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Urgence Mumia Abu-Jamal : souscription pour le défendre et le soigner

APPEL A LA SOLIDARITE FINANCIERE EN FAVEUR DE MUMIA

Pour mémoire, le jugement rendu récemment a rejeté la requête sollicitant l’accès au traitement contre l’hépatite C dont Mumia souffre terriblement depuis près de deux ans, et ce au prétexte que ses avocats s’étaient contentés de mettre en cause l’administration pénitentiaire sans désigner les personnes responsables de ce refus. Maître Robert Boyle, son avocat, vient donc de déposer un recours sous la forme d’une plainte les désignant personnellement. Il s’agit du Secrétaire des prisons de Pennsylvanie, de cinq autres hauts responsables de l’administration du service de santé pour les prisonniers et du docteur en charge du suivi médical de Mumia.

Rappelons également que les avocates qui ont assuré la défense de Mumia et obtenu sa sortie du couloir de la mort en 2011 ont saisi la justice pour demander la révision de son procès au regard d’une nouvelle jurisprudence de la Cour Suprême des Etats-Unis. Cette dernière vient en effet de juger inconstitutionnel la possibilité pour un magistrat d’être partie prenante d’une décision en première instance puis de l’être à nouveau en procédure d’appel, ce qui fut le cas lors du procès de Mumia.

Ces deux recours nécessitant beaucoup d’argent, nos amis américains sollicitent les soutiens à Mumia du monde entier. A cet effet, le Collectif français lance un appel à dons. Pour ce faire, vous trouverez un imprimé en pièce jointe vous permettant d’apporter votre contribution par chèque ou par carte bancaire. Il y a urgence à recueillir les fonds nécessaires sans lesquels Mumia n’aurait aucune chance d’obtenir le droit de se soigner et d’être libéré. Nous vous remercions par avance de votre générosité et de votre solidarité.
 
LES METHODES INHUMAINES DE LA PRISON DE SCI MAHANOY

Durant plusieurs semaines, Mumia et les prisonniers de SCI Mahanoy ont été contraints à faire leur toilette avec de l’eau impropre de couleur brune et d’odeur fétide, laissant des traces huileuses sur leurs corps. Durant la même période ils ne furent autorisés à boire que trois petites tasses d’eau potable au moment des repas. Le 25 septembre, les familles et les amis des prisonniers ont manifesté devant la prison en distribuant des tracts exigeant quil soit mis un terme à ces méthodes inhumaines et dégradantes. Le même jour, recevant la visite de ses amis (photo en pièce jointe), Mumia confirmait qu’il en était toujours ainsi et que la direction de la prison menaçait de représailles les prisonniers qui ont lancé l’alerte en extériorisant cette situation sanitaire dangereuse pour leur santé.
 
JOURNEE MONDIALE CONTRE LA PEINE DE MORT

A l’initiative d’une dizaine d’organisations abolitionnistes, avec le soutien de la ville de Paris, plus de 200 personnes ont participé le 8 octobre à des rencontres-débats et des animations culturelles. Cette 14ème édition de la journée mondiale, coïncidant cette année avec le 35ème anniversaire de l’abolition en France, avait pour thématique « Exécuter est l’arme des terroristes, arrêtons le cycle de la violence ». L’occasion d’attirer l’attention de l’opinion sur l’instrumentalisation de la lutte contre le terrorisme pour justifier le recours à la peine de mort et aux violations des droits humains dans un plus grand nombre de pays. Rappelons que pour la communauté internationale(ONU) la peine de mort est non seulement inefficace comme mesure de prévention des crimes, qu’elle est source bien souvent d’erreurs judicaires et qu’elle constitue un acte cruel en violation avec les droits fondamentaux de l’Homme. Le Collectif français « LIBERONS MUMIA », partie prenante de l’événement, a présenté une exposition sur l’affaire emblématique du journaliste noir américain qui a déjà passé 35 ans en prison dont 30 dans le couloir de la mort.
 
