Ce n’est pas possible !

Et non, ce n’est pas possible : comme les congés payés en 36 par exemple, ou en 68 avec l’augmentation du SMIC de 35 % (600 F par mois), la hausse de 10 % des salaires, la création d’une section syndicale d’entreprise, la 4ème semaine de congés payés…. Et non, le patronat et nos politiques nous le disent sans cesse, ce n’est pas possible… Ce n’est pas possible, mettez vous bien cela dans la tête !

À la fin du 19ème siècle les gens qui n’avaient plus la force de travailler étaient dépendants de leur famille ou alors étaient à la rue. Et un jour, certains ont dit « il faut que l’on ait un salaire toute notre vie même lorsque l’on ne pourra plus travailler » ; c’étaient des utopistes, complètement irréalistes, ils voulaient instaurer un système de retraites ! Et pourtant on leur disait « Ce n’est pas possible ! »

Lorsqu’au début des années 1900 les ouvriers ont réclamé des droits et une diminution de la journée de travail, c’était complètement impensable, et même irresponsable, d’ailleurs à l’époque les patrons ne s’y sont pas trompés et ont immédiatement menacé de délocaliser dans les colonies où la main d’œuvre était plus docile et la répression plus efficace, et ils ont dit tous en chœur « Ce n’est pas possible ! »

Et la mise en place de la Sécurité Sociale, des congés maternité, des arrêts maladie et d’accident du travail, le droit à la formation professionnelle, à la formation syndicale, les temps de pose et de repos, le droit à des WC, des douches, à une tenue de travail fournie par l’employeur, et ces milles petites choses qui rendent le travail moins dur et plus sécurisant, ce n’était pas possible non plus à l’époque, rien n’est jamais possible pour le patronat et les politique qui le soutiennent… et pourtant, ça c’est fait !

Par contre ce qui est possible, c’est de perdre tout ce que des décennies, des générations de luttes ont permis. Car rien n’a été donné, tout a été conquis par les luttes, les grèves et les manifestations des générations passées. Oh, certes, il y a toujours eu une partie de la classe ouvrière vendue au patronat, qui n’a jamais rien fait et s’est contentée de récolter les bénéfices de l’engagement et de la lutte des autres ! Ceux qui critiquent et ne font rien, ceux qui cherchent des boucs émissaires, alors qu’ils sont les seuls responsables de leur situation, à cause de leur inaction, de leur peur et de leur lâcheté ! Eux répètent inlassablement « Ce n’est pas en manifestant ou en faisant grève que ça changera quelque chose », par contre, si l’action des autres aboutit, ils en récoltent les fruits sans vergogne, et si elle échoue, ils continuent à faire les lèches culs auprès de leur direction. Ce sont les pires ennemis de la classe ouvrière !

Quant à ceux qui nous disent : que le monde actuel n’est plus celui d’il y a 50 ou 100 ans !!!!! Avec la concurrence internationale et 5 millions de chômeurs minimum, on fait quoi ? Et bien, on peut leur dire que le monde est tel qu’on le fait, ou plutôt tel qu’on le laisse faire par certains, et que la concurrence internationale ce n’est pas un vieux monsieur avec une barbe blanche, mais des règles écrites par ceux là même qui vous disent que ce n’est pas possible ! Et il faut savoir que si tout le monde avait toujours courbé l’échine et baissé son pantalon, nous ne serions pas là pour en discuter, car à n’importe quelle époque, le discours sur le monde qui bouge est récurent…

En vrac, pour finir, je vais vous donner quelques autres exemples de ce qui n’est pas possible : interdiction immédiate des licenciements (je ne précise pas « boursiers » et c’est à dessein), expropriation et appropriation collective des moyens de production, matériels et immatériels, et de leurs financements, expropriation des sociétés privées de santé pour financer l’hôpital public, suppression immédiate du financement des écoles privées (que les confessions paient elles-mêmes celles qu’elles veulent maintenir ouvertes) et financement de nouvelles écoles publiques, intégration immédiate de tous les intérimaires et CDD, augmentation du SMIC à 1700 euros, taxation immédiate et conséquente des plus grosses fortunes, mise en œuvre des poursuites fiscales à l’encontre des « 3000 familles », plafonnement immédiat des loyers, réquisition des logements vacants et des propriétés immobilières détenues par le grand patronat… Moi je vous dis ça, je dirais rien ce serait pareil, parce que mettez-vous bien ça dans la tête : ces choses la : « Ce n’est pas possible ! »

Lire aussi : LA VIEILLE RENGAINE DU PATRONAT

http://2ccr.wordpress.com/2012/03/19/la-vieille-rengaine-du-patronat/

 http://2ccr.unblog.fr/2014/01/21/ce-nest-pas-possible/

COMMENTAIRES  

02/02/2014 14:47 par le fou d'ubu

Article significatif de se qui se passe autour des utopistes. " Ce n’est pas possible " est sans doute la phrase qui les tourmente le plus, tant elle est stupide... Les plus crétins qui participent à la curée de l’utopisme, osent le " c’est comme ça " avec une fière fatalité (c’est à ça qu’on les reconnait) qui vous fait l’effet d’un sabre s’enfonçant dans le cou ... Les discussions entre "réalistes" et utopistes ressemblent souvent à la chanson de Cabrel "la corrida". Bien sûr, les seconds ont toujours le rôle du taureau ...
Ils ont beau danser et chanter dans toutes les langues que " l’impossible " s’est fait déchirer comme une feuille de papier tout au long de l’histoire, raconter le procès de Galilée, montrez un avion ! un bateau ! Dites à un "réaliste" que ce qu’il voit maintenant n’est que " l’impossible " d’hier, et vous verrez son regard se vider de toute substance intelligente... Rien n’y fait !
Quand je parlais dans un autre com de l’utilité de la démocratie sous un peuple majoritairement décérébré, je voulais dire par là que la majeure partie de ce peuple a perdu son libre arbitre et à remis définitivement son destin entre des mains étrangères qu’ils n’imaginent pas malfaisantes ... Leur cerveau ne discerne plus rien de ce qui est réalisable où pas. La seule info qui vaille pour eux est celle des journaux TV ... Dites-leur que ce n’est qu’une suite de faits divers couplées avec des intempéries et ici s’arrêtera la discussion pour laisser place à la discorde ... Le "réaliste" est l’être le plus convaincu de n’importe quoi qui soit ...surtout que "l’impossible" par définition est toujours impossible ...
Dans l’ancien temps il était dangereux pour les utopistes d’avoir raison avant les autres, aujourd’hui encore ils sont combattus avec acharnement et même si les buchers semblent éteint, le feu couve toujours sous leur semelles ...
L’utopiste devrait apprendre à se taire et ne laisser que des écrits pour passer une vie tranquille ... Mais cela est-il possible pour lui ? ... .

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