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Révolution : naissance d’un parlement citoyen à la Bastille

Suite à l’appel des militants espagnols Democracia Real YA ! et de nombreux mouvements citoyens en France depuis plus d’une semaine, des milliers de personnes se sont réunies à la Bastille aujourd’hui et le flot des militants ne fait qu’augmenter au fil des heures. Des orateurs prennent la parole au micro à tour de rôle pour exprimer leur idées, leurs coups de gueule et leurs propositions. C’est un véritable parlement citoyen qui se tient sur la place. Le site du mouvement Démocratie Réelle retransmet d’ailleurs en ce moment

Un cahier des doléances a été mis à la disposition des citoyens pour qu’ils puissent faire part de leurs revendications. Celles-ci seront utilisées pour rédiger la charte du mouvement. Ce dernier prône une prise en main de la politique par le peuple. Ce sont des milliers de gens qui sont sortis dans les rues et qui revendiquent des libertés élémentaires et une volonté grandissante de remettre le citoyen au centre des préoccupations. Face aux atrocités de la guerre, des dictateurs financiers, face aux décisions unilatérales et inhumaines de la classe dirigeante, l’indignation est passée à l’étape suivante : agir. Les multiples intervenants font part de la nécessité de coordonner les mouvements européens et de pratiquement mettre sur pied des actions concrètes et productives. Je vous invite à prendre connaissance des nombreuses chartes récemment mises en lignes et qui définissent clairement les revendications des mouvements actuellement mobilisés un peu partout en Europe. C’est une volonté citoyenne qui est en train de naître. C’est à chacun de nous d’y joindre la nôtre pour l’amplifier et lui donner corps.

A l’image des campements espagnols et autres, les militants ont organisé des mini-concerts et des distributions d’eau et de nourriture. Outre les différents sites web récemment créés, des millions de tweets relaient les informations au moment où j’écris ces lignes. Certains sont exagérés ou approximatifs, d’autres plus précis. Mais l’important est qu’ils existent et contribuent à ce que le mouvement populaire - au sens propre du terme - s’amplifie. Un flux continu de messages circulent depuis l’Espagne également, saluant et encourageant l’écho qu’à eu leur soulèvement en France.

Encore une fois, il est de notre responsabilité de partager ces informations pour qu’elle atteignent le plus grand nombre. Ce ne sont plus les politiques qui défendent les interêts du peuple, car contrairement aux apparences, nous ne vivons plus en démocratie. A nous de défendre nos droits, les politiques ont définitivement prouvé leur incompétence et leur complicité. Car la question est évidente : est-ce dans l’intérêt des gouvernements, des multinationales et des médias de relayer les revendications des mouvements qui les mettent en cause et d’activer les institutions parlementaires en conséquence ? La réponse est évidente ! L’omerta et le silence des médias est plus que révélateur.

Ce que je constate, c’est que vu de l’extérieur, le tableau est clair : d’un côté le peuple fatigué par les promesses, les injustices, l’impunité, et qui soucieux de son avenir, tente de s’organiser pour reconstruire une vraie démocratie, et puis de l’autre, les médias et les politiques qui pratiquent la langue de bois et l’indifférence. Entre les deux, une masse de gens lobotomisés dans leur fragile confort matériel et leurs relatifs sentiments de sécurité et d’insécurité. Comment pourrait-on se contenter d’un monde où le pouvoir et les ressources seraient détenus par une oligarchie économique et financière ? Le mouvement est indispensable et inévitable.

Les médias en parlent à peine, sans doute de peur de voir le mouvement prendre de l’ampleur et surtout de peur de voir ce mouvement passer les frontières des villes et des pays. Notre génération n’a pas besoin de traité ni de lois pour communiquer et partager ce que nous avons tous en commun : cette soif de liberté, d’égalité et de justice. Ouvrir les yeux devient très urgent. L’avenir nous dira si ce qui se produit en ce moment dans nos rues est une véritable révolution. En tout état de cause, elle en a toutes les composantes. Partager, expliquer, sensibiliser, se mobiliser est devenu vital.

Badi BALTAZAR

www.lebuvardbavard.com

EN COMPLEMENT : http://www.reelledemocratie.fr/

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Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum.

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