Mais alors, fascistes ou pas fascistes ? Faudrait savoir !
Il ne fait aucun doute que Marine Le Pen a fait le ménage dans son parti (et l’a renommé pour le rendre plus woke).
Mais comme il ne fait aucun doute qu’à la première occasion l’union des droites extrêmes (pas toutes proprettes) se produit, notamment lors du second tour des Présidentielles : jeunes zemmouristes identitaires aimant le coup de poing ou les facéties youtubesques de droitards pacifistes et non-violents, maréchalistes ultra-cathos, assez nombreux pour que MLP hésite à se prononcer pour la constitutionnalisation du droit à l’IVG, patriotes philippotistes, dupont-aignards traditionnalistes, saupoudrés de quelques royalistes et toute la collection de réacs dont beaucoup sont peu compatibles avec la République et certainement peu enclins à donner de nouveaux droits au peuple ou à leur en rendre d’anciens, à part peut-être la suppression du pass sanitaire, ce nouveau Graal de la liberté retrouvée.
Tous ont en commun leur obsession anti-musulmane et leur haine de l’islam (ils ne veulent pas le Beur, mais veulent bien l’argent du Beur), Macron et les médias le savent et leur servent la soupe à intervalles réguliers, comme les récentes gesticulations « islamogauchistes » ou le non moins essentiel problème du burkini en milieu aquatique.
La question n’est pas de savoir si ce(s) parti(s) sont une solution au macronisme ou à toute autre forme d’ultra-libéralisme ou de libéral-fascisme. Ils n’en sont pas, au contraire, il font partie du problème. Elle est de savoir pourquoi tant de précaires votent pour eux et par ricochet, contre leurs intérêts.
L’extrême-droite, avec l’aide du système politico-médiatique, a toujours capitalisé sur l’immigration. Car le Rassemblement National ou Reconquête ne peuvent survivre sans elle et son corollaire : l’immigré. Comme je l’ai dit ailleurs, l’extrême-droite au pouvoir signifierait, par ses mesures chocs mais illusoires, une augmentation conséquente de l’immigration clandestine, plus meurtrière, plus incontrôlée et incontrôlable.
Il n’est donc pas surprenant qu’aujourd’hui les deux pôles névralgiques du vote lepéniste soient le Nord et le Sud-Est, là où la présence migratoire est la plus concentrée. Mais avec une différence notable tout de même : le vote nordiste est ouvrier et populaire quand le vote provençal est bourgeois et classe moyenne. Précarité dans le premier, urbanisation galopante et surpopulation dans le second.
Le(s) problème(s) existe(nt) et il s’agit de ne pas le(s) nier, mais l’extrême-droite ne propose pas d’en soigner les racines, seulement les symptômes, trop occupée à entretenir le phénomène qui fait son succès en liant immigration et délinquance (oubliant au passage l’étape « précarisation »). Ainsi, elle entretient la fable d’une immigration motivée par les allocations familiales et regarde ailleurs quand la France pille et laisse s’appauvrir les pays d’Afrique et du Maghreb par le fait de dirigeants à sa botte, tout comme elle nourrit la souris de la fraude aux mêmes allocations supposément commise en majorité par les profiteurs immigrés et ne veut pas voir la montagne de la fraude fiscale bourgeoise.
Si l’extrême-droite n’est pas fasciste stricto sensu, c’est une machine à discriminer qui porte en elle les germes du fascisme : état-policier (dont a pu voir les contours grâce aux Gilets Jaunes) et perpétuation de la Françafrique et du néo-colonialisme (l’argent du beur).
Alors, une valse de Vienne pour que le bon Français vive mieux (ou du moins ait cette impression) ?
Pardonnez-moi (ou insultez-moi) si je préfère la salsa cubaine.