Brésil : Auschwitz de la "reprise" à l’étude, ou quand l’armée enlève les pères et les mères des travailleurs

Fernando BRITO

Le ministère de l’économie et le gouvernement ont, finalement, un plan pour relancer l’économie après la nouvelle crise du coronavirus.

On pourrait bien l’appeler le Plan Auschwitz, en hommage au tristement célèbre camp de concentration (en fait, trois d’entre eux) de l’Allemagne nazie, où sur la porte de fer était écrit "Arbeit macht frei", "le travail libère"(1), en allemand.

Exagération ? Lisez ce qui est écrit dans la Folha (quotidien de São Paulo), aujourd’hui le 14 mai (à la fin du texte, parce que les journalistes, peut-être à cause de leur jeunesse, n’ont pas réalisé la gravité de ce qui est prévu, ce que je souligne dans le texte :

Le contrôle [de la reprise du travail] serait garanti par un protocole à définir par le ministère de la santé avec les procédures nécessaires (adaptations des chaînes de montage, comme la distance entre les employés) pour éviter la contagion. Pour cela, des tests de masse seraient nécessaires.

Une autre idée en cours serait de retirer la population qui fait partie du groupe à risque, comme les personnes âgées, du domicile de ces travailleurs, en particulier les plus nécessiteux.

Les personnes qui participent aux discussions disent qu’une proposition en cours d’analyse au Ministère de l’intérieur prévoit la sélection des personnes âgées, surtout dans les grands centres urbains, et leur transfert dans des hôtels qui sont actuellement fermés.

L’organisation de ce groupe de travail sera laissée à l’armée.

Voyez ce que cela signifie : pour que l’ homme jeune puisse retourner au travail "en toute sécurité", une troupe de l’armée (ou de la police) se rend chez lui et "enlève" sa mère, une femme de 65 ans, et l’emmène, en voiture, dans un hôtel où sont stationnés des soldats, d’où elle ne pourra pas sortir et sera placée à côté de quelqu’un qu’elle n’a jamais vu de sa vie, sans visiteurs et avec la concession suprême de pouvoir regarder par la fenêtre d’une minuscule chambre (bien sûr, les "cinq étoiles" ne seront pas les hôtels choisis).

A la fin du XVIIIe siècle, le mot yiddish pogrom a désigné la persécution des Juifs (puis des Slaves, des Tsiganes, des Protestants...). Le gouvernement brésilien veut maintenant faire le pogrom des "vioques", en enfermant les pères et les mères des travailleurs, afin que leurs enfants soient la viande des machines à faire de l’argent.

C’est à l’étude, dit le journal, au ministère de l’intérieur du général Braga Netto.

Nous sommes face à des nazis, des gens qui – peut-être ne s’en rendent-ils pas compte, ce qui ne les disculpe pas – considèrent les êtres humains comme de simples machines à produire et qui pensent qu’au nom de cela, ils peuvent faire arracher des pères et des mères à leur foyer et les déposer dans des cuticules, afin que le mécanisme du capital puisse à nouveau tourner.

Même si c’est au prix d’enlever nos mères et nos pères par des soldats.

(1) NDT : sans aucune vergogne, le service de communication du gouvernement (secom), a lancé une campagne pour le retour au travail (contre l’avis de la majorité des gouverneurs), en utilisant le slogan "le travail libère", soulevant un tollé dans le pays et réveillant (un peu) les associations juives, généralement d’une extrême discrétion sur les dérives fascistes du gouvernement.

Question de la traductrice : jusqu’où faudra-t-il s’enfoncer avant de pouvoir remonter ?

 http://www.tijolaco.net/blog/o-auschwitz-da-retomada-exercito-levando-pais-e-maes-de-operarios/

COMMENTAIRES  

17/05/2020 15:43 par Daniel BESSON

L’ignominie la plus totale n’est pas dans cette mesure de préservation des personnes les plus fragiles , par c’est de cela qu’il s’agit , mais de sa comparaison aux camps d’extermination .
Il ne s’agit en aucune manière d’une mesure contraignante mais de la possibilté de la proposer à ceux qui sont obligés de cohabiter avec des personnes fragiles ( personnes âgées , diabétiques ou cardiaques ) et l’armée est en effet la structure la plus adaptée avec son expérience NBRC , ses personnels et ses matériels .
C’est un véritable problème de société au Brésil car on y assiste depuis deux ans à un véritable " Papy boom " et de nombreuses personnes agées , de plus en plus , sont obligées de cohabiter avec leurs enfants . Les " maisons de retraite " n’ y sont pas non plus socialement acceptées comme en Europe où nous avons pris l’habitude de ne pas vivre avec nos parents .

A Marseille on a proposé peu ou prou la même mesure pour briser la contagion au sein des foyers familiaux et des immeubles mais les bonnes âmes de la gôche ont diffusé leur traitement le plus efficace : La piqure de Moraline avec le rappel des " périod’léplussomb’d’not’histouâre "™© et de l’ " Opération SULTAN " dans le quartier du Vieux-Port
Je crois que même que l’historien plutôt positionné à gauche Robert MENCHERINI a du avoir des nausées si il a eu connaissance de ce parrallèle car c’est une personne digne qui n’oserait pas une telle compraison .
Victor MARGUERITE parlait en 1919 des Etats-Unis comme d’un " champignon vénéneux qui prospère sur l’humus des misères humaines " pour évoquer la manière dont les USA profitaient des destructions en Europe . C’est EXACTEMENT la même chose avec la gauche et la gôche !

