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Thème : Massacres de Sétif

La France n’était pas en Algérie le 8 mai 1945

Zouhir MEKARBI

45 000 Algériens ont été, ce jour-là, assassinés non pas par la France, mais au nom de la France. Soulevons le couvercle sur cet aspect volontairement caché...

Le mensonge à beau courir... 75 ans après, les massacres d'Algériens, le 8 Mai 1945, n'ont toujours pas livré leur secret. La France officielle considère que c'est « une tragédie inexcusable » qui fait partie du « crime contre l'humanité » durant 130 années de colonisation. Ces déclarations ont un sens. Pour les comprendre, il faut revisiter l'histoire. Durant la Seconde Guerre mondiale, la France a été occupée par l'Allemagne en laissant une partie du territoire dirigée à partir de Vichy par le maréchal Pétain sous l'autorité allemande. Quant à l'Empire colonial français de l'époque et l'Algérie en particulier, l'Allemagne avait laissé la gestion à Vichy. Avec l'abrogation du décret Crémieux, le 7 octobre 1940, les juifs d'Algérie perdent la nationalité française. C'est alors que se constituent des groupes autour de quelques personnages comme le tristement célèbre Jean Achiary, Roger Carcassonne et José Abouler qui organisèrent, sous le nom de code « opération Torch », le débarquement des troupes étasuniennes (...) Lire la suite »
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75ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945 : le génocide indélébile

Brahim TAKHEROUBT

Cette année, la célébration de cette date historique intervient dans un contexte marqué par le confinement dû à la pandémie du covid-19, mais cela n'enlève rien à la portée mémorielle de l'événement.

Le 8 mai 1945, tandis que le monde entier fêtait la victoire contre le nazisme, l'armée coloniale massacrait des milliers d'Algériens. Tout est parti de ce qui était censé être des manifestations pacifiques à Sétif, Guelma et Kherrata à Bejaïa. Pour fêter la fin des hostilités de la Seconde Guerre mondiale et la victoire des Alliés sur les forces de l'Axe, un défilé est organisé. Profitant de cette journée particulière, les nationalistes algériens ont, eux, appelé à des manifestations pour exprimer leur droit à la liberté et rappeler à la France coloniale les promesses qu'elle avait faites aux Algériens avant le début du conflit mondial. Les manifestations sont autorisées par les autorités coloniales à la condition que seuls des drapeaux français soient agités. À Rétif, après des heurts, un policier tire sur Bouzid Saâl, jeune scout musulman tenant un drapeau de l'Algérie et le tue. C'est le feu aux poudres. Des émeutes ont été déclenchées et l'armée coloniale tire sans discernement sur les foules pour commettre (...) Lire la suite »

Massacres du 8 mai 1945 : la responsabilité historique hante l’État français

APS

L’Algérie commémorerait ce mercredi le 74e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, qui ont fait plus de 45 000 martyrs, victimes de crimes contre l’humanité dont la responsabilité historique hante l’État français qui a annoncé, sous le pression de la rue, l’ouverture du dossier de ses crimes coloniaux.

Ces crimes commis par l’armée française durant la colonisation de l’Algérie se sont invités dans le « grand débat national » lancé par le président Emmanuel Macron dans le but de résoudre la crise sociale devenue politique. L’opportunité de ce débat a été l’occasion de mettre à nu la face hideuse du colonialisme français que les autorités de la France se sont attelées, quelques années auparavant, à en consacrer la glorification à travers un texte de loi avant de se trouver, à présent, contraintes de dévoiler son côté sombre. C’est dans ce cadre que l’anticolonialiste Henri Pouillot a adressé, en tant que témoin de la Guerre de libération nationale, une lettre au chef d’État français soulignant le besoin impérieux pour « leur génération d’anciens combattants que les crimes contre l’humanité (tortures, viols, crevettes Bigeard et corvées de bois), les crimes de guerre (600 à 800 villages rasés au napalm et utilisation du gaz VX et Sarin...) et les crimes d’État (massacres de Sétif/Guelma/Kherrata en mai 1945 et massacres (...) Lire la suite »
“ Avec le préfet Papon, il n’y a plus de « ratons » sous les ponts. ” Phrase qui circulait après les massacres du 17 octobre 1961 à Paris.

Une visite inutile comme solde de tout compte. Il faut une vraie reconnaissance des crimes de masse

Chems Eddine CHITOUR
Cette semaine a vu la venue en Algérie du secrétaire d'Etat aux Anciens combattants français venir à Alger décorer six combattants algériens – indigènes – après 70 ans d'oubli, qui ont combattu pour la France. Dans le même paquet il fait, comme on dit, le minimum syndical pour absoudre la France de l'un de ses crimes de masse, en l'occurrence le crime contre l'humanité représenté par les milliers de morts en quelques jours fruit de la furie des colons avec la bénédiction d'une France qui venait de tourner la page de l'humiliation de la Seconde Guerre mondiale, en déversant toute la haine et ses frustrations sur les damnés de la Terre sans défense qu'étaient les Algériens. Nous sommes loin du compte et on ne peut pas faire un solde de tout compte de 132 ans d'humiliation, de rapine, de vol, de meurtres de masse. Deux poids, mille mesures Il est curieux de constater que la droite comme la gauche sont unanimes concernant la façon de traiter les évènements puis la guerre d'Algérie. Rien à voir avec la (...) Lire la suite »

Le devoir d’écriture

Ahmed HALFAOUI

Il y a tellement de choses qui ont été dites sur le 8 mai 1945 de Sétif, Kherrata, Guelma, livrées à la lâcheté criminelle de l’armée et des milices coloniales, celui des douars soumis au feu du ciel, quand d’autres feux, festifs ceux-là, illuminaient de leurs couleurs les nuits parisiennes et celles de toutes les villes et villages de France.

Il y a tellement de choses qui ont été racontées sur les fusillades, sur les exécutions sommaires, sur les lynchages et sur les cadavres amoncelés en charniers, pour l'exemple, quand les bals musettes faisaient vibrer les places des villes et villages de France. Il y a tellement de choses qui ont été écrites, qu'il semble qu'il n'y a plus rien qui vaille la peine de dire, de raconter, d'écrire l'innommable barbarie qui a meurtri à jamais la mémoire algérienne. Pourtant, il faut continuer à en parler, à redire, à répéter et à réécrire, sans cesse. Berthold Brecht écrivait, parlant du fascisme, que « le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde ». Cette affirmation s'applique, de même, on ne peut mieux, au colonialisme face auquel il ne pas faut se résigner. Au nom de l'humanité, refusée à des milliers d'être humains, comme elle a été refusée à leurs compatriotes plus d'un siècle durant. Au nom des supplices, des martyres infligés à l'innocence désarmée. « Pour que nul n'oublie » et aussi et surtout (...) Lire la suite »