Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître...

Ce clair-obscur qui fait surgir des monstres !

La pandémie de Covid-19 a déstabilisé l’ordre mondial en contraignant l’économie par des mesures sanitaires extrêmes. C’est un fait.

Il est d’ailleurs difficile de minimiser l’intensité du krach de mars 2020, puisque la crise de préconfinement a aussi été accompagnée d’un conflit entre pays de l’OPEP, ce qui fit chuter les bourses de manière spectaculaire. Peu importe votre opinion politique et votre avis sur la gestion de la crise sanitaire, les faits sont bien là et le monde est tombé dans une période particulièrement trouble. Une période qui impose donc un minimum de perspective et remise en question pour être correctement appréhendée.

Bien sûr, tous les dirigeants du monde (ou presque) ont fait l’exercice du mea culpa et du « monde d’après », avec plus ou moins de sincérité. C’était un passage obligé envers des électeurs qui ont souffert de la crise et qui se devaient d’être rassurés, mais il est clair qu’il n’y aura pas de véritable changement de paradigme tant que le personnel politique traditionnel restera en place. Puisque le monde d’après ne peut qu’être un monde post-capitaliste ... ou post-apocalyptique !

Des changements devront donc obligatoirement arriver dans le système d’échange mondial, si nous ne voulons pas revivre de nouvelles catastrophes du genre de celle-ci, car les épidémies virales incontrôlées ne sont qu’une des nombreuses conséquences de notre système économique, sur les écosystèmes, le climat et le vivant. Et ne parlons même pas de la gestion marchande des services publics (tel que la santé), introduits par le management néolibéral et la concurrence à tout prix, qui a détruit les principales armes pour combattre les crises et qui affecte les populations les plus pauvres.

Pour toutes ces raisons, il est désormais possible d’affirmer que les bien-fondés idéologiques de la mondialisation néolibérale ont été définitivement discrédités par les faits, puisqu’ils sont directement responsables de la mauvaise gestion de la pandémie. En somme, leur théorie a échoué à l’épreuve de vérité et n’a même pas été capable de servir l’intérêt des riches sur le long terme, puisque la mauvaise santé et le manque de résilience de l’économie mondiale résultent de l’application de ces mêmes pratiques. Quand on voit que c’est désormais les millionnaires eux-mêmes qui réclament d’être plus taxés, c’est que les choses sont allées trop loin et qu’ils doivent commencer à réellement craindre (pour eux) l’évolution des choses.

Comme je le mentionnais dans mon article de mars dernier, le monde est présentement en train de changer, mais pas nécessairement pour le mieux. Si la planification semble incontournable, la socialisation de l’économie mondiale est, quant à elle, loin d’être acquise, même si elle donne dans les faits un véritable pouvoir de planification. Cependant, les vieilles habitudes idéologiques font que les solutions qui favorisent le plus grand nombre et qui demandent un peu trop de contribution aux riches seront évidemment écartées par des dirigeants obnubilés par l’intérêt des entreprises et combattront ces changements vers la gauche, même s’ils doivent nuire à une vraie relance saine de l’économie.

C’est que si ces changements arrivent bel et bien, ceux-ci ne sont pas encore pleinement visibles et sont encore loin d’être théorisés par les idéologues du capitalisme et leurs pratiques risquent d’être confuses encore quelque temps. Tous ces gens sont encore tétanisés par la gestion de la crise. À un point tel que même Warren Buffett, l’homme dont la maxime est « avoir peur quand d’autres sont cupides et être cupide quand d’autres ont peur », en est au point de ne plus savoir où placer ses milliards !

