cette « sortie de l’Euro et de l’Europe » que vous réclamez à cors et à cris devait se faire elle se fera, mais sans que vous qui la prônez aujourd’hui ayez alors quelque chose à y voir. Étant donné le rapport des forces actuels entre le capital et le travail, si rien ne change sur ce plan, elle se fera dans des circonstances et selon une tournure qui ne laissera pas de vous surprendre.
C’est également ce que je dis au naïfs partisans de la VIe République.

Je n’élude rien du tout, Dwaabala. Je lis ce que vous écrivez et y décèle de criantes contradictions, qui sont comme par hasard celles de la gauche de conversation (ou "radicale") — comme celles la gauche (une de plus) des "frondeurs" d’opérette d’ailleurs...
Oui, l’ "Europe" est le rêve (au sens "américain") capitaliste et impérialiste des européo-mondialistes en général, et donc aussi celui des marxistes car les marxistes sont mondialistes (alter pour le fun)...

10/06/2015 20:49 par legrandsoir

car les marxistes sont mondialistes

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

10/06/2015 21:04 par Dwaabala

@ Cunégonde Godot
À vous suivre @ Dwaabala vous obsède davantage que ce qu’il vous objecte (qu’il ne va pas encore une fois copier coller puisque cela fait quatre fois entre l’original, vos citations et mon auto citation)), et sur quoi vous voici transformée en carpe.

11/06/2015 18:09 par Arthurin

Oui, l’ "Europe" est le rêve (au sens "américain") capitaliste et impérialiste des européo-mondialistes en général, et donc aussi celui des marxistes car les marxistes sont mondialistes (alter pour le fun)...

Sophisme par association (association abusive de surcroit, l’internationalisme n’est pas mondialisme financier) ; tu es incapable de défendre ta position.

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