Auteur Jean-Pierre PETIT-GRAS

EZLN, Chiapas : Vous entendez ? C’est votre monde qui s’écroule...

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Seules quelques paroles ("Vous entendez ? C’est votre monde qui s’écroule..."), prononcées par le Sous-commandant insurgé Marcos, ont accompagné vendredi 21 décembre l’impressionnante manifestation silencieuse de dizaines de milliers de bases d’appui de l’EZLN, qui ont envahi pendant plusieurs heures le centre des principales villes indigènes du Chiapas. A leur façon, les mayas et zoques de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale ont rappelé deux vérités aux "puissants" de ce monde, et à (…)

Mexique : « Peña Nieto n’est pas notre président ! »

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Le 1er décembre, jour de l’investiture de Enrique Peña Nieto, la ville de Mexico a été le théâtre d’importantes manifestations. L’indignation soulevée par les circonstances plus que douteuses de l’élection du 1er juillet dernier, et par la personnalité du nouveau mandatario, est en effet grande dans un pays qui traverse une grave crise politique et sociale. La répression déployée par les autorités fédérales, mais aussi par la municipalité de la capitale, dirigée par le « socialiste » (…)

Mexique : Au Chiapas, la guerre en catimini...

Jean-Pierre PETIT-GRAS
C’est une question que l’on nous pose souvent... « Que deviennent les zapatistes ? On n’entend plus parler d’eux... » On assiste pourtant ces derniers temps, dans l’Etat du Chiapas, à une forte recrudescence de la guerre sournoise contre le mouvement zapatiste. Celle-ci progresse implacablement, notamment dans les régions et villages où les bases de apoyo, les paysans mayas et zoques adhérents à l’EZLN ne sont pas majoritaires. Les agressions sont perpétrées par des groupes (…)

Andalousie : Somonte réoccupée

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Cette nuit, alors que les Gardes Civils ne les attendaient pas, les jornaleros et jornaleras de Somonte ont réoccupé la finca... Ce qui se passe en Andalousie est extrêmement important. Cela montre d’une part que face aux problèmes aigus posés non seulement par le chômage, la misère et la faim, mais aussi par l’aliénation, le renoncement, la soumission devant les bonnes paroles des uns et des autres, devant les stratégies des partis politiques, etc. la seule réponse possible est dans notre (…)

Somonte, Andalousie : les jornaleros expulsés par la force

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Ce matin de bonne heure, les antiterroristes et la Garde Civile ont brutalement expulsé les jornaleros, femmes et hommes qui occupaient la Finca Somonte depuis 50 jours. A 84 %, les militants régionaux d’Izquierda Unida viennent d’approuver la participation de leur organisation au gouvernement andalou, la Junta de Andalucà­a, sous la présidence du dirigeant du PSOE José Griñán. Cette participation démarre sur les chapeaux de roues, par l’expulsion de travailleurs agricoles qui occupaient (…)

Finca Somonte, Andalousie : la terre à ceux qui la travaillent

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Vers l’Ouest et le Nord, l’horizon est barré par les lignes sombres de Sierra Morena (1), derrière lesquelles le soleil, après cette chaude journée d’avril, s’est enfin décidé à se glisser. Avant l’assemblée des occupants, où seront prises les décisions concernant les prochains jours, la responsable de la cuisine, Marà­a, nous livre quelques bribes de sa vie. Elle évoque les siens. Son grand-père paternel, que les falangistes sont venus chercher un soir à la maison familiale... On n’a jamais (…)

Amérique Latine : L’Eldorado plus l’Enfer

Jean-Pierre PETIT-GRAS
« Les campagnes alarmistes déclenchées au sujet des ressources de la planète et de l’empoisonnement de la nature par l’industrie n’annoncent certainement pas un projet des milieux capitalistes d’arrêter la croissance. C’est le contraire qui est vrai. Le capitalisme s’engage maintenant dans une phase où il va se trouver contraint de mettre au point tout un ensemble de techniques nouvelles de la production de l’énergie, de l’extraction des minerais, du recyclage des déchets, etc.,, et de (…)

Mexique : qui a tué don Trino ?

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Mardi 6 décembre, une délégation de 18 représentants du mouvement mexicain pour la paix dans la justice et la dignité, fondé par le poète Javier Sicilia, se rendait à Santa Marà­a Ostula, sur la côte pacifique du pays, lorsque leur véhicule a été intercepté par des paramilitaires armés de fusils nord-américains R-15. Ceux-ci ont relâché peu après les membres du mouvement pour la paix, mais ont retenu leur accompagnateur, J. Trinidad de la Cruz Crisoforo. Plus connu comme don Trino, ou « (…)

Mexique : on a tué Natanael, enfant maya du Chiapas

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Ses parents, Alfredo López Jiménez et Rosa López Dà­az, indigènes tsotsils membres de l’Autre Campagne et sympathisants du mouvement zapatiste, sont arrêtés en 2007, puis enfermés dans les prisons du gouverneur « socialiste » de l’Etat, Juan Sabines Guerrero. Enceinte de 4 mois, la mère est torturée. L’enfant naîtra, mais avec de graves problèmes de santé, une paralysie cérébrale. Depuis 36 jours, Alfredo et Rosa sont en grève de la faim, avec les autres prisonniers politiques indigènes, (…)

Mexique : Cherán, autodéfense indigène

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Depuis Uruapan, la route de Zamora traverse les vastes étendues verdoyantes (le maïs est déjà haut) du plateau p’urépecha, d’où émergent de nombreux volcans assoupis, couverts de forêts touffues. Après une quarantaine de kilomètres, on passe Paracho, renommée pour ses guitares (les p’urépecha travaillent le bois et sont d’excellents musiciens). Une quinzaine de kilomètres encore, et l’on arrive à Cherán. Pour entrer dans la communauté (un gros bourg de 20 000 habitants, aux rues naguère (…)

Mexique : 50 millions contre les triquis de Copala

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Ils s’appelaient José Luis Ramà­rez Hernandez, Francisco Ramà­rez Merino et Alvaro Jacinto Cruz. Dimanche 7 août, sur le Zocalo de la ville d’Oaxaca, des dizaines de touristes longent, indifférents, leurs trois cercueils alignés devant l’entrée du palais du Gouverneur. Tout autour, portant leurs longues tuniques comme autant de taches de sang, les femmes triquis veillent leurs hommes. Une poignée d’hommes et femmes de la ville, militants de groupes locaux et de l’Autre Campagne, les (…)

Mexique : un pacte national pour la paix

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Dimanche dernier, les participants à la Caravane pour la Paix avec Justice et Dignité ont atteint le terme de leur périple mexicain. Tout au long des 6000 kilomètres qui les ont menés de Cuernavaca, au centre du pays, à Ciudad Juárez, ville frontière du nord, haut lieu du capitalisme dérégulé et championne toutes catégories des meurtres de femmes, ils ont pu entendre de multiples témoignages de sympathie, et la litanie des dénonciations contre les crimes et exactions perpétrés aussi bien (…)