COLLECTIF FRANCAIS "LIBERONS MUMIA !"
rassemblant une centaine d’organisations et de collectivités publiques
MEMBRE DE LA COALITION MONDIALE CONTRE LA PEINE DE MORT
Courriel : contact@mumiabujamal.com

Web : http://www.mumiabujamal.com

EN COMPLEMENT : l’HUMANITE

Mumia Abu-Jamal privé de soins

La Pennsylvanie refuse de prodiguer des soins à l’ex-condamné à mort. Vendredi, une juge a estimé que l’hépatite C n’était pas dangereuse.

Il y a quelques jours, les autorités de Pennsylvanie ont informé Mumia Abu-Jamal que sa cellule avait été vidée de ses effets personnels. La cellule de Mumia était son lieu de vie, depuis qu’il a été arraché au couloir de la mort en 2011. Elle était aussi son lieu de travail. Privé de liberté depuis 1981, Mumia n’a jamais renoncé à son activité de journaliste. Les autorités ont vidé sa cellule, comme pour lui signifier qu’il ne pourrait jamais y revenir, puisqu’il est maintenant à temps plein à l’infirmerie du pénitencier. Car Mumia Abu-Jamal est très malade. En danger de mort.

Voilà qui aurait plu au sinistre magistrat Albert Sabo, s’il n’était mort depuis qu’il a été chargé de juger Mumia Abu-Jamal. Il avait décrété, avant même le procès du plus célèbre prisonnier politique des États-Unis : «  Je vais les aider à griller ce Nègre.  » Car en 1982, quand il est jugé, Mumia n’est pas n’importe qui. Journaliste radio, militant des droits des Noirs américains, il est membre des Panthères noires (Black Panthers). Il est connu à Philadelphie, pour sa couverture du bombardement de Mouv, une communauté noire autogérée. Celui qui était surnommé la Voix des sans-voix était l’homme à faire taire. Alors, quand le policier William Faulkner est trouvé mort le 9 décembre 1981, tué par balle avec à proximité un Mumia blessé par balle lui aussi et inconscient, l’occasion est trop bonne. La machine policière s’emballe. Le procès est conduit en dépit des règles : les jurés noirs sont récusés, à l’exception de deux d’entre eux. Les analyses balistiques sont bâclées. Et le fait que certains témoins sont revenus depuis 1981 sur leurs dires n’aura jamais depuis atteint la justice de Pennsylvanie, inébranlable comme un roc. En 2011, la justice fédérale reconnaît que Mumia n’a pas eu droit à une procédure équitable, mais, faute d’ouverture d’un nouveau procès, la peine de mort est commuée en prison à vie. Un succès relatif, mais arraché au prix d’une mobilisation internationale à chaque étape judiciaire, à chaque programmation d’une exécution.

Depuis le printemps, l’état de santé de Mumia s’est aggravé, d’abord avec une crise aiguë d’eczéma et de diabète, ce qui lui vaudra en mai dernier d’être hospitalisé, et enchaîné à son lit. Ainsi va la justice quand elle rime avec vengeance. Mumia a perdu 40 kilos. Les médecins ont maintenant diagnostiqué une hépatite C. Or, en Pennsylvanie, on refuse de soigner les prisonniers affectés par cette maladie. Ils sont des milliers dans le cas de Mumia Abu-Jamal. Le remède contre l’hépatite C existe, produit par le laboratoire Gilead. Le coût de fabrication des pilules est faible : de 3 euros seulement. Mais elles sont vendues 700 euros, un tarif jugé exorbitant par de nombreux pays. La durée du traitement est de trois mois. La somme à débourser serait donc de 70 000 euros. Trop cher pour la Pennsylvanie. D’autres États, pourtant, consentent à mettre la main à la poche. Même le Texas, champion toutes catégories des exécutions, soigne ses prisonniers. Ainsi, le condamné à mort Hank Skinner a pu bénéficier d’un traitement contre l’hépatite C et j grâce à celui-ci, guérir, rapporte Jacky Hortaut, coanimateur du collectif français de soutien à Mumia Abu-Jamal.

