Depuis les cellules de la prison, on peut entendre des voix parfois indignées qui parlent des droits de l’homme….Ces hommes politiques, ces gouvernements qui prétendent défendre les droits de l’homme et appliquer la justice savent-ils ce qui se passe dans les prisons de l’occupation israélienne ? Savent-ils que plus de 8000 prisonniers sont victimes de mort lente ?
Parfois des voix s’élèvent lors de réunions au sommet, il arrive que quelqu’un parle des prisonniers politiques palestiniens mais on parle de nous comme des terroristes, des numéros sans visage alors que comme tous les êtres humains, nous sommes parfois faibles, parfois forts, nous aimons et nous détestons, nous rions, nous avons même des moments de joie ou nous pleurons aussi quand nous pensons à nos familles.
Pour exprimer notre souffrance, il me faudrait écrire 100 livres mais même une encyclopédie ne ferait pas bouger vos consciences s’il vous en reste une après la course au pétrodollar de l’Oncle Sam qui occupe l’Irak en guise de démocratie.
Vous soutenez la justice et les droits de l’homme dans certains endroits du monde mais ici, vous soutenez et légitimez l’occupation et nous en payons le prix dans nos cellules.
Avez-vous déjà imaginé une femme palestinienne accouchant en prison, les pieds et mains liés ?
Avez-vous déjà vu un enfant de 12 ans menotté a un check point et laissé des heures au soleil ou sous la pluie par la volonté d’un simple soldat ?
Savez-vous qu’un grand nombre de mes camarades a déjà passé plus de 20 ans derrière les barreaux ? Beaucoup ont perdu leurs parents sans pouvoir leur dire "adieu".
Les gouvernements occidentaux se doivent de réviser leurs positions concernant le Proche- orient avant qu’il ne soit trop tard.
Depuis quelque temps, les révolutions de peuples arabes sont en train de mettre fin á des dictatures qui ont le plus souvent servi vos intérêts au lieu de défendre leurs peuples.
Vive les révolutions arabes !
Vive le pouvoir des peuples !
Vive la liberté !
Salah Hamouri
Section 1
Prison de Guilboa, le 20 février 2011
http://www.salah-hamouri.fr/node/245