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Sur l’expulsion imminente de Julian Assange

Selon WikiLeaks, l’expulsion de Julian Assange de l’ambassade de l’Equateur à Londres n’était plus qu’une question d’"heures ou de jours". Plus tôt dans la journée, WikiLeaks a annoncé via Twitter : "Une source de haut niveau au sein de l’Etat équatorien a déclaré à WikiLeaks que Julian Assange sera expulsé dans les "heures ou jours" qui viennent en utilisant le scandale offshore #INAPapers comme prétexte - et qu’il y a déjà un accord avec le Royaume-Uni pour son arrestation". WikiLeaks a aussi rapporté une deuxième confirmation d’une autre "source de haut niveau" concernant l’expulsion d’Assange .

Après l’annonce, WikiLeaks a Tweeté :

"Cet homme est un fils, un père, un frère. Il a remporté des dizaines de prix de journalisme. Il est nominé pour le prix Nobel de la paix chaque année depuis 2010. Des acteurs puissants, dont la CIA, sont engagés dans un effort sophistiqué pour le déshumaniser, le délégitimer et l’emprisonner. #ProtectJulian"

Pour mettre à niveau les lecteurs sur le contexte de cette nouvelle de dernière heure, Consortium News a rapporté que le président équatorien Lenin Moreno a utilisé un scandale domestique comme prétexte pour expulser Assange de l’ambassade de l’Équateur à Londres :

"Moreno a accusé WikiLeaks d’avoir divulgué des documents l’impliquant, lui et sa famille, dans un complot de corruption avec une société d’investissement panaméenne, INA Investments Corp. WikiLeaks a nié être à l’origine des fuites et aucun document relatif au scandale n’apparaît sur son site Web. Moreno a déclaré que la fuite présumée de WikiLeaks est une violation d’un "protocole" avec Assange qui lui permet de rester à l’ambassade de Londres en échange de son silence public sur toute question politique. Assange n’a jamais accepté le protocole. Ses comptes sur les médias sociaux ont été fermés par l’Equateur en mars 2018."

Il convient également de noter que le prétendu "protocole" imposé à Assange sans son consentement n’a aucune légitimité juridique et ne s’est jamais appliqué au compte Twitter de WikiLeaks, auquel Assange n’a pas accès depuis plus d’un an. Cela est dû à la décision unilatérale de Lénine Moreno de couper la connexion d’Assange avec le monde extérieur, y compris l’accès à Internet. Néanmoins, Moreno centre ses accusations sur le compte Twitter de WikiLeaks qui a simplement relayé le scandale des INA Papers en cours.

La réalité de l’isolement d’Assange rend également totalement impossibles les allégations selon lesquelles il aurait "piraté" des documents relatifs à Moreno, pour lesquels il n’existe aucune preuve. En tant que décideur qui a ordonné le musellement d’Assange, Moreno sait mieux que quiconque que ses allégations n’ont aucun fondement.

En résumé : les revendications équatoriennes contre Assange sont la définition même de "fake news".

De plus, l’imposition du "protocole" contre Assange depuis 2018 s’est manifestée par un ensemble d’obligations en constante évolution, comme en témoigne Cassandra Fairbanks, après sa récente visite à l’ambassade équatorienne, sur les conditions de vie d’Assange. Mme. Fairbanks raconte comment on a ordonné à M. Assange et à son avocat de se soumettre à des scanners corporels et à des fouilles corporelles afin d’être autorisés à parler avec un journaliste. Fairbanks a cité Assange qui protestait contre son traitement, accusant l’ambassadeur équatorien d’agir comme un agent du gouvernement américain.

L’inévitable poursuite d’Assange par les États-Unis s’il était expulsé de l’ambassade se concentrera probablement sur la publication par WikiLeaks de documents datant de l’ère Manning. L’emprisonnement récent de Chelsea Manning pour son refus de coopérer avec un grand jury secret convoqué pour poursuivre Assange et WikiLeaks corrobore cette conclusion. Ce point est crucial à comprendre, car il définit la poursuite d’Assange comme une mesure de représailles pour sa documentation révolutionnaire sur les crimes de guerre, et non sur les événements de 2016 [publication de courriels d’Hillary Clinton pendant la campagne électorale US - NDT] .

Pourquoi cela revêt-il une importance considérable pour la presse et le grand public ? L’ancien ambassadeur du Royaume-Uni Craig Murray va droit au but en écrivant :

"La question fondamentale est de savoir si un journaliste ou un éditeur doit être enfermé à vie pour avoir publié des documents faisant état de crimes de guerre. Si la réponse est oui, où est la liberté de la presse ?"

Si les organes d’information traditionnels se souciaient de leur capacité à fonctionner autrement que comme des porte-parole d’agences de renseignement et de grandes entreprises, ils remueraient ciel et terre pour s’opposer à la persécution du plus grand d’entre eux.

Au lieu de cela, nous avons été témoins d’une presse qui a mené une guerre de propagande contre Assange, le vilipendant sur la base de nouvelles totalement fausses. Nous assistons à la disparition progressive du concept de journalisme, de la souveraineté de l’Équateur et de l’espoir de transparence pour le public.

