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Violences policières : appel à témoignage (CNRS, jeudi 26 mars - 11h30 et après-midi)

COMMENTAIRES  

02/04/2009 16:20 par Anonyme

Bonjour Madame Daphy,

Je ne peux hélas que vous apporter un soutien moral et confraternel dans cette affaire choquante mais somme toute banale, en tout cas pour une partie (de plus en plus grande !) de la population. Ces violences font partie de l’intimidation généralisée, mise en place par notre gouvernement d’extrême droite, pour réprimer toute velléité d’expression critique : affaire de Tarnac, lycéens et collégiens habitués à l’omniprésence et à la violence des policiers et de leurs chiens, et mis en examen à la moindre occasion, punitions administratives et blâmes des enseignants opposés aux réformes Darcos dont le but est la destruction du service public d’éducation, fichage (y compris génétique) généralisé, extension des prérogatives de la police concernant les affaires de "terrorisme" (?) et de trafic de stupéfiants (domaines assez vastes et peu définis pour être étendus à beaucoup de cas), etc … etc…

Toute cette organisation bénéficie d’autre part du soutien, passif dans le meilleur des cas, de tout un tas de petits chefs mis en place à toutes les échelles du pouvoir. Que faisaient ces CRS et autres miliciens à l’entrée du CNRS ? Qui les avait appelés ? Pourquoi ? Que dit notre direction à ce sujet ? A-t-elle manifesté un quelconque soutien à votre égard ?

Nous aurons bientôt à l’Université de Toulouse l’occasion d’affronter ce genre de situation. Notre président a décidé d’organiser un référendum pour ou contre le mouvement de protestation et la poursuite du blocage. Seul 13% des inscrits ont voté (donc, selon cette même administration, pas plus représentatif que les votes organisés au cours des AG et décriés comme non démocratiques). Il y a eu 67% pour la poursuite du mouvement et 30% contre ? A l’inverse, 65% pour l’arrêt du blocage et 32% contre. Il y a fort à parier que les étudiants et personnels qui se sont en majorité prononcés pour la poursuite du mouvement se trouveront dès le retour des vacances de printemps, le 20 Avril 2009 à 7H45, confrontés au même genre de miliciens et de violences auxquels vous avez eu affaire le 26 Mars, s’ils ne se soumettent pas.

Messieurs les Présidents d’Université, du CNRS, de la République et autres chefaillons, que doit faire cette majorité d’étudiants et d’enseignants chercheurs qui, depuis des mois et avec une mobilisation et opiniâtreté non démenties, se prononce contre les réformes en cours et n’ont pour toute réponse, quand ils en ont une, le mépris et le dédain des dirigeants ? Se plier à ce semblant de démocratie démagogue et rentrer dans le rang sous peine de se faire casser la gueule par nos sicaires. Voilà la réponse qu’ils nous donnent !

Madame, j’espère que vous aurez le courage et la force d’aller au bout de cette procédure et que vous aurez dans cette démarche le soutien de notre direction. Son utilité sera de montrer qu’il existe encore des individus qui ne se soumettent pas à la loi de la force, de la violence et de l’intimidation,

Laurent Emorine
Directeur de Recherches CNRS, Toulouse

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