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Ziouganov : Sans changement de cap, la Russie ne sortira pas de l’impasse.

“Hier, au Présidium, nous avons fait le bilan des travaux de l’année dernière, de la célébration du 100e anniversaire de la formation de l’URSS, et nous avons approuvé notre plan de travail pour la période à venir, qui inclut la campagne des élections présidentielles. Trois tâches principales ont été clairement définies. La tâche numéro un est d’assurer la victoire sur les nazis, les banderistes et les fascistes qui ont pris le pouvoir en Ukraine ; de faire tout ce qui est possible pour sortir le pays d’une crise systémique et profonde en proposant un programme de développement et un budget, douze lois et notre expérience unique d’entreprises populaires ; de participer à la campagne électorale de l’Union patriotique de gauche, qui a décidé de se présenter ensemble aux élections“. Alors que certains de ses alliés au sein de “l’Union patriotique de gauche” vont beaucoup plus loin dans la critique de l’oligarchie russe et de son rôle de 5e colonne, le KPRF poursuit sa ligne critique mais constructive au sein de la guerre patriotique qui s’affirme de plus en plus comme une guerre contre l’OTAN. Une autre manière de construire une alternative socialiste au sein des contradictions de la guerre. Sans un virage vers la nouvelle voie, sans justice et amitié entre les peuples, sans socialisme rénové, la Russie ne sortira pas de cette impasse. Tout le monde l’a déjà compris. C’est pourquoi vous devez aider et soutenir, pour mettre en œuvre nos programmes. Ils sont honnêtes, consciencieux et créatifs, et possèdent une grande profondeur et une perspective historique.” (traduction de Marianne Dunlop)

Mardi 24 janvier, avant le début de la session plénière de la Douma d’État, la faction du KPRF a tenu un point de presse. Le président du comité central du KPRF, Guennadi Ziouganov, s’est adressé aux représentants des médias.

– Bonjour !

Hier, au Présidium, nous avons fait le bilan des travaux de l’année dernière, de la célébration du 100e anniversaire de la formation de l’URSS, et nous avons approuvé notre plan de travail pour la période à venir, qui inclut la campagne des élections présidentielles. Trois tâches principales ont été clairement définies. La tâche numéro un est d’assurer la victoire sur les nazis, les banderistes et les fascistes qui ont pris le pouvoir en Ukraine ; de faire tout ce qui est possible pour sortir le pays d’une crise systémique et profonde en proposant un programme de développement et un budget, douze lois et notre expérience unique d’entreprises populaires ; de participer à la campagne électorale de l’Union patriotique de gauche, qui a décidé de se présenter ensemble aux élections.

Mais les premiers et les plus importants événements de cette année seront la célébration du 30e anniversaire du parti communiste de la Fédération de Russie et du 80e anniversaire de la bataille de Stalingrad.

Je veux dire sans ambages que le Parti communiste de Russie a été fondé en juin 1990 sous le nom de Parti communiste de la République socialiste fédérative soviétique de Russie. Nous avons tenu le congrès au palais du Kremlin parce que nous avions compris que Gorbatchev, Eltsine, Iakovlev et Chevardnadze constituaient une équipe criminelle et traîtresse qui a trahi le pays et les idéaux du socialisme et l’a détruit systématiquement et progressivement, sachant pertinemment que tout repose sur l’unité, principalement au sein du PCUS. Le parti qui a prêché et prôné les idéaux du socialisme, le parti qui a assuré la victoire et le renouveau du pays.

Sans le PCUS, le pays ne pouvait pas exister, c’était la principale colonne vertébrale. C’est pourquoi nous avons lancé un ultimatum à Gorbatchev et à son équipe, nous avons créé le parti et nous avons tout fait pour stopper cet effondrement criminel, qui était déjà mis en œuvre par l’OTAN et les Américains dans nos frontières par le biais de la “cinquième colonne” et des traîtres.

Dans le livre consacré au centenaire de l’Union soviétique, l’une des sections s’intitule “La tentation de Judas”. Il raconte en détail comment cela s’est passé, qui s’est préparé, quels matériaux ont été préparés, qui a résisté, comment Gorbatchev a parlé, ce qu’Eltsine a fait. Il y a des extraits de son discours devant le Congrès des États-Unis, où seize fois le Congrès s’est levé, applaudissant cette trahison sauvage et horrible. Trahison de tout ce qui a été sacré dans notre histoire, de tous nos pères et grands-pères victorieux et des principaux idéaux des travailleurs, la justice, l’amitié et une vie heureuse pour les enfants et les petits-enfants.

Nous pensons que la préparation du 30e anniversaire de notre parti comprend un certain nombre d’activités très importantes. Tout d’abord, nous avons envoyé le matériel à tous les dirigeants du pays. J’espère que le président et les membres du conseil de sécurité, les ministres et les gouverneurs, ainsi que les législateurs, le liront attentivement ou le verront. Nous l’avons également envoyé à nos collègues de la Douma d’État.

