Toute ressemblance avec ce qui vous attend en Europe avec le TAFTA n'est pas une coïncidence.
Par Susana González G., envoyée spéciale
Riviera maya, QR. Le Prix Nobel d’Économie, Joseph Stiglitz, a critiqué le fait que des accords ou des traités commerciaux des investisseurs ou des entreprises puissent porter plainte contre des gouvernements s’ils n’obtiennent pas les bénéfices espérés ou s’ils les perdent suite à des changements de réglementation réalisés dans le but de protéger la santé des populations ou de l’environnement.
Un exemple récent : le cas des grandes entreprises de l’industrie du tabac comme Phillips Morris qui a porté plainte contre le gouvernement de l’Uruguay parce qu’il essaie de dissuader ses habitants de fumer par le biais d’images imposées sur les paquets de cigarettes – comme celles utilisées aux États-Unis et au Mexique – en invitant sa population à éviter « de se tuer en fumant », à cause du coût que cela implique pour le système de santé du pays.
Avec l’Accord de Libre Échange d’Amérique du Nord (NAFTA-TLCAN), le gouvernement du Mexique peut comparaître devant les tribunaux suite à une demande de particuliers grâce au chapitre 11 de l’accord commercial et pourrait perdre tout comme le Canada. Stiglitz a par contre précisé que les États-Unis n’ont jamais perdu face aux tribunaux alors qu’ils ont comparu dans 13 affaires : « nous avons de très bons avocats que l’on pait très cher ».
Les processus de négociations des accords commerciaux sont toujours secrets et les congrès locaux ainsi que la société sont toujours maintenus en marge, parce que l’information est classifiée comme étant confidentielle – tout comme pour les sujets nucléaires – bien qu’à la longue tout le monde soit au courant grâce aux fuites comme celles de Wikileaks.
Stiglitz, qui a aussi été le chef des conseillers de l’ex-président Bill Clinton, a précisé que, bien que les accords commerciaux stipulent que les droits de douanes seront abaissés et que cela bénéficiera au plus grand nombre, en fait des intérêts très puissants sont en jeux et grâce à la globalisation les droits de douane ont déjà été réduits.
Source : La Jornada (Mexique)
Traduction : Luis Alberto Reygada pour Le Grand Soir