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Un nouveau "consensus altermondialiste" pour répondre à la crise du néolibéralisme pourrissant - C D

Un nouveau "consensus altermondialiste" pour répondre à la crise du néolibéralisme pourrissant - C Delarue

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article436

Commentaire au texte de Bernard CASSEN et Christophe VENTURA

Quel altermondialisme après la fin du néolibéralisme ? par Bernard CASSEN et Christophe VENTURA

http://blogbernardgensane.blogs.nouvelobs.com/

et sur Centre tricontinental CETRI

http://www.cetri.be/spip.php ?article833

*

1 Que conclure de la "fin du néolibéralisme" ?

Bernard Cassen et Christophe Ventura appuient le propos sur "la fin du néolibéralisme" de l’économiste et Prix Nobel américain Joseph Stiglitz, (publié le 7 juillet 2008) en affirmant qu’il "faut effectivement constater que la crise actuelle du capitalisme, dans sa phase néolibérale, prend des allures systémiques en cumulant des dimensions financière, monétaire, alimentaire et énergétique". Ces liens entre les crises a été mis en valeur lors de l’université d’été d’ATTAC à Toulouse . Mais plus particulièrement, pour nos deux camarades "post alter", la crise globale du capitalisme se manifeste par l’effritement d’une cohérence propre au néolibéralisme : "Alors qu’il incarnait une symbiose entre une dimension politique (les gouvernements, les institutions multilatérales et les « élites »), économique (les acteurs des marchés et les institutions bancaires et financières) et idéologique (les médias) dans les années 1990, il pâtit désormais de l’effritement de la cohérence capitaliste". Il ne faut donc pas s’étonner des nouvelles contradictions qui surgissent "dans le système et chez ses « élites ».

Ils pointent successivement :
remise en cause de l’hégémonie des Etats-Unis et du « Consensus de Washington », notamment en Amérique latine où des gouvernements progressistes sont arrivés au pouvoir ;
recours aux nationalisations d’établissements financiers par des gouvernements aussi « libéraux » que ceux de Londres et Washington ;
dépérissement des institutions financières internationales ;
émergence d’un nouveau rapport de forces mondial multipolaire avec le poids économique et géopolitique grandissant des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) ;
montée en puissance des fonds souverains ;
guerres du Caucase en partie liées aux ambitions énergétiques concurrentes et aux velléités d’expansion de l’Otan ;
enlisement en Irak, en Afghanistan ;
tensions autour de l’Iran ;
évolution de régimes politiques nationaux vers des formes d’autoritarisme en Europe, etc.


2 A-t-il existé un « consensus altermondialiste » suffisamment fort qui oblige à parler de post-altermondialisme ?

Certes, "au cours de la décennie passée, un grand nombre de mobilisations massives du mouvement altermondialiste se sont formées contre ces institutions multilatérales" représentatives du néolibéralisme que sont la Banque mondiale, le FMI et l’OMC . Mais l’altermondialisme a toujours critiqué aussi le rôle prédateur des grandes firmes multinationales - FMN - contre le social, l’environnemental et la démocratie partout mais aussi et surtout contre les pays de la périphérie (le Sud) dont l’Amerique latine. Ce point - contre les FMN - est dans la Charte de Porto Alègre. Et ce n’est pas rien ! Rappelons avec Eddy Fougier (1) que " le « consensus altermondialiste » se caractérisait principalement par un accord des altermondialistes sur le rôle central des forums sociaux, sur les principes contenus dans la Charte des principes du Forum social mondial, texte fondamental pour eux, adopté après le premier FSM en 2001, et sur ce qui a été appelé l’« esprit de Porto Alegre ».

Certes cette critique a été menée sans analyse des classes sociales en conflit mais à partir de la nécessaire promotion du citoyen à tous les niveaux :entreprise, local, national, continental et mondial . Certes du fait de l’existence d’une « forêt de rationalités politiques » en son sein, l es critiques furent plus ou moins radicales . Notamment, le rôle destructeur des Etats qui reproduisaient ces politiques néolibérales n’a pas toujours été dénoncé avec force par toutes les composantes du mouvement tant au nord qu’au sud . Le mérite de Bernard Cassen et ses amis qui ont eu les yeux rivés sur l’Amérique latine a été de voir que des gouvernements et des partis politiques pouvaient recevoir l’appui de l’altermondialisme quand d’autres alters - dont je suis - restaient plus prudemment rt fermement positionné sur l’indépendance du mouvement par rapport aux gouvernements et sur la stricte solidarité entre les pauples. Nous sommes nombreux aujourd’hui à penser que ces "appuis possibles à ces gouvernements" ont sans doute pour effet de déplacer la ligne des solidarités par la formation d’un nouveau consensus altermondialiste . L’ampleur du déplacement fait débat : s’agit-il d’une position en exception aux principes ou d’un changement de paradigme ? Parler de postaltermondialisme pour un "bougé" concernant trois pays (2) engagés dans un processus révolutionnaire parait excessif.

3 Le post-altermondialisme se focalise sur le poids des USA et la montée en force contrastée de la révolution en Amérique latine mais laisse dans l’ombre d’autres secteurs géopolitiques.