Assange et WikiLeaks se dressent devant les structures de pouvoir militaires américaines et britanniques pour notre bien à tous, et en particulier à ceux qui se considèrent journalistes. Malheureusement, ceux qui ont fait le plus pour dénigrer WikiLeaks sont aussi ceux qui ont le plus profité des sacrifices d’Assange.

Le mot "journaliste" ne semble plus s’appliquer aux médias de l’élite. Au lieu de cela, il s’agit d’une classe de commentateurs et faiseurs d’opinion, muets sur cette question, et qui par leur silence se révèlent comme rien d’autre que des flagorneurs serviles de la ploutocratie.

Le journaliste Chris Hedges, lauréat du prix Pulitzer, a comparé le traitement d’Assange à la crucifixion du Christ. Pour étendre cette métaphore, Lenin Moreno peut être comparée à Judas Iscariote, vendant Assange pour 30 pièces de monnaie - ou un allégement de dette.

Il semble qu’il n’y ait aucun moyen de rendre pleinement compte de l’ampleur de la trahison de l’opinion publique mondiale que représenterait l’arrestation d’Assange. Aucun mot ne peut décrire l’amplitude de l’inversion intentionnelle de la vérité qui a entaché la réputation d’Assange aux yeux du public, depuis 2010 et jusqu’aux dernières tentatives de manipulation du gouvernement de Lenin Moreno et des médias soutenus par l’État équatorien.

La journaliste indépendante Caitlin Johnstone écrit :

"Si on leur permet d’emprisonner Julian Assange pour avoir pratiqué le journalisme, c’est fini. Terminé. Autant cesser de nous préoccuper de ce qui se passe dans le monde et rester assis avec les bras croisés pendant que les oligarques nous conduisent à la catastrophe écologique, à l’anéantissement nucléaire ou à la dystopie orwellienne. Si nous, la majorité, n’avons pas la volonté pour nous opposer à ces quelques-uns et leur dire : "Nous avons le droit de découvrir la vérité sur vous, bande d’enflures, et nous en servir pour mieux comprendre le monde, et vous ne pouvez pas criminaliser ça », alors nous n’avons certainement pas les nerfs qu’il faudra pour arracher le contrôle de ce monde des mains des ploutocrates sociopathes et prendre notre destin entre nos propres mains".

Johnstone poursuit :

"L’arrestation de Julian Assange serait la bifurcation. C’est là que nous déciderions collectivement, en tant qu’espèce, si nous voulons survivre dans le futur, et si nous le méritons."

Si Assange est extradé et poursuivi avec succès, cela signifiera également que les États-Unis sont prêts à poursuivre n’importe quel journaliste du monde entier qui commente les affaires internationales, sauf que ceux qui ne sont pas citoyens des États-Unis ne bénéficieront pas des protections prévues par le Premier Amendement [de la Constitution des Etats-Unis, qui garantit la liberté d’expression - NdT].

Quelles que soient vos convictions politiques ou vos opinions sur les événements de 2016, si vous attachez de l’importance au droit du public à se libérer par la vérité et la transparence, je vous implore d’élever la voix au nom de Julian Assange et WikiLeaks, à la place d’une presse muette.

Ne permettez pas à Assange de connaître le sort des innombrables victimes de l’État profond américain et de sa vengeance contre les diseurs de vérité. Si nous n’avons pas une presse libre, nous ne sommes plus un peuple libre.

Les sympathisants sont encouragés à se rassembler en solidarité avec Assange à l’Ambassade de l’Equateur à Londres au 3, Hans Crescent, près de la gare de Knightsbridge. Ceux qui ne peuvent pas se rendre à l’ambassade sont encouragés à faire entendre leur voix par tous les moyens d’expression possibles, en utilisant des hashtags, dont #ProtectJulian.

Elizabeth Lea Vos

Traduction "sans écarter l’hypothèse que de fausses annonces peuvent être une stratégie pour épuiser la solidarité avec Assange" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

»» https://steemit.com/unity4j/@elizbe...
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In Defense of Julian Assange
"This book shows why the Julian Assange case is one of the most important press freedom cases of this century or any other century."—James C. Goodale, former Vice Chairman and General Counsel of The New York Times. “I think the prosecution of him [Assange] would be a very, very bad precedent for publishers … from everything I know, he’s sort of in a classic publisher’s position and I think the law would have a very hard time drawing a distinction between The New York Times and WikiLeaks.” (…)
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La convention qui rédigea la Constitution des Etats-Unis était composée de 55 membres. Une majorité d’entre eux étaient des avocats - pas un seul fermier, ouvrier ou paysan. 40 possédaient du Revolutionary Scrip [monnaie émise pour contrer la monnaie coloniale]. 14 étaient des spéculateurs de terrains. 24 étaient des prêteurs. 11 étaient des marchands. 15 possédaient des esclaves. Ils ont crée une Constitution qui protège les droits de propriété, pas les droits de l’homme.

Senateur Richard Pettigrew - "Plutocratie Triomphante" (1922)

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