Le « monde d’avant »

Depuis plus de 30 ans, tous les secteurs de nos sociétés sont touchés par la libéralisation à outrance. La théorie néolibérale prétend que la recherche du profit doit servir de base à la gestion de tous les secteurs de l’activité humaine, via l’action de la « main invisible ». Alors, que ce soit le domaine de l’alimentation, de la santé ou de l’éducation, ces savantes personnes ont réussi à faire croire au bon peuple que rien ne doit rester hors de portée des marchés, puisque c’est la seule façon de les réguler pour le bien de tous ! Comme vous le savez désormais, cette vision a été pulvérisée par les faits, même si elle relevait de la pensée magique la plus grotesque dès le départ.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que le modèle économique dominant des 30 dernières années (celui issu de l’École de Chicago, aussi appelé « néolibéralisme ») est encore plus instable que le vieux capitalisme de papa, car il court-circuite tous les processus de redistribution, justifie l’absence de toute réglementation et ne tient plus compte des besoins humains. Ce système semble peut-être fort pratique pour satisfaire les appétits toujours plus grands des capitalistes, mais il implique aussi une croissance exponentielle continue pour se maintenir, puisque la richesse n’est pratiquement plus redistribuée.

L’impact de ce parasitisme et de l’inégalitarisme doctrinal du système apporte cependant son lot de soucis sur l’activité productive. Notamment par la concentration massive de capitaux hors du circuit des échanges pour flotter dans les limbes de la spéculation, puisque s’accumulant dans la poche des super-riches. Comme cet argent ne peut être dépensé (il y en a bien trop), celui-ci sera placé, mais pas dans les petites entreprises, puisque trop risqué et peu rentable. Il finira donc dans les produits jugés sûrs, comme les dettes d’États riches, les actions de multinationales et autres produits dérivés. Mais si les investisseurs n’investissent pas directement dans les PME et les « starts up », l’État lui doit le fait à sa place, puisque c’est là que se trouvent les principales sources d’emplois. Cependant, celui-ci le fait généralement à crédit, via les investisseurs, ce qui fait que le gros de l’investissement est basé sur la dette d’État et non sur la finance, à qui incombe pourtant ce rôle.

Au fait, on croit souvent que la dette est un problème et que l’économie se porterait mieux sans, mais en réalité elle est nécessaire à la croissance dans le système, puisque celle-ci engendre la création de nouvelles monnaies qui sert à remplacer celle qui est aspirée par la finance et l’épargne et irrigue les circuits de la consommation ordinaire via leurs dépenses. Mais un jour ou l’autre, le niveau de dette général doit forcément dépasser la croissance économique possible à son remboursement. C’est alors que les marchés financiers perdent confiance, les crédits se raréfient et le cycle économique s’arrête.

Le « monde d’aujourd’hui »

La crise du Covid-19 a eu pour particularité de bloquer l’économie réelle, avec la période de confinement et les mesures sanitaires, dans une période qui prédisposait déjà une nouvelle crise cyclique. Cependant, la nature structurelle de la crise est encore généralement ignorée et les autorités économiques sont persuadées (ou se persuadent) que la crise n’est que conjoncturelle. Un accident de parcours quoi ! Ce qui fait que les États sont autorisés à s’endetter comme jamais, mais en contrepartie de pratiques bien peu « orthodoxes », comme les assouplissements quantitatifs (ou quantitative easings, QE) et l’action directrice des banques centrales dans les marchés. Néanmoins, même si les méthodes sortent du dogme néolibéral, l’ordre économique n’a pas encore changé d’orientation (l’intérêt des riches) et c’est encore les financiers qui contrôlent le crédit, alors le paradoxe de la mondialisation néolibérale reste entier.

Ce paradoxe est que lorsque l’activité productive est à bout de souffle, la croissance ne peut plus répondre aux appétits du capital tout en laissant suffisamment de marge à l’économie réelle. S’il n’y a plus de croissance potentielle, c’est la dette qui gonfle pour combler le manque. C’est pour cette raison que les banques centrales font ce que l’on appelle les « quantitative easings ». C’est-à-dire que celles-ci achètent les titres de dette afin d’éviter qu’elles ne perdent pas de valeur, ce qui implique aussi d’assurer le financement des États à taux bas, malgré le fait que ces dettes ne risquent pas d’être payées de sitôt !

Mais, entre l’achat automatique des dettes d’États, obtenus sur le marché privé, via les banques centrales (à des taux quasi nuls, voire négatifs) et le financement direct et sans intérêts des États par les banques centrales, quelle est la différence ? La différence se trouve dans une simple question de principe. Et justement, ce principe est primordial, car c’est ce raisonnement idéologique qui justifie que nous devions accepter de nous appauvrir dans un monde où les richesses explosent, au nom de dettes qui résultent d’un modèle économique défaillant.