18/05/2020 09:57 par Dominique

@ Daniel Besson

Le dépistage systématique est le seul moyen efficace et scientifique dont la médecine dispose pour lutter contre une épidémie, car c’est le seul moyen qui permet de détecter les porteurs d’un virus, et donc de les isoler du reste de la population pour pouvoir aussi bien stopper l’épidémie que, dans le cas de la covid, pouvoir les soigner avant qu’ils aient développé les complications qui les tuent. Ce qui implique qu’un système de santé qui n’a pas ce moyen à disposition est un système de santé qui poursuit d’autres buts que la santé.

Ce qui pose la question de savoir dans quelle type de société nous sommes prêt à accepter de vivre. Ce virus rend en grand service aux collabos de l’eugénisme social : il leur permet d’économiser les chambres à gaz. Leurs médias, au lieu de laisser la parole aux scientifiques sincères, tournent en ridicule ceux qui arrivent quand même à se faire entendre et ils noient le poisson dans plein d’infos contradictoires, ce qui ne fait qu’amplifier la peur des gens face à un virus nouveau qui peut les tuer et permet ainsi aux psychopathes qui gouvernent la "communauté internationale" que celle-ci soit composée d’un maximum de confinés du cerveau.

Comme le dit très bien le professeur Raoult, les riches trouvent toujours le moyen de se faire soigner. Nous sommes donc en présence d’un véritable eugénisme social et ceci, pas rien qu’au Brésil. Cette épidémie aurait du permettre de mettre les choses à plat, d’affirmer que la "communauté internationale" ne peut pas continuer impunément à faire les guerres qui sont sa raison d’être et qui plongent des pays entiers dans l’horreur et la misère, que la société industrielle, corporatiste, guerrière et globalisée ne peut pas continuer impunément à plonger des générations entières dans l’aliénation de l’esclavage salarial et de la consommation de masse, ni continuer sa guerre d’extermination totale du vivant et des conditions nécessaires à la Vie. Au lieu de cela, nous assistons avec le déconfinement à un retour massif des confinés du cerveau produits par le mode de vie suprématiste, inégalitaire et guerrier imposé par des élites irrécupérables car psychopathes en série.

La seule bonne nouvelle dans ce merdier pathétique est que nous pouvons de nouveau manifester avec des masques.

19/05/2020 07:29 par Xiao Pignouf

Personnellement, je pense qu’il y a une « certaine » exagération dans l’interprétation que fait l’auteur de l’article. Et de ce point de vue, je rejoins, pour une fois, ce que dit D. Besson, uniquement sur le fond. Il semble qu’il s’agisse d’abord d’une mesure de protection des personnes âgées. Qu’on y voit une mesure de coercition, et pire un projet de quasi extermination des vieux dans la population prolétaire, même si c’est le Brésil de Bolsonaro, ça me paraît pousser le bouchon un peu loin. Hitler n’a pas mis les Juifs dans des hôtels que je sache. Je dirais même que ce genre de théorie discrédite un questionnement légitime qu’on pourrait avoir sur la méthode. Mais ça me rappelle chez nous la polémique sur le Rivotril. Encore une fois, ça n’est que mon opinion, elle vaut ce qu’elle vaut.

19/05/2020 12:52 par Assimbonanga

LGS donne à lire. Ensuite, c’est à nous de jauger les textes. Celui-ci aurait besoin d’autres éclairages pour que j’y embraye dessus. Un peu trop exalté, grandiloquent.
En revanche, nous savons que le Venezuela est pris en exemple par l’ONU et ça, c’est pas rien !
Le porte-à-porte : comment le Venezuela, avec les médecins cubains, stoppe le coronavirus
Donc, si ça se trouve, le terme "brigades" employé par la France pour désigner les secrétariats des CPAM et les médecins en charge de détecter les cas de covid pour les isoler sont le fruit de l’organisation venezuelo-cubano-chino-vietnamienne !!!
Si ça se trouve...
C’est une intelligence collective venue de pays collectivistes, des dictateurs au sens dictature du prolétariat, c’est à dire pour la préservation des populations.
Contrairement à d’autres dont le souci central est la préservation des entreprises et des banques...

Pour être gentils, on va dire qu’il faut de tout pour un faire un monde... Sauver le tissu économique a aussi son intérêt...

Prendre les gens pour les loger à l’hôtel, c’est pas forcément le camp de concentration ! Tout est dans l’état d’esprit qui y préside et comment on traite les gens à l’intérieur et si c’est pris en charge au plan pécuniaire. Ça peut alors devenir un secours exemplaire.

Mais Trump est tout rouge de colère contre l’OMS et ce genre de sécrétions verbales remplies de fiel peuvent provenir de son bord. Il faut vraiment faire le tri et savoir qui parle et d’où. J’attends d’en savoir plus avant de m’emballer.

19/05/2020 12:53 par Assimbonanga

@Dominique. On peut même entrer masqués dans une agence bancaire !!! Cocasse.

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