Il faut dire que la Pennsylvanie n’est pas n’importe quel État aux États-Unis, avec ses 52 000 détenus pour 12 millions d’habitants. Hors de question de déroger à l’option sécuritaire dans cette région où l’influence de l’Ordre fraternel de la police, syndicat mafieux auquel appartenaient le policier Faulkner et le juge Sabo, est forte. Même le nouveau gouverneur, Tom Wolf, en fait les frais. En poste depuis janvier, il a eu l’audace de décréter un moratoire sur les exécutions de condamnés… Le procureur a déposé un recours contre la décision de son gouverneur, alors que 182 personnes attendent dans le couloir de la mort !

Même affaibli, Mumia est un résistant. En début d’année, il était au centre d’une bataille pour la liberté d’expression. Après un de ses discours enregistrés, écouté par une assemblée d’étudiants, une loi avait été votée en Pennsylvanie, pour priver les prisonniers du droit de s’exprimer sur les faits pour lesquels ils ont été condamnés. La loi a été retirée depuis. Il est ces jours-ci au centre d’une bataille pour le droit à la santé. Vendredi, Karoline Mehalchick, juge au Middle District de Pennsylvanie, a refusé d’examiner la plainte de sa défense pour «  négligence médicale  » afin qu’il ait accès aux soins dont il a besoin. «  Être infecté par l’hépatite C n’assure pas qu’un dommage sérieux et irréparable va advenir  », estime la juge.

«  Le fait que sa cellule a été vidée est peut-être une mesure de rétorsion  » face à cette résistance, dénonce Jacky Hortaut. Les soutiens de Mumia, eux, ne désarment pas. À la Fête de l’Humanité, ce sont pas loin de 1 000 cartes-pétitions pour que Mumia obtienne les moyens de se soigner qui ont été recueillies, en plus des 20 000 déjà reçues en provenance de France par Tom Wolf. Une collecte de fonds est organisée «  pour les moyens de la défense, mais aussi pour l’éventualité où Mumia serait amené à supporter lui-même l’entièreté de ses soins de santé  », explique Jacky Hortaut. Dans un pays civilisé, Mumia aurait déjà été libéré pour raisons de santé.

Gaël De Santis

http://www.humanite.fr/mumia-abu-jamal-prive-de-soins-584735

(1) Retrouvez la carte-pétition sur le site mumiabujamal.com et envoyez vos dons par chèque (ordre : MRAP solidarité Mumia) à l’adresse : MRAP, 43, boulevard Magenta, 75010 Paris, ou par Internet http://secure.mrap.fr/Soutien-a-Mumia-Abu-Jamal.html

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Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ?
Jean BRICMONT
Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Il a notamment publié « Impostures intellectuelles », avec Alan Sokal, (Odile Jacob, 1997 / LGF, 1999) et « A l’ombre des Lumières », avec Régis Debray, (Odile Jacob, 2003). Présentation de l’ouvrage Une des caractéristiques du discours politique, de la droite à la gauche, est qu’il est aujourd’hui entièrement dominé par ce qu’on pourrait appeler l’impératif d’ingérence. Nous sommes constamment (…)
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Croire que la révolution sociale soit concevable... sans explosions révolutionnaires d’une partie de la petite bourgeoisie avec tous ses préjugés, sans mouvement des masses prolétariennes et semi-prolétariennes politiquement inconscientes contre le joug seigneurial, clérical, monarchique, national, etc., c’est répudier la révolution sociale. C’est s’imaginer qu’une armée prendra position en un lieu donné et dira "Nous sommes pour le socialisme", et qu’une autre, en un autre lieu, dira "Nous sommes pour l’impérialisme", et que ce sera alors la révolution sociale !

Quiconque attend une révolution sociale “pure” ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une véritable révolution.

Lénine
dans "Bilan d’une discussion sur le droit des nations", 1916,
Oeuvres tome 22

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