La croissance économique implique naturellement de la création monétaire, mais la création monétaire engendre mécaniquement de la dette puisque l’essentiel de l’argent est tout simplement des crédits, donc de la dette. Mais, ironiquement, l’excès de dette justifie la baisse de l’investissement, les mises à pied et l’austérité des entreprises comme des États. L’austérité et le chômage impliquent ensuite une baisse de la consommation, qui fait baisser, par effet de rebond, les revenus des États et celui des entreprises. Malheureusement, la schizophrénie des dirigeants est telle que personne ne semble réaliser que si tous les pays pratiquent l’austérité dans un cadre de libre-échange, c’est tout simplement la consommation mondiale qui tend vers le bas.

Comme nous le constatons, derrière la théorie néolibérale, se cache tous simplement les intérêts primaires des riches, mais intellectualisés en théorie pseudo-scientifique. Mais le drame de notre monde est que les dirigeants ont fini par croire en leur propre propagande et en deviennent carrément incapables d’être simplement pragmatiques. Cela n’est cependant pas le fruit du hasard, car l’idéologie des riches est le reflet de leurs intérêts matériels et économiques. Ce qui influence leur vision éthique de la société, mais aussi la manière dont ils analysent le réel. C’est pourquoi ces si savantes personnes persistent à recommander des politiques économiques mortifères, qui détruisent à la fois l’environnement et la stabilité économique. En définitive, ils scient la branche sur laquelle ils sont assis et celle-ci est visiblement en train de craquer !

Nos dirigeants espèrent encore un retour à la normale, à plus ou moins court terme et c’est pour cette raison qu’ils y mettent le paquet, mais avec le virus qui traîne encore et la crise environnementale qui s’amplifie (celle-là même qui engendre les épidémies), il est impossible que la machine reparte comme avant. Il n’est donc pas étonnant que le masque, qui « n’était pas nécessaire contre le virus » en mars, soit devenu obligatoire en juillet. Les contraintes sanitaires individuelles, comme le masque, sont devenues des symboles d’espoirs pour les gouvernements. Des symboles d’espoir de préserver le statu quo autant que possible ! Mais le monde a déjà débuté son mouvement et il n’est désormais plus possible de l’ignorer.

Le « monde d’après »

C’est donc dans un état particulièrement nécrosé du capitalisme qu’il nous faudra faire les bons choix et ceux-ci devront être radicaux, puisque la société industrielle, elle-même n’y survivra pas. La première évolution, et aussi la plus évidente, est la planification économique et le retour d’une bonne dose de relocalisation. Le monde du futur sera un monde où la rareté et les crises iront en augmentant, alors on ne pourra pas se priver d’une certaine forme d’autosuffisance à l’intérieur des États et du commerce de proximité. C’est pourquoi les secteurs clés (agriculture, santé, énergie, etc.) devront impérativement rester localisés, sous peine d’être dépendant des autres. Sans compter que la spécialisation excessive des États engendre une consommation inutile d’énergie et fragilise le circuit des échanges.

En exagérant la spécialisation, le moindre bris sur l’un de ces maillons peut créer des blocages de production et (dans le cas de l’agriculture) des famines. Le rêve du grand village global est une illusion dangereuse, qui est basée sur un monde parfaitement coordonné et sans tension. Les États et leurs populations n’en tirent que peu d’avantages, mais en assument pourtant tous les risques. Seuls les intérêts de la grande production en tirent profit, en étant en mesure d’imposer leurs standards sur la terre entière, par le nivellement par le bas des salaires qu’impose la concurrence mondiale. Cette situation n’est plus tenable aujourd’hui.

