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Vers une révolution technologique au Venezuela, par Sébastien Brulez.


L’un des sujets abordés durant le Forum social mondial à Caracas en janvier
dernier était le droit à la communication. Dans ce domaine le contexte
vénézuélien constitue, au niveau mondial, un véritable laboratoire pour l’analyse
des processus de communication massive. Après avoir tiré les leçons du coup
d’Etat du 11 avril 2002, le gouvernement bolivarien essaie peu à peu de
garantir son indépendance technologique.


La Gauche, 13 avril 2006.


«  La connaissance est le premier pouvoir du peuple », affirmait un jour le
président vénézuélien Hugo Chavez. Mais qui dit connaissance dit avant tout
communication. Et le pouvoir de cette dernière n’est effectivement plus à 
démontrer. Une des premières initiatives du gouvernement putschiste qui s’était
emparé de Miraflores (le palais présidentiel à Caracas) le 11 avril 2002 [1] , avait été de couper les émissions de Canal 8 (l’unique chaîne publique
qui existait alors au Venezuela) et de fermer certaines radios et
télévisions communautaires.

Le rôle des médias alternatifs et communautaires [2] dans la lutte pour l’émancipation
sociale a été particulièrement souligné lors du Forum. Pour cela, il est
nécessaire que ces médias sortent de la marginalité et de l’amateurisme. Ils
doivent tendre vers une professionnalisation, non pas dans le sens où tous
les journalistes qui y participent doivent être rémunérés mais bien dans l’idée
d’améliorer la qualité de ces médias. Selon Osvaldo León, directeur de l’Agence
latino-américaine d’Information (ALAI) [3], « Les médias alternatifs doivent
être capables de répondre à la violence de la concentration du pouvoir
médiatique. Si le FSM a su répondre au Forum économique mondial de Davos,
les médias alternatifs doivent eux aussi répondre aux médias commerciaux. »


Indépendance technologique

La Révolution bolivarienne ne peut s’émanciper sans une certaine
indépendance technologique vis-à -vis des grandes puissances occidentales et
des multinationales. C’est dans cette optique que le gouvernement
vénézuélien, aidé par les « missions » [4]et les communautés, essaie de
faciliter l’accès aux nouvelles technologies. Parmi les multiples
initiatives mises en oeuvre, on peut notamment citer les InfoCentro. Il s’agit
d’une sorte de cybercafés publics comptant en général une dizaine d’ordinateurs,
avec accès gratuit [5]. Selon Adalnel Pantoja, coordinateur des InfoCentro
dans l’Etat de Lara, il en existe actuellement 350 dans le pays mais l’objectif
est d’en créer 350 de plus cette année : « Le but de ces centres est de
favoriser l’inclusion sociale, de faciliter l’accès de la population à la
technologie et à l’information. Cela aide également à développer le
potentiel des communautés en favorisant la création de coopératives, de
petites entreprises, de collectifs, etc. »

Actuellement, de nombreux InfoCentro continuent de fonctionner sous Windows
mais le but à terme est d’abandonner complètement ce système d’exploitation
pour ne plus utiliser que des logiciels libres. « Les gens sont
culturellement habitués à Windows, alors que Linux n’est pas plus difficile
à utiliser. Nous nous donnons deux ans de transition pour passer
définitivement à Linux. Un logiciel accessible gratuitement et permettant
aux utilisateurs de participer à son amélioration en y apportant leurs
modifications personnelles, c’est ça la véritable démocratie
technologique »
, affirme-t-il [6].


Satellite bolivarien

Afin de garantir à la population un accès aux TIC (Technologies de l’information
et de la communication) à des prix abordables, le gouvernement bolivarien,
appuyé par la technologie chinoise, a lancé récemment une chaîne de
production d’ordinateurs (y compris portables) dans l’Etat de Falcon. La VIT
(Venezolana de Industrias Tecnológicas) produira 80 000 unités dans sa
première année, à un prix 30% en deçà de ceux pratiqués sur le marché [7] .

A l’heure actuelle, le Venezuela travaille également à la construction d’un
satellite avec l’aide des Chinois. « Le satellite Simon Bolivar devrait être
opérationnel en 2008. Il sera mis au point par une équipe sino-vénézuélienne
et nous permettra d’assurer notre indépendance technologique »
, affirme
Monsieur Pantoja. Ce satellite permettra d’amener la technologie dans les
coins les plus reculés du pays avec l’aide des missions sociales mais il
garantira également le transfert sécurisé d’informations pour le
gouvernement [8] .

Sébastien Brulez


 Source : La Gauche (www.sap-pos.org), mensuel du Parti ouvrier socialiste,
Bruxelles, mars 2006.

 Diffusion : RISAL
http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=1619


Venezuela, voisinage dangereux, par Noam Chomsky.

Menace séparatiste au Venezuela : Zulia, un autre pari de Washington, par Juana Carrasco Martin.

Le Venezuela dans la ligne de mire de Washington, par Salim Lamrani.




[1NDLR : Consultez le dossier « Coup d’État au Venezuela » sur RISAL. http://risal.collectifs.net/mot.php3?id_mot=135.

[2NDLR : Consultez le dossier « Médias communautaires » au Venezuela sur
RISAL.
http://risal.collectifs.net/mot.php3?id_mot=206.

[4NDLR : Les « missions » sont les programmes sociaux d’alphabétisation,
de santé et d’éducation notamment lancés par le gouvernement vénézuélien à 
partir de 2003.

[5Concrètement, chaque habitant a droit à une demi-heure de connexion par
jour. S’il désire mener une recherche plus approfondie qui nécessite plus de
temps, il peut en faire la demande. De même que des groupes peuvent demander
à suivre des cours basiques d’informatique, gratuits eux aussi. Il existe
également des Mega InfoCentro comptant entre 30 et 40 machines.

[6NDLR :A ce sujet, lire Cleto A. Sojo, Le Venezuela choisit Linux et les
logiciels libres, RISAL, 24 décembre 2004. http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=1142.

[7"Venezuela y China crean empresa Venezolana de Industrias Tecnológicas
para el ensamblaje de computadoras", http://aporrea.org/dameverbo.php?docid=66852.

[8"MCT anuncia inicio de proyecto Satélite Simón Bolà­var para finales de
año", www.aporrea.org/dameverbo.php ?docid=64932.


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Sur les eaux noires du fleuve.
Maurice LEMOINE
Plus de six décennies de conflit armé affectent la Colombie, pays considéré, d’un point de vue formel, comme une démocratie. Aux guérillas nées en réaction à la violence structurelle et à l’injustice sociale a répondu une épouvantable répression. En cette année 2002, le gouvernement a rompu les négociations avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie. Ces terribles FARC viennent d’enlever Ingrid Betancourt. L’élection présidentielle se profile, dont est favori un dur, un certain à (…)
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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

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