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Sur les mouvements en cours

Etendre, approfondir le mouvement, s’organiser !

Les peuples n’en finissent plus de payer la crise capitaliste et la course au profit maximum des grands groupes multinationaux.

Partout, c’est la même potion amère, imposée par le FMI, l’UE et les gouvernements nationaux, faite de baisse de salaires, d’augmentations des prix, de casse des services publics et des systèmes sociaux solidaires, de privatisation, de chômage de masse et de précarité pour la jeunesse.

Partout, la classe dominante se vautre dans les profits, la corruption, le mensonge, le mépris de la démocratie. Elle n’a de cesse que d’aggraver les mesures anti-populaires au nom de sa crise et des déficits qu’elle creuse pour enrichir les grandes firmes financières. Elle n’a de cesse non plus de multiplier les guerres impérialistes aux quatre coins de la planète.

Mais dans de nombreux pays, en Islande au Portugal, en Grèce et bien sûr en Espagne, la colère enfle et s’exprime spontanément contre l’oligarchie financière, en particulier à l’initiative de la jeunesse précarisée. Face à tant de malheurs et face à l’arrogance des puissants couve l’incendie des révoltes populaires !

Les travailleurs ont tout intérêt à faire converger leurs propres luttes pour le pouvoir d’achat, l’emploi, la précarité, contre les graves reculs sociaux en matière de retraite, de santé … avec ces mouvements ! Parce que ce sont les mêmes politiques au service de l’Euro du Capital, les mêmes plans de rigueur et d’austérité décidés par les mêmes forces économiques et politiques, qui sont à l’origine de notre situation et des situations révoltantes et insupportables dans lesquelles nous sommes et dans laquelle se trouve une jeunesse massivement précarisée ! Que ces politiques soient appliquées par les partis socialistes (Grèce, Portugal, Espagne) ou par la droite (Grande-Bretagne, Allemagne, France) !

Mais que disent des mouvements espagnols ou grecs la Confédération Européenne des Syndicats et les directions syndicales ?

Rien !

Et si ces mouvements affirment vouloir rester à l’écart des « grands » partis et des « grands » syndicats, c’est qu’il y a à s’interroger sur les orientations suivies depuis des années : droite et gauche ne mènent-elles pas la même euro-politique unique du Capital ? Les directions syndicales ne se réclament-elles pas de l’abandon des orientations de classe et de l’approbation des politiques d’accompagnement du système illustrée par la Confédération Européenne des Syndicats et son soutien à l’Euro et aux traités de Maastricht et de Lisbonne ?

Et l’on peut comprendre l’amertume de la jeunesse et des travailleurs, les puissants mouvements de résistance à la réforme des retraites ayant au final débouché soit sur l’échec soit sur l’ouverture de négociations (dialogue social) qui entérinaient de considérables reculs.

C’est à partir de ce constat qu’il faut faire converger les colères et les luttes sans confondre dans un même rejet toutes les organisations et toutes les formes de syndicalisme, au-delà même de l’aspiration à de nouvelles formes de lutte et de démocratie dont nous comprenons l’exigence !

Au contraire, il s’agit de développer l’action de classe et de masse construite à partir des revendications de la base et des principes majeurs de la lutte de classe qui continuera de s’étendre, qu’on le veuille ou non. Des militants et des organisations syndicales de classe dépend aussi en grande partie que la colère populaire spontanée prenne des formes efficaces.

En France aussi, c’est tous ensemble à la base que nous créerons le rapport de forces, en multipliant les initiatives sous toutes les formes possibles (occupations pacifiques des centres-villes, forums, débats civiques, AG de travailleurs, grèves reconductibles…) afin de prendre à la gorge le pouvoir du capital.

Banksters, nous ne vous devons rien, nous ne paierons pas votre crise !

 [1]

[1"Presque deux semaines après le 15 mai et le début des occupations, le mouvement de notre petit « mai 2011 » a encore devant lui quelques défis. Le premier, c’est de continuer à s’enraciner localement, en multipliant les assemblées de quartiers et de villes et en favorisant l’auto-organisation populaire. Le second, c’est de multiplier les efforts pour se lier à la classe ouvrière, les entreprises en lutte et le syndicalisme de combat et maintenir ainsi la pression sur les syndicats majoritaires, déconcertés par un mouvement inattendu qui remet radicalement en question leur orientation actuelle en faveur de la concertation sociale. "

Extrait de "Camp de Barcelone : V de Victoire" publié dans Grand Soir.

Josep Maria Antentas, professeur de sociologie à l’Universitat Autónoma de Barcelona

Esther Vivas Centre d’études sur les mouvements sociaux (CEMS) de l’Universitat Pompeu Fabra


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Claud Cockburn

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