Le second est cet inégalitarisme doctrinal complètement absurde qui essaie de convaincre le chaland que l’enrichissement des ultrariches est bénéfique à la majorité, alors qu’une meilleure répartition des richesses rimerait avec leur appauvrissement. En d’autres termes le « ruissellement des richesses » fonctionnerait avec les gens déjà riches, mais pas pour la population entière ! C’est d’autant plus infondé que les riches consomment déjà à leur maximum et que ce sont les plus pauvres qui ont des besoins à satisfaire. La pratique démontre pourtant que le ruissellement des richesses fonctionne, mais seulement par la consommation des plus pauvres. Qui, elle, retourne directement dans l’économie et impact le carnet de commandes des entreprises. A contrario, l’accumulation de capital par les riches ne fait qu’accroître les bulles spéculatives et l’offre de crédit. Ce qui se traduit invariablement en dette d’État et en austérité. Le monde de demain ne peut tout simplement pas se relever sans processus minimaux de redistribution, comme le revenu minimum garanti, puisque l’endettement n’est plus tenable et que les entreprises ne peuvent tout simplement pas se passer de la consommation des masses pour fonctionner.

Ensuite, le monde de demain devra investir massivement dans les domaines qui sont encore peu rentables (transition énergétique, recherche fondamentale, développement durable, transport collectif, etc.), mais indispensables à l’équilibre des écosystèmes. Les taux d’intérêt sont au plus bas (parfois même négatif) et il n’est plus possible de les remonter pour un bon moment, alors la relance devra aussi passer par nos besoins les plus pressants en termes d’environnement. Et ces investissements doivent être faits par l’État, mais également imposés au privé. De toute façon c’est son rôle de le faire et l’expérience des dernières décennies prouve bien l’incapacité des fonds de pension à investir dans ce qui n’est pas immédiatement rentable. Seuls l’État et des caisses d’épargne socialement administrées peuvent le faire.

Le quatrième changement de paradigme est bien sûr le dogme de la dette. Non, les dettes d’États n’ont pas à être payées ! Et il ne faut plus être dupe du chantage sur les petits retraités qui en serait les victimes. La dette d’État et celle des grandes entreprises sont déjà massivement achetées par les banques centrales (les QE). Alors, ces dettes illégitimes, mises dans la bonne disposition des banques centrales et avec un taux d’intérêt nul, seront payées par la « magie » du temps et de l’inflation. De toute façon, les crédits n’ont de valeur que sur la base de la richesse qu’ils créent, alors se priver de créer les richesses nécessaires à la société pour une question de dette revient à prendre le mode de financement néolibéral pour plus important que les besoins de la société elle-même !

Bien sûr, il faudrait également renverser le pouvoir de la finance, fermer les bourses du monde et refonder une économie axée sur les besoins des populations, etc. En somme, instaurer le socialisme ! Mais là, je sais que je m’emporte et je sais bien que cela ne sera pas suivi des faits et il est même à douter que nos dirigeants aient l’audace d’envisager de simples réformes keynésiennes...

Et c’est bien ça le problème ! Les changements de paradigme que j’ai évoqué plus haut ne sont pas que de simples vœux pieux de ma part, mais des nécessités pour maintenir la société dans un état minimalement semblable à ce que nous connaissons. Néanmoins, l’avènement du populisme de droite et la montée du conspirationniste qui le soutien, ne laisse rien présager de bon, car les faits peuvent bien sûr encore être niés par des croyances irrationnelles. Il est encore tout à fait possible de se faire accroire que la crise est fomentée par je ne sais quelle organisation occulte et que les mesures prises pour y répondre ne sont qu’une manigance « pédosatanique ». Après tout, certains perçoivent bien le réchauffement climatique comme un « complot » qui cherche à faire émerger un fantasmagorique gouvernement mondial !

Depuis quelque temps, je ne tiens plus pour acquis le bon sens de la population. Il y a certainement encore une part de décence commune dans les peuples les plus déshérités, mais les populations occidentales sont visiblement devenues trop cyniques et vieillissantes et préfèrent manifestement fantasmer le passé que de construire le futur.

Pourtant l’heure est grave et la lucidité est de rigueur si nous voulons espérer un futur pas trop dystopique. Il nous faut donc écouter les peurs du peuple (même les plus folles) et ne pas le mépriser afin de pouvoir le ramener aux bases de la lutte des classes et ainsi changer la direction du monde. Car ce n’est pas l’élite actuelle qui sera en mesure de la faire et encore moins les populistes du genre de Trump, Bolsonaro, Lepen, etc. Sans oublier notre piètre Maxime Bernier !

