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Tunisie : Jbali sauve sa peau !

Lors de son intervention forcée, Jbali, Chef du gouvernement provisoire, a annoncé ce mardi 5 février 2013 et après l'assassinat de de Chokri Belaid, figure emblématique de l'opposition progressiste, son départ et celui de son gouvernement sans consulter au préalable son parti et son gourou. Il propose de mettre en place un exécutif formé par des technocrates indépendants des partis politiques. Un aveu d’échec, d’incompétence et de faillite. Ceci étant, Jbali a exécuté probablement un ordre venant du FMI et des puissances occidentales.

Jbali a-t-il pensé aux procédures de son départ et aux détails de mise en place de ce gouvernement ? Qui va désigner la personne en charge du futur gouvernement ? Quel rôle va jouer l’ANC dans ce montage boiteux ? Pour prouver sa sincérité, Jbali doit démissionner ce jour sans tarder sinon sa déclaration n’est que manoeuvre dangereuse visant à torpiller le mouvement de contestation installé après l’assassinat odieuse et lâche de Chokri Belaïd.

Nous tenons à dénoncer avec la plus grande énergie ce nouvel et grave acte ignoble et lâche qui a causé la mort d’un homme de grande valeur et militant pour la liberté et la démocratie. Nous rappelons que l’impunité a toujours encouragé les obscurantistes à commettre des crimes contre les symboles de la République et les citoyens paisibles. Cet acte de "barbouzerie" intervient au moment où l’ensemble de la classe politique est occupée à trouver voies et moyens pour sortir le pays d’une grave crise politique et économique. Cherche-t-on à saboter toute initiative qui peut réconcilier les tunisiens entre eux ? Nous devons connaitre le donneur d’ordre et les exécuteurs de cette agression barbare.

Le président provisoire lui aussi a échoué. Il doit partir car sa présence nuira à l’efficacité du prochain gouvernement. Le couple exécutif doit être désigné obligatoirement par une Conférence Nationale Souverainedes Forces Vives de la Nation (CNS-FVN) afin de donner la nécessaire légitimité au futur exécutif !

Les discussions et les décisions de la CNS-FVN devront aider l’installation de la nouvelle transition et garantir la continuité de l’Etat : (1) dissolution des organes issus des élections du 23 octobre 2011 et mise en place d’un nouvel exécutif à la tête de l’Etat en fonction des dispositions de la loi fondamentale provisoire à adopter ; (2) désignation d’un organe législatif de transition ; (3) désignation d’une instance composée spécialement de personnalités indépendantes en vue d’achever le projet de Constitution qui ne peut être que l’amélioration de la Constitution de 59 par des dispositions pertinentes et soumettre ce projet de Constitution à un référendum populaire ; (4) établissement d’un agenda et d’un calendrier précis de la nouvelle transition tout en responsabilisant le nouveau Chef de l’Etat intérimaire dans cette tâche ; (5) établissement d’un Code électoral tenant compte de la configuration actuelle du paysage politique et mise en place de l’Administration électorale, organe indépendant de l’exécutif intérimaire.

Le seul binôme capable de diriger un exécutif de Salut Public serait Filali-Mustapha Kamel Nabli. MKN est en mesure de stabiliser une économie à la dérive et assainir les finances publiques. Filali, syndicaliste sincère et Homme de toutes les expériences pourrait rétablir l’autorité de l’Etat, complètement érodée par des transitions calamiteuses.

La liste est longue des reformes à introduire, ce qui autorise le FMI à réclamer un nouveau plan d’ajustement structurel (PAS) appelé dans le nouveau jargon du FMI "Un Programme des Réformes Structurelles (PRS"). Ce PRS serait de même ordre de reformes que le PAS de 1985 mais avec un contexte bien différent : (1) La dévaluation du dinar est une évidence pour freiner le déficit des balances extérieures (commerciale et paiements). Les proportions restent à fixer à encourager les IDE non exportateurs de réinvestir leurs bénéfices dans l’économie tunisienne au lieu de les exporter à l’étranger. Pour cela il faudra opérer le plus tôt possible une dévaluation d’au moins de 50 %. Cette dévaluation serait-elle supportable pour les entreprises exportatrices ? Une étude sérieuse doit être commandée pour arrêter le niveau de la dévaluation à opérer, faute de quoi, nous risquerons d’introduire des distorsions non maitrisables ! (2) L’Etat serait-il amené à vendre les bijoux de famille comme la STEG, la SONEDE, la part detenue par l’Etat dans « Tunisie Télécom », La Poste, Tunisair, etc. S’il ose le faire, la contestation populaire pourrait provoquer une paralysie du pays (grèves, désobéissance civile, etc.). Un dossier difficile à gérer d’autant plus que la vente des entreprises publiques aggraverait le déficit de la balance des paiements. (3) les grandes réformes de la fonction publique, du système de sécurité sociale et la caisse générale de compensation ne sont possibles que si l’UGTT est impliquée d’une manière ou d’une autre dans l’exécutif du pays.

En tout cas, Jbali sauve sa peau et balance la patate chaude à des technocrates pour exécuter un programme antisocial avec une série de réformes impopulaires. Ainsi, la Tunisie rejoint le club des pays sous tutelle du FMI comme la Grèce, l’Italie et l’Espagne avec les succès que l’on sait !

Cependant, il est fort probable que le gourou et son clan refuseront cette sortie humiliante du parti au pouvoir. Jbali joue-t-il son va-tout quitte à démissionner ou se faire éjecter de son parti et retrouver ses parrains RCDistes ?

Mustapha STAMBOULI

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