Une base de drones franco-américaine secrète en Libye ? (World War 4)

Le site Web Algeria ISP rapporte (en citant des sources "Arabes" non précisées) le 11 décembre dernier que les Etats-Unis et la France ont établi une base secrète de drones dans le désert de Libye, près du secteur de Katroune. Selon ces sources, les appareils de la base secrète pourraient effectuer des missions au Niger, au Mali et en Mauritanie avec comme objectif officiel le démantèlement des réseaux sahariens de trafiquants d’armes d’al-Qeada dans le Maghreb islamique (AQIM). Les Algériens auraient refusé de laisser les drones traverser leur espace aérien.

La mission militaire de l’OTAN en Libye intitulée Opération Protecteur Unifié, s’est officiellement terminée le 31 octobre, après près de 10 000 bombardements. Mais le 3 décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté à l’unanimité une Résolution rédigée par les Etats-Unis et l’Angleterre qui prolongeait le mandat de la Mission de soutien de l’ONU en Libye (UNSMIL) jusqu’au 16 mars 2012. UNSMIL a été créée par le Conseil de Sécurité le 17 septembre pour une période initiale de trois mois avec la mission de restaurer la sécurité publique et de soutenir le redémarrage politique et économique de la Libye. UNSMIL peut avoir une composante militaire. le Conseil de Sécurité a dit que le mandat de UNSMIL "sera aussi, en coordination et en accord avec les gouvernement transitoire de Libye, d’assister et de soutenir les efforts nationaux libyens pour régler les problèmes de la prolifération de tous types d’armes et de matériels annexes en tous genres, en particulier les missiles sol-air portables." (RIA-Novosti, Xinhua, 3 déc. ; CNN, 31 oct. ; page Unified Protector OTAN)

On ne sait pas encore clairement de quoi est exactement composé "le gouvernement transitoire de Libye (CNT)", spécialement en ce qui concerne ses forces de sécurité. Le Guardian rapporte que le 7 décembre les résidents de Tripoli se sont réveillés "dans une ville cadenassée par les forces de sécurité déployées pour réprimer les milices illégales." Nous assumons que "forces de sécurité" fait référence aux milices loyales à la faction du CNT qui domine le CNT et les "milices illégales" à celles qui sont en désaccord avec la direction du CNT. AP a rapporté le 11 décembre que "des combattants révolutionnaires avaient affronté les troupes nationales" près de l’aéroport de Tripoli faisant un mort. Les dénominations "combattants révolutionnaires" et troupes nationales" ne sont pas claires. Les "combattants révolutionnaires" semblent être des milices originaires de la ville montagneuse occidentale de Zintan qui contrôlent l’aéroport de Tripoli et qui ont ouvert le feu sur le convoi du général Khalifa Hifter, le commandant de la "jeune armée nationale".

Donc la "jeune armée nationale" ne contrôle même pas l’aéroport de la capitale. L’aéroport semble être un endroit particulièrement chaud. Digital Journal a rapporté le 28 novembre que des manifestants avaient bloqué une piste et empêché un avion tunisien de décoller en exigeant que le CNT traduise en justice les responsables de la mort de plusieurs miliciens de Souq al-Juma qui étaient apparemment en embuscade et avaient été tués par les membres d’une faction rivale en essayant d’arrêter trois loyalistes pro-Kadhafi à Bani Walid.

S’il est encore difficile de savoir qui est aux commandes, l’industrie du pétrole libyen, elle, se remet "plus vite que beaucoup ne l’espéraient" selon la BBC (8 décembre). Avant le conflit, la Libye produisait 1,6 million de barils par jour. Pendant la guerre, la production a été pratiquement arrêtée. Aujourd’hui, selon la Compagnie Pétrolière Nationale (CPN) , la Libye pompe un peu plus de la moitié de son niveau d’avant l’attaque —soit 840 000 barils par jour. La CPN pense retrouver le niveau de production d’avant l’agression à la fin de 2012.

Bill Weinberg

Pour consulter l’original : http://www.ww4report.com/node/10635

Traduction : Dominique Muselet