Comme le disait Antonio Gramsci : « Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître, et c’est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres ». Nous vivons présentement ce clair-obscur, alors préparons-nous à combattre des monstres !

Benedikt ARDEN
septembre 2020

 http://www.rebellium.info/2020/09/ce-clair-obscur-qui-fait-surgir-des.html

COMMENTAIRES  

27/09/2020 10:28 par Assimbonanga

Vendredi à 13h, France Inter a modifié tout son journal pour faire une spéciale "attentat au hachoir". C’était très grave et des personnes en pronostic vital engagé. Le speaker arborait sa voix la plus fébrile. Toute la France (selon lui) retenait son souffle. J’avais perso plutôt l’impression qu’il n’attendait que ça, ainsi que toutes les rédactions de tous les canards et de beaucoup de politiciens ... Cette dramatisation, cette résurgence de la menace terroriste. On interrogeait fébrilement le moindre témoin. On n’en savait pas davantage mais on n’en gardait pas moins l’antenne. Lorsque j’ai entendu le patron de l’agence de presse dont les victimes étaient ses employés, il m’a un peu fait penser à Estrosi après l’attaque au camion : n’ayant pas un seul instant prévenu ses employés d’un danger potentiel, il reportait la responsabilité sur le ministère de l’Intérieur ! L’art de se déculpabiliser.

Quand les outragés du masque sanitaire évoquent la culture de la peur, je trouve qu’ils passent à côté d’autre chose. C’est à la peur de l’attentat terroriste qu’on veut nous pétrir. Sans doute y a-t-il là-dessous une volonté de nouvelles lois sécuritaires et de contrôle des individus.

Bon, il s’avère qu’il n’y a pas eu homicide. Du coup, l’effet retombe. Je compatis au sort des deux personnes qui ont été prises pour cible. Pour elles, la vie a basculé et c’est horrible. Ce matin, France Inter a fait venir un psy pour nous entretenir des traumatismes et stress liés à toutes ces horreurs. Bon, j’aurais aimé qu’il englobe aussi l’état dans lequel doivent se trouver les migrants qui débarquent dans les rues de Paris après avoir essuyé périls et sévices. Mais là, peut-être que c’est tellement incommensurable qu’il vaut mieux pas trop gratter, pour pas risquer de réveiller la monstruosité...

Sarko a fait bombarder la Lybie. Un beau jour, on a vu sur la méditerranée la première embarcation de fortune. Sarko a envoyé l’armée en survol et a fait larguer des bouteilles d’eau. France Inter en a parlé. Puis on a laissé mariner encore quelques jours et à l’arrivée, il restait 3 rescapés sur 70 passagers. Quelle cellule psychologique pour eux ? Et est-ce que la France n’est pas malade de l’instauration de la cruauté d’Etat, de l’indifférence statuée, et du fait qu’aucune foule n’a défilé dans les rues en défense des naufragés et qu’ensuite c’est devenu une banalité ? Ne sommes-nous pas devenus des monstres ?

27/09/2020 12:02 par babelouest

Oh ma chère Assimbonanga, l’horreur réside dans le fait que le pseudo-État français n’est plus que depuis une dizaine d’années une succursale de l’Amicale (!) des Banques, et que TOUT est assujetti à ce critère hors-nature. Il ya EUX, et il y a NOUS : le plus terrible, c’est que beaucoup (beaucoup trop) ne l’aient pas du tout compris, et moutonnent à qui mieux mieux. Y compris des personnes que l’on connaît, et qu’à la moindre sollicitation supplémentaire nous aurions CONTRE nous, parce que ce que disent les médias dominants sont PAROLE D’ÉVANGILE. Pour être confronté à ce genre de dilemme, je compatis, et à nouveau sous des ciels divers l’on voit la grande différence entre ceux QUI CROIENT, et ceux QUI RÉFLÉCHISSENT.

