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Yves MENY et Yves SUREL : le peuple comme peuple classe.

C’est dans "Par le peuple et pour le peuple" (1) que ces deux auteurs abordent les contours du peuple-classe. Cette recherche intervient pour eux en complément d’une recherche sur le "peuple souverain" - qui est la base des sociétés démocratiques - et du peuple-nation qui prend souvent un contenu ethnique plus que culturel, fort propice à l’instrumentalisation populiste.

Le "peuple souverain" des sociétés modernes ne saurait cacher la présence ancienne d’un autre peuple à composante socio-économique. Le peuple-nation pas plus.

Ce complément (p 195) en terme de peuple-classe en plus ou à côté du "peuple souverain" se justifie par l’ajout constant des acceptions socioéconomique et culturelle du "peuple" comme modes alternatifs ou cumulatifs de déclinaison du populisme.

Les auteurs commencent par évoquer sous le terme de peuple-classe la partie la plus basse de la population, la "plebs", qui est caractérisée par l’absence de biens. On dirait aujourd’hui les "couches populaires" en pensant aux ouvriers et petits employés. Jadis le peuple, entendu comme peuple-classe, était écrivent-ils "le plus souvent défini négativement comme l’ensemble des individus ne possédant ni biens ni terres" (p195). Il s’agit des miséreux. Le terme est alors proche de "populace" ou de la foule et sans connotation de lutte ou de domination.

La configuration du peuple-classe va évoluer au XIX ème siècle. Le peuple - entendu comme peuple-classe et non peuple souverain - s’oppose à la bourgeoisie. C’est la classe la plus nombreuse de la société. Point commun avec l’acception contemporaine. Il n’y a pas que Louis Blanc a évoquer un tel peuple-classe. Dans ses Souvenirs, Tocqueville définissait le peuple comme "les classes qui travaillent de leurs mains". L’idée fondamentale des populistes historiques est d’opposer les "petits" et les "gros". P Birnbaum a d’ailleurs jugé bon de creuser cette signification dans un livre précisément intitulé "Le Peuple et les Gros" (Grasset 1979). Ce faisant à la différence des marxistes de l’époque les populistes (terme ici non péjoratif) ajoutaient les paysans aux ouvriers et petits employés. La population française était encore massivement paysanne.

Le populisme usera du peuple-classe explicitement ou implicitement d’un sens socioéconomique pour dénoncer une minorité oisive et parasite. Ce qui est différent de la dénonciation de la classe dominante (la bourgeoisie des Pinçon-Charlot) ou de l’oligarchie (H Kempf). C’est là un aspect qui va ouvrir vers un populisme proche du fascisme. Le populisme de droite tournera son regard vers en bas pour critiquer les chômeurs assistés, les travailleurs "bras casés", les immigrés, les fonctionnaires, alors que les populistes de gauche stigmatiseront vers le haut la finance parasitaire. Néanmoins, il faut noter que la droite se lance parfois elle aussi dans une dénonciation du pouvoir de la finance et des gros rentiers. Lire J Chirac en 1995 sur Dazibaoueb : Jacques Chirac pensait à l’indignation des petites gens dès 1995 !

JJ LAKRIVAL

source : dazibaoueb

1) in Fayard Coll L’Espace du politique 2000

2) Chez ces auteurs le peuple-classe dans son acception historique et évolutive n’est pas, sauf exception ( Louis Blanc cité), le peuple dominé face à la bourgeoisie ou à l’oligarchie comme chez l’altermondialiste Christian Delarue. Pour lui le peuple-classe se compose des travailleurs indépendants et des travailleurs salariés qui disposent d’un patrimoine mobilier et immobilier modeste. Le peuple-classe se situe sous la barre des 5% les plus riches et forme donc 95% de la population.Au sein du peuple-classe il défend le bouclier social des prolétaires sous les 3000 euros net par mois en alliance avec les couches sociales aisées au-dessus mais non membre de la classe dominante ou des très riches.

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