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Un groupe vise à être un conduit pour les dons à WikiLeaks

photo : Daniel Ellsberg, membre de la Freedom of the Press Foundation (Paul J. Richards/Agence France-Presse - Getty Images)

Un groupe prônant un gouvernement plus transparent a formé une organisation à but non lucratif appelée Freedom of the Press Foundation (Fondation pour la liberté de la Presse) pour servir de conduit pour les dons à des organisations comme WikiLeaks. L’objectif est d’isoler les collectes de fonds des groupes de pressions politiques et économiques.

En décembre 2010, Visa, MasterCard et PayPal ont annoncé qu’elles n’accepteraient plus les transactions pour WikiLeaks, le groupe de fuites en ligne qui a publié des milliers de documents secrets du gouvernement américain. Le passage au blocage des dons, survenu après une vive protestation contre les activités de l’organisation des membres du Congrès, ont éliminé la grande majorité des financements de WikiLeaks.

Les membres du conseil de la Fondation pour la liberté de la Presse comprennent Daniel Ellsberg, le dénonciateur qui a divulgué les Pentagon Papers, Glenn Greenwald, un journaliste qui écrit sur les libertés civiles pour The Guardian, John Perry Barlow, co-fondateur de l’Electronic Frontier Foundation, Xeni Jardin du site Boing Boing et John Cusack, un acteur qui est un opposant du secret gouvernemental.

La fondation a créé un site Web qui devait être en ligne dimanche soir, qui permettra aux visiteurs de faire un don anonyme à divers projets journalistiques et d’investigations. En acceptant des dons pour plus d’une organisation, le site espère éviter qu’aucune d’entre elles ne soit ciblée.

En plus de WikiLeaks, le site recueillera des dons pour MuckRock News, qui sert de proxy et un guide pour les personnes qui cherchent à faire des demandes d’accès à l’information ; The UpTake, un site de journalisme citoyen qui génère des informations vidéo en ligne, et le National Security Archive, un référentiel de documents gouvernementaux déclassifiés. Il y aura une liste tournante des organisations participantes en attente d’un financement.

« Nous croyons à l’ouverture du gouvernement, en toute transparence, et nous ne pensons pas que Wikileaks seul devrait avoir à supporter ce fardeau », a déclaré M. Barlow. « Nous espérons également soutenir d’autres organisations du même acabit, qui peuvent servir une fonction journalistique importante à un moment très important. »

M. Ellsberg a déclaré que l’avenir de WikiLeaks a été mis en doute parce que 95 % de ses dons avaient été effectivement bloqués. Il a dit qu’il espérait que la fondation aiderait à assurer la survie du site, qui a servi de référentiel pour les personnes cherchant à exposer des tractations secrètes par les gouvernements.

« WikiLeaks n’est pas parfait, mais quelles que soient les erreurs qu’il aurait pu faire, il remplit une fonction légitime et nécessaire en exposant une administration qui manque totalement de transparence », a déclaré M. Ellsberg.

Après que WikiLeaks a publié une énorme quantité de câbles secrets du Département d’Etat en novembre 2010 - dont un grand nombre a été publié dans The New York Times - il a été vivement critiqué par divers représentants du gouvernement.

Représentant Peter T. King, républicain de New York, a écrit une lettre à la secrétaire d’État, Mme Hillary Rodham Clinton, disant qu’il croyait que WikiLeaks correspond aux critères d’une organisation terroriste et qu’il présentait « un danger clair et présent pour la sécurité nationale des États-Unis ».

Peu de temps après, Visa, MasterCard et PayPal ont annoncé qu’ils n’accepteraient plus de dons pour WikiLeaks. Dans un communiqué, MasterCard a déclaré que ses règles « interdisent aux clients de prendre part directement ou indirectement ou de faciliter toute action qui est illégale. »

A l’époque, Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, a dénoncé Visa, MasterCard et PayPal comme des « instruments de la politique étrangère américaine ».

WikiLeaks a suspendu la publication de documents en 2011 en raison de ses difficultés financières, qui étaient le résultat de ce qu’il a appelé « un blocus bancaire. »

« Le blocage financier de WikiLeaks s’est produit sans aucune procédure judiciaire », a déclaré Trevor Timm, co-fondateur et directeur exécutif de la Fondation pour la Liberté de la Presse. « En crowdsourçant le financement d’une variété d’initiatives pour un gouvernement ouvert, nous pouvons prévenir le genre de censure commerciale qui a eu lieu. »

David Carr

Source : http://mediadecoder.blogs.nytimes.com/2012/12/16/group-aims-to-be-a-conduit-for-wikileaks-donations/?smid=tw-share

Traduction par Romane

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"This book shows why the Julian Assange case is one of the most important press freedom cases of this century or any other century."—James C. Goodale, former Vice Chairman and General Counsel of The New York Times. “I think the prosecution of him [Assange] would be a very, very bad precedent for publishers … from everything I know, he’s sort of in a classic publisher’s position and I think the law would have a very hard time drawing a distinction between The New York Times and WikiLeaks.” (…)
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