Merci à Maxime Vivas d’avoir alerté sur les pratiques douteuses de Paul Moreira
Il est possible qu’ayant relayé le discours frauduleux des médias occidentaux sur Cuba, Monsieur Moreira ait fait de même en pointant que les révolutionnaires syriens s’orientent sur un salafisme qui fait de la femme libre sa pire ennemie (même s’il faut que je prenne le temps de vérifier si justement, les médias occidentaux sur la Syrie ne légitiment pas la cause de ces rebelles syriens, car c’est ce que j’avais cru comprendre mais je manque terriblement de temps pour analyser correctement).
Cependant, je me permets d’insister sur le fait que cela ne peut discréditer la véracité d’un tel propos :
« Libre !?... (La voix d’Ali s’était brisée) Ah non, pas libre, je veux pas libre »
Car, pour peu qu’il n’ait pas été transformé, il a au moins l’avantage d’être clair et net ; d’énoncer tout haut ce qu’une majorité ose à peine s’avouer tout bas.
Et mon renvoi sur la chanson basque démontre que ce problème très grave, qu’a actualisé Romane par son exemple précis, ne date pas d’aujourd’hui et n’est pas spécifique aux rebelles salafistes de la Syrie.
Ensuite, j’ai du mal à comprendre les heurts entre Anonyme et Safiya : j’ai beau relire dans tous les sens, je ne vois pas où est le contentieux ? Vous dites la même chose et vous êtes d’accord... alors ?
Peut-être que je suis bouchée, fatiguée, idiote, après tout.
Bref, j’ai déjà signifié dans quel sens j’ai compris les remarques d’Anonyme à l’égard de Dwaabala et de tous ceux qui utilisent deux poids deux mesures quand il s’agit de dénoncer le système exploiteurs-exploités.
J’en fais une constatation générale : lorsqu’il est dénoncé au niveau national, on parle de « lutte des classes ». Au niveau international, on parle de colonialisme. Au niveau mondial, de capitalisme.
Par contre, au niveau global, c’est à dire, de celui contenu dans tous les autres niveaux (alors même qu’on s’est clairement affiché anti-domination, anti-colonialiste, et anti-capitaliste) : l’exploitation et la domination aux femmes, là comme par magie, c’est relégué au deuxième plan (et encore !).
De suite on se dépêche de détourner ce problème majeur sur autre chose, hé ben je trouve ça atterrant. Même que j’en suis fort déçue, pour tout dire.
Un exemple qui illustre parfaitement ce paradoxe hallucinant, pour ceux qui cherchent encore la comparaison :
Leehee Rothschild, militante anticolonialiste israélienne :
« Par ailleurs, la place occupée par l’armée dans l’appareil d’Etat israélien, ainsi que la glorification de valeurs guerrières et machistes, ont des conséquences délétères en ce qui concerne la situation des femmes. »(...)
« En ce qui concerne le rapport de domination qu’il faut s’efforcer de ne pas reproduire, et l’autonomie à respecter, Leehee fait le parallèle avec les rapports entre hommes et femmes, et affirme que si un homme peut se joindre aux luttes féministes, il ne risque pas d’être violé ou harcelé sexuellement dans la rue. Selon Leehee, de ce fait, l’identité de genre range les hommes du côté des oppresseurs, et leur connaissance de l’oppression des femmes ne peut être que théorique, comme la connaissance qu’un Israélien peut avoir de la situation des Palestiniens. »
Et ce que répond l’auteur de l’article : Vivian PETIT
« Tout en étant d’accord sur l’ampleur de la domination masculine, sur la manière dont elle est reproduite par les militants (ne serait-ce que dans la répartition de la parole ou dans la division du travail), et sur la nécessité de luttes ou d’expression non-mixtes, le parallèle me semble avoir certaines limites. Ne serait-ce que parcequ’il n’y a pas de séparation physique entre hommes et femmes comme entre Israéliens et Palestiniens de Cisjordanie ... »
Conclusion, il y a toujours un lézard sous roche pour décréter une « limite » (ben oui, « jusqu’à un certain point » à la cause des femmes :
– c’est du sociétal
– Ca ne concerne que les bourgeois
– on va pas rendre public en modifiant des lois
– c’est une affaire privée
– la source est louche
– il n’y a pas de séparation physique.
Et ça, vous, ça ne vous interpelle pas ???
Et je précise que je ne critique pas l’article de Vivian Petit, que j’ai trouvé superbe de qualité, mais seulement sa réaction concernant la comparaison.
Sssss...sheynat, Sssserpentine.