Pourquoi insistons-nous pour que cette question soit étudiée en profondeur ? Tout d’abord, parce que la guerre que les Américains, les Anglo-Saxons et les gens de l’OTAN ont déclenchée contre nous est née de ces événements, de ce crime sanglant, de cette horrible et terrible trahison, de cette violence faite au peuple, lorsque les citoyens de notre pays ont été poussés avec une matraque d’information sous les drapeaux des Anglo-Saxons, sous leurs marchés, sous leurs aventures militaires.

Je crois qu’il s’agit d’un crime imprescriptible. Il faut enquêter. Et pendant les festivités, nous expliquerons en détail qui a fait cela, comment cela a été fait, et comment nous avons réussi à défendre les idéaux du socialisme et du communisme.

Dès les premiers jours, nous avons été soumis aux plus dures persécutions. Personne n’a rien fait, et encore moins la camarilla de Gorbatchev, pour permettre à notre programme de s’exprimer dans les médias. Ils en ont discuté deux fois au Politburo, et après mes discours “Parole au peuple” et “L’architecte devant les ruines” (“Parole au peuple” était soutenu par douze des citoyens les plus talentueux et les plus courageux de notre pays), ils ont tout essayé pour abattre notre parti.

Ils ont fait ça après le GKChP (putsch). En fait, c’est à ce moment-là que le PCUS a été trahi. Le troisième jour après la déclaration du GKChP et le retour de Gorbatchev, qui s’est présenté comme un prisonnier à Foros, Eltsine a signé un décret suspendant les activités de notre parti en présence de Gorbatchev. Il l’a interdit le 6 novembre 1991, à la veille de la grande fête du 7 novembre. Tout le monde était interrogé, fouillé, tous ceux qui tentaient de résister étaient poursuivis.

Néanmoins, quarante-trois députés du Soviet suprême ont officiellement signé un recours auprès de la Cour constitutionnelle et, durant près d’un an, nous nous sommes efforcés de rétablir notre organisation. Nous devons rendre hommage à Zorkin, il a su montrer sa volonté et son caractère et a pris une décision qui nous a permis de restaurer notre parti par le bas, par les branches primaires. Nous l’avons fait en trois mois. Le 14 février de cette année, il y aura exactement trente ans que cette décision historique a été prise au Congrès.

Si nous avions eu au moins un an ou deux devant nous, nous aurions empêché Eltsine d’abattre le gouvernement soviétique et de détruire notre pays. Ils l’ont senti tout de suite. Le 23 février, nous étions déjà matraqués dans la rue Gorki, les 1er et 9 mai, nous étions tabassés à Gagarinsky, tout le monde était fouillé et tous les canaux d’information et de propagande furent bloqués. Après la fusillade du parlement, l’ordre a été donné immédiatement de se disperser, d’arrêter tout le monde et d’engager des poursuites pénales.

Et pourtant, les mêmes conseillers étasuniens ont dit : “Bon voilà, il y avait le parti communiste, il a été rétabli par les tribunaux, et maintenant vous les arrêtez. Nous vous avons préparé une constitution, nous vous avons préparé de nouvelles élections. Ça ne va pas. Si nous les libériez une semaine avant la fin de la collecte des signatures (il fallait collecter deux cent mille signatures), ils ne vont pas y arriver. Cela prouvera que le peuple ne leur fait pas confiance”.

Nous avons recueilli plus d’un demi-million de signatures en une semaine. Nous sommes allés aux élections, bien qu’elles aient été absolument injustes après les fusillades, sanglantes, sales, dégoûtantes. Mais nous avons saisi l’occasion de dire la vérité aux gens sur toute l’équipe abominable qu’Eltsine, un homme ivre et corrompu, avait réunie autour de lui : des voleurs comme Tchoubais, des escrocs et des personnages inaptes comme Gaidar et le reste de la bande, qui avaient jeté quatre-vingt mille entreprises à l’égout, en les vendant pour moins de trois pour cent de leur valeur réelle. Le pays s’est retrouvé sans salaires, sans subventions, sans pensions et sans industries entières. Quinze usines d’aviation produisaient 1 500 appareils/an. Beaucoup n’ont pas encore été restaurées.

Puis, depuis la tribune de la Douma d’État, nous avons dit que nous avions un programme, que nous avions une équipe solide. Ils en étaient très mécontents. Ils ont tout fait pour saboter les élections de 1996. Le pays a été divisé en deux. Les gens du Don à l’Océan Pacifique ont voté pour moi, alors qu’Eltsine était soutenu par les grandes villes, les jeunes, les centres industriels et de matières premières. Le pays était au bord d’une guerre civile entre le Nord et le Sud qui l’aurait mis en péril.

Nous n’avons pas suivi cette voie. Nous avons épargné le pays, mais nous sommes allés aux élections régionales. Nous avons soutenu près de quarante personnes de talent : Kondratenko à Kuban, Starodubtsev à Tula, Sumin dans l’Oural, et un certain nombre d’autres. Nous avons réussi à maîtriser cette équipe de voleurs ivres et jeté les bases de la renaissance du pays. C’était un nouvel exploit du parti communiste de Russie. A mon avis, absolument réfléchi et volontaire.

Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour sauver le pays après le défaut de paiement, lorsque Tchoubais et sa clique, et Eltsine ont fait tomber les finances. Nous avons ensuite persuadé Primakov-Maslyukov-Gerashchenko de mettre en place un gouvernement de centre-gauche, et nous avons élaboré un nouveau budget et un nouveau programme. Un baril de pétrole coûtait 12 à 14 dollars ; en septembre, il n’y avait pas d’argent pour payer les pensions et les bourses. Nous avons donc aidé le pays à se redresser. Nous avions alors créé deux cents entreprises publiques, ce sont les meilleures aujourd’hui. Le secteur a connu une croissance de 24 % en un an. Nous étions engagés dans le secteur réel.

Eltsine n’a pas apprécié et a organisé une autre action pour faire partir Primakov. Je considère cela comme un crime absolu contre le pays et contre cette équipe créative.

A l’époque, nous l’avons mis en accusation. Mais il a été sauvé par Jirinovsky et Yavlinsky. Il nous manquait seize voix pour que l’ensemble de la politique menée ici, à la Douma, soit déclarée totalement criminelle. Du parti de Jirinovski, seul Gusev a voté, il nous a apporté cinq bulletins de vote, en disant : “Ils vont me faire la peau”. Nous avons déposé ces bulletins de vote pour lui. On donnait 20 000 dollars pour chaque bulletin, si vous le preniez et ne votiez pas. De notre parti et des forces patriotiques de gauche, pas un seul n’a flanché et pas un seul n’a reculé. Chacun d’entre eux a voté : il est coupable, criminel. Huit chefs de faction ont voté. Vous pouvez le vérifier, il y a ces documents. Mais ils ont tous été détruits publiquement, ils ne sont restés que dans mon livre “Loyauté”. Tous les discours, à commencer par ceux d’Ilyukhin et de Filimonov, qui ont été chargés d’annoncer le verdict des crimes de ce régime sanguinaire.

Avec l’arrivée de Poutine, nous l’avons aidé à mettre en œuvre les idées principales : renforcement de l’État, justice, développement de l’économie. Et nous l’avons fait sincèrement et noblement. Nous pensons que Poutine a fait beaucoup pour renforcer l’État, pour lutter contre le terrorisme. Mais nous pensons qu’il était possible de faire dix fois plus dans le développement des nouvelles technologies, de ne pas laisser au pouvoir les Serdioukov, les Livanov, les Fursenko, tous ceux qui menaçaient la sécurité et l’éducation du pays.

Aujourd’hui, il y a une prise de conscience. Le président a déclaré sans ambages que le capitalisme était dans une impasse, qu’il n’était pas rationnel. Mais maintenant, nous devons construire une nouvelle vie. Et elle est impensable sans la justice, l’amitié et le patriotisme. Le virage à gauche est donc inévitable. Et les préparatifs de la célébration du 30e anniversaire de la restauration du parti communiste sont une question de principe pour nous et pour tout le pays. Nous vous invitons à participer à ces événements.

Ici, à la Douma, du 6 au 9 février, il y aura une exposition consacrée à notre travail de création. Une réunion du parti unifié sera organisée dans tout le pays, et le 14, nous l’ouvrirons avec la participation de tous nos amis, de Pékin à La Havane, qui vivaient dans un pays soviétique uni. Nous vous invitons à couvrir, à montrer, à raconter. Et le 17, dans la Salle des Colonnes, il y aura un compte rendu de tous nos amis, que nous avons aidés, que nous avons créés : les pionniers, le Komsomol, les brigades de construction, les entreprises du peuple, les gouverneurs du peuple, nos équipes créatives, le mouvement des femmes et l’Académie des sciences. J’espère que vous accorderez une couverture favorable à ce travail honnête et digne que nous avons réalisé.

Sans un virage vers la nouvelle voie, sans justice et amitié entre les peuples, sans socialisme rénové, la Russie ne sortira pas de cette impasse. Tout le monde l’a déjà compris. C’est pourquoi vous devez aider et soutenir, pour mettre en œuvre nos programmes. Ils sont honnêtes, consciencieux et créatifs, et possèdent une grande profondeur et une perspective historique.

Félicitations pour le 30e anniversaire du Parti communiste de la Fédération de Russie !

https://youtu.be/sAZow8lcaJQ

https://kprf.ru/party-live/cknews/216161.html

»» https://histoireetsociete.com/2023/...
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La République contre son École
Muriel FITOUSSI, Eddy KHALDI
Certains, après la sortie de « Main basse sur l’école publique », (1) n’ont pas voulu croire, au moins dans un premier temps, dans la radicalité des postulats et parti-pris idéologiques qui avaient présidé, comme nous le dénoncions alors, aux mesures initiées par Xavier Darcos. Puis la « fusée des réformes » a décollé, et les yeux de nombreux citoyens, au-delà même de la communauté éducative, ont été décillés. Les atteintes graves au service public d’éducation se sont succédées à un rythme (…)
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