Les amis de B CASSEN et C VENTURA - j’en connais - ont été moins prolixes sur les rapports de l’Europe à l’Afrique ou à l’ensemble du pourtour méditerranéen. On pourrait en dire de même à propos des enjeux touchant la zone Iran-Irak- Afghanistan . Dans de nombreux débats certains voyaient surtout la domination des USA, de son gouvernement, de ses firmes et de son armée partout sur l’ensemble du reste du monde et négligeaient le fait que l’Uinion européenne comme les Etats européens se comportent à l’identique des USA sur des bases capitalistes propres, hors tout impérialisme nord-américain. Une telle politique de "second couteau" a d’ailleurs débouché un atlantisme renforcé et un élargissement de l’OTAN avec le nouveau Président Sarkozy. Nous voilà dans un "bourbier à l’algérienne" en Afghanistan sans que nous ayons comme au printemps 2003 une grande manifestation pour exiger le retrait des troupes de ce pays ! D’autres, dont je suis, plaidait pour une solidarité stricte entre les peuples. Un appui d’un quelconque gouvernement, fut-il progressiste ne pouvait qu’être conjoncturel et toujours passible de critiques, des critiques faites pour renforcer le poids du peuple-classe et notamment en son sein de sa principale composante : le salariat. En fait chacun dans ce débat est allé trop loin : trop national pour les uns, pas assez pour les autres.

4 Le nouveau consensus altermondialiste en formation.

Ce qui surgit - la crise de la finance provocant une grise globale et sévère du capitalisme - pose la question des solutions à proposer. Puisque nous entrons dit Gus Massiah (3) "dans un nouveau cycle des Forums sociaux mondiaux liant leur utilité à l’indispensable débat sur les débouchés de la transformation sociale" un nouveau consensus peut se former. Au plan européen, l’accord peut se faire sur le rejet de l’atlantisme (4), sur le refus de l’OTAN . Mais par ailleurs, veux-t-on sortir de l’Europe (au sens de n’être plus soumis aux règles de l’Union européenne) ou exige-t-on une autre Europe ? Débat inévitable ! Vouloir une "autre Europe" donne incontestablement un axe stratégique fort d’altermondialisation du monde . E Balibar parle d’Europe altermondialisatrice . Une telle position ne signifie pas - en tout cas pas pour moi - ne pas vouloir l’appropriation publique dans chaque Etat notamment par des nationalisations et pour l’heure par l’expropriations des capitalistes et la nationalisation des banques. On peut discuter de la pertinence de cette solution et surtout des modalités de sa mise en oeuvre. On peut lui préférer un pôle financier public. Reste que la dimension nationale n’est pas omise. Ce qui compte aussi c’est la transcroissance des luttes au-delà des frontières car le néo-socialisme démocratique et écologique sera continental ou ne sera pas.

Christian Delarue
Membre du CA d’ATTAC France

1) Où en est le mouvement altermondialiste ? Réflexions sur l’essoufflement - Eddy Fougier [03-03-2008] La vie des idées

http://www.laviedesidees.fr/Ou-en-est-le-mouvement.html

2) sur le processus revolutionnaire en Amérique latine
Traits caractéristiques des expériences en cours au Venezuela, en Equateur et en Bolivie

mardi 24 juin 2008, par cadtm

http://www.oulala.net/Portail/article.php3 ?id_article=3499

3) Évolution globale et altermondialisme - Gustave Massiah publié sur ATTAC France le 12/11/2007 Il y a un an Gus Massiah déclinait les grandes lignes d’un triple crise à laquelle est confrontée le monde de ce 21e siècle : celle de l’hégémonie des États-Unis en même temps que celle du néolibéralisme parallèlement à la crise écologique que l’on sait.

http://www.france.attac.org/spip.php ?article7726

4) Contre l’atlantisme

http://www.local.attac.org/35/Contre-l-atlantisme.html

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Une histoire populaire de la Résistance palestinienne.
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20 ans après la signature des Accords d’Oslo, découvrez l’Histoire de la Résistance palestinienne depuis le commencement, avec la lutte contre la domination ottomane, jusqu’à nos jours avec la campagne BDS (Boycotts, Désinvestissements et Sanctions)... Chercheur en génétique et professeur aux Universités de Bethléem et de Birzeit, après avoir enseigné aux États-Unis, le docteur Mazin QUMSIYEH est président du Centre palestinien pour le rapprochement entre les peuples. Figure importante de (…)
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"L’un des grands arguments de la guerre israélienne de l’information consiste à demander pourquoi le monde entier s’émeut davantage du sort des Palestiniens que de celui des Tchétchènes ou des Algériens - insinuant par-là que la raison en serait un fonds incurable d’antisémitisme. Au-delà de ce qu’il y a d’odieux dans cette manière de nous ordonner de regarder ailleurs, on peut assez facilement répondre à cette question. On s’en émeut davantage (et ce n’est qu’un supplément d’indignation très relatif, d’ailleurs) parce que, avant que les Etats-Unis n’envahissent l’Irak, c’était le dernier conflit colonial de la planète - même si ce colonisateur-là a pour caractéristique particulière d’avoir sa métropole à un jet de pierre des territoires occupés -, et qu’il y a quelque chose d’insupportable dans le fait de voir des êtres humains subir encore l’arrogance coloniale. Parce que la Palestine est le front principal de cette guerre que l’Occident désoeuvré a choisi de déclarer au monde musulman pour ne pas s’ennuyer quand les Rouges n’ont plus voulu jouer. Parce que l’impunité dont jouit depuis des décennies l’occupant israélien, l’instrumentalisation du génocide pour oblitérer inexorablement les spoliations et les injustices subies par les Palestiniens, l’impression persistante qu’ils en sont victimes en tant qu’Arabes, nourrit un sentiment minant d’injustice."

Mona Chollet

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