"les communes fonctionnent un peu comme des associations, personnes n’a le pouvoir en particuliers, tous décident ensemble, pas forcement à la majorité."
Tous décident ensemble, ça suppose soit l’unanimité, ce qui n’arrive pas souvent, même au sein d’un groupe restreint, même d’un groupe d’amis, soit... un processus de prise de décision que tu ne précises pas. A ma connaissance, pour l’instant, on n’a rien trouvé de plus équitable que le vote majoritaire.
"c’est toujours le peuple de la communes qui décident des orientations. Pour les niveaux supérieurs, les communes envois des délégués pour prendre les décisions et formés des commissions techniques pour les fédérations de communes et pour le pays, ils sont également en relation non concurrentielle avec les autres pays. Les délégués ne décident pas des grandes orientations, ce là reviens toujours aux communes." Même remarque que précédemment : Comment le peuple prend-il ses décisions, si tout le monde n’est pas d’accord ? Comment sont choisis, sélectionnés les délégués, s’ils ne sont pas élus ?
D’autre part, quel que soit le mode de désignation des délégués, le terme même de délégué suppose la délégation de pouvoir : un groupe de personnes délègue un certain pouvoir à un individu dont il attend qu’il le représente. C’est dans cette délégation de pouvoir que commence à se poser le problème de l’exercice du pouvoir : un député n’est pas autre chose, sur le fond, qu’un délégué. Le problème est de savoir comment il exerce le pouvoir que nous lui avons délégué, et comment nous pouvons contrôler cet exercice.
Le référendum révocatoire, que tu reprends ici à ton compte, me semble-t-il, est un premier pas vers ce contrôle. Un pas élémentaire, car pour décider qu’un délégué ne nous représente pas comme nous le voulons, il faut pouvoir s’informer de ce qu’il dit et fait lorsqu’il rencontre d’autres délégués ; en France tout citoyen a le droit d’assister aux délibérations des conseils municipaux. Combien de français le font ? Combien auraient le temps de le faire ? Comment une femme isolée qui a des enfants mais n’a pas les moyens de les faire garder, peut-elle exercer ce droit ? Quand elle l’aurait, aurait-elle les connaissances et les compétences nécessaires pour évaluer ce qui se cache souvent sous les propos de nos représentants ?
L’idée d’une représentation tournante permet de réduire ce problème. j’ai eu l’occasion de l’expérimenter à mon petit niveau, entre autre dans une section syndicale : nous changions chaque année de responsabilité : DP, CE, DS, secrétariat, etc. Ca permettait à tous les membres de la section de se former, et non seulement ça facilitait le contrôle des délégués par la section, mais en outre, c’était bien plus facile, pour les délégués, de représenter correctement les collègues parce que les collègues savaient à quoi pouvait être confronté le délégué ; car, même si l’on est parfaitement sincère et honnête, ce n’est pas facile de représenter les autres. Ca pouvait paraitre une perte de temps au début, le temps que le délégué se forme ; ça ne l’a jamais été en réalité : les délégués précédents étaient là pour guider le délégué nouveau et le soutenir ; la communication entre délégués et militants de base momentanés, était beaucoup plus facile, et ça s’est révélé un gain de temps. J’observerai cependant que cela suppose que tous les membres du groupe soient d’accord pour s’organiser de cette façon, ce qui ne coule pas de source : dans le cadre syndical, je n’ai pas eu l’occasion de refaire cette expérience ailleurs ; les délégués, élus ou non, ont souvent tendance à s’accrocher à leurs prérogatives, les salariés à éviter la prise de responsabilité. Enfin ce qui peut fonctionner à l’échelle d’une section syndicale, même relativement nombreuse, peut présenter des limites rédibitoires à une échelle plus large. Mais mon expérience de la délégation de pouvoir se limite à l’échelle de quelques mouvements ou d’élections hexagonaux.
"l’état crée automatiquement une oligarchie qui même si elle ne le veut pas s’éloigne des intérêts du peuple "
Est-ce l’état qui crée l’oligarchie, ou l’oligarchie qui tend à contrôler l’état ?
Dans les pays occidentaux ce n’est pas dans la sphère de l’Etat que s’est accumulé le capital sur lequel repose le pouvoir de l’oligarchie qui contrôle nos états ; c’est dans la sphère privée. Et la-dite oligarchie semble plutôt désireuse de réduire autant que faire se peut le pouvoir des Etats. Je crois qu’il y a lieu de distinguer l’oligarchie qui domine actuellement nos économies, des bureaucraties qui se sont formées en accumulant les pouvoirs administratifs que "les peuples" leur ont délégués. Même si l’on peut penser qu’il y a des passerelles entre ces deux mondes. Je pense que l’intérêt des peuples, particulièrement en ce moment, c’est de s’opposer à la désintégration des Etats, ce qui n’implique pas que l’on garde en l’état ceux que l’on a ! Mais que l’on exige qu’ils exercent les mandats que nous leur confions. Ce qui suppose que nous nous donnions les moyens de les contrôler... Pas facile !