Percer ce mur plus dur que le béton demande beaucoup de temps, et pendant ce temps-là les oligarques de l’Argent avancent. On peut craindre que ceux qui ont été ainsi formatés ne se réveillent (peut-être) que dans une cinquantaine d’années, quand NOUS ne serons plus. Ou pas. Cela voudra dire que la centaine environ de Maîtres du Monde auront gagné leur mainmise stupide, minimaliste, incapable de comprendre les chefs-d’œuvres antérieurs ; en plus des Géants bouddhistes détruits, il y en aura des milliers s’ils n’ont pas d’intérêt financier. Eux, ne comprennent que ce critère, puisqu’ils ne comprennent rien au vrai monde. Deux mondes cohabitent ainsi, celui du monde réel, et celui de l’ARGENT.

Mon fils a parmi ses meilleurs amis un saltimbanque, chanteur, diseur, artiste du geste, auteur, qui a fait les beaux jours de l’Avignon OFF avec ses amis. Je doute que les médiocres qui accaparent les postes réellement apprécient ce genre souvent primesautier, mais souvent aussi né de données à la fois naturelles, et pour eux surranées, dont ils ne doivent rien comprendre.

27/09/2020 13:35 par Yannis

On assiste surtout à l’effondrement du camp de la gauche. Le blabla des commentateurs assermentés, répandant le politiquement correct et la pensée molle déjà en prime time partout ailleurs, accompagné de la posture rebelle et des formules révolutionnaires-publicitaires bien apprises et de circonstance, ne fait que démasquer ce fait ; ici même, comme sur la plupart des forums de gauche que se veulent respectables.

La médiocrité intellectuelle et l’autosatisfaction de cette médiocrité sont deux virus sociétaux très persistants sur Internet, quí peuvent s’assoir sur une longue expérience réelle-virtuelle.

28/09/2020 09:59 par Jean-Yves Leblanc

Ces temps-ci, je ne lis le GS que de façon superficielle et partielle.
C’est comme les patates : Assange le lundi, le mardi et le mercredi aussi ... Pendant que se joue une tragédie, ici en France : une dérive accélérée vers la dictature, vers le chômage de masse, vers la perte de tous les acquis. Pire encore, cela se passe sous les yeux d’une opposition politique et syndicale inexistante et collaboratrice tandis que des politologues ’alternatifs’ que j’appréciais beaucoup, Covid aidant, rejoignent le système à pas feutrés.
Je tombe, à retardement, sur le commentaire de Yannis. En quatre lignes, il dit tout. En le remerciant, je le cite :

On assiste surtout à l’effondrement du camp de la gauche. Le blabla des commentateurs assermentés, répandant le politiquement correct et la pensée molle déjà en prime time partout ailleurs, accompagné de la posture rebelle et des formules révolutionnaires-publicitaires bien apprises et de circonstance, ne fait que démasquer ce fait ; ici même, comme sur la plupart des forums de gauche que se veulent respectables.

28/09/2020 10:20 par Assimbonanga

L’étau se resserre, les lois sécuritaires s’agglomèrent. Le prochain coup pourrait bien se porter sur l’Aide Sociale à l’Enfance qui, déjà, a pris un tour de surveillance (ce n’est pas de la délation, a dit L Nunez sur France Inter.).
La dictature n’est pas pour un hypothétique parti d’extrême-droite. Elle avance en rampant. Les particuliers seront toujours de plus en plus ciblés. Contrôles techniques, immobilier, spanc... Ça n’arrête pas de s’ajouter et ça crée des emplois de contrôleurs ! On va s’attaquer au problème des péniches pour leurs rejets dans la Seine (mais on fermera les yeux sur les industries, les pauvres, avec tout le désastre économique du coronavirus, on ne va pas leur mettre la tête sous l’eau).

Comme le jeune Afghan qui a pété un câble est passé par l’Aide Sociale à l’Enfance, ne doutons pas que ce service va prendre un tour de vis. Les assistantes sociales qui ont la fibre matonne vont connaître leur heure de gloire. Les "tantes Lydia" (La servante écarlate) vont triompher.
Et ainsi de suite depuis Sarkozy. Au fur et à mesure d’un fait divers, l’opinion publique la plus réactionnaire obtient gain de cause avec des lois restrictives de la liberté.
Dans l’affaire de l’attentat au hachoir, on note que l’un des suspects a fini par être disculpé. Le malheureux ! Il essayait de raisonner l’illuminé et on l’a embarqué comme un criminel. Il a heureusement échappé au placage ventral et sa vie est sauve mais quelle désillusion pour lui. Il a dû tâter des forces de notre police. Comment a-t-on traité les gardés-à-vue dont certains n’ont dû commettre d’autre crime que de loger en colocation avec un détraqué ? Quel a été le respect de la dignité et des droits de l’Homme ? Les a-t-on torturés, ou, termes plus politiquement corrects, maltraités et harcelés ?

