J’étais assez réticent. Après le déchaînement des médias français contre moi à cause de mon livre « Ouïghours, pour en finir avec les fake news » (Editions La route de la soie, 2020) , je préférais ne pas relancer la machine à gifles, qu’on peut plutôt appeler « le ventilateur à merde ».
Et puis, le voyage est fatigant, et puis j’avais des travaux d’écriture en cours, et puis j’avais mon jardin potager où j’évacue assez bien le stress généré par les merdias. Lesquels ? A peu près tous, y compris Charlie Hebdo, Le MEDIA, Blast, qui n’ont pas été les moins salauds ni les moins avides à se prêter aux giclées faciales des dépêches made in USA. Ces fils de… heu… je me comprends, qui sont de gôche comme le PS est socialiste souffriraient des genoux si les neuf milliardaires qui fabriquent l’opinion ne leur avaient pas glissé des coussins dessous. Bon, je leur ai consacré tout une partie documenté de mon livre « Ouïghours, l’horreur était dans nos médias » (Editions Delga 2024).
Et puis, on a beau tenir bon, on a beau ne pas reculer d’un pouce face au tsunami d’immondices, on est malgré tout meurtri. Ils ne peuvent pas tuer une voix, ils peuvent blesser qui parle vrai. Je ne vais pas pleurnicher (quiconque sort de la tranchée s’expose à la mitraille), mais ça serait fanfaronner de prétendre que leur vitriol a glissé sur moi comme l’eau sur les plumes d’un canard.
Donc, disais-je, la sagesse me commandait de ne pas me faire encore remarquer par les enflures qui rédigent ma fiche wikipédia où l’on apprend d’emblée, par un encadré qui dispense de la lire, quel sale type je suis.
De surcroît, plus de 340 postulants étaient déjà en lice pour 10 prix.
Mais, mon amie insista et me laissa entendre que les Chinois n’ont pas été insensibles à mon passage à tabac dans la ruelle puante où des journaleux, agissant en bande organisée, agressent les porteurs de vérité avant de s’enfuir pour ne pas s’en prendre une en retour (dans les faits, le droit de réponse n’existe pas).
Je suis le seul journaliste français à écrire sur le Xinjiang après y être allé trois fois depuis 2016 et après avoir lu à peu près tout ce qu’en disent les Chinois et les antichinois. Laurence Defranoux qui, depuis Paris intramuros, a publié un livre sur le Xinjiang (préfacé par Raphaël Glucksman ! ) affirme dans Libération que j’ai des œillères. My god !
Finalement, je suis allé aux Orchid awards. Même pas peur !
A peine arrivé (le 9 juillet 2025) j’ai été interviewé par CGTN (China Global Television Network), une chaîne de télévision qui émet dans de nombreux pays. Vous trouverez ça sur Youtube ou ailleurs.
Plus de 300 participants ont assisté le 10 juillet à la cérémonie de remise des prix, dont des représentants de ministères chinois, d’organisations internationales, de missions diplomatiques en Chine, de groupes de réflexion chinois et étrangers et des médias.
J’étais un des 10 finalistes.
Le premier prix a été attribué à Irina Bokova. Cette ancienne directrice générale de l’UNESCO qui a été députée, ministre, ambassadrice, est titulaire de nombreuses distinctions de différents pays, ainsi que de plusieurs doctorats honorifiques de grandes universités à travers le monde.
Quant à moi, j’ai obtenu le deuxième prix, avec l’Orchestre symphonique de Philadelphie (Etats-Unis).
En recevant mon prix, j’ai prononcé un court discours pour souligner l’importance du dialogue culturel dans un monde de plus en plus dangereux. J’ai appelé à tisser des liens amicaux, par-delà les différences, et à œuvrer ensemble en faveur de la paix, etc.
J’attends maintenant avec angoisse que les médias des milliardaires et ceux de leurs larbins déguisés en presse du peuple, publient des documents secrets qu’ils vont assurément se procurer : les cartes d’adhérents au Parti Communiste chinois qui ont été établies (avec signature de Xi Jinping) au nom d’Irina Bokova, de Maxime Vivas et de tous les membres de l’Orchestre symphonique de Philadelphie.
Ha ! Ha !
Maxime VIVAS