28/09/2020 14:30 par CAZA

Bonjour
Du fait de ma ligne politique personnelle je ne peu plus lire que LGS ou Le Diplo
MAIS Bon là l’article j’ai pas tout compris car ,des neurones hérités de ma naissance il ne reste plus grand chose à par les deux qui restent , un dans chaque testicule
Depuis la mort de mon arrière grand père il y a 80 ans ,de mon grand père il y a 55 ans ,de mon père il y a 25 ans , tous trois grand défendeurs de la cause du peuple ouvrier et militants communistes les temps ont tellement changés que je suis certain qu’ils ne comprendraient rien des français d’aujourd’hui ce qui les consterneraient grave .
Ce qui est sur ,c’est que pour combattre le" futur dystopique "(? ) faut pas compter sur mes enfants et petits enfants ,joueurs sur le net chômeurs récurrents et fumeurs de joints occasionnels
Hors sujet mais je vois venir pour succéder au sinistre Macron un président ligne écolobobo ubérisé genre toi aussi cré ta start up verte consensuel,compatible avec la mondialisation financière et pro OTAN pour continuer à piller les richesses des faibles .???

29/09/2020 18:51 par MARC

LONDRES 26 septembre
arrestation du Dr Heiko SHONING ( TEL ET PORTABLE SAISIS ...et POURQUOI DONC ..) devinez ...
les " médias " en ont parlé ?.. ( par contre pour nous asséner des " chiffres de CAS positifs avec quel TC ?.. - EN CLAIR = TAUX DE CONTAMINATION = au quotidien : ça...oui mais de " malades ?.." oui il manque des lits dans les hopitaux ( voyez combien ont été supprimés et combien il en reste d’ouverts par rapport au nombre des hôpitaux = tout est accessible )
* voir les entretiens de Pr TOUSSAINT -TUBIANA - PERRONNE et bien d’autres dont les compétences et l’expérience ne sont plus à démontrer
https://www.youtube.com/watch?v=mY_8IDjPtQg

01/10/2020 19:26 par Assimbonanga

@Caza, je te vois bien désabusé sur tes enfants et petits-enfants. Je vais t’en rajouter une couche : La leçon bolivienne et la narrative bourgeoise.
Alors-là, encore de quoi désespérer de la jeunesse. Quelle désinvolture et inconséquence ! Apparemment, le caneton réfractaire reste insensible au sort d’Evo Morales et à celui du peuple qui avait besoin de lui à 40%. Le caneton a bien compris que les journaux ont fait un boulot de salauds, mais il ne semble pas en tirer de réelle leçon. C’est pas parce qu’une correspondance servait d’unique source d’information, c’est parce que les journaux en questions sont des nases, avec une volonté de pas savoir. Et le résultat est désastreux. Comment tolérer que Le Monde, Médiapart, Politis, France Inter, Le Figaro, France Culture n’aient pas une once d’intuition politique, pas un gramme d’analyse ? Ils sont complices de la destitution de Morales, point barre.
Je trouve le caneton bien distant et peu impliqué par rapport au peuple bolivien. Je le trouve indifférent. Et lui non plus n’a pas percuté que la nouvelle présidente, au vu et au su de tous les médias, a fait serment sur une grosse bible et que c’est une réactionnaire de la pire espèce... L’espèce des Trump, Guaido, Bolsonaro. L’axe du fascisme.
Non, ce caneton est bien désinvolte... Et on ne met pas de majuscule à bolivienne car c’est un adjectif. (Toute façon, le caneton n’arrête pas d’enchaîner les fautes de français. Il